Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
11 juillet 1939.
Eulalio et 2 amis envisagent sérieusement l’évasion du camp du Barcarès. Ils peuvent sortir facilement du camp pour aller acheter des produits alimentaires à de petites boutiques de commerçants français, ainsi qu’au magasin « Casablanca » ou au bar « Lido ». Pour aller plus loin, ce sera plus difficile car les contrôles de la Gendarmerie s’exercent sur les routes jusqu’à Perpignan. Peut-être y parviendront-ils en se cachant dans une camionnette d’un commerçant français complice ?
Car de plus en plus de détenus quittent la baraque 22. Un pour rejoindre sa famille à Limoges. En partant il donne sa litière à Eulalio, matelas bien plus confortable que le sien. Mais ce dernier préfère d’en faire profiter un ami plus âgé, sage personne qui eut affaire, en temps que militant socialiste, au fanatisme des Nationalistes Basques comme des Communistes, du côté de la Viscaye.
Un autre part pour Rennes, également dans le cadre d’un regroupement familial. D’autres rejoignent les Compagnies de Travail ou rentrent en Espagne. Mais en sens inverse, des arrivées, moins nombreuses certes, se produisent depuis l’Espagne que des militants de gauche continuent de fuir.
D’autres enragent d’être incapables de venir en aide aux leurs qui sont dans le besoin, quelque part en France.
Une fête se prépare sur le terrain de football, une fête traditionnelle avec danses andalouses, chansons, cirque… Eulelio assiste à une répétition.
Quelques instants plus tard, il apprend qu’il est nommé au Haut-Commandement espagnol du camp. Il en est gêné et ne comprend pas pourquoi cela s’est produit alors que des militaires d’un rang supérieur au sien ou plus âgés que lui ne l’ont pas été. Mais ces amis l’encouragent à ne pas refuser, cela pouvant les aider dans leur projet de départ.
A suivre le 14 juillet…

