Archives de Tag: DéPORTATION

Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 26 janvier 1918

(JOUR 1272 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, Pierre Bouchardon, capitaine pendant la guerre qui présida le Conseil de Guerre. De part de d’autre de son portrait central, on reconnaît deux de ses victimes: Paul Bolo dit Bolo Pacha qui fut exécuté le 17 avril 1918 pour intelligence avec l’ennemi, il aurait reçu 11 millions de francs de la part de la Reich Bank et Joseph Cailloux qui lui aussi se verra condamné pour des propos mais ne sera pas exécuté. Il sera réhabilité en 1925 par le Cartel des Gauches. On aurait pu ajouter aux victimes célèbres de Bouchardon, Mata-Hari.

Sous le titre « les véritables buts de la guerre », apparaît cette carte des bassins miniers de Lorraine et de Sarre…

…certainement un enjeu de ce conflit.

Une vue des déportés belges et français des territoires occupés par les Allemands.

Après un long périple, ils sont arrivés à Genève, à moitié mort de faim suivant le rédacteur de l’article.

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 5 août 1917

(JOUR 1099 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pétain reçoit une décoration des mains de George V, le roi d’Angleterre. Commandeur de l’Ordre du Bain !

Au pays de Lawrence d’Arabie.

Les Bédouins vainqueurs des Turcs par l’entremise de sir Lawrence exhibent un drapeau pris à leurs adversaires.

En Belgique occupée, on se bat autour de Nieuport.

La si belle station de villégiature de la mer du Nord n’est que ruines et destructions.

Près de Saint-Dié dans les Vosges, on nous raconte en 6 vues en double page centrale, la fin d’un avion allemand abattu par la défense anti-aérienne.

Tellement rare que s’en est un exploit.

En Grèce, on déporte des Grecs soutenant le camp allemand.

Pas fameux au regard des Droits de l’Homme !

Pour terminer, un gigantesque entonnoir de mine.

La vue a été prise à Beuvraignes dans la Somme. Les destructions sont irréparables !

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Il y a 100 ans jour pour jour: L’HUMANITÉ du samedi 14 janvier 1917

dsc00354 du

dsc00355

(JOUR 894 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

L’Humanité du samedi 13 janvier 1917. Le journal socialiste créé par Jean Jaurès qui a fini par accepter la guerre. Vous allez le voir, le ton est différent mais la censure n’a pas jugé bon d’interdire un article quelconque du journal du jour.

En première pas, un titre important « L’Allemagne répond aux Alliés » avec comme chapô « Elle le fait par une note aux pays neutres » (en fait aux Etats-Unis, à l’Espagne, et la Suisse). Il s’agit de la reproduction d’un long communiqué du Reich sans aucun commentaire de journaliste. C’est vrai que la position allemande est pleine d’inexactitudes historiques… on peut même dire que c’est d’un culot insensé, allant jusqu’à affirmer que la Belgique a violé sa neutralité !

Autre article de la première page illustré d’une photo quasi illisble, « Les oeuvres socialistes dans le 18ème arrondissement ».

dsc00356

On y devine des femmes faisant la queue devant un magasin de la rue Boudeauville. Il s’agit des oeuvres pour venir en aide aux plus démunis face à la guerre, les femmes seules, les orphelins. Voilà quelque chose que l’autre presse ne dit pas: la guerre amène la misère et ceux qui en souffrent le plus sont les plus pauvres, les plus fragiles.

Le journal n’hésite pas à donner des chiffres après qu’un bateau italien ait coulé après avoir heurté deux mines.

dsc00357

Le Regina-Margherita transportait 945 personnes et il n’y eut que 270 rescapés. 675 victimes est un chiffre énorme. Il n’est pas certain que la presse ait donné ce nombre… même s’il ne s’agit pas de français et que le drame se soit passé il y a plus d’un mois, le 11 décembre 1916.

Autre événement de la guerre sur mer:

dsc00361

le torpillage du cuirassé britannique « Cornwallis » par un U-boat, un sous-marin allemand. Le journal minimise la portée de l’événement car ce cuirassé était très ancien.

Reproduction des communiqués de guerre officiel sans plus de commentaires que cela:

dsc00360

Rien de significatif sur les fronts occidentaux le 12 janvier.

Un long article sur la problème du rationnement du sucre. En effet, ce sont les terres du Nord qui sont devenus les théâtres des opérations. Elles produisaient une part importante des betteraves sucrières qui fournissent les Français en sucre. De même, nombre de sucrerie sont détruites ou occupées. Le sucre est donc rationné et le journal propose que la saccharose soir produite en plus grande quantité pour le remplacer.

dsc00358

Le journal n’occulte pas les problèmes sociaux dans les usines. On parle donc grèves ce que nombre d’autres titres ignorent.

dsc00359

Des mouvements sociaux dans la métallurgie pour des augmentations de salaires: chez Malisse et Blin, chez Panhard-Levassor. Le ministre des munitions souhaite que le dialogue s’installe entre syndicats et patronat et va aider à ce rapprochement. Quant au dernier entrefilet en bas, on apprend que le député socialiste d’Aubervilliers va demander que le problème des grèves des femmes dans les industries de son secteur géographique soit discuté au parlement. Rien de bien formidable, si ce n’est que ce député était… Pierre Laval !

Deux articles pour raconter les conditions des déportés belges en Allemagne.

dsc00362

dsc00365

Des déportés pour aller travailler en Allemagne dans les usines de guerre.

Pour terminer, un mot sur la discussion au parlement d’un nouveau texte concernant les déserteurs.

dsc00363

La discussion porte sur un article de la loi qui prévoit que les biens de l’insoumis ou du déserteur soient tout simplement confisqués par l’état. Les Socialistes s’y apposent en demandant que les enfants de ceux-ci ne soient pas spoliées par des faits commis par les pères. Mais, rien n’y fait, l’article est adopté par 180 voix contre 38. Le parti de la guerre à outrance est plus que jamais debout contre toute forme de contestation.

Poster un commentaire

Classé dans Journaux

L’ancien PONT de ROQUEMAURE détruit en 1944.

Paul Marquion, vous l’avez lu hier, parlait ainsi de la traversée du Rhône en empruntant l’ancien pont de Roquemaure avant la Première Guerre Mondiale:

Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière.

Car comme il le précisait juste avant… Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure  à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée.

Ce pont effectivement enjambe le Rhône et est situé à cheval sur les communes de Roquemaure côté Gard et… Orange côté Vaucluse, la Cité des Princes s’avançant jusqu’au Rhône par une bande de territoire entre Caderousse et Chateauneuf-du-Pape.

Voici deux vues prises immédiatement après la Seconde Guerre mondiale par ma tante Paulette qui pose d’ailleurs avec une amie devant ce qu’il reste du pont qui a perdu ses tabliers tombés dans le fleuve.

DSCN1371

On voit bien que le pont comptait une pile au milieu du fleuve et 2 piles sur les berges. On verra cela plus loin.

Sur cette seconde vue ayant la même origine et certainement prise le même jour, on voit bien le tablier détruit.

DSCN1370

La photo été prise sur la culée côté Orange et comme le faisait remarquer Paul Marquion, on note l’étroitesse de la chaussée au niveau des piles. Ce ne devait pas être très facile de se croiser à leurs niveaux !

Un bac permettait aux véhicules et piétons de traverser le Rhône avant la réparation du pont après la guerre. Son fonctionnement dura assez longtemps car je me souviens très bien de voisins habitant au fond de l’andrône Jean Jaurés à Caderousse chez le docteur dont le père travaillait à la construction du nouveau pont de Roquelaure. Ce devait se passer dans les années 60. Cela évita au pont de Roquemaure de connaître les mêmes problèmes que celui du Teil avec ces câbles fabriqués en un acier de mauvaise qualité et qui durent être remplacés au début des années 2000, entraînant de gros problèmes de circulation entre Drôme et Ardèche au niveau du Teil-Montélimar.

Le nouveau pont de Roquemaure…

53-pont routier de Roquemaure 4

a été construit une centaine de mètres en amont de celui qui existait avant guerre. Il reste côté Roquemaure (Gard) les traces de l’entrée de l’ancien pont…

53C-pont détruit de Roquemaure 6

avec la pile d’entrée au premier plan et la pile posée sur une petite île du Rhône à une vingtaine de mètres de l’entrée:

53C-pont détruit de Roquemaure 1

Vous avez noté une plaque mémorielle posée à l’entrée de l’ancien pont; La voici:

53C-pont détruit de Roquemaure 3

Le 18 août 1944, les Allemands alors en pleine débâcle dans le sud-est continuèrent pourtant de s’acharner sur leurs prisonniers entassés dans ce train fantôme parti du camp de Gurs en Navarre. Comme le train ne pouvait continuer sur la rive droite, des ponts étant détruits, les déportés furent débarqués en gare de Roquemaure pour rejoindre celle de Sorgues sur la rive gauche, distantes l’une de l’autre de 10 à 12 kilomètres. Ces 700 malheureux furent dans les derniers à traverser le Rhône sur ce pont avant sa destruction. Et leur calvaire continua ainsi jusqu’à Auschwitz Dachau.

De nos jours, le pont routier de Roquemaure a été rejoint par le pont autoroutier de l’A9 dans les années 70 puis par le pont de la ligne ferroviaire à grande vitesse au début du millénaire. Voici ces 3 ponts…

 51-les 3 ponts de Roquemaure 2

au premier plan le plus récent (la LGV), au second celui de l’A9 et au fond, les piles du pont suspendu.

3 Commentaires

Classé dans Photographie

RÉSISTANCE 1942 (19/23): BULETIN D’INFORMATION- 9 OCTOBRE 1942

Avec une « jolie » faute d’orthographe dans le titre de ce feuillet 1 du BULLETIN D’INFORMATION du 9 octobre 1942. Certainement un document interne au Parti Communiste clandestin qui va informer les militants du déroulement de la guerre et en particulier de la bataille de Stalingrad qui oppose la Wehrmacht à l’Armée Rouge.

DSCN0983

 La bataille de Stalingrad que le rédacteur de l’article compare à Verdun en double, voire plus. Les Allemands avaient massé 1 million d’hommes devant Verdun, ils sont là 2 millions devant Stalingrad. A Verdun, ce fut un déluge de feu tiré par l’artillerie. A Stalingrad, en plus de l’artillerie, ce sont les chars et les avions qui pilonnent la ville.
Toujours est-il que cette résistance inattendu des Soviétiques contrarie grandement l’état-major allemand qui espérait atteindre ses objectifs avant l’hiver. Un hiver qui s’annonce terrible pour la Wehrmacht. Si terrible que les Nazis ont lancé en Allemagne des collectes humanitaires pour venir en aide aux soldats sur le front de l’Est. Ce premier article se termine par ces mots:

La guerre entre peu à peu dans une phase qui ne promet rien de bon aux Allemands.

DSCN0984

Second article daté du 5 octobre pour parler de Stalingrad attaqué depuis 63 jours. L’article veut tordre le cou aux mensonges fascistes qui annoncent que le trafic sur la Volga est interrompu.  Au contraire, une contre-attaque de l’Armée Rouge appuyée par les canonnières de la Volga a permis de faire reculer les Allemands.

Quant à l’avancée des Soviétiques dans les steppes au nord de la ville, elle est irrésistible malgré la politique de la terre brûlée pratiquée par les Nazis et elle coûte entre 2 000 et 3 000 hommes par jour à la Wehrmacht. Une véritable hécatombe !

Le reste de l’article fait le point sur d’autres secteurs de cet immense front russe: Mozzok dans le Terek, Novorossisk sur la Mer Noire, Rjev au centre, Zenia…. près de Leningrad (la bordure gauche de l’impression est défectueuse et oblige à déchiffrer le texte, ce qui est délicat quand il s’agit de noms propres), en Finlande et sur mer où les Russes ont coulé un gros transport allemand dans la Baltique.

DSCN0985

A la suite de cette description du front russe, un petit texte intitulé COMMENT ON PEUT SABOTER pour raconter des sabotages commis par des ouvriers en Hongrie dans une usine sidérurgique ou en Hollande dans une fabrique de conserves. Certainement un message à l’adresse des ouvriers français.

Les 3 autres pages de ce bulletin d’information se présentent comme une succession de brèves de quelques lignes chacune sous le titre NOUVELLES DU MONDE ENTIER.

DSCN0986

Tout d’abord en France.

Une ruse de Laval pour envoyer de la main d’oeuvre jeune en Allemagne: la propagande de Vichy pour que ces jeunes entrent dans des écoles d’apprentissage… qui se trouvent… en Allemagne !

Le ralliement de l’Ambassadeur de France en Hongrie à De Gaulle.

La nouvelle cachée par la presse à la solde  de Vichy et des Nazis: celle de l’arrivée d’un convoi d’ouvriers venant d’Afrique du Nord. Il s’agit d’anciens combattants de l’Espagne Républicaine jusque là prisonniers dans des camps de concentration en Algérie et livrés par Vichy aux Allemands… certainement en route pour Mauthausen.

La création de l’escadrille aérienne de la France Libre Normandie-Niemen.

L’arrestation d’Hériot suivant les Allemands. Il doit s’agit d’Edouard Herriot (une autre faute dans ce patronyme), le maire de Lyon qui fut placé en résidence surveillé en septembre 1942 puis interné dans un asile d’aliénés près de Nancy.

L’URSS reconnaît le Comité National Français comme seul organe de la Résistance Combattante française.

Après ces informations françaises, viennent des nouvelles du monde entier sur 2 pages.

En Allemagne, il est fait état d’exécutions d’opposants au Nazisme que essaient de reconstituer des mouvements politiques interdits dont bien sûr le Parti Communiste… dans ce bulletin communiste.

DSCN0987

Des nouvelles de Pologne, Tchécoslovaquie, Finlande (avec 2 -décidément il n’y a pas eu relecture des feuillets-), Albanie, Grèce où, de partout des patriotes résistent les armes à la main aux Allemands et Italiens (en ce qui concerne l’Albanie).

Même chose en Yougoslavie où les partisans ont réalisé un gros coup en s’emparant de nombreuses armes et munitions. Partisans qui ont été rejoints par des prisonniers de guerre français détenus en Autriche qui se sont rebellés et évadés pour rejoindre les Maquis titistes.

Grève chez les ouvriers des usines d’aviation en Hollande et travail forcé décidé dans ce même pays pour tous les jeunes de plus de 18 ans.

DSCN0988

Suite de ce tour du monde en dernière page.
En Hongrie, ce sont toutes les femmes de 14 à 70 ans que se voient dans l’obligation de travailler pour le Reich. Incendies dans des usines textiles et entrepôts proche de Budapest suite aux bombardements de l’aviation soviétique.

En Amérique, aux Etats-Unis, ce sont des manifestations qui parcourent les milieux syndicaux et ouvriers dans tout le pays pour revendiquer l’ouverture d’un second front, un leitmotiv communiste, pour soulager le front de l’Est. On peut y lire cette phrase, choquante aujourd’hui:

A Los Angeles, tous les habitants, les blancs comme les nègres, ont signé un télégramme envoyé au Président Roosevelt… 

Pourquoi nègres au lieu de Noirs qui pourtant et le pendant naturel de Blancs.

Pour terminer, même revendication en Angleterre, des syndicats des usines d’aviation, des fabriques d’armes et des pompiers de Manchester comme des fonctionnaires de Liverpool pour l’ouverture de ce second front… on en reparlera souvent dans ces documents communistes.

Poster un commentaire

Classé dans Vieux papiers

RÉSISTANCE 1942 (16-17/23): 2 TRACTS du FRONT NATIONAL pour appeler les CHRÉTIENS à défendre les JUIFS

Le Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France, bien entendu, mouvement de Résistance proche du Parti Communiste qui n’a bien sûr rien à voir avec l’actuel mouvement politique xénophobe qui pollue la vie politique française et le vivre-ensemble depuis une trentaine d’année.

Ces 2 tracts s’adressent aux Chrétiens pour qu’ils n’acceptent pas le sort que les Nazis et le pouvoir de Vichy font subir aux Juifs.

DSCN0192

Pour cela, le tract reproduit la Lettre Pastorale de l’Archevêque de Toulouse. On y lit: Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes, les étranges sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes et ces femmes, ces pères et mères de famille. Un chrétien ne peut l’oublier.

DSCN0193
Il est fait état des camps de Noé et de Résébedon (plus exactement Récébédou). Ce sont 2 camps de concentration mis en place en 1941 au sud de Toulouse (Récébédou sur la commune de Portet-sur-Garonne), accueillant des réfugiés espagnols puis des Juifs dont un certain nombre furent déportés vers Drancy puis Auschwitz. Jules Gérard Saliège, l’Archevêque de Toulouse mena une lutte de tous les instants contre ces camps honteux et parvint à ce que le camp de Récébédou ferme rapidement.

La reproduction de la lettre pastorale de l’Evêque de Montauban est tout aussi engagée pour dénoncer les violences faites aux Juifs.

DSCN0194

DSCN0195

Il est fait référence en début du texte à la rafle du Vel d’Hiv avec ces mots: Des scènes douloureuses et parfois horribles se déroulent en France sans que la France en soit responsable. A Paris, par des dizaines de milliers, des juifs ont été traités avec la plus brutale sauvagerie…puis aux déportations dans le sud-ouest dont parle l’Archevêque de Toulouse… Et voici que dans nos régions on assiste à un spectacle navrant: des familles sont disloquées, des hommes, des femmes sont traitées comme un vil troupeau et envoyés vers une destination inconnue avec la perspective des plus graves dangers. Avec cette conclusion: Je fais entendre la protestation indignée de la conscience chrétienne et je proclame que tous les aryens et non-aryens sont frères parce que créées par le même Dieu…

C’est le Front National qui fait la conclusion de cet écrit:

DSCN0196

 Catholiques Français, soyez au premier rang de la lutte contre le fascisme oppresseur aux côtés de tous les patriotes français sans aucune exception; menez le bon combat contre les persécutions raciales dont sons victimes des hommes, des femmes et des enfants juifs; dénoncez l’odieuse attitude du gouvernement de Vichy qui sert les ennemis de la France et trahit l’intérêt de la Patrie.

Plus loin, on y reproduit la lettre de Paul Claudel, écrivain catholique au grand Rabbin…

DSCN0197

pourtant assez proche du régime de Vichy en 1941. Il changea d’avis en 1942 d’où ce texte ci-dessus.

Ce texte est suivi de brèves montrant l’implication des Chrétiens dans la lutte contre l’oppression dont sont victimes des Juifs.

DSCN0198

Pour cette conclusion:

DSCN0199

Français, Françaises,

Ecoutez la voix de la conscience chrétienne contre les horribles persécutions des Juifs !

Dressez-vous contre cette barbarie ! Secourez les victimes !

Agissez par tous les moyens ! Donnez asile aux victimes des Nazis !

Formes des groupes d’entraide et de défense de l’enfant persécuté !

DSCN0200

Le second tract semble plus construit que le premier commence sous ce titre: Recueil des protestations catholiques contre la barbarie antisémite en France. On va trouver des textes dénonçant la chasse aux Juifs de Vichy et des Nazis en France provenant de la hiérarchie catholique française. Bien entendu, on retrouve le même passage de la lettre pastorale écrite par l’Archevêque de Toulouse que l’on a lu ci-dessus:

DSCN0202

DSCN0203

La lettre date du 6 septembre 1942.

On retrouve aussi la lettre pastorale de l’Evêque de Montauban Pierre Maris, lue et commentée à toutes les messes, dans toutes les églises du Diocèse le 30 août 1942, un mois et demi après la rafle du Vel d’Hiv.

DSCN0205

Le tract y ajoute un extrait du communiqué lu en chaire le dimanche 6 septembre 1942 par l’Archevêque de Lyon Jean-Marie Grelier.

DSCN0204

L’exécution des mesures de déportation qui se poursuivent actuellement contre les Juifs, donne lieu sur tout le territoire à des scènes si douloureuses que nous avons l’impérieux et pénible devoir d’élever la protestation de notre conscience. Nous assistons à une dispersion cruelle des familles où rien n’est épargné, ni l’âge, ni la faiblesse, ni la maladie…

Une description très précise de ce que furent les déportations subies par les Juifs de France, français ou étrangers, malgré ce que des « penseurs » modernes essaient de minimiser.
Ces rafles furent si nombreuses que les cardinaux et archevêques de la zone occupée adressèrent une supplique à Pétain pour que cela cesse:

DSCN0201

Profondément émue par ce qu’on nous rapporte, des arrestations massives d’israélistes opérées la semaine dernière et des durs traitements qui leur ont été infligés, notamment au Vélodrome d’Hiver, nous ne pouvons étouffer le cri de notre conscience.
C’est au nom  de l’humanité et des principes chrétiens que notre voix s’élève pour une protestation en faveur ds droits imprescriptibles de la personne humaine. C’est aussi un appel angoissé à la pitié pour ces immenses souffrances, pour celles surtout qui atteignent tant de mères et d’enfants.
Nous vous demandons, Monsieur le Maréchal, qu’il vous plaise d’en tenir compte afin que soient respectées les exigences de la justice et les droits de la charité.

Un texte clair qui ne laisse aucun doute sur ce qui se passait alors dans les France de la zone libre comme celle de la zone occupée.

Poster un commentaire

Classé dans Vieux papiers

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 16 janvier 1916

DSCN2792

(JOUR 531 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Le camp de prisonniers civils de Hameln dont on a déjà parlé. On nous montre deux hommes avec une inscription au dos de leur veste:

DSCN2793

Prisonnier de guerre- Hameln

Plus que des brimades ou des mauvais traitements, c’est plutôt une manière d’éviter les évasions.

En seconde page, trois vues du front belge avec l’Yser aux eaux calmes:

DSCN2794

des arbres coupés et des tranchées le long du canal, un blessé ramené des premières lignes et dans les rues d’un village dans lequel il ne reste que quelques pans de murs debout, des tranchées, des sacs de sable de ce « boulevard des Italiens ». De quel village s’agit-il ?

Dans les Balkans, les troupes françaises recueillent et essaient de protéger les population fuyant devant l’avancée bulgare.

DSCN2795

Même les populations d’origine turque de cette région préfèrent se mettre sous la protection française. Les Turcs sont pourtant les « alliés » des Bulgares.

Sur le front français, le magazine nous montre des sapeurs creusant un important abri souterrain dans lequel cet homme se mue en bête de somme:

DSCN2796

La double page centrale est consacrée à une scène suivant la bataille de Champagne de l’automne dernier.

DSCN2797

Une scène de chaos avec des fossés remplis de morts et de matériel abandonné, des ambulances emmenant les blessés et au premier plan, comme déconnectés du reste de la scène, trois hommes tranquillement installés, avec celui le plus à gauche (partiellement coupé) en train d’écrire une lettre aux siens. A la guerre, on s’habitue à tout !

Le Miroir consacre une page à la vie des aviateurs français prisonniers en Suisse, à la suite d’atterrissages inattendus sur le sol helvète. En vertu de leur neutralité, les Suisses  retiennent ces hommes comme prisonniers de guerre, en libérant quelques uns de temps en temps.

DSCN2798

Une « prison » dorée pour ces hommes que ce restaurant d’Hospenthal, à une vingtaine de kilomètres de la source du Rhône. A gauche, l’aviateur Georges Madon qui s’échappa de Suisse en décembre 1915 et fut récompensé à son retour en France par 60 jours d’arrêts. Il se tua lors d’une démonstration à Bizerte en 1924. A droite, Le caporal Chatelain qui a réussi également de s’évader.

DSCN2799

Une randonnée en montagne des aviateurs-prisonniers autour de Gilbert dont on a déjà parlé.

DSCN2800

Les aviateurs Eugène Gilbert, Pary, Martin. On nous dit que tout ce petit monde a été déplacé par la suite à Andermatt puis à Zurich.

 Photos hivernales avec de la neige dans des paysages paisibles. Dans l’est et dans les Vosges.

DSCN2801 DSCN2802

Le petit cimetière sous la neige près du col de la  Schlucht et des Alpins à l’entrainement sur le terrain.

Les troupes grecques se retirent de Salonique pour ne pas se trouver entre les Bulgares et les alliés occupant le camp retranché, les Allemands et les Bulgares risquant d’attaquer le camp, les Grecs encore neutres ne peuvent que se retirer.

DSCN2803

Une autre page complète pour nous montrer les animaux accompagnant les hommes dans leur vie au front… animaux devenus les mascottes des unités:

DSCN2804

des chats, chiens, renards, oiseaux, chèvres, cochons, sangliers…

Poster un commentaire

Classé dans Revues

Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 12 décembre 1915

DSCN2169

(JOUR 496 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un général russe à la une du Miroir, Le général Alexeieff qui vient de recevoir la Légion d’Honneur française. Un vieux général qui, nous dit-on se battit déjà en 1877 contre les Turcs.

Ce numéro du Miroir comporte un supplément de 8 pages dans lequel…

DSCN2170

Emilienne Moreau raconte ses Mémoires. Cette jeune habitante de Loos (Nord) aidera les troupes britannique lors d’une avancée notoire. La suite de ses mémoires seront lisible dans Le Petit Parisien qui doit appartenir au même éditeur que Le Miroir.

On en avait déjà parlé récemment, le naufrage d’un navire-hôpital « Anglia » qui a heurté une mine est fortement médiatisé par la presse anglo-saxonne. Deux pages sont consacrées par Le Miroir à ce drame qui fit un peu moins de 100 victimes:

DSCN2171 DSCN2172

Vue d’une guerre tranquille avec ce cagna confortablement aménagé:

DSCN2173

ou ces paysages enneigés des Vosges dans lequel avance une colonne de Chasseurs Alpins.

DSCN2174

Plus dramatique le dessin de Carrey qui raconte la mort gelée de 2 aviateurs (allemands bien sûr) dans les glaces du lac sur lequel leur aéronef s’était abîmé:

DSCN2175

Scène se passant sur le front russe.

Une double page intéressante montrant un camp de prisonniers civils en Allemagne, des personnes déportées des régions occupées par l’armée allemande ou des Alsaciens-Lorrains, peu sûrs.

DSCN2176 DSCN2177

Il s’agit du camp d’Holzminden, au centre de l’Allemagne. Les photos doivent dater de la fin de l’été mais le message que souhaite véhiculer l’article veut parler des humiliations subies par les prisonniers et prisonnières exhibés au regard de la population civile allemande.

Pour terminer, les nouvelles tenues hivernales des Tommys  pour lutter contre le froid de l’hiver…

DSCN2179

et les masques à gaz des petites anglaises en cas d’attaque chimique d’un Zeppelin.

La préparation des barbelés pour défendre le front…

DSCN2178

avec plein d’inventions géniales pour retarder l’avance des ennemis.

Poster un commentaire

Classé dans Revues

EPILOGUE de l’histoire d’EULALIO FERRER: le MEXIQUE

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’éditin de Limonest, en 1993. Suite…

L’Epilogue.

Eulalio Ferrer a écrit en octobre 1988 l’épilogue de son livre Entre Alambradas titre original de son oeuvre.

Le travail au camp de La Ferté-Imbault était très dur. A l’humiliation des camps avait succédé l’esclavage de la Compagnie. Travail de 7 heures du matin à 19 heures, à creuser des tranchées et des chemins dans un froid glacial jusque là inconnu par la plupart des hommes. Ils allumaient des feux pour réchauffer leurs mains martyrisées par les outils, la pelle et la pioche. Pour Eulalio, il n’était plus possible d’écrire son journal. Par contre, le soir venu, il écrivait tard dans la nuit, des lettres pour lui et pour les autres.

La nourriture était devenue plus correcte. C’était la ration des soldats, abondante mais mauvaise. Face à toutes les difficultés connues par les travailleurs forcés,  l’amitié et la solidarité sans faille du groupe des 5 (6 avant la mort de Gustavo) étaient la chose la plus importante. Les hommes gagnaient 1 franc par jour soit l’équivalent du prix d’un affranchissement d’une lettre en France !

Le séjour à La Ferté-Imbault ne dura pas longtemps puisque la Compagnie déménagea au début de l’année 1940 à la Ferme de la Morillère près de Cerdon, non loin d’Orléans. Le froid était encore plus terrible et Eulalio se rappelle que l’encre et le vin gelaient les nuits. Pour tout vêtement supplémentaire, les hommes avaient reçu une nouvelle paire de chaussettes. La neige s’ajoutant au froid, les pneumonies atteignaient de plus en plus de détenus. Quant à la nourriture, elle n’avait pas changé de goût mais elle était à nouveau moins abondante. Les problèmes intestinaux avaient repris.

Le travail à Cerdon consistait à élargir un chemin menant à une centrale cachée au milieu des bois, une usine de poudre. Au côté des Espagnols travaillaient des Indochinois comme maçons et manoeuvres. C’est en poussant un wagonnet sur une voie qu’Eulalio le fit dérailler. Comme dans le même temps, l’interprête venait de décéder, on le nomma à sa place, vu son peu d’aptitude à la chose manuelle. Mais la solidarité était toujours sans faille entre les amis.
Un dimanche, il fut demandé des volontaires pour aller décharger des wagons de charbon. Les amis y allèrent par solidarité avec le chef de section. Cela leur ferait aussi gagner 10 francs. Le travail dura la journée et Eulalio ne s’aperçut pas que la rugosité des morceaux avaient râpé ses mains au sang. Devant son état, il resta dans une pension de Cerdon pour se guérir, la logeuse Mme Reynié lui offrant même l’hospitalité au bout de quelques jours. Devant cette attitude proche d’une désertion, il dut rentrer au camp en promettant à Mme Reynié de venir la voir quand il sera marié. Ce qu’il fit 15 ans plus tard, en septembre 1955 avec son épouse, moment d’une grande émotion.

La vie continua ainsi jusqu’en avril 1940. Son père avait pu rejoindre sa femme et ses filles et avait obtenu le droit d’émigrer pour Saint-Domingue. Le bateau était prévu pour le 30 avril au départ du Havre. Eulalio quitta donc ses amis et la Compagnie de Travail après 15 mois de captivité. A l’émotion de la séparation succéda la joie des retrouvailles familiales sur le quai de la gare Saint-Lazare à Paris.

Tout semblait bien se passer quand un incident arriva au moment d’embarquer sur le « Lassalle ». La petite désertion d’Eulalio à Cerdon l’empêcha de pouvoir monter à bord. Toute la famille, solidaire, décida de ne pas partir. Retour de tous à l’hôtel rue de Budapest à Paris.

Le père obtient une nouvelle place dans un bateau pour un nouveau départ pour les Amériques, toujours pour Saint-Domingue, départ prévu à Bordeaux à la mi-juin. La famille attendit donc cette date à Paris.

On comprend que, par malchance, le jour du départ pour Bordeaux correspondait à la débâcle et à l’exode de la population française. Il y avait foule sur les quais de la gare d’Austerlitz où ils resteront pendant 2 jours, le train était bondé de civils fuyant les Nazis et de soldats en retraite. A Bordeaux, il fallut attendre encore plusieurs jours, le « Cuba » étant retardé par les mines posées par les Allemands dans l’estuaire de la Gironde.

Enfin, la famille put embarquer pour un voyage vers les Amériques. Non sans danger car le bateau étant sous les ordres de Pétain, il était sous la menace des sous-marins britanniques… D’autres navires de ce convoi furent d’ailleurs coulé. Le « Cuba » naviguait sans arrêt en faisant des zig-zags. 800 passagers s’entassaient dans tous les recoins du paquebot avec du beau monde et beaucoup de dignitaires de la défunte République Espagnole.

Nouveau contretemps en arrivant aux Antilles. Le dictateur Trujillo de Saint-Domingue, admirateur d’Hitler, refusa l’accueil des migrants. Le bateau se dirigea alors vers la Guyane Française. On frôla la mutinerie et la prise de contrôle du bateau par les passagers, il y avait à bord la présence de l’ancien amiral de la flotte républicaine. Il fallut que le négociateur des Républicains obtienne du Mexique l’autorisation d’accepter les nouveaux arrivants. Ils changèrent de bateau à la Martinique et débarquèrent quelques temps après dans l’isthme de Tehuantepec au Mexique, à Coatzacoalcos, après 41 jours de mer. On était le 26 juillet 1940.

La famille s’installa à Oaxaca et fut très bien accueillie par la population locale. Pour les remercier, Eulalio leur lisait des poésies de Lorca et Machado.

Eulalio Ferrer passa sa vie au Mexique et rendit par son oeuvre de designer l’accueil que le pays lui avait réservé. Il fit ouvrir un musée Don Quichotte à Guanajuato.

Quant à ses amis laissés à la 168 ème Compagnie de Travail, certains ont survécu, d’autres sont morts dans la Résistance française ou au camp de concentration de Mathausen.

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Poster un commentaire

Classé dans Livres

7 décembre 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP de SAINT-CYPRIEN

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’éditin de Limonest, en 1993. Suite…

7 décembre 1939.

Le jour tant attendu pour Eulalio et ses amis est arrivé: celui du départ du camp pour une Compagnie de Travail. Il va mieux bien qu’un peu affaibli.Il se lève dans la joie malgré la fatigue. Ses amis l’ont aidé à faire sa valise et à la porter.
L’ambiance est bizarre dans le camp. Ceux qui ne partent pas sont venus saluer les partants. Les adieux sont émouvants et les larmes ne sont pas loin. L’un d’eux adresse un encouragement à Eulalio pour qu’il continue à écrire.

Ce sont des camions militaires qui emmènent la Compagnie jusqu’à Elne pour rejoindre d’autres compagnies et c’est là qu’un train les attend. Il lit sur la pancarte de celui-ci le fameux: 40 hommes-8 chevaux. C’est bien à 40 qu’ils sont entassés dans des wagons à bestiaux. Ainsi serrés, le froid les atteint moins mais le confort n’existe pas. Le train part et passe à Perpignan, Rivesaltes. Premier arrêt à Narbonne, second arrêt à Carcassonne pour manger de la viande en conserve. Puis Baziège et enfin Toulouse où ils peuvent se dégourdir les jambes. Un groupe de réfugiées espagnoles les salue de loin.

Suite du voyage par Montauban, dernière gare reconnue puis la nuit tombe et chacun essaie de s’installer au mieux pour dormir. C’est une véritable lutte de pieds pour se faire une place comme dans un match de football.

La nuit passe puis une nouvelle journée commence par un café en gare de Châteauroux. Vient ensuite Vierzon puis Selbris pour prendre une correspondance jusqu’à La Ferté-Imbault.

Les hommes y découvrent un paysage militaire au coeur d’une forêt qui cache des bâtiments. A côté des militaires se trouvent des ingénieurs espagnols, réfugiés comme eux. L’un d’eux leur explique leur présence en ce lieu. Ils vont participer à un travail important pour que la France rattrape son retard technologique sur l’Allemagne. Ils n’en sauront pas plus.

On les conduit à leur logement, une grange dans laquelle on leur a réservé les écuries, remplies de paille. Pour eux, c’est comme s’ils se retrouvaient dans un hôtel de première catégorie tant le lieu est plus confortable que les baraques des  camps du Roussillon. Le petit déjeuner est abondant. Le froid est vif mais ils peuvent réchauffer de l’eau.

Le 9 décembre est leur premier jour de travail à La Ferté-Imbault: une pelle, une pioche et creusement de tranchées.

C’est cette nuit-là que finit le journal d’Eulalio. Il représente 2 grands cahiers et 5 petits carnets qu’il aimerait conserver malgré l’encombrement qu’ils représentent.

Il ne peut continuer à écrire tant le travail physique demandé à tous mais particulièrement à lui, l’intellectuel, est rude. Bien qu’aidé par les autres, sa main qui écrit est déchirée par le maniement de la pelle et n’est qu’une plaie.

Par dessus tout, il espère en un avenir radieux pour atteindre un monde meilleur.

 A suivre l’Epilogue…

SAMSUNG CAMERA PICTURES

Poster un commentaire

Classé dans Livres