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117 POILUS de CADEROUSSE, 117 DESTINS… Albert SOUMILLE.

117 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 117 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-douzième Poilu: Albert Julien SOUMILLE.

Quatrième face du Monument aux Morts.

Où le parcours d’Albert Soumille côtoie ceux de Paul Redon, Raphaël Ouvier et Florestan Martin qu’on a racontés il y a quelque temps ! Nous allons voir comment dans cette biographie.

Comme ses huit frères et soeurs, Albert est né à Orange dans la ferme familiale de Bois Feuillet, quartier situé au sud de la ville, non loin du Grès. Il est le huitième enfant de cette fratrie, né le 21 septembre 1891. Joseph, son père, né en 1851 était originaire de Courthézon mais vivait déjà avec ses parents dans la Cité des Princes quand il a rencontré Caroline Antoinette Ayme et qu’ils se sont mariés le 10 novembre 1875. Le premier enfant arrivera rapidement, Marius Louis, né en 1876. Il semble que les neuf enfants Soumille nés de 1876 à 1893 aient tous vécu jusqu’à l’âge adulte. Cette fratrie comptera donc quatre garçons et cinq filles, du moins dans un premier temps. Epuisée par toutes ces grossesses, Caroline décède prématurément le 25 juin 1894 à l’âge de trente-sept ans.

Un peu moins de deux ans après la disparition de cette dernière, Joseph prend en secondes noces Marie Louise Marquion, le 18 mars 1896. Il s’agit-là d’une Caderoussienne de trente-deux ans, elle-même veuve d’Achille Léon Redon et mère de deux enfants, Louis et Paul âgés de respectivement de dix et trois ans en 1896. Paul Claudius Redon ! On a déjà  écrit la biographie de sa courte vie puisqu’il décéda le 25 septembre 1915, dans les tranchées de Neuville-Saint-Vaast et que son nom est inscrit sur la troisième face du monument aux morts de Caderousse. Voici donc Albert Soumille et Paul Redon rassemblés sous le même toit, deux hommes presque de la même classe, morts pour la France tous les deux.

Neuf Soumille + deux Redon = onze enfants, du moins en théorie car l’on voit ci-dessus sur un extrait du recensement de 1896 de Caderousse que Rose née en 1881, Albert et Louise Raphaëlle la benjamine née en 1893 manquent à l’appel et sont placés chez d’autres membres de la famille. Joseph, Marie Louise et les enfants habitent aux Islons, à l’ouest du centre-bourg.

De cette seconde union vont naître trois nouveaux enfants Soumille, Marcel en 1897, Joseph Paul en 1898 et Gabriel Hippolyte en 1901… des demi-frères pour Albert… ce qui porte à douze le nombre d’individus composant cette fratrie et à quatorze le nombre d’enfants réunis autour de la table quand l’occasion se produira…si tant est qu’un jour elle se soit produite ?

Le 10 octobre 1912, Albert est incorporé au 99ème Régiment d’Infanterie de Vienne en Isère. Il fait partie de ces hommes qui étaient sous les drapeaux quand la guerre éclata et qui se retrouvèrent bien vite en face des fantassins et artilleurs allemands. Pour le 99ème R.I., leur baptême du feu se produit le 15 août 1914 à 17h.30 précisément du côté de Lusse et de Lesseux, au nord des Vosges et à l’est de Saint-Dié.

Comme plus au nord, du côté de Lagarde et de Dieuze, les Allemands vont laisser les troupes françaises avancer imprudemment en Lorraine allemande pour mieux les décimer sur des contrattaques fulgurantes. Les 99ème, 75ème, 30ème R.I. et 62ème Chasseurs vont atteindre Sainte-Marie-aux-Mines, Saulxures, Cobroy, Blancherup… en Alsace allemande depuis quarante-quatre ans.  Le repli commence alors à partir du 23 août et se transforme parfois presqu’en débandade. Le 27 août 1914, les Français se sont repliés jusqu’à Saint-Dié et c’est la date qu’a retenue l’Armée pour fixer le jour du décès d’Albert Soumille. Dans un premier temps, elle avait pensé que cette disparition avait eu lieu entre août et septembre 1914. Le 27 août 1914, Albert était âgé de 22 ans et 11 mois.

Fiche matricule de Albert Julien Soumille de Mémoire des Hommes.

Et Marius Ouvier ? Florentin Martin ? Comment ont-ils côtoyé Albert Soumille ?

Pour Marius Ouvier, il était tout simplement devenu le beau-frère d’Albert en épousant sa petite soeur Louise Raphaëlle le 19 juillet 1911. Quant à Florestan Martin, il était de son côté domestique dans l’exploitation de Joseph Soumille en 1901, comme l’atteste la page du recensement de 1901.

Albert Julien Soumille matricule 806 de la classe 1911, bureau de recrutement d’Avignon,pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Albert n’ayant pas laissé de descendance, il n’en est certainement pas de même pour ses nombreux frères, soeurs, demi-frères et beaux-frères Redon. Si un descendant  reconnaît en Lucien ce lointain grand-oncle ou arrière-grand-oncle, qu’il n’hésite pas à rectifier cette biographie si elle lui parvient à sa connaissance.

A suivre… François Claude Tardivier.

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 1er septembre 1918

(JOUR 1491 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une de ce numéro du Miroir, des prisonniers de guerre allemands boivent de l’eau dans un abreuvoir à bestiaux. Il faut dire que les offensives alliées ont fait 100 000 prisonniers en 40 jours. Il y en a partout…

…des prisonniers des britanniques…

…des prisonniers des Français, après la libération de Montdidier et Lassigny…

…des prisonniers des Canadiens à cheval, en haut, en bas, dans un villages, blessés canadiens et allemands attendent d’être évacués.

Revenons aux territoires libérés par l’offensive des Alliés.

En haut, Lassigny, en bas Plessis-de-Roye, villages voisins de l’Oise. Nous sommes au tout début des 100 jours qui aboutiront à l’Armistice du 11 novembre 1918.

Une vue de l’Hartmannswillerkopf, dans les Vosges.

Une montagne sans végétation, les arbres broyés comme les hommes. On nous dit que le sommet est enfin occupé par les Français… ce qui n’engage que son auteur !

Une cérémonie religieuse pour l’équipage d’un aéronef abattu lors d’un affrontement. Mais ici, l’un des pilotes n’est autre que le fils de l’ancien Président des Etats-Unis Theodore Roosevelt (1901-1909), Quentin Roosevelt, âgé de 21 ans. Theodore Roosevelt est le président à qui l’on doit Teddy Bear. Quentin a été tué dans la région de Reims, sur la Vesle.

Les Flandres sont toujours inondées…

…dans la région entre Ypres et Nieuport.

Retour à l’aviation avec cette nouvelle semi-militaire, semi-civile.

Quelques années avant Mermoz, Guillaumet ou Saint-Ex, on vient d’inventer l’aéropostale avec un premier vol entre Le Bourget et Saint-Nazaire.

 

 

 

 

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Henri MOUTTE.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-onzième nom de la liste: Henri Joseph MOUTTE.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Une bizarrerie généalogique nous a posé quelques petits problèmes au début de cette recherche, le prénom de la mère d’Henri Moutte avec lequel l’Etat-civil de Caderousse et celui d’Etoile s’affranchissent de toute rigueur. En effet, la future Madame Moutte a été prénommée Philomène à sa naissance en 1859 par ses parents.  Quand elle se marie avec Joseph Moutte, le père d’Henri, originaire de Villedieu le 19 octobre 1881 à Caderousse, c’est toujours Philomène. Mais quand elle met au monde son premier enfant, Henri, à Etoile dans la Drôme où Joseph travaille au gare de triage du PLM de Portes, elle se prénomme Joséphine ! C’était le 23 septembre 1885.

Certes, Joséphine est presque l’anagramme de Philomène, à deux lettres près, mais tout de même ! Peut-être s’agit-il d’une erreur des Drômois, renouvelée à la naissance de la petite soeur d’Henri, Marie Gabrielle née en 1887 toujours à Etoile ? Ou une volonté de Madame Moutte de changer un prénom qu’elle n’aime pas trop… avec l’avantage procuré par l’éloignement de son lieu de naissance. Mais l’erreur persiste toujours quand la  famille vient s’installer à Caderousse où le père mènera des terres. C’est d’ailleurs ce prénom que note l’agent recenseur en 1901, quartier Espinet-Salarié. Vous pouvez le constater.

Les Moutte lors du recensement de 1901 à Caderousse.

Une seconde fille est venue compléter la fratrie, Rose Françoise, née en Vaucluse en 1898. Sur l’acte de naissance de cette dernière, c’est toujours Joséphine qu’est prénommée… Philomène ! De même lors des recensements suivants en 1906 et 1911.

Les Moutte lors du recensement de 1906 à Caderousse.

En 1906, Henri vient de terminer sa période militaire. Il a d’ailleurs devancé l’appel en contractant à la mairie d’Orange, un engagement pour une période de trois ans, le 27 septembre 1905. Il sert au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Mais autre bizarrerie de cette biographie, il est rendu à la vie civile un an après, le 18 septembre 1906 pour… se marier et devenir… l’instituteur du village. Toutefois, l’Armée garde un oeil sur lui en lui octroyant le Certificat d’Aptitude au grade de sous-officier ! Après une seule année sous les drapeaux alors que les simples soldats restaient à l’époque deux années.

Quelques jours après sa libération, juste avant la rentrée des classes le 1er octobre 1906, Henri prend donc pour épouse Rose Louise Augustine Léonie Maillet originaire de Toulon où feu son père était brigadier de gendarmerie maritime. Les noces sont célébrées le 22 septembre 1906 à Caderousse où Rose côtoiera son nouvel époux, elle dans l’école des filles et lui dans celle des garçons. On les retrouve en poste à Bédarrides l’année suivante.

Les Moutte, sans Henri, lors du recensement de 1911 à Caderousse.

On perd la trace professionnelle des deux enseignants et on ne saura pas s’ils fonderont une famille mais on peut s’en douter. Par contre, on est sûr qu’Henri Moutte a été rappelé le 1er août 1914, au beau milieu des grandes vacances, lors de la mobilisation générale. Il a rejoint le 30ème Régiment d’Infanterie à Annecy. Des périodes intermédiaires de formation militaire entre 1906 et 1914 lui ont permis d’obtenir le grade de lieutenant. Il va commander des hommes après l’avoir fait avec des enfants et voici les bataillons constitués au début de la guerre.

Henri Moutte commandant en second la 1ère Compagnie du 1er Bataillon du 30ème RI !

Dès le 7 août, la troupe est à pied d’oeuvre dans l’est de la France, au pied des Vosges, dans le secteur de Saint-Dié. Elle recevra le baptême du feu le 15 août et cette première fusillade fera 52 victimes, tués ou blessés. De violents combats vont se dérouler jusqu’à cette date fatale du 5 septembre 1914. Cela ne fait qu’un petit mois que la guerre a commencé. Le 30ème RI s’oppose aux Allemands au sud de Saint-Dié, dans la commune de Taintrux.

Il faut tenir un petit col entre deux vallées, le col d’Anezol. Le registre matricule parle du décès d’Henri Moutte sur ce petit col le 5 septembre 1914. Le Journal de Marche du 30ème RI raconte quelque chose d’un peu différent.

C’est en menant les hommes de sa compagnie pour reprendre une position perdue bêtement près d’un petit col, le col de Cense de Grand Rupt, que le lieutenant sera tué à la tête de ses hommes. L’opération sera une réussite mais outre le décès du Caderoussier, 45 hommes seront mis hors de combat, tués, blessés ou disparus.

Ce 5 septembre 1914, Henri était âgé de 28 ans et 11 mois. Il allait recevoir une citation pour ce fait d’arme…

…citation qui raconte une histoire un peu différente que celle du Journal de Marche. Toujours est-il qu’Henri Moutte se verra promu au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur le 19 octobre 1920, nomination confirmée par le Journal Officiel de la République du 20 octobre 1920.

La fiche matricule de Henri Joseph Moutte de Mémoire des Hommes.

Henri Joseph Moutte, matricule 469 de la classe 1905, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Moutte est encore bien vivant dans le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Henri Joseph un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Raphaël Ouvier.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 1er avril 1918

(JOUR 1338 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une générale de J’ai vu de ce 1er avril 1918, la guerre sous-marin raconté depuis les mémoires d’un sous-marinier allemand opposé à la politique du Kaiser. Un dessin de Léon Fauret pour attirer les lecteurs à acheter cette revue.

Autre article avec un reportage sur le Transsibérien pour oublier un temps la guerre.

Mais le questionnement militaire revient rapidement. Les Japonais vont-ils emprunter cette voie ferrée pour attaquer les Soviets et les Allemands ? Il faut dire que cette liaison n’est achevée que depuis quelques mois (5 octobre 1916) et qu’elle fait rêver nombre d’occidentaux.

Seconde une intérieure avec les obsèques de deux infirmières tuées lors du bombardement des Gothas sur Paris.

Le « pas-de-chance » pour ces jeunes femmes présentes au mauvais endroit au mauvais moment !

Clémenceau, le Président du Conseil, c’est-à-dire le Premier Ministre en visites…

…aux troupes américaines…

…aux aviateurs français dont on compte sur eux pour venger l’attaque des Gothas.

Alaska ?

Non seulement les Vosges enneigées où les Alpins amènent le ravitaillement sur des traîneaux comme cela se passe dans le Grand Nord.

Une page d’humour noir où le dessinateur Marcel Capy se moque du chef de la sureté de la place de Paris, M. Priolet, grand pourfendeurs d’espions en tout genre…

Bizarre que la censure ait laissé passer cette BD !

Encore des vues de l’explosion du dépôt de grenades de la Courneuve, en banlieue parisienne, accident survenu le 15 mars.

On parle d’une explosion entendue à 280 km de l’épicentre et d’une trentaine de morts. Le chiffre retenu par l’histoire est de 15 décès.

Pour finir, une vue des chantiers navals américains tournant en plein rendement.

On parle de 500 000 personnes employées aux constructions de guerre pour permettre la création d’un véritable pont naval entre les Etats-Unis et l’Europe.

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 24 mars 1918

(JOUR 1330 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La une évoque le cas d’un des aviateurs allemands venus sur des Gothas bombarder Paris. Au retour, celui-ci a été abattu du côté de Thury-en-Valois dans l’Oise.

Voici à l’intérieur du Miroir, une vue de ces Gothas descendus…

…sur la page de gauche près de Compiègne et sur celle de droite, à Château-Thierry.

Quant à ce dirigeable en perdition,…

…il a été pris en charge par un sous-marin pour être ramené à bon port, scène se passant probablement une Méditerranée.

Sur cette page nous est présenté les deux extrémités du front occidental français:

En haut, une vue prise non loin de la frontière suisse et en bas, des tranchées creusées à proximité de la mer du Nord, peut-être en Belgique.

Dans les Vosges enneigées…

…ces alpins inaugurent une tenue camouflée les faisant disparaître de la vue de leurs opposants sur des étendues enneigées.

Quant à cet arbre…

…une bombe qui a explosé près de lui l’a transformé en palmier, toujours dans les Vosges, avec des alpins comme témoins.

La Russie vient de se doter d’une nouvelle constitution bolchévique.

On nous présente ces vues comme des clichés exceptionnels pris au moment où l’Assemblée Constituante prenait cette décision.

Les Poilus néo-zélandais passent à la vérification des dents.

On combat donc les Allemands et les caries chez les All Blacks.

Quelques vues de l’effort de guerre des Etats-Unis.

En haut, une employée des chemins de fer dirige un poste d’aiguillage électrique ultra-moderne.
En bas des trains transportent des millions de paquets de cigarettes aux hommes sur le front français.

En Mésopotamie, les Britannique continuant de chasser les Turcs.

En bas, des troupes hindous traversent Bagdad dans un sens tandis que des Chrétiens fuient les zones de combat en allant se réfugier au bord de la mer.

Enfin pour en revenir à la guerre sous-marine à outrance des Allemands, les Norvégiens ont mis au point ce sous-marin de poche pour sauver des équipages de cargos touchés par une attaque allemande.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 3 mars 1918

(JOUR 1309 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une fois n’est pas coutume, on nous présente une réalisation allemande dans un sens positif. Ici, une importante installation de TSF (radio) à Nauen, ville située à 30 km à l’ouest de Berlin. Cette immense antenne mesure 260 mètres de haut et peut recevoir des messages envoyés depuis 10 000 km.

En Grande-Bretagne, le roi George V reçoit des héroïnes de la guerre…

…qui sortent ici de Buckingham-Palace.

Mais qui sont ces héroïnes ? L’article reste très vague sur ce sujet.

Des vues d’Alsace.

Le Président du Conseil visite un village alsacien libéré (toujours le même ? Thann ?).
Sur les sommets des Vosges, c’est l’hiver et les Alpins se déplacent à ski.

Passons en Italie où les Français aident les troupes italiennes.

A Padoue, la chapelle des Carmes a eu à souffrir des bombardements de l’aviation autrichienne.

Le Piave est toujours considéré par l’Etat-Major comme la ligne de défense ultime.

Sur les vues, on voit toutes les défenses lacustres, les pieux plantées dans les eaux et les canonnières italiennes sur les flots.

Tandis que les chasseurs français défilent pour se rendre aux fronts…

…les femmes employées à creuser les tranchées italiennes s’interrompent dans leurs taches.

Les Américains sont là depuis plusieurs mois et déjà les premiers grands blessés américains sortent des hôpitaux où ils se sont liés d’amitié avec les homologues français.

Le front belge entre Dixmude et Ypres depuis le ciel.

Chaque trou correspond à l’explosion d’une bombe et chaque cratère est rempli d’eau dans ces zones marécageuses.

Le camouflage est important dans cette période d’atermoiements.

Ici routes et voies ferrées sont dissimulées des regards adverses par des filets de camouflage. Ce qui va permettre aux renforts de progresser en toute discrétion.

Pour terminer, un bien beau feu d’artifice…

Les explosions de grenades incendiaires.

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111 POILUS de CADEROUSSE, 111 DESTINS… Louis LASSIAT.

111 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 111 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-quatrième nom de la liste: Lois Paul LASSIAT.

Louis Paul Lassiat a été oublié sur la monument aux morts. Pourtant, il est bien né à Caderousse le 21 février 1879 dans une ferme du quartier de la Vicheronne (?). Son père Pierre est fermier âgé de 38 ans au moment de la naissance de Louis et sa mère Marie Blanc est plus jeune de 11 ans que son mari. L’un et l’autre ne semblent pas être du village et n’y sont pas restés très longtemps. En 1876, ils n’apparaissent pas dans la liste du recensement et en 1881, deux ans après la naissance de Louis, ils sont déjà partis. Pas des étoiles filantes mais plutôt des fermiers qui offrent leurs bras aux plus offrants.

Il semble que la famille se soit fixée un peu après sur Orange, à la campagne, sans grande certitude. C’est en tout cas le Tribunal d’Orange qui va condamner Louis en 1896, alors qu’il est âgé de 17 ans pour une partie de pêche par un mode prohibé ! Pas une grosse sanction, 3 francs seulement d’amende seulement, mais une inscription de la bêtise dans son registre matricule.

Le 16 novembre 1900, Louis va partir à l’armée au 24ème Bataillon de Chasseurs à Pied, ancêtre des Chasseurs Alpins. Il va y rester deux ans et demi pour être libéré le 15 mai 1903. Cette unité est en caserne à Villefranche-sur-Mer, près de Nice. Un séjour plus agréable qu’à Sedan, certes mais des entraînements sur des terrains escarpés. Il devient fanfariste du Bataillon le 21 septembre 1901.

De retour de l’armée, Louis Lassiat  va vivre à Orange au quartier des Princes, c’est-à-dire assez près de Caderousse, certainement aussi dans sa famille. Quelques années plus tard, le 15 juillet 1911, il se marie à Cairanne avec une drômoise de Rochegude, Mathilde Marie Germaine Palavesin, de quatre ans sa cadette.

Son parcours militaire reprend quelques mois plus tard, au moment de la déclaration de guerre. Rappelé chez les Chasseurs à pied, il va faire un petit tour au 27ème bataillon au début d’octobre 1914 puis revient au 24ème BCP. Les Chasseurs sont envoyés dans les Vosges. Ils sont au Reichakerkopf en mars 1915 où se déroulent des combats sporadiques, des attaques inutiles mal préparées.

Le 23 mars, il est clairement noté sur le Journal de Marche de l’unité que la préparation d’artillerie de l’attaque menée par le 24 BCP a été lamentable. Pourquoi attaquer tout de même après cette préparation insuffisante ? Toujours est-il que ce jour-là, 8 hommes sont tués et 37 blessés. Parmi les décédés, Louis Lassiat, l’oublié de Caderousse.

Six mois plus tard, le 26 septembre, un autre Caderoussier dont on a déjà parlé, Auguste Léon Bruguier du 6ème BCP était tué sur ce même Reichakerkopf.

La fiche matricule de Louis Paul Lassiat de Mémoire des Hommes.

Louis Paul Lassiat, matricule 679 de la classe 1899, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Lassiat semble être très présent en Vaucluse, dans la région d’Orange, même si le T a disparu. Si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Henri Lazard.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 27 janvier 1918

(JOUR 1273 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un texte moqueur accompagne cette photo à la une de J’ai vu. Il s’agit de Mme Litvinoff, l’épouse du nouvel ambassadeur de Russie à Londres, un indésirable. Par cette nomination, Trotsky veut prouver que même l’Ambassadeur est issu du peuple avec le nouveau régime.

A l’opposé, des troupes russes restées fidèles au Tsar arrivent sur le front occident pour combattre avec les Français et les Britanniques.

Puisqu’on parle de train, des wagons abandonnés près d’une tranchée prise aux Allemands il y a peu.

Les Allemands amenaient les trains au plus près des tranchées pour limiter la manutention des armes lors des ravitaillements.

Par contre, en Italie pour ces artilleurs alpins (ceux du 2ème RAM ?), c’est à pied qu’ils doivent rejoindre le front.

Les charges sont portées par des mulets, très résistants.

Toujours en Italie, la ville de Padoue a été bombardé par des aéroplanes autrichiens.

Des dégâts sur des édifices remarquables.

Echange de prisonniers entre Allemands et Anglais.

Ici, des blessés britanniques et des civils retrouvent la liberté mais aussi l’Amérique puisqu’ils arrivent à Boston en provenance de Hollande.

Il y a de la neige en hiver. Beaucoup de neige dans les Vosges.

Sur la ligne de front.

Sur le territoire de Metzeral.

Pas de neige à Jérusalem, en Palestine pour l’entrée d’Allenby dans la ville sainte.

Une mise n’en scène savamment réalise.

Par contre, c’est la boue que rencontrent les Canadiens sur la Somme pour déplacer ces obusiers.

Pour terminer, un autre tour aux Etats-Unis pour voir les matières d’entraînement des pilotes.

Des simulateurs de vol artisanaux !

 

 

 

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Jean GUEILEN.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquantième nom de la liste: Jean Adrien GUEILEN.

La seconde face du monument.

Voici une biographie plus que partielle de Jean Gueilen. Bizarrement, alors que certains jeunes qui ont fait toute leur enfance et jeunesse au village avant de le quitter ont été oubliés au moment de l’édification du Monument aux Morts, Jean Gueilen arrivé lui à Caderousse peu avant le début de la Grande Guerre a bien été inscrit sur ce dit-monument. Car Jean Gueilen est le premier Poilu raconté dans les biographies sur Un Monde de Papiers à n’être pas né au village.

Jean Adrien Gueilen est donc venu au monde à Rochefort-du-Gard le 24 juin 1879. Au moment de son recensement militaire, au début du XXème siècle, il vit chez ses parents à Chateauneuf-du-Pape comme l’indique cet extrait de la liste nominative.

Extrait du recensement de 1901 de Chateauneuf-du-Pape.

Ses parents Jacques Simon Gueilen et Justine Trinquier sont fermiers chez Pascal du côté de la Tour de l’hera, écrit curieusement l’Airs. Jean Adrien les aide à la ferme et un berger René Simon complète le personnel du foyer.

Jean Adrien va faire sa période militaire du 16 janvier 1901 au 19 septembre 1903 au 55ème Régiment d’Infanterie, du côté d’Aix-en-Provence.

Au son retour de l’armée, il va travailler à Orange comme employé agricole chez Latour, quartier de Meyne. Il se marie peu de temps après avec Philomène Brigitte Talagrand du même âge que lui. On retrouve quelques années après ce jeune couple à Caderousse, au quartier du Panier. C’est là que naîtra leur fille Simone Marie Louise le lendemain du Jour de l’An 1912.

Jean Adrien est rappelé par l’Armée lors de la mobilisation générale du 1er août 1914. Il rejoint son unité d’affectation puis passe au 57 R.I. à Auxonne en octobre 14 et enfin au 227ème R.I. en novembre de la même année.

On le retrouve sur le front des Vosges à l’automne 1916. Le 227me R.I. tient un somment, la cote 607, à Lusse. Nous sommes là à une douzaine de kilomètres à l’est de Saint-Dié.

C’est la guerre de positions dans toute son horreur. On se bombarde réciproquement. On s’envoie même des choses inconnues.

Les tranchées françaises reçoivent quotidiennement un millier d’obus et il doit en être de même pour les tranchées allemandes. Les Minerwerfen pleuvent sur les lignes françaises.

Le 6 octobre, ce sont plutôt des grenades à ailettes. Par malchance quelquefois, le projectile fait mouche et tue un malheureux placé au mauvais endroit au mauvais moment. C’est le cas de Jean Adrien Gueilen, ce jour-là. Il apparaît dans le décompte officiel du Journal de Marche du régiment…

…gu côté d’un certain Marc Octave Lelu, sergent, tué le même jour. Il avait alors 37 ans et 3 mois. Il repose à la Nécropole Nationale de Bertrimoutier dans les Vosges.

La fiche matricule de Jean Adrien Gueilen de Mémoire des Hommes.

Jean Adrien Gueilen, matricule 685 classe 1899, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Gueilen ne soit plus guère présent dans la région, si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Adrien Guérin.

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 15 septembre 1917

(JOUR 1140 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Des infirmières transportent une ouvrière qui a perdu sa main dans une usine d’armement. La scène se passe en Angleterre et le roi George V vient de remettre une médaille à la jeune femme handicapée.

Dans ce numéro 148 de J’ai vu en date du 15 septembre 1917, nombre de nouvelles concernent les troupes anglo-saxonnes.
Ainsi sur le front anglais, on retrouve Charlot et le cirque Barnum pour distraire les troupes.

Mais le personnage en Charlot en bas à droite ne ressemble guère à Chaplin. N’est-ce pas plutôt un des nombreux imitateurs du personnage de Charlot qui foisonnaient après les premiers films de Charlie Chaplin ?

Des aviateurs anglais en pleine action de mitraillage et de bombardement.

Encore rudimentaires les méthodes employées !

La guerre a 3 ans et nombre de camions automobiles ont déjà fait leur temps, atteint par la limite d’âge, les tirs ennemis ou les conditions de travail trop délicates.

On voit ci-dessus un immense cimetière de camions usagés, vaste champ de pièces détachées mais aussi de métaux destinés à être réutilisés. Les débuts du recyclage !

Les troupes du général Anthoine ont relevé les Belges sur le front des Flandres.

On nous présente une attaque en double page centrale, attaque réelle ou fictive ?

Le ravitaillement est amené par les camions automobiles ou hippomobiles. Dans des lieux escarpés comme les Vosges, ce sont plutôt d’autres moyens qui sont utilisés.

Et là les mulets jouent un rôle très important. Ce sont des bêtes de somme très efficaces pour ces reliefs et fort endurantes face aux difficultés et au climat.

Dans les Vosges avaient aussi été installés des téléphériques et des wagonnets pour les pentes les plus rudes. A l’Hartmannswillerkopf, les Allemands avaient également installés un téléphérique de la plaine d’Alsace au sommet disputé.

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