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La prestigieuse correspondance du citoyen Alexandre Dumont- 8/15 lettre du 8 février 1858

Une autre lettre amusante, la réponse faite par Général commandant l’Armée d’Afrique à une proposition d’Alexandre Dumon. Ce général et Alexandre s’étaient rencontrés chez Monsieur Laurent et c’est là que l’ancien vice-consul de France à Trinidad avait fait la promesse d’envoyer quelques truffes à son interlocuteur, militaire en Algérie.

Le 8 février 1858, le général de division Pierre Hippolyte Publius Renault, alors exerçant la fonction de gouverneur général en Algérie, accepte bien volontiers les quelques truffes mais à la condition que vous vous maintiendrez dans des limites modestes. Ici comme à Paris, précise-t-il, les gourmets ont en haute estime de ce précieux tubercule qu’ils dégusteront avec grand plaisir. 

Puis il donne quelques précisons en ce qui concerne les transports du courrier par la poste et donc des colis à destination des militaires en fonction au Maghreb, les courriers partant de Marseille le mardi, jeudi et samedi de chaque semaine.

A cette époque, Alexandre Dumon vit à Agen, cours Saint-Antoine, capitale du pruneau mais le Périgord et ses truffes noires ne sont pas si éloignés que cela !

Quelques mots sur le général Renault qui signa cette lettre

même s’il semble qu’il ne l’ait pas toute écrite. Né en 1807, il embrasse rapidement la carrière militaire qui l’emmènera longtemps en Algérie. Il y résidera d’août 1833 à avril 1848 puis y retournera de juillet 1851 à août 1859. C’était un militaire proche de ses hommes comme en attestent pas moins de cinq blessures contractées sur les fronts, deux en Espagne en 1835 à la tête de la Légion Etrangère lors de la Première Guerre Carliste et trois en Algérie, une balle dans la tête le 15 octobre 1840 en Oranie, une balle au genou droit le 19 octobre 1840  et une autre dans les reins le 29 octobre 1843, dans des combats contre des rebellions indigènes.

Revenu en France en 1859, l’Empereur le nommera sénateur mais c’est au combat contre les Prussiens et pour la défense de Paris qu’il trouvera la mort. Blessé le 30 novembre 1870 à la bataille de Champigny, il n’est relevé du champ de bataille que le lendemain. Blessé à la jambe, il est amputé le 2 décembre mais il décède le 6 du même mois. Il est enterré aux Invalides le 9 décembre 1870.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Paul MENU.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-troisième nom de la liste: Paul Laurent MENU.

Comme Victor Menier, Paul Menu a été oublié sur le Monument aux Morts de Caderousse. La raison en est à peu près la même: une naissance au village d’un père Caderoussier, le départ assez rapide de la famille du village et le temps qui passe par là et l’oubli avec.

Paul Albert Menu, né à Caderousse en 1857 est pâtissier confiseur. Il a pris pour épouse Marie Félicité Clapier une couturière d’Orange un peu plus jeune que lui. Les noces ont eu lieu dans le Cité des Princes le 29 octobre 1879 où le couple s’installe, 19 rue des arènes. Une petite Adrienne Madeleine arrive rapidement, le 17 avril 1880.

Puis la famille vient vivre à Caderousse. Elle s’installe rue Château-Vieux où les jeunes mariés semblent avoir ouvert un commerce de pâtisserie. Pas sûr que cela soit rentable dans ce village somme toute assez pauvre. Un petit garçon arrive dans le foyer, Paul Laurent, né le 16 mai 1882.

La famille Menu au recensement de 1886.

Voici donc la famille Menu-Clapier recensée à Caderousse en 1886. Cinq ans plus tard, en 1891, la famille a quitté les digues de Caderousse pour exercer son métier ailleurs, certainement à Orange où la clientèle est plus importante.

En 1902, quand l’Armée recense le conscrit Paul Laurent Menu, il vit à Orange et a choisi le même métier que son père, pâtissier-confiseur. Boulanger, il aurait été versé dans le service auxiliaire des commis et ouvriers d’administration. Pâtissier, l’Armée n’en a moins besoin et il est envoyé dans une unité d’infanterie: le 3ème Régiment de Zouaves. Traversée de la Méditerranée, arrivée à Constantine le 18 novembre 1903… où Paul Menu servira jusqu’au 29 septembre 1906. Sur son registre matricule est inscrit cette campagne d’Algérie à laquelle participa le Régiment de Zouaves, pour pacifier le pays des groupes rebelles.

Rendu à la vie civile, Paul se marie à Orange, le 23 avril 1907, avec Marie-Louise Biscarrat, la fille d’un médecin, née comme lui en 1882. Ils eurent le temps de fonder une famille mais le retard de mise en ligne des Archives de certaines communes du Vaucluse nous empêche d’en savoir plus.

Toujours est-il que le 13 août 1914, Paul va se retrouver à nouveau chez les Zouaves, pas en Algérie mais au camp de Sathonay, au nord de Lyon. Après une année de combat, c’est du côté de la Champagne que le vie de Paul va basculer pendant la seconde bataille de Champagne, fin septembre-début octobre 1915. C’est certainement lors d’une offensive longuement racontée dans le Journal de Marche du 3ème Zouaves que le pâtissier orangeois va être gravement blessé,  le 25 ou 26 septembre 1915.

J’ai gardé le passage sur la défense du drapeau qui est édifiant !

Extrait du Journal de Marche du 3ème Zouaves en date du 25 septembre 1915.

Pas moins de quatre morts en quelques instants pour se disputer l’honneur de porter le drapeau du régiment dans le tourmente ! Cet épisode ne concerne pas Paul Menu puisqu’il survivra jusqu’au 10 octobre 1915 à ses blessures avant de s’éteindre à Saint-Hilaire-le-Grand, dans un hôpital situé à quelques pas de la gare où, le jour-même, le 3ème Zouaves prenait le train en direction des Flandres, jusqu’à Esquelbecq à quelques kilomètres de Dunkerque et de la mer du Nord, pour aller combattre avec les débris de l’armée belge entre Ypres et La Panne.

Le 10 octobre 1915, Paul Menu était âgé de 33 ans et 5 mois.

 

La fiche matricule de Paul Laurent Menu de Mémoire des Hommes.

Paul Laurent Menu, matricule 575 de la classe 1902, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Menu existe toujours dans le Vaucluse et le Gard. Si quelqu’un reconnaît en Paul un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Justin Paul Miaille.

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE NOUVELLISTE du 24 janvier 1937

Le Nouvelliste, le quotidien lyonnais très à droite, on va le voir pour ce 24 janvier, un dimanche. C’est la raison pour laquelle le journal présente une première page spéciale comme cela arrive souvent, hors actualité, sur les Palais et tombeaux Algériens. De belles vues commentées.

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Le journal s’attaque au gouvernement de Front Populaire à travers les problèmes d’un fils du secrétaire général de la C.G.T., Léon Jouhaux, arrêté en Belgique pour des problèmes de trafic d’armes. Comme quoi toutes les occasions sont bonnes pour la droite. Après Salengro, on le sait.

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Après guerre, c’est Léon Jouhaux qui créera le syndicat Force Ouvrière, conséquence de la mainmise des communistes sur la CGT.

Le raid aérien de Marcel Doret suite…

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Le raid vient d’arriver pour une escale technique à Hanoi et suivant le titre, s’est envolé pour Tokyo. Sauf qu’on n’en est pas encore là ! On sait que l’avion a atterri à 5 heures 56. Le journal n’en dit pas plus. Comme le journal du 26 janvier, Le Temps ne s’intéressera pas à ce sujet, on peut dévoiler la fin de l’histoire. Les aviateurs Doret et Michelletti abandonneront à Hanoi.
Une dernière tentative aura lieu à la fin de l’été, la 4ème pour Marcel Doret. Le résultat sera le même que les 3 précédentes…: échec, ce coup-ci sur la plage d’une île à 500 kilomètres du but !

Passons à la guerre d’Espagne où Le Nouvelliste a le coeur qui penche pour les Nationalistes.

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Les fronts sont inactifs pour cause des intempéries sauf en Andalousie à la température plus clémente où les Nationalistes ont progressé vers Malaga.
Pour le reste c’est une charge en règle contre les Républicains et le Front Populaire…

La colonne de secours venant en aide à Malaga a tout brulé sur son passage, les églises bien entendu, mais aussi les auberges et les habitations.

Suite des « horreurs » républicaines:

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Massacre dans les prisons, …

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lettre de l’archevêque de Tolède insistant sur les assassinats commis par des communistes, êtres sans foi ni loi… Les Maures de Franco eux étaient plus cléments… quand on leur livrait une ville prise comme récompense de guerre !

Pour un peu, les bombes nationalistes tombant sur Madrid amèneraient amour et fraternité. La Nouvelliste nous en fera de semblable jusqu’en 1944 quand il disparut des kiosques pour faits de collaboration.

Un petit entrefilet sur Ancone (Drôme) où une valise remplie d’objets de maçonnerie a été trouvé par un certain Raoux et qu’elle attend son propriétaire chez le découvreur.

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Il y a presque 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 22 octobre 1916

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(JOUR 812 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Photo de cette une assez surréaliste. Un soldat britannique se reposant sur un lit au milieu des ruines. La scène se passerait à Morval, 30 kilomètres au sud d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais. Terribles destructions de guerre. Mais la guerre n’est as le Club Méd, loin de là.

Les meilleures pages de ce Miroir du 22 octobre 1944.

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A Morval justement, les fantassins britanniques partent à l’attaque en sautant de leur tranchée. Deux photos qui semblent assez correspondre à leurs commentaires.

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La chute de Zeppelin, la nuit du 1er au 2 octobre 1916, au-dessus de Londres. Impressionnant !

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La course au gigantisme des munitions. Des obus de 381 m/m pour répondre aux 420m/m allemands.

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En double page centrale, la place de l’Archevêché de Verdun occupée par des prisonniers allemands en attente d’un interrogatoire.

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L’entrée en guerre des Grecs aux côtés des Alliés est toujours en suspend. Les troupes se préparent mais rien n’est décidé et la lutte entre Vénizélistes et Monarchistes redouble de violence.

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Du ravitaillement pour les hommes au front. En haut, du blé qui part de Sidi-Bel-Abbés; en bas, du vin en quantité au départ de Bordeaux. Les récoltes 1916 ont été bonnes.

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POSTER MDI en fil rouge de l’été- La PRISE de la SMALA.

Pour ce tableau MDI, c’est le titre exact qui est reproduit ci-dessus… Pas plus, pas moins. Il faut donc une petite culture historique pour comprendre de quoi il s’agit.

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Le désert nous désigne l’Afrique, le Sahara, l’Algérie. L’armée française attaque manifestement une tribu de nomades. Nous sommes en 1843, le 16 mai exactement. Depuis le 5 juillet 1830, soit depuis 13 ans, la France essaie de coloniser l’Algérie. Mais cela ne se fait pas sans mal. Les autochtones  résistent et en particulier l’émir Abd-el-Kader. L’attaque de la smalah d’Abd-el-Kader par les hommes du duc d’Aumale fut une étape importante dans la phase de colonisation. Malgré leur supériorité numérique, la smalah d’Abd-el-Kader est dispersée, même si le chef arabe n’est pas là.

La colonisation et la pacification de l’Algérie durera encore quelques années, jusqu’en 1857 environ. Pacification terme  officiel pour dire que cette mise sous tutelle de l’Algérie par la France se fit par le sang et les larmes, par de durs combats et par des massacres.
Défait, Abd-el-Kader fuira en Turquie.

Le tableau duquel l’auteur de la planche MDI s’est inspiré:

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Une oeuvre de Henri Vernet.

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Une TABLETTE LUMINEUSE pour négatifs, positifs, diapositives, photos sur plaque de verre…

Un autre cadeau de cette fin d’année, une tablette lumineuse pour numériser les anciens négatifs…

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et quel travail à venir comme la numérisation des 450 plaques de verre sur l’Algérie et Laghouat, la porte du désert au début du XXème siècle (quelques unes présentées en fil rouge pendant l’été 2014 dans unmondedepapiers.com) ou encore les 5 000- 6 000 diapos originales retraçant la carrière du toréador nîmois Nimeno II alias Christian Montcouquiol prises par un amateur éclairé qui avait accès à la contre-piste. On en reparlera !

Ci-dessous, la numérisation de vues sur Laghouat, ville située en bordure du désert.

Première série avec des négatifs de paysages:

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et dans cette même série, 3 vues de la « patache », ce courrier reliant la ville au pays:

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Seconde série de positifs particulièrement animés…

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Arrivée du bataillon Bousquière 1908 (très pâle comme sur les plaques)

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Officiers visitant les abattoirs de la ville en 1907.

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Arrivée du capitaine Tesson en 1909 et départ en 1910.

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Arrivée des tirailleurs en 1906…

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les mêmes suivant le positionnement des plaques de verre par rapport à la lumière…

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idem…

Ce qui revient à dire qu’il y a des expériences à mener pour trouver la juste position pour les numérisations !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 18 avril 1915

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(JOUR 258 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la photo de la couverture, dans un train sanitaire, des combattants du Maghreb, Algériens et Marocains reviennent du front. Ils ont été blessés, peu grièvement à première vue, et partent en convalescence quelques jours avant de revenir en première ligne. Car tel est leur destin.

Ce numéro est consacré sur plusieurs pages aux blessés et au service sanitaire qui les prend en charge.

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Tout d’abord, une page pour expliquer la manière dont les blessés sont évacués de la tranchée. En quatre photos… Manifestement, vu le paysage dégagé totalement, la tranquillité des sauveteurs quand ils sont à découvert (3-4), ce ne peut être qu’un exercice du côté de Mourmelon.

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Une autre page présente les premiers soins donnés aux blessés sur la ligne de feu. La remarque précédente est encore plus d’actualité.

Plus loin,

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les divers modes d’évacuation des blessés vers les hôpitaux de l’arrière. En charrette, en ambulance (celle de l’image 3 a manifestement connu le feu), en train sanitaire, en péniche… Les blessés les plus gravement touchés succombaient souvent dans les ambulances à proximité du front. On peut le lire sur de nombreuses fiches de Poilus… ou le voir dans des fictions dans lesquelles les scénaristes montrent le tri implacable des blessés par le personnel urgentiste.

Enfin, une dernière page de cette présentation photographique des soins apportés aux blessés, les étapes de la ligne à l’hôpital…

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Les ambulances sur le quai de la gare (on l’a vu dans une carte de Séraphin), dans une salle de classe ou une église avant le transport en voiture automobile pour les plus chanceux et la prise en charge dans un hôpital parisien.

D’autres vues de cette revue:

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Le feu d’artifice des canons de 75 en action à la tombée de la nuit.

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La basilique d’Albert  et la ville, dans la Somme, connurent de nombreux épisodes guerriers de 1914 à 1918. Au jour de la photo, les combats du 25 au 29 septembre 1914 et les duels d’artillerie de 1915 qui détruisirent l’édifice religieux dont le Vierge dorée resta penchée dans le vide. Par la suite, la bataille de la Somme passa par là en 1916, celle du Kaiser au printemps 1918 et cela se termina par la contre-attaque britannique d ‘août 1918.

Dans une tranchée, deux hommes collaborent pour ce tir (d’entraînement surement).

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L’un observe caché derrière un bouclier en métal et l’autre tire en fonction de ces conseils…. Belle théorie.

Un peu de météorologie…

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avec cette crue de l’Aisne qui semble importante.

Enfin, une photographie du plus célèbre aviateur français de cette guerre, de nos jours,

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Roland Garros.

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Une DÉDICACE de JACQUES FERRANDEZ sur le premier tome des CARNETS D’ORIENT, une SAGA sur l’ALGÉRIE de 1830 à 1962.

Jacques Ferrandez est un auteur de bandes dessinées qui était l’invité vedette (avec Frank Giroud) du Festival de la BD de Bourg-les-Valence en décembre 2012, sur le site de la Cartoucherie.

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Né en Algérie en 1955, il a gardé peu de souvenirs de cette époque et surtout aucune nostalgie comme d’autres personnes plus âgées que lui. C’est ce qu’il expliqua dans une rencontre avec ses lecteurs.

De la Provence où il réside, il reprit les histoires de Pagnol. Sur des scénarios de Tonino Benacquista, il dessina L’Outremangeur  et La Boîte Noire. Mais c’est finalement à travers ses Carnets d’Orient écrits de 1987 à 2009 qu’il signera l’oeuvre d’une vie: une saga d’une famille européenne en Algérie des débuts de la Conquête en 1830 jusqu’à l’Indépendance en 1962 et le départ des Pieds Noirs. 10 tomes de Djemilah à Terre Fatale en deux cycles.

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C’est sur la page de garde de cet ouvrage que l’auteur me dessina cette dédicace.

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l’esquisse du personnage principal de ce tome, Joseph Constant, artiste peintre sur les traces d’Eugène Delacroix. Les luttes entre l’Emir Abd-el-Kader et les Français que le héros de ce tome va vivre pour retrouver son amour perdu d’Alger: Djemilah.

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A lire même par ces nostalgiques de l’Algérie Française, grands « débaptiseurs » de noms de rues du 19 mars 1962, prêts pour la revanche avec la libération des pires paroles suivant la montée de l’extrème-droite.

Après ces Carnets d’Orient, Jacques Ferrandez a dessiné deux oeuvres d’Albert Camus: L’Hôte (que le cinéma vient dadapter sous le titre Loin des Hommes) et L’Etranger. A lire aussi, bien sûr.

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ANCONE: La DISPARITION de BERNARD GOUJON dans la PRESSE en 1961

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La presse fit état de la disparition de l’Aspirant Bernard Goujon d’Ancone en août 1961 puis de son inhumation à Ancone en septembre 1961.

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Le Dauphiné Libéré du 15 août 1961 évoque le décès de Bernard Goujon et présente ses condoléances à sa famille dans un petit article en page départementale.

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C’est au moment des obsèques que le Dauphiné Libéré couvrit largement l’événement qui avait bouleversé toute une région.

Dans le journal du 11 septembre tout d’abord, l’avis des obsèques de la famille et celui du conseil municipal qu’Albert Goujon, père de Bernard présidait.

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Le 12 septembre, c’est un article en page locale qui rappelle la cérémonie.

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Le 13 septembre, un article beaucoup plus conséquent relate les obsèques suivies par tout le village et de nombreuses personnalités civiles et militaires.

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Un article qui permet de comprendre toute la solennité de cette cérémonie et la peine que le village avait éprouvé devant ce drame.

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Autre quotidien départemental,

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dont la zone de diffusion est plutôt sur Valence ne parle pas du décès de Bernard Goujon au mois d’août. Par contre, au moment des obsèques, le journal publiera un grand article en page régionale, rappelant également les faits.

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Un hebdomadaire local maintenant (Drôme-Ardèche sud):

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En pleines vacances d’été, l’hebdomadaire ne paraît que 2 fois par mois. L’article est important et ressemble à celui du Dauphiné, certainement écrit par la même plume, cela sera encore plus net plus loin.

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Après les obsèques du 12 septembre….

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l’article est conséquent, proche de celui du Dauphiné, malgré une mise en page moins visible.

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Malheureusement, toujours pas de photo de cette cérémonie.

Le texte du long article pour vous permettre de le lire:

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Autre hebdomadaire local, aujourd’hui disparu,

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du 19 août annonce le décès en Algérie:

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Après les obsèques, le numéro du 16 septembre publie un article tout en longueur comme pour la Tribune, sans réel titre en page 2:

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En détail pour vous permettre la lecture:

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Un texte proche de ce que l’on a déjà lu.

Enfin, un hebdomadaire départemental, proche de l’église catholique, qui malgré que la famille Goujon était très croyante, n’en fit pas trop:

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Un petit article apprend aux lecteurs le décès de Bernard Goujon

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Le

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c’est dans un éphéméride départemental

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que sont sobrement évoquées les obsèques.

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Enfin, plus tard dans le temps, le bulletin des Anciens Elèves Maristes d’Aubenas…

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consacra une page à la mémoire de Bernard Goujon.

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Avec une nécrologie rappelant le parcours de cet jeune « ancien » élève

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la citation militaire

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et le discours (déjà lu dans le précédent article du blog)  prononcé par le capitaine de l’unité, en Algérie, lors des premières obsèques.

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Les photos et documents des 2 articles ainsi que ce dernier bulletin sont la propriété de Françoise Keledjian qui doit être remerciée pour sa collaboration. Les coupures de presse ont été trouvées aux Archives de l’Agglo. à Montélimar (Le Dauphiné) et aux Archives départementales (La Tribune, Le Montélimar et Peuple Libre).

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MONUMENT AUX MORTS d’ANCONE (Drôme): BERNARD GOUJON mort pour la France en ALGÉRIE en 1961.

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Second volet du petit hommage aux Morts pour la France dont les noms sont inscrits sur le Monument aux Morts d’Ancone avec, en ce 19 mars, jour anniversaire de la fin des hostilités en Algérie, une évocation de la vie de Bernard Goujon, MPLF  le 13 août 1961 en opération.

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L’inscription sur le monument d’Ancone…

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et celle sur le caveau familial.

C’est la petite soeur de Bernard Goujon, Françoise Keledjian, qui nous a permis d’écrire ces quelques lignes.

Bernard était le fils aîné d’Albert Goujon, maire de la commune de 1953 à 1975, en fonction quand survint le drame. Aîné d’une fratrie de 3 enfants, il était venu au monde le 9 novembre 1940 à Beyrouth au Liban. Pourquoi si loin d’Ancone, la commune de sa mère Violette Chapuis ?

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La fratrie vers la fin des années 50, Bernard à droite, en septembre 1960 à Istres.

Son père était entré au service météorologique des Armées en 1932, recalé  pour un problème de vue par l’Education Nationale qu’il rêvait d’intégrer comme instituteur.  Il avait postulé à cette date pour la Syrie (Alep) puis le Liban où son épouse était venue le rejoindre après leur mariage en 1936. C’est donc au Moyen-Orient que Bernard était né, région que la famille avait dû quitter en 1941 sur l’injonction des Britanniques. La mère et les enfants (Bernard et Jean-Pierre, le cadet) étaient alors revenus à Ancone,  le père ayant été muté à Paris, ce qui lui sauva  la vie puisqu’une rafle allemande à la station météo d’Ancone envoya en déportation les 5 fonctionnaires en 1944 dont aucun ne survécut, on le lira dans un autre article, le 25 avril.

Il avait fait ensuite sa scolarité dans l’enseignement libre, à l’école privée Saint-Maurice d’Allex en primaire puis chez les Maristes à Bourg-de-Péage puis à Aubenas. Il avait quitté l’école en juin 1960 au moment du baccalauréat pour s’engager dans l’Armée.

En 1960, entrer dans l’Armée, c’était l’Algérie et les opérations de maintien de l’ordre, comme on le disait pudiquement, pour désigner une guerre civile et une guerre d’Indépendance. Après ses classes, il entra donc à l’école militaire de Cherchell d’où il sortit aspirant.

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Bernard et ses copains de promotion à Cherchell. C’est le 3ème à partir de la gauche.

Il faisait partie du Peloton 102- Promotion « Capitaine Claude Barrès » en formation à Cherchell de novembre 1960 à avril 1961. Cette promotion de 863 élèves avec 487 aspirants (dont Bernard), portait le nom d’un petit-fils de l’écrivain Maurice Barrès, militaire de carrière tué en Algérie en 1959. De cette Peloton, 5 hommes perdirent la vie en Algérie. On peut voir une photo (n°196/293) de Bernard Goujon au port de Cherchell, sur le site dédié à l’école:

http://www.emicherchell.com/documentation/album.html 

Il rejoignit donc le 63ème Régiment d’Infanterie de Marine, les marsouins où il commanda la 4ème compagnie.

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C’est en opération quelques mois plus tard qu’il va être tué le 13 août 1961. La compagnie était en opération à Dem el Bégrat dans cette région de collines, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Bône. En s’enfonçant dans un sentier à la tête de sa section, il sauta sur une mine et fut tué sur le coup par le souffle de l’explosion. Le service sanitaire ne put rien pour lui et son corps fut ramené par hélicoptère sur Bône. Les hommes qui le suivaient directement furent commotionnés lors de l’explosion.

D’ordinaire, c’est le maire du village qui recevait le funeste télégramme et devait annoncer la triste nouvelle à la famille. Dans ce cas, ce fut le premier adjoint M. Gonthard qui le reçut et la famille apprit l’indicible le 13 août sur le coup des 22 heures. Des instants terribles dont se souvient avec effroi Françoise !

Inhumé une première fois en Algérie, cérémonie à laquelle sa famille ne put assister, sa dépouille ne sera rapatriée qu’un mois plus tard à Ancone pour des obsèques au petit cimetière du village, le 12 septembre 1961.

Bernard Goujon était alors fiancé à Danielle D… qui plus tard connut un autre drame avec l’Algérie.

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Il est donc un des 27 000 jeunes hommes qui perdirent la vie dans cette guerre sans nom, cet immense gâchis que fut la décolonisation de l’Algérie. Pour sa famille, le 13 août devint un jour noir au milieu de l’été et elle ne fit jamais vraiment le deuil de ce jeune homme fauché à 20 ans.

photo bernard goujon lettreL’éloge funèbre prononcée par le capitaine Ravard, commandant du 63ème R.I.MA. lors de la cérémonie algérienne.

Le lien pour consulter la fiche de Bernard Goujon sur le site Mémoire des Hommes.

http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m00523ad5f37d6c5

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Une rue d’Ancone porte le nom de Bernard Goujon.

…à suivre demain, la disparition de Bernard Goujon relatée dans la presse.

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