Archives mensuelles : mai 2017

Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 15/25 ROBINET

C’est à la sortie de ce défilé de Donzère appelé Robinet que la traille reliant Viviers à la Drôme fut implantée. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer ce nom de Robinet. Certains prétendent que le mistral s’accélère entre les falaises et souffle bien plus fort comme le fait l’eau sortant d’un robinet. Mais les robinets existaient-ils à l’époque où le nom apparut ? Autre hypothèse que retient Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs du Rhône, il aurait existé une briqueterie dans ce lieu, construite par un certain Robinet. Effectivement, sur les cartes anciennes, le mot Robinet mentionne bien ce quartier. Alors ?

On pense qu’il existait un passage sur le Rhône en cet endroit dès l’époque romaine. Des textes de 877 puis 1147 permettent aussi de penser qu’il perdurait à ces époques sans qu’on en soit très certain. Car à la fin du XVIIIème siècle, les habitants de Donzère plaidaient pour qu’un bac soit installé sur le Rhône au niveau de leur commune, au quartier Robinet.

Ils furent écoutés quelques années après, au début du XIXème siècle. Les premiers plans d’un bac à traille furent dressés en 1804 et on est certain que le bac était en fonction en 1807. Pour cela, on construisit donc cette belle pile de traille sur la rive droite au quartier Touchelage de Viviers.

De l’autre côté, sur la rive droite, la traille était peut-être attachée à un anneau scellé dans la paroi de la falaise.
Mais quelques années après, les frères Seguin mettaient au point leur pont en fil de fer et une fois leur invention fiable, tous les élus voulurent leur pont suspendu. Ce fut le cas dans ce secteur de la vallée du Rhône moyen et dès 1833, les premières ébauches du pont de Robinet furent jetées. Il fallut attendre tout de même 13 ans pour que le pont soit livré au public et la traversée rendu possible moyennant le règlement d’un péage. Nous étions le 16 octobre 1847.

Ce n’est pas ce pont qui fut construit en premier car le mistral joua bien des tours à cette construction. Il fut totalement détruit le 20 mars 1854 et on envisagea la réouverture du bac à traille, fermé en 1851. Cela n’arriva pas. Une fois rendu aux usagers, le pont connut à nouveau de graves problèmes le 28 décembre 1864, le 10 février 1865, en 1896, le 17 janvier 1902. A chaque fois, à cause du mistral et ces destructions entraînaient des longues périodes de fermeture où la présence d’une traille aurait été la bienvenue.

De nos jours, le pont comme la pile de traille sont classées monuments historiques.

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107 POILUS de Caderousse, 107 DESTINS… BROQUIN Paul.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Vingtième nom de la liste: Broquin Paul Marius Jean Antoine.

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Première face du Monument.

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague,

Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues

…c’est dans ce paysage des Flandres belges que Paul Broquin, le petit mitron caderoussier, fut envoyé combattre les Allemands, envahisseurs de la petite Belgique, avec son régiment de Zouaves de Tunisie où le hasard des incorporations militaires l’avait expédié quelques mois avant le déclenchement du premier conflit mondial. Il y laissa sa vie près de Nieuport, une station balnéaire à la mode pour la bourgeoisie flamande, qu’elle soit française ou belge et même quelques privilégiés anglais. Mais en juin 1915, ce n’étaient pas les mouettes qui volaient par dessus les hôtels de luxe mais les obus remarquablement précis de l’artillerie allemande dans un pays où pourtant, les seuls points d’observation étaient des cathédrales pour uniques montagnes.

Paul Broquin était donc né le 27 décembre 1892 à Caderousse de parents caderoussiers l’un et l’autre. Son père Louis Gabin,  né en 1864, était un ancien cordonnier comme son propre père, transformé sur le tard en marchand de vins. A 3 ans près, le père avait évité un retour sous les drapeaux en 1914, une armée qu’il n’avait pas faite plus jeune en tant que soutien de famille. Sa mère, elle, Louise Honorine Barbier qui venait de la campagne, était née en 1867. Ses parents avaient convolé en justes noces le 1er juin 1887. Des enfants arrivèrent rapidement mais qui disparurent aussi vite: Marie Louise né en 1888 et décédée en 1889, Louis Antoine né en 1889 mais qui ne vécut que 4 mois. Terrible mortalité infantile ! Louise Marie née le 18 septembre 1890 puis Paul eurent plus de chance que leurs aînés et vécurent jusqu’à l’âge adulte.

Au recensement de 1911, Louise avait quitté la maison et seul Paul vivait chez ses parents.

Il avait choisi de devenir ouvrier boulanger mais comme vous le lisez ci-dessus, l’agent recenseur avait oublié de lui demander chez quel patron si bien qu’un siècle plus tard, mous ne pouvons le préciser !

C’est tout de même le troisième apprenti boulanger caderoussier qui disparaîtra pendant le Grande Guerre. A l’instar de Fernand Bernard, son métier amènera donc l’armée à  le verser dans un premier temps en C.O.A., la 25ème section des Commis et Ouvriers d’Administration. A partir du 20 octobre 1913, il fut donc employé à fabriquer du pain dans une caserne de Tunis. Pas  de service armé mais le four à pain chez les Zouaves !

Le départ des unités d’Afrique vers le front français doublé de l’hécatombe sanglante des 3 premiers mois de guerre entraînèrent sa mutation au 4ème Régiment de Zouaves de Tunis, le 14 novembre 1914. Un mois plus tard, c’est sur le paquebot « Mansoura » de la Compagnie de Navigation Mixte Touache, qu’il quittait l’Afrique du Nord pour les tranchées de ce dernier coin de Belgique libre.

Dans un premier temps, il rejoignit son Régiment de Zouaves, un peu plus au sud, au niveau d’Ypres. Puis le régiment déménagea et se retrouva donc sur la côte de la mer du Nord.

Depuis octobre 1914, un vaste secteur entre Nieuport et Dixmude était inondé des eaux de l’Yser relâchées par les franco-belges pour éviter une percée allemande. Coup réussi au delà de toutes les espérances: cette zone devint totalement infranchissable, ni dans un sens, ni dans l’autre, jusqu’à la libération du territoire belge., fin 1918.

Mais il fallait tenir la bande côtière soumise à la pression demande. Ainsi les stations balnéaires du secteur, Nieuport, Lombardsigde, devinrent des lieux de mort, de tranchées bien souvent sur-élevées car tout trou creusé dans le coin se remplissait d’eau.

La lecture du journal de marche du 4ème Zouaves ne laisse pas apparaître le nom de Paul Broquin dans la liste des disparus. Il y a eu, c’est évident des tâtonnements de l’Administration militaire pour fixer la date exacte de décès de Paul. Dans sa fiche de Mémoire des Hommes, on peut lire qu’elle survint le 9 juin 1915 après qu’il ait été écrit dans un premier temps 5 juin.

Par contre, sur la fiche matricule complète, il est donné une autre version:

Décédé antérieurement au 5 juin 1915 à Nieuport.

Le 4 juin il y eut des bombardements.

Le 5 juin, des coups de canon échangés par les 2 camps sans perte.

Le 9 juin, un violent bombardement allemand et un Zouave tué.

Mais dans le récapitulatif nominal des morts et blessés, ce Zouave tué le 9 ne porte pas le nom de Paul Broquin.
Alors ???… Peut-être le jeune mitron caderousier a-t-il été porté disparu un temps, antérieurement à la date du 5 juin 1915 puis par la suite, son corps a été retrouvé et sa date de décès estimée avant le 4 juin 1915.

Toujours est-il qu’après juin 1915, Paul n’eut plus le loisir d’écouter le vent du sud chanter le plat pays des Flandres… ni le chant des cigales des bords du Rhône.

La fiche de Paul Marius Jean Antoine Broquin de Mémoire des Hommes.

Paul Marius Jean Antoine Broquin  matricule 719 classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que ce patronyme ne soit guère présent dans le sud-est de la France, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents. 

A suivre: les Bruguier.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 14/25 LAFARGE-VIVIERS

C’est le développement de la cimenterie Lafarge créée par la famille Pavin et implantée au nord de la commune de Viviers qui eut pour conséquence l’installation d’un bac entre cette usine et la commune de Chateauneuf-du-Rhône.

Une vue de a cimenterie fin 2016 prise depuis la rive droite du Rhône.

Il avait pour fonction de transporter le ciment vers Montélimar et Chateauneuf-du-Rhône et en retour d’amener la main d’oeuvre drômoise à l’usine ardéchoise. Il fonctionna jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.

La carte postale montre un Rhône peut actif, certainement en période d’étiage. Il faut dire que suivant Henri Cogoluènhe, il arrivait souvent que les passagers se mouillent les pieds pour terminer la traversée côté drômois.

La vue ci-dessous a été prise à peu près à l’endroit où se trouvait le bac. Une île est apparue au milieu du Rhône…

…certainement créée par les sédiments amenés par le Roubion qui se jette dans le Rhône quelques hectomètres en aval. De plus des épis du type Girardin ont été bâtis dans ce secteur.

 Un second bac fut installé un kilomètre en aval sans qu’ici également, aucun trace n’en subsiste.

C’est dans ce secteur, sur la rive droite, que fut retrouvé le vire-vire Pradier qui, une fois restauré, a été placé sur une petite aire de repos à quelques hectomètres du pont de Viviers.

A noter que la carte postale ancienne montrant le bac Lafarge a été prêtée par Marc Durand pour une copie numérique ici présentée.

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107 POILUS de Caderousse, 107 DESTINS… BRICHET Norbert.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dix-neuvième nom de la liste: Brichet Norbert Paul  Alexis.

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Première face du Monument.

Est-ce la narration des campagnes que son père Denis Alexis Brichet fit au Tonkin lors de sa période militaire, entre 1889 et 1891 qui amena Norbert Brichet à devancer l’appel et à s’engager dès l’âge de 18 ans ?

Est-ce le fait qu’il ait reçu la Légion d’Honneur après son décès sur le front, dans l’est de la France, à la tête d’une Compagnie, qu’il ne soit pas oublié quand on établit la liste des Poilus de Caderousse morts pendant la Grande Guerre en 1937 ? Car il y a bien longtemps qu’il n’habitait plus à Caderousse au moment de son décès. Il y habita d’ailleurs très peu longtemps, on va le voir.

Toujours est-il qu’il ne fut pas oublié, à la différence de 16 autres jeunes hommes qui quittèrent le village avant la déclaration de guerre.

Son père Denis Brichet, « le Tonkinois », venait de Sainte-Cécile (pas encore les-Vignes) où il était né en 1866. Le hasard lui avait fait rencontrer Marie-Louise Marron, née en 1867, à Saint-Julien-de-Peyrolas,  non loin du confluent de l’Ardèche et du Rhône. Elle avait suivi ses parents quand ils s’étaient installés à Caderousse pour travailler la terre. Il est dit que Denis était musicien. Ce fut peut-être ce détail qui lui fit rencontrer Marie-Louise, lors d’une vogue. Toujours est-il que c’est à Caderousse que Denis et Marie-Louise se marièrent le 14 octobre 1893 et que le petit Norbert arriva 10 mois plus tard, le 11 août 1894. Entre temps, le père était devenu facteur des Postes au village pour les étrennes de 1894.

On retrouve la famille sur le recensement de 1896. Une petite Yvonne est arrivée deux mois avant le recensement.

La famille habite intra-muros, dans la grand rue, au quartier des Jardins.

C’est là que la trace de la famille disparaît, suivant très certainement les mutations professionnelles du père facteur. On la retrouve en Avignon, en 1912, à Saint-Ruf, impasse Sépinière. La mère n’est plus là,  décédée. Norbert, brillant étudiant, contracte alors un engagement de 4 ans dans l’armée le 1er octobre 1912, malgré les bruits de bottes qui augmentent d’intensité à chaque crise entre les puissances européennes. Il ne va par partir très loin apprendre le métier des armes puisqu’il est militaire au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Caporal en 1913, il devient sergent à la déclaration de guerre puis sergent major à la fin d’août 14.

Les effectifs des officiers fondant comme neige au soleil d’une guerre partie pour durer, il se retrouve nommé temporairement pour la durée de la le guerre sous-lieutenant au 163ème Régiment d’Infanterie, le 11 mai 1915. Sous-lieutenant n’est pas un grade qui vous met à l’abri des dangers de la guerre, tout au contraire ! Ce sont eux qui sont amenés à montrer l’exemple quand il s’agit de partir à l’assaut des lignes adverses, les fictions nous ayant de nombreuses fois montré ces scènes.

Le voici à la tête de la 14ème Compagnie du 4ème Bataillon fin juin 1915…

puis présent début août 1915:

Ce ne sera plus le cas en septembre ! Malgré que ce secteur à l’est de Verdun soit relativement calme après de durs affrontements en mars 1915, ce qui devait arriver arriva… Norbert Brichet fut grièvement blessé le 15 août 1915, dans le secteur de Flirey…,

entre Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson. Le Journal de Marche de l’unité rempli par son chef en atteste:

La blessure est suffisamment grave pour qu’il n’en survive pas. Il décède à l’hôpital Militaire Gama de Toul, aujourd’hui remplacé par un lotissement,…

… le 7 septembre 1915 suivant son registre matricule. Date contestée par le livre d’or du 163ème R.I. qui le fait mourir une semaine auparavant le 31 août 1915.

Norbert Brichet venait tout juste de fêter ses 21 ans. Chevalier de la Légion d’Honneur, le 13 novembre 1915, contre une vie de 21 ans !

La fiche de Norbert Paul Alexis Brichet de Mémoire des Hommes.

Norbert Paul Alexis Brichet , matricule 865 classe 1914, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Ce patronyme Brichet apparaît dans la région proche de Sainte-Cécile-les-Vignes, ce qui n’est pas illogique; si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents. La fiche de son père Denis Brichet est également lisible aux Archives du Vaucluse:  matricule 163 classe 1886, bureau de recrutement d’Avignon.

Une tombe au cimetière de Caderousse quasi effacée garde le souvenir et surtout la photo d’un jeune homme appartenant au 163ème, écrit sur le col de sa vareuse, ainsi qu’une trace de 7 SEPTEMBRE 1915.

Est-ce Norbert Brichet? La suite de nos recherches l’infirmera ou le confirmera. Très gros doute tout de même !

A suivre: Paul Broquin.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 27 mai 1917

 (JOUR 1029 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une image d’un thème qu’on a déjà vu plusieurs fois: la protection contre les gaz. L’homme…

…comme le chien…

…portent le même engin à travers lequel il est si difficile de respirer. Quant à que cela soit bien réel… Une belle photo montée surtout quand on voit en arrière-plan des brancardiers à l’oeuvre. Bof !

Une nouveauté: des abris bétonnés construits par les Allemands pour protéger leur artillerie.

On n’avait pas encore vu cela et ces constructions doivent être restées particulièrement limitées.

Une vue de tirs d’artillerie sur la Scarpe, une rivière du nord de la France dans un paysage bouleversé:

A noter au premier plan des tombes de Poilus toutes proches des tranchées.

A Reims, en Champagne, les bombes tombent sur la ville et l’Hôtel-de-Ville a été détruit par ces tirs d’artillerie.

A rapprocher de la vue de la semaine dernière de la cathédrale cachée par les volutes de fumée.

En Champagne où on peut enfin voir une attaque avec un mouvement de chars d’assaut.

 

S’il s’agit de l’attaque du Chemin des Dames du 16 avril 1917, à Berry-au-Bac, les chars Schneider engagés connurent un échec important et ce qui n’encouragea pas les vieux généraux à approfondir cette stratégie militaire. Plus tard, les chars Renault, plus petits et maniables, eurent plus de succès !

Une vue d’ailleurs de ce secteur du Chemind des Dames avec les destructions de Crayonne après la bataille.

Craonne, la ville de la chanson pacifiste écrite suite à ces attaques meurtrières et inutiles.

Premiers américains en Europe utilisant une méthode d’observation totalement désuète.

On se croirait revenu en 1914 !

Par contre, à l’opposé, on nous présente une nouvelle technique pour creuser les tranchées avec ce matériel de travaux publics particulièrement moderniste.

On n’a pas inventé mieux un siècle plus tard pour creuser des tranchées. Ce ne devait pas être les Poilus qui se plaignaient de cette invention…. même si elle ne fut certainement guère utilisée en vrai… l’engin de terrassement étant une cible facile pour ceux d’en face.

Allons en Orient. Première étape la Macédoine où l’on voit une fanfare française jouer la Marseillaise nous fait-on croire ou la Madelon plus certainement au pied d’un minaret.

Cela fait penser au roman graphique en 5 volumes Quintett se déroulant dans cette partie du front.

Seconde étape plus à l’est, la Mésopotamie où les Britanniques ont beaucoup progressé et fait régressé l’Empire Ottoman.

Les prisonniers turcs sont légion tout comme en Palestine où, de partout, les Turcs ne sont pas capables de défendre un empire aussi vaste.

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE NOUVELLISTE du mercredi 26 mai 1937

Le Nouvelliste du 26 mai 1937 fait son gros titre de 2 événements d’égale valeur: les travaux du Parlement avec 2 sujets au programme: la discussion du budget et l’élection controversée de Jules Moch à Montpellier (après une défaite électorale en juin 1936 dans la Drôme) et l’ouverture de l’Exposition Internationale des Arts et Tchniques appliqués à la vie moderne de 1937.

Quelques photos sur l’ouverture de l’Exposition « Universelle » et l’inauguration de pavillons nationaux:

Celui de la Belgique.

Celui de l’Italie.

Un article sur la séance de la Société des Nations (la S.D.N.) dont le sujet principal est la protestation du gouvernement légitime espagnol suite à l’intervention de troupes étrangères sur son territoire.

M. del Rayo a présenté un mémoire en 8 chapitres. Ce dossier a entraîné une vive réaction de Franco qui se revendique comme le vrai représentant de l’Espagne suite à ses avancées militaires. Le culot du fascisme n’a pas de limites.

Tout comme la partialité du Nouvelliste. Un autre article « De Londres à Guernica et à Valence » (Valencia bien entendu) d’un journaliste qui n’a pas signé mais qui est peut-être le rédacteur en chef du titre.

J’avais consacré un article sur les énormités émises par cet individu qui affirmait que la destruction de la ville était due aux marxistes locaux qui l’avaient incendiée. Rien que cela !

https://unmondedepapiers.com/2014/06/01/guernika-comment-un-journaliste-partial-peut-raconter-des-enormites/

Exit  les avions allemands ! Il fallait oser !

1937, c’est vraiment la première année des congés payés votés en 1936 et qui n’avaient pas pu être mis en place cette année-là. Quand on voit dans des reportages des images de personnes partant en vacances pour illustrer les premier congrès payés, ce sont des filmes datant non pas de 1936 mais plutôt de 1937 ou 1938.
Sur ce journal du 26 mai 1937, on peut lire cet encart:

Un questionnaire destiné aux organismes ou personnes pouvant proposer des lieux de villégiature pour l’été à destination des futurs vacanciers.

 

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Le (petit) KIOSQUE de PRESSE DE 37: LE MIROIR DES SPORTS du 25 mai 1937

A la une de Miroir des Sports du 25 mai 1937, du cyclisme sur piste et le match de vitesse entre Louis (Toto) Gérardin à gauche et Louis Caillot à droite, son challenger, sur la piste du Parc des Princes. Au printemps, le Vel d’Hiv est fermé et ce championnat de France sur piste de vitesse se court sur une piste en plein air. De la vitesse oui alors qu’on est en pleine séance de sur-place sur la belle de la finale. Une tactique pour forcer l’adversaire à y aller en premier, ce que Gérardin fera et ce qui permettra à Caillot de devenir Champion de France. Physique et tactique la vitesse !

Les Internationaux de France de tennis et le compte-rendu de la première semaine, au stade Roland-Garros à Paris.

A gauche et au centre en haut, la finale du double messieurs: ce sont les Allemands Henkel-Von Cramm

qui l’emporteront sur la paire sud-africaine Kirby-Farquharson.

Au centre, en bas, l’entrée des finalistes du double dames, Mme Mathieu et Miss Yorke (1 et 3 à partir de la gauche) contre Mrs Andrus et Mme Henrotin (2 et 4).

A droite, une phase de la double mixte Borotra- Mme Boegner vaincu par la paire Mme Mathieu-Pétra.

A suivre pour les résultats des simples, la semaine prochaine.

Les derniers soubresauts du football pour cette saison 1936-37.

Le dernier match du Championnat de France de Première Division: O.M.-Sochaux.

Un tir puissant de Weisskopf qui ne fera pas mouche, les Marseillais étant battu pour leur dernière sortie à l’Huveaune 0-1. L’O.M. champion termine par 2 défaites d’affilée face à Lille et Sochaux. Pas très sérieux mais un titre de champion à la clé au bénéfice du règlement, le goal-average plus important de l’O.M. sur le co-leader Sochaux avec 38 points.
Football encore avec le match international à Colombes entre l’Equipe de France et son homologue d’Irlande. Malgré toutes les occasions françaises comme ici…

…ou là où on est persuadé que le ballon va franchir la ligne…

…les Irlandais l’emporteront 0-2. Une autre fin de saison ratée !

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 13/25 LE TEIL

Un bac à traille est attesté au XVIème siècle pour franchir le Rhône au niveau du Teil. C’est ce que nous apprend, entre autre, Henri Cogoluènhe dans sa thèse sur les bacs sur le Rhône. On peut aussi savoir qu’une autre traille existait en 1810 un peu en aval, au niveau de la confluence entre le Rhône et le Frayol.

C’est la création de ce premier pont suspendu qui interrompra le bac à traille. Commencé en 1838, il fut mis en service le 8 octobre 1843, après avoir connu bien des problèmes de fiabilité après les crues de 1840 et 1842 qui mirent à mal ses piles. Le bac cessa de fonctionner à ce moment.

Le premier pont suspendu devenu obsolète et dangereux pour ses usagers fut remplacé par un second pont, construit au même endroit et inauguré en 1931. C’est la guerre qui remit à la mode la traille avec la destruction du pont par les artificiers français en 1940 puis une seconde fois par un bombardement allié  en août 1944.

Le bac reprit donc du service en deux périodes, en face du port de Montélimar appelé souvent improprement port du Teil,  qui recevait les marchandises depuis le milieu du XIXème siècle. Emplacement différent de la traille d’avant 1843 qui était située plutôt en amont du pont.

Le bac fonctionna donc de juin 1940 à début 1943 puis de septembre 1944 à l’ouverture du pont actuel en 1950.

Une traille fut installée rapidement et dans la précipitation, finalisée en quelques semaines puisqu’ouverte le 21 juillet 1940 et ceci fut la cause de la catastrophe du 21 septembre 1940 qui vit la barque chavirer, entraînant la mort de  21 passagers.  Il y eut tout de même 24 rescapés. Une tragédie !

EMBARQUEMENT SUR LE BAC
LE BAC SUR LE RHONE

 Un billet de traversée du Rhône par le bac.

A noter que la carte du port du Teil nous vient de la collection Marc Durand qui nous l’a prêtée pour une copie numérique et que les 2 images du bac du Teil en 1940 ont été copiées sur le site:

http://www.leteilmemoireenimages.net/patrimoine/rhone/bacatraille/latragediedubacatraille.html

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107 POILUS de CADEROUSSE, 107 DESTINS… BRESSET Joseph.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Dix-huitième nom de la liste: Bresset Joseph Marius.

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Première face du Monument.

Joseph Bresset était le petit dernier d’une famille de Caderousse; son père Joseph Bresset comme sa mère Augustine Fusat étaient nés au village au milieu du XIXème siècle. Son père était fabricant de balais, semble-t-il à son compte et sa mère aidait son mari dans l’entreprise. D’ailleurs, son grand frère Julien (Adrien de son premier nom officiel) travailla même dans la fabrique une fois terminée sa scolarité. Quant à sa soeur Augusta, elle n’eut guère de chance quand elle quitta la maison.

En 1896, Joseph n’a que 3 ans. Il est né 09 décembre 1892 au domicile familial, rue Saint-Michel à Caderousse. Julien et Augusta, ses aînés, sont déjà des adolescents, nés respectivement en 1881 et 1883.

Cinq ans plus tard, en 1901, la situation n’a guère changé.

Julien travaille dans l’entreprise familiale, Augusta fait de la couture pour préparer sa vie de future épouse, Joseph continue sa scolarité de laquelle il sortira avec un niveau d’instruction très correct.

Le 03 septembre 1902, Augusta se marie avec Fernand Mathon. Ce mariage ne durera pas bien longtemps, le mari décédant rapidement. Si bien qu’au recensement de 1906, la situation familiale n’a pas changé. Rue Saint-Michel, la famille est toujours au complet.

Le 21 avril 1906, Augusta se remarie avec Louis Florent Chassenet. De cette union naîtra une petite Blanche, en 1907. C’est l’année où le grand frère Julien se marie à son tour, à Nice avec Pauline Bonnety. Ils déménageront à Nevers le 27 janvier 1908, rue de la Porte du Croux. Il est fort possible que Julien ait été employé aux chemins de fer du PLM.
Tous ses changements font que les parents Bresset sont alors seuls à vivre rue Saint-Michel en 1911.

Clin d’oeil humoristique, des parents ont rajeuni d’un an entre 1906 et 1911. Marqués comme étant nés en 1855 et 1857 en 1906, cela devient 1856 et 1858 en 1911. Renseignements pris de sources sûres, c’est l’agent recenseur de 1906 qui était le plus sérieux.

Si Julien est loin de Caderousse à cette date, Joseph, âgé de 19 ans, a accompagné sa soeur et est devenu ouvrier boulanger à la Boulangerie Chassanet !

Mais une petite abréviation Vve à la dernière case ci-dessus, nous apprend qu’Augusta est à nouveau veuve. C’est elle qui tient toute seul la boutique, avec l’aide de son frère. Vraiment, pas de chance avec ses maris !

Une boulangerie située à 2 maisons de celle des Boissel, la famille de ma grand-mère paternelle, dans la rue (maintenant) Jean-Jaurés appelée par l’éditeur de cartes postales Prévost d’Avignon, route d’Orange. 

 En agrandissant les lieux,…

on voit bien la devanture d’un magasin, à l’emplacement actuel de la pharmacie Mouton. Finalement, quand ils s’installèrent juste en face, les Testud qui tiennent l’actuelle boulangerie sur l’autre trottoir, ne firent que réinventer un commerce qui existait un siècle auparavant.

Qu’allait devenir cette boulangerie quand le 31 mars 1913, Joseph était incorporé au 55ème Régiment d’Artillerie de Campagne, à Orange ? Surtout que le petit avait des envies de changer de vie puisqu’il signa immédiatement à la mairie d’Orange un engagement de 3 ans.

Quand la guerre éclata, le 3 août 1914, Joseph était sur place et c’est lui qui accueillait les réservistes, des hommes rassemblés dans les villages voisins, Jonquières, Camaret, Courthézon. Ici, le parcours du canonnier Joseph ressemble beaucoup à celui du fantassin Auguste Aubert, du 58ème R.I. d’Avignon. Dès le 7, les batteries sont embarquées sur le PLM à Orange et sont presque à pied d’oeuvre à Vézelise, terminus des trains pour les unités appelés à s’opposer aux Allemands sur la frontière lorraine créée après la défaite de 1871. C’est lors d’un combat d’artillerie en terre lorraine ennemie que Joseph Bresset fut gravement blessé le 19 août 1914 près de Lindre-Haute, à 50 kilomètres à l’est de Nancy. C’était un peu plus à l’ouest de Lagarde où succomba Auguste Aubert le 11 août 1914. Il faut dire que les artilleurs allemands étaient d’une redoutable précision. Ils étaient sur leurs terrains de manoeuvre depuis longtemps et des taubes tournant dans les airs les renseignaient efficacement. L’Allemagne avait préparé la guerre en détail, elle !

L’avancée rapide des Allemands empêcha que le blessé Joseph soit emmené vers l’arrière. Il fut donc fait prisonnier et évacué vers l’est, à Schwäbisch-Gmünd, à 50 kilomètres à l’est de Stuttgart. Son état de santé ne supporta certainement pas ce voyage terriblement long pour un grand blessé et il décéda  le  25 août 1914, en Bade-Wurtemberg.

Comme on peut le voir sur cette saisie d’écran de Google Maps, il fut inhumé primitivement par les Allemands sur son lieu de décès puis, après la guerre, transporté dans le Nécropole Nationale des Prisonniers de Guerre de Sarrebourg, en Moselle, où il repose dans la tombe individuelle 11 213.

Le jour de son décès, il n’avait pas encore 22 ans !

La fiche de Joseph Marius Bresset de Mémoire des Hommes.

Joseph Marius Bresset, matricule 717 classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Même si ce patronyme Bresset n’apparaît guère dans le Sud-Est de la France, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents.

Et pour (Adrien) Julien Bresset, le grand frère de Joseph, né en 1881, donc potentiellement mobilisable en août 1914, comment se passa sa Grande Guerre ? Pas très bien, pour lui aussi ! Il avait fait une longue période militaire du 16 novembre 1902 au 23 septembre 1905 au 40ème Régiment d’Infanterie d’Allais (aujourd’hui Alès au pied des Cévennes). Il en était sorti sergent. Nivernais quand éclata la guerre, l’Armée le dispensa d’un long voyage vers le sud pour aller combattre dans le nord et il se contenta de rejoindre le 13ème R.I. de Nevers. Aux Armées (c’est-à-dire au front) le 09 février 1915 seulement, il fut assez gravement blessé par un shrapnel (obus rempli de billes qui en explosant, les projette tout autour) le 19 mars 1916, à Fresnes-sur-Woëvre, à l’est de Verdun, au moment de la grande offensive allemande. Il fut blessé au niveau du genou de la jambe gauche et le service des réformes constata une impotence fonctionnelle de la jambe gauche, raideur et extension de la jambe. Il fut donc renvoyé dans son foyer, rue Saint-Augustin à Nice, le 03 février 1917. Il décéda le 03 novembre 1924 à Ville-sur-Illon dans les Vosges. Il avait 43 ans.

A suivre: Norbert Brichet.

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Des BACS à TRAILLE sur le RHÔNE de la CONFLUENCE à la MÉDITERRANÉE: 12/25 CRUAS-LA COUCOURDE

Le bac de Cruas a connu une existence jusqu’à la seconde guerre mondiale. En effet, il est indiqué sur la carte Michelin de la vallée du Rhône datée de 1937.

Etait-il encore à traille à cette époque ? On parle de vedettes de la CNR mais cela semble bizarre alors qu’ailleurs des trailles ont fonctionnes jusqu’aux années 1970.

Des documents iconographiques existent pour ce bac avec des vues prises autant du côté ardéchois que du côté drômois.

Deux cartes postales prêtées le temps d’une copie numérique par Marc Durand, le collectionneur de cartes postales de Montélimar et d’Espeluche. Pour en revenir au contenu de l’image, le départ du bac a été remplacé par un port de plaisance.

Une vue de La Coucourde prise depuis Cruas, à l’emplacement du départ de l’ancienne traille, au moment où passe une péniche sur le fleuve. Le coteau s’est bâti mais le décor général ‘a pas changé.

La visite de la berge côté drômois est plus intéressante car les lieux sont restés en l’état, l’aménagement de la CNR n’ayant pas touché cette rive.

Au début du XXème siècle, la traille arrivait quelques mètres en amont du confluent de la rivière Leyne avec la Rhône. La carrière Lafarge de l’usine nord de Cruas avait commencé à grignoter la montagne. Le décor n’a guère changé de nos jours…

… même si la blessure est plus conséquente, l’usine plus importante et le port de Cruas étant apparu dans le décor.

Une petite recherche au sol heureusement débroussaillé dans ce secteur font apparaître des traces de l’ancienne traille.

Le socle de ce qui pourrait être une pile de traille…

…l’ancien passage à niveau visible sur la carte Michelin de 1937 et…

… deux morceaux de traille baignant dans le fleuve et prouvant la présence humaine.

Pour remonter rapidement le temps (cela grâce à la lecture de la thèse d’Henri Cogoluènhe), on se doit de dire que la traille est attestée au XVIIème siècle et qu’au virage des XIXème et XXème siècles, les riverains de La Coucourde, Derbières, Lachamp souhaitèrent la construction d’un pont en fil de fer au niveau de leurs villages, que le projet alla jusqu’à la demande de financement public mais qu’il n’aboutit pas.

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