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116 POILUS de CADEROUSSE, 116 DESTINS… Marius Roche.

116 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 116 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-unième Poilu: Marius Léopold Roche.

Sur la quatrième face du Monument aux Morts.

Avec Marius Roche, on a encore affaire à un jeune Poilu qui ne fut appelé qu’après la déclaration de guerre, en septembre 1914 seulement. Marius est en effet né à Caderousse le 17 octobre 1894, la classe 1914 donc.

A l’Hôtel de Ville de Caderousse, ses parents sont passés devant non pas Monsieur le Maire, Officier de l’Etat-civil, mais son premier adjoint, Claude Roche, un proche du marié, pour se dire « oui » le 14 octobre 1891. Anthime Antoine Roche né en 1865 est l’un des boulangers du village tandis que Marie Elisabeth Carles, née en 1870, est la fille d’un couple de cultivateurs. Les jeunes mariés  vont s’installer rue de l’Escurier.

Rapidement deux enfants vont venir agrandir la famille d’Antoine et de Marie. Une fille tout d’abord, Joséphine Antoinette Rose le 19 juillet 1892 . Cette dernière se mariera le 20 juin 1914 avec un certain Sauveur André Georges Berbiguier. Deux ans après un garçon, Marius, le futur Poilu pointe le bout de son nez. Entre ces deux heureux évènements, le père a abandonné la farine pour la paille en devenant ouvrier en balais et la famille vit rue Saint-Joseph.

Au recensement de 1896, on retrouve les parents et les deux enfants, rue Saint-Michel.

La famille au complet en 1901…

…puis en 1906…

…quartier du Brout ou des Cabannes, où le père se déclare à nouveau « ouvrier en balais » chez Bourret. On peut penser qu’après avoir quitté la boulangerie, Antoine travaillera quelques terres et fera en parallèle quelques heures chez un patron d’une fabrique de balais. Ce que confirme le recensement de 1911:

Antoine est à nouveau ouvrier en balais.

Marius travaille donc à le ferme du Brout avec son père et attend que son service militaire soit passé pour choisir sa vie future. Comme tous les jeunes nés en 1894, il est appelé à la guerre en anticipation le 06 septembre 1914 au 2ème Régiment d’Artillerie de Montagne. C’est dans ce régiment d’artilleurs alpins que servira le frère de mon grand-père, mon grand-oncle Séraphin Guérin à partir du 25 août 1916. Il ne croisera pas Marius Roche puisque ce dernier  a été tué au combat onze mois plus tôt, le 25 septembre 1915.

Après les classes à Nice, entre Méditerranée et contreforts des Alpes, du côté de Luceran, voilà Marius qui rejoint la 50ème Batterie créée en avril 1915. Fin juillet 1915, direction les Vosges pour les 190 hommes, les 16 sous-officiers, les 4 officiers, les 19 chevaux et 91 mulets de la 50ème Batterie du 2ème R.A.M. Gérardmer puis la ligne de feu: le Reichakerkoff dont on a déjà parlé ici, le Kilbel, le Mittelberg, autant de sommets tenus par les Allemands que les artilleurs alpins pilonnent. Le 19 septembre, le train à nouveau pour la 50ème Batterie pour rejoindre Troyes et la Champagne. Un secteur connu, celui de Suippes, Perthes-les-Hurlus… L’unité doit y appuyer le 2ème Corps d’Armée Colonial.

Le 25 septembre, une demi-batterie, celle de Marius, est installée sur la route de Souain au Bois Carré et l’autre au sud de ce Bois Carré. Les artilleurs doivent appuyer l’attaque des fantassins mais comme celle-ci réussit à prendre une première tranchée allemande plus facilement que prévu, la batterie doit avancer pour se repositionner plus haut sur le front. Pendant son déplacement, elle est violemment prise à partie par l’artillerie allemande.

Plus loin, ce sont des mitrailleuses allemandes qui déciment artilleurs et animaux. Les hommes et les mulets tombent comme des mouches.

Les survivants doivet se replier en désordre. Bilan de cette journée…

2 morts, 19 blessés et 12 mulets tués ou blessés. Les deux morts…

…le Caderoussien Marius Roche et le Gardois de Montfrin Cyprien Biot. Ce 25 septembre 1915, Marius Roche était âgé de 22 ans et 11 mois.

Fiche matricule de Marius Léopold Roche de Mémoire des Hommes.

Marius Léopold Roche, matricule 430 de la classe 1914, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Roche est encore bien présent en Vaucluse et à Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Marius Léopold un ascendant  indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Raoul Roche.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 27 janvier 1918

(JOUR 1273 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un texte moqueur accompagne cette photo à la une de J’ai vu. Il s’agit de Mme Litvinoff, l’épouse du nouvel ambassadeur de Russie à Londres, un indésirable. Par cette nomination, Trotsky veut prouver que même l’Ambassadeur est issu du peuple avec le nouveau régime.

A l’opposé, des troupes russes restées fidèles au Tsar arrivent sur le front occident pour combattre avec les Français et les Britanniques.

Puisqu’on parle de train, des wagons abandonnés près d’une tranchée prise aux Allemands il y a peu.

Les Allemands amenaient les trains au plus près des tranchées pour limiter la manutention des armes lors des ravitaillements.

Par contre, en Italie pour ces artilleurs alpins (ceux du 2ème RAM ?), c’est à pied qu’ils doivent rejoindre le front.

Les charges sont portées par des mulets, très résistants.

Toujours en Italie, la ville de Padoue a été bombardé par des aéroplanes autrichiens.

Des dégâts sur des édifices remarquables.

Echange de prisonniers entre Allemands et Anglais.

Ici, des blessés britanniques et des civils retrouvent la liberté mais aussi l’Amérique puisqu’ils arrivent à Boston en provenance de Hollande.

Il y a de la neige en hiver. Beaucoup de neige dans les Vosges.

Sur la ligne de front.

Sur le territoire de Metzeral.

Pas de neige à Jérusalem, en Palestine pour l’entrée d’Allenby dans la ville sainte.

Une mise n’en scène savamment réalise.

Par contre, c’est la boue que rencontrent les Canadiens sur la Somme pour déplacer ces obusiers.

Pour terminer, un autre tour aux Etats-Unis pour voir les matières d’entraînement des pilotes.

Des simulateurs de vol artisanaux !

 

 

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 12 janvier 1918

(JOUR 1258 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, Victor Boret, ministre très important du Ravitaillement. Comme on peut le lire, ravitaillement est synonyme pour tous de restrictions, privations !

Le front italien où les Français ont pris les chose en main.

Des chasseurs alpins observent les positions autrichiennes par régler les tirs… de l’artillerie alpine, celle entr’autre du 2ème RAM, le régiment du grand-oncle Séraphin…

Les femmes remplissent les hommes partis au front. Ici, en Angleterre, dans un haras…

…on a inventé le mot « palfrenières » !

A Petrograd, les Gardes Rouges en position de combat.

Une véritable photo de cinéma qu’on croirait sortie d’un film d’Eisenstein !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 15 février 1917

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(JOUR 927 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A noter que ce numéro est aussi daté du 8 février 1917, comme celui de la semaine dernière. Une erreur de numérotation.

A la une, un ballon captif d’observation. Une image impressionnante et du matériel qui a évolué depuis le début du conflit. On distingue bien la nacelle de l’observateur. Les hommes étaient munis de parachute pour survivre en cas d’attaque de ses masses sans défense propre par les avions ennemis.

Pour une fois, pas des images en vrac mais des images classées par thèmes:

LES TROUPES BRITANNIQUES.

Uu défilé certainement à Paris ou en banlieue de troupes britanniques. Quelques hommes portent des drapeaux tricolores ce qui fait dire que la scène se passe sur le continent.

Au début, la fanfare:

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Les troupes de l’Empire avec cette unité de cavalerie hindoue:

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Une autre troupe de l’Empire, les volontaires canadiens (Canada)

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C’est à l’occasion de cette guerre que le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande commencèrent de s’émanciper  de la tutelle anglaise.

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Les montagnards écossais ne défilent pas mais attendent de montrer ce dont ils sont capables au front.

SALONIQUE.

Exercice de débarquement pour les troupes du camp retranché de Salonique.

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Ici les fusiliers marins en action.

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Concentrations de troupes dans le camp retranché pour être prêt à résister à une attaque des Empires du centre.

Ci-dessous, des barbelés pour protéger un terrain marécageux et en faire une défense infranchissable:

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TROUPES MAROCAINES.

Double page centrale avec 5 vues rendant hommage aux troupes coloniales marocaines.

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Des vues africaines puis européennes. Des textes peu adaptés qui insistent sur le folklore entourant ces hommes plus que pour leurs valeurs guerrières avérées.

RAVITAILLEMENT.

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Une gare de distribution près du front (pas sûr).

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Réserves de munitions.
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Réfection des routes après les intempéries (pluie, neige, gel et dégel) qui ont mis à mal le réseau routier.

ALPINS.

Trois vues de troupes alpines (chasseurs alpins) dans les Vosges:

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Retour des troupes revenant du front.

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Artillerie de 80mm à l’embranchement de routes dans les Vosges.

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Les tranchées alpines dans le secteur de la vallée de la Béchine (Vosges).

DIVERS.

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Convoi d’ambulances dans un secteur boisé, peut-être vosgien.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 11 janvier 1917

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(JOUR 892 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Charles Nungesser fait la une de La Guerre Photographiée à l’occasion de sa 21ème victoire. Malgré qu’il soit gravement handicapé depuis son accident de février 1916, le pilote continue à voler et à remporter des victoires. On le voit s’appuyant sur une canne. Depuis peu, il s’est fait dessiner son insigne sur le cockpit de son aéronef: une tête de mort avec 2 tibias entrelacés !

Les bienfaits des camions:

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pour transporter des troupes ou…

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pour évacuer des blessés.

Le ravitaillement en zone de montagne:

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dans les Vosges, c’est un convoi hippomobile qui chemine sur cette route de montagne, un convoi de chasseurs alpins ou d’artillerie alpine…

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dans les Dolomites, au Trentin, les Italiens construisent un genre de téléphérique  pour monter ou descendre le ravitaillement.

Parlons un peu de la guerre en Italie où les troupes de Cardona résistent dans un paysage de haute montagne:

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poste d’observation et entrée d’un boyau…

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sommets magnifiques…

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bersagliero cycliste.

Paysage dévasté de la plaine de la Somme ou du nord de la France, suite à des bombardements répétés:

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Quant à ce poste d’observation allemand dans un arbre…

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il est intact quand il fut récupéré par les Anglais suite à une attaque. Mais les Allemand possèdent des objets bien plus performants pour observer les lignes ennemies, comme cette lunette….

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qui vient de leur être substituée par les Britanniques.

Un de ces chars anglais…

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qui fit son apparition lors d’une bataille, il y a peu, en septembre 1916 dans la Somme, une nouveauté qui ne fut pas une réussite lors de cette première sortie.

Pour terminer sur une note rappelant les dernières fêtes de fin d’année, un nouvel échange de prisonniers blessés entre belligérants, via la Suisse…

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où le train s’est un moment arrêté devant un sapin de Noël décoré de la Croix-Rouge helvétique.

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Il y a (presque) 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 5 août 1916

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(JOUR 734 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

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Sur le Vif vient de passer à 20 centimes. Mes anciens vont cesser de l’acheter après ce numéro. On retrouvera d’autres numéros de ce titre à la rentrée, les marchés des dimanches matins en proposant quelquefois !

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Paysage de tranchées allemandes bouleversées après leur conquête.

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Les chevaux de frise n’ont pas résisté aux tirs de l’artillerie.

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Toujours des destructions dans des villages français.

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Artillerie alpine en Alsace, unité que le grand-oncle Séraphin est sur le point de rejoindre.

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Une image originale du contre-torpilleur La Fourche avant qu’il ne soit coulé en 3 minutes par une torpille dans le canal d’Outrante (entre le talon de la botte italienne et l’Albanie). Cette attaque a fait 1 mort et 17 disparus le 23 juin 1916.

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Tirs d’artillerie certainement à Verdun, des tirs de 75.

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Chasseurs au repos près de leurs abris.

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Tout ce qu’il reste d’une usine jadis prospère et incendiée.

Enfin une série de 6 vues sur le 14 juillet dernier à Paris:

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Le défilé des troupes.

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Des canons de 75 ont tous les honneurs.

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Les troupes étrangères aussi, ici des Britanniques hindous.

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La visite du Président Poincaré aux familles de MPLF.
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Concert de l’actrice Mlle Félia Lithine chantant la Marseillaise aux Tuileries.

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 20 novembre 1915

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(JOUR 474 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

C’était en seconde de couverture que ce sujet était abordé la semaine dernière,

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DSCN1614c’est à la une cette semaine. En Grande-Bretagne comme ailleurs dans les pays neutres, l’indignation après l’exécution de Miss Carell ne passe pas et des bateleurs (officiels-on voit un militaire sur l’estrade) battent le rappel pour lutter contre la barbarie

Grave erreur de communication du Reich  aux conséquences désastreuses pour son image !

Derrière une tranchée, une tombe entretenue:

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Ailleurs, ce sont des charrettes qui évacuent les trépassés, des Boches bien entendu.

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DSCN1617Quant aux prisonniers (toujours le triptyque: morts, blessés, prisonniers), ils sont parqués dans ce champ et aiguisent la curiosité des Poilus:

Dans les Vosges, les premières neiges sont là et ce convoi d’artillerie alpine se détache bien dans cet univers blanc:

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Ailleurs, après la bataille, des hommes ont installé un véritable musée des objets trouvés sur le champ des combats:

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La véritable boutique hétéroclite du brocanteur du père de Marcel Pagnol quand le vieux hernieux lui vend des tas d’objets inutiles !

La guerre aérienne avec la chute d’un aviatik, un avion allemand

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et ce qu’il en reste après l’imtact au sol:

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Après le passage des barbares dit le titre de la page. Des destructions, à S… puis à H… après des combats:

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Mais les contre-attaques françaises cassent autant que les attaques allemandes…!

Le début d’un cimetière militaire en Champagne:

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et une quatrième de couverture particulièrement horrible avec ce cadavre allemand accroché dans les barbelés qu’il souhaitait franchir…

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Il y a 100 ans jour pour jour: J’AI VU du 06 novembre 1915

Nouveau titre venu s’ajouter à une collection bien fournie: J’ai vu, un hebdomadaire qui fait aussi dans l’image de la guerre, toujours chapeauté par la censure militaire.

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(JOUR 460 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Galliéni à la une… les ministres en quatrième de couverture…

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prématurément intitulé le ministère de la Victoire avec Aristide Briand comme premier ministre remplaçant Viviani. L’Histoire nous apprend qu’après ce ministère Briand, il y eut un autre ministère Briand, puis celui d’Alexandre Ribot, puis celui de Painlevé  pour terminer par le ministère Clémenceau. On est loin de la conclusion de cette guerre malgré cet optimisme béat.

D’autres vues de la bataille de Champagne qui datent de la fin du mois d’octobre:

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Des photographies prises sur des soldats allemands avec pour titre…

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Comme chez eux !

Les Alpins dans les Vosges qui montent en ligne comme le fait croire la présentation de la page:

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La légende parle des victoires de l’Hartmann, du Linge… la vérité historique est tout autre !

Le retour des blessés du front d’Orient…

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avec comme périple après les plages de Salonique ou Gallipoli, l’hôpital flottant puis l’évacuation vers l’Egypte ou Malte et plus tard vers Toulon.

Image d’une attaque à travers les barbelés…

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ou vues de manoeuvres, plus certainement.

Une dernière page rendant hommage aux Zouaves…

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« Nos Zouzous » .

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SÉRAPHIN GUERIN: ITINÉRAIRE D’UN POILU, ARTILLEUR ALPIN pendant la GRANDE GUERRE (1/6-NICE)

Note: pour faciliter la lecture de cet Itinéraire, les 6 articles publiées en février ont été reclassés. Ainsi, en parcourant les pages du blog, l’histoire du grand-oncle Séraphin apparaît dans le « bon » ordre chronologique, plus intéressant à lire que l’ordre de parution. En conséquent, d’autres articles ont aussi été déplacés.

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La guerre avait pris le père en octobre 1915 (voir Il y a 100 ans jour pour jour: Adrien-Gabriel Guérin et la 5ème Escouade se faisaient photographier à LA POMPELLE et Adrien-Gabriel Guérin Mort pour la France en 1915), elle eut besoin du fils aîné quelques mois plus tard, malgré son statut de soutien de famille. Né le 31 octobre 1897 à Caderousse, il fut appelé le 25 août 1916, avec quelques mois d’avance pour être opérationnel l’année de ses 20 ans.

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Ce n’est pas sur son livret militaire certes assez épais et moyennement conservé que l’on suit son parcours car les pages importantes n’y figurent plus. Certes, on y apprend

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qu’il avait les oreilles écartées, un signe de reconnaissance de famille ou ailleurs, plus intéressants, ses domiciles successifs jusqu’en 1940, date de sa démobilisation définitive.

Non, ce sont les pages mises à disposition en ligne par les Archives Départementales du Vaucluse et celles des Armées qui nous en disent plus long sur son parcours… ainsi que tous les documents qu’il a pu conserver même si quelquefois, ils sont en piteux état (comme le carnet ci-dessus). Il récupéra à l’issue de la guerre les cartes postales qu’il avait envoyé à sa mère, ses frères, ses cousines, des parents plus lointains, des amis… soit une bonne pile de quelques 220 CPA, qu’il annota ensuite pour certaines. Il disait quelquefois à ses correspondants « à conserver », ayant prévu sa collection dès le début. Seul hic, ses textes d’une écriture « de médecin », quelquefois au crayon, plus ou moins effacé sont difficilement déchiffrables!

Comme tout un chacun, vous pourrez consulter son matricule en cliquant le lien ci-dessous, avec la page de son parcours substituée à son livret militaire:

matricule Séraphin Guérin

Alors que Séraphin n’avait jamais vu comme montagne que la colline d’Orange et le Petit Luberon à Lacoste, il fut donc appelé dans l’Artillerie de Montagne, l’artillerie des Chasseurs Alpins, ce qui eut pour double avantage qu’il soit relativement protégé par rapport à ce qu’il aurait pu connaître dans l’infanterie et que cela lui fit voir du pays !

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Affecté au 2ème R.A.M., il prit donc le train pour Nice le 25 août 1916 à 18 ans et 10 mois pour sa période d’instruction. Il franchit donc la porte de la caserne Saint-Roch…

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qu’il s’empressa de montrer à son petit frère Léonce le 31 août 1916.

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Il  envoya beaucoup de cartes montrant Nice, l’arrière-pays où se déroulaient les manoeuvres, Monaco qu’il alla visiter avec un copain…

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certaines agrémentées de tampons militaires pas très bien exécutés.

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Il semble être ami avec un certain Camille, il rencontre des gars du pays: Combe d’Orange, un autre jeune de Mondragon qui est incorporé dans le 7ème d’Artillerie et qu’il a connu au Petit Séminaire d’Avignon… comme il le dit dans cette correspondance.

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Ils sortent en ville et Séraphin avait conservé un de ses billets l’y autorisant…

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autorisé à sortir oui, mais sans armes !

Et puis, il y a ces entraînements à Luceram, Drap, L’Escarène…

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dans de vraies montagnes…

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avec de vrais canons. Ci-dessous, une vraie photographie de sa batterie en position de tir, du côté de Luceram…

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sur laquelle on reconnaît Séraphin à droite, à genoux, en train de s’occuper de fournir des munitions à la pièce.

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Une autre photo, celle d’un groupe d’une partie du 2ème R.A.M. sur laquelle Séraphin n’apparaît manifestement pas.

Après ces mois de formation, le régiment était prêt à rejoindre le front des Vosges. Cela se fera à la fin du mois de mai 1917.

à suivre…

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SÉRAPHIN GUERIN: ITINÉRAIRE D’UN POILU, ARTILLEUR ALPIN pendant la GRANDE GUERRE (2/6-LES VOSGES)

Note: pour faciliter la lecture de cet Itinéraire, les 6 articles publiées en février ont été reclassés. Ainsi, en parcourant les pages du blog, l’histoire du grand-oncle Séraphin apparaît dans le « bon » ordre chronologique, plus intéressant à lire que l’ordre de parution. En conséquent, d’autres articles ont aussi été déplacés.

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Les troupes alpines furent surtout utilisées par l’Etat-Major sur le front des Vosges, le lieu le plus emblématique étant l’Hartmannswillerkopf, surnommé le Vieil Armand, où brillèrent et moururent les Diables Bleus.

Les Artilleurs Alpins du 2ème R.A.M. furent envoyés à 20km à vol d’oiseau de ce secteur plus calme en 1917 qu’en 1915, à Saulxures, Saint-Maurice-sur-Moselle à la limite des Vosges et de la Haute-Saône. Séraphin gardera quelques cartes non voyagé de cette région du sud des Vosges.

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La première carte de ce périple vers les Vosges est un arrêt à la gare d’Orange, à deux pas de chez lui.

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D’ailleurs dans une autre carte envoyée le 3 juin 1917, une fois arrivé à bon port,

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on apprend que Gabriel, son frère, est allé voir passer le convoi à la gare d’Orange dans l’espoir de le voir mais que cela ne s’est pas fait car le régiment était séparé en deux trains pour ce transport et qu’il a vu passer l’autre !

Suite du périple vers les Vosges avec cette carte d’Aillevillers en Haute-Saône…

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il écrit ses doutes quant à la destination finale, vers Epinal dit-il, et il apprécie de manger du singe qu’il trouve très bon. Il précise que c’est de la viande en conserve pour les siens qui n’étaient pas au fait de l’argot soldatesque. Dans ces cartes qu’il envoie en complément des lettres qui n’ont pas été conservées, il ne racontera que des choses ordinaires de la vie courante… la santé, la nourriture, la météo, le logement, des rencontres avec des « pays » (Arnoux, le copain séminariste de Mondragon), son travail, des conseils pour la maison… Rien ou peu de chose sur la guerre et ses aspirations personnelles. Il faut dire que ses proches ont été rudement secoués par la perte du père en 1915 et que son frère cadet Gabriel, âgé de 15 ans fait tourner la maison presque seul. D’ailleurs dans ses cartes, il titre souvent Chers parents… alors que le père n’est plus là depuis presque 2 ans, englobant dans le terme parents sa mère et ses 2 frères.

Séraphin semble avoir été orienté dans un poste d’infirmier qu’il avait commencé à exercé déjà à Nice. Mais il continue parfois de servir sa batterie. Pourquoi ? Son aptitude moindre pour la chose militaire ? Ses connaissances scolaires supérieures à la moyenne (il est allé dans le secondaire, chose rare à l’époque) avec des notions de latin utiles en médecine ? Son savoir religieux pas inutile pour soutenir les blessés ? Son statut « privilégié » de soutien de famille ? Un peu des quatre peut-être…

A partir de ce moment, il ne semble plus avoir quitté l’Alsace, jusqu’à la Toussaint 1917. Après guerre, Séraphin annota ses cartes récupérées comme on peut le voir sur celle-ci, au crayon violet, pour ne pas que ça se confonde avec les écrits en gris… ce qui n’arrange ni la lecture initiale, ni la secondaire!

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De la forêt du Kronprinz Alsace Au-dessus de illisible.

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vue de Bitschwiller du 12 août 1917, il fait plutôt froid…

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une prise d’Armes dans cette vallée de la Thur, carte du 16 août 1917.

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une carte des destructions envoyées le 21 août 1917.

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Sur cette dernière carte de Saulxures-sur-Moselotte, Séraphin indique par une croix au crayon, l’emplacement de leur infirmerie la première fois et indique que maintenant, elle est un peu plus loin. Cet allignement de pavillons fait très moderne pour l’époque. La carte date du 3 octobre 1917 et il en enverra 8 à sa famille durant ce mois d’octobre, peut-être à cause d’une certaine anxiété quant à son avenir.

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Le 4 octobre et le pont de Saulxures qu’il franchit 5 à 6 fois par jour pour aller au cantonnement qui est derrière la gare.

Quelques considérations d’intendance dans la carte du 5 octobre…

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On boit de la bonne bière et le vin coute 30 sous le litre. Mais il pleut sans arrêt ce qui est ennuyeux mais tout de même moins embêtant que dans les sapins (où sont positionnées les batteries).
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Une autre vue de Saulxures (les carrières de granit) envoyée le 9 octobre, sur laquelle il parle de copains, Constant en perm, un autre qu’il a failli croiser à Odern. Quant à sa perm, c’est pour bientôt dit-il.

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Envoyée le 10, une vue très image d’Epinal, très Le Miroir avec l’arrestation d’un espion qui pour passer inaperçu se promenait dans les lignes ennemies avec un casque à pointe sur la tête !

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Adieu permission, elles sont toutes arrêtées car c’est l’heure du départ. Comme on peut le lire, c’est pour une direction inconnue. On parle de l’Italie.

Le 31 octobre 1917, c’est confirmé, c’est pour demain et c’est pour l’Italie.

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L’unité est regroupée à Saint-Maurice-sur-Moselle et Séraphin a dîné à l’hôtel de la carte postale alors que les baraques sont ici X en face de la gare (au fond à gauche des arbres). Il neige depuis 2 jours et il fait froid.

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A Saint-Maurice … le jour de la Toussaint 1917 a-t-il ajouté plus tard.

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Le recto-verso de la dernière carte de ce premier séjour dans les Vosges.

Le 2ème R.A.M. part pour l’Italie pour soutenir les Italiens dont le front vient de s’effondrer face aux Autrichiens dans la région de Venise.

à suivre…

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