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128 POILUS de CADEROUSSE, 128 DESTINS… Paul Louis Lucien TAURIAC

128 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 128 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-huitième et denier poilu: Paul Louis Lucien Tauriac.

A l’instar de Marcel Henri Eugène Bérard, Paul Taurier ne va guère connaître Caderousse. Il y naît certes le 18 novembre 1890 mais, comme le père de Marcel, le notaire Bérard, le père de Paul, le receveur buraliste Tauriac ne va pas faire long feu dans ce village de Caderousse assez pauvre alors… et sa famille avec. Les Tauriac sont d’ailleurs les voisins des Bérard, rue Château Vieux.

Alors que les Bérard venaient de l’Hérault et de Montélimar, les parents de Paul arrivent des Basses-Alpes, de Manosque. Agé de vingt-sept ans, Lucien, originaire de Gap a épousé Marie Louis Arnoux le 17 février 1887 dans la cité basse-alpine. Elle a alors tout juste vingt ans.

Immédiatement, le couple aménage à Caderousse où Lucien devient receveur buraliste. Il tient un bureau de tabac, emploi qui après 1918 sera réservé par l’Etat aux invalides de guerre mais fait également fonction de percepteur des Contributions Indirectes comme les taxes sur le vin en vrac, les alcools au moment où les alambics tournent à fond, après les vendanges…

Une fille, Anne Baptistine, vient au monde à la fin de cette année 1887, le 20 décembre exactement. Cette dernière suivra une scolarité exemplaire et deviendra institutrice publique. Trois ans après, un garçon complètera la fratrie du couple formé par Lucien et Marie Louise, Paul, le futur Poilu comme on peut le constater sur le recensement de 1891, à Caderousse.

Le père de Lucien, Antoine Jean Tauriac, originaire de Montauban comme son patronyme le laisse à penser, vit de ses rentes chez son fils et sa bru.

Avant 1896, le couple quitte le village pour aller vivre en banlieue d’Avignon, à Morières. C’est grâce à l’indication de ce  village comme lieu où a été transcrit le décès de Paul en 1916 sur la fiche de Mémoire des Hommes que nous avons pu suivre le déplacement des Tauriac. En effet, sans aucune raison logique, la page de Paul est absente dans le livre matricule de la classe 1910 du bureau de recrutement d’Avignon aux Archives Numérisées du Vaucluse. Mais l’Etat-Civil et les recensements de Morières-lès-Avignon nous tirent une bonne épine du pied.

Lucien, Marie-Louise et les siens s’installent donc rue Crillon à Morières où on les retrouve en 1896.

Anne Baptistine est bizarrement devenue Marguerite mais il s’agit-là d’une erreur de l’agent recenseur. Le grand-père paternel Antoine est encore là, pour peu de temps puisqu’il décèdera le 21 mars 1898 à l’âge de quatre-vingt-un ans.

En 1901, c’est Anne qui n’est plus là,…

…certainement interne au Collège d’Avignon.

En 1906, les deux enfants suivent leurs études en ville mais…

…Lucien et Marie Louise gardent maintenant les parents âgés de Marie Louise, Fortuné Arnoux et Annette Magnan, qui ont quitté les rives de la Durance pour la vallée du Rhône.

En 1911, c’est au tour d’Annette Magnan d’avoir disparu tandis que les enfants, l’institutrice Anne et l’employé Paul sont de retour à la maison, une fois leurs études terminées. C’est d’ailleurs cette année-là que Paul est appelé sous les drapeaux et qu’il va y connaître une ascension militaire foudroyante puisqu’on apprend grâce au Journal de Marche du 53ème Régiment d’Infanterie de Perpignan, qu’il rejoint cette unité le 19 juin 1915 en tant qu’officier.

Le sous-lieutenant Tauriac va commander la 3ème Compagnie du 53ème R.I., engagé sur le front en Champagne.

C’est à ce moment que va se déclencher la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 06 octobre 1915.

Après trois jours de bombardements et de contre-bombardements, l’assaut est donné par l’infanterie le 25 septembre au matin dans le secteur de Moronvillers.

Les hommes sortent des tranchées pour courir vers celles des Allemands derrière leurs officiers subalternes. Le Commandant Lambert, chef du bataillon est tué dans le no-man’s-land entre les deux camps.

La 3ème compagnie du Sous-lieutenant Tauriac qui devait suivre le première vague pour « nettoyer  » les tranchées conquises est à son tour décimée. La journée, malgré le courage des hommes est un fiasco. Pas moins de sept officiers sont mis hors de combat dont quatre sont tués Parmi eux, le sous-lieutenant Tauriac comme l’indique ce passage du Journal de Marche du 53ème d’Infanterie.

Ce 25 septembre 1915, à Moronvillers, Paul Tauriac était âgé de 24 ans et 10 mois.

Paul Louis Lucien Tauriac , matricule 351 de la classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon mais dont la page manque sur le premier volume du registre matricule ou n’a pas été numérisée. Certes, le patronyme Tauriac n’est guère répandu dans le sud-est mais si quelqu’un reconnaît en Paul Louis Lucien, un ascendant, qu’i n’hésite pas à se manifester. 

Ainsi se terminent les biographies des 128 MPLF de Caderousse, reconnus sur les lieux de mémoire ou retrouvés grâce à Mémoire des Hommes. Cela nous a permis de rendre hommage à ces garçons plus ou moins jeunes que la guerre a détruit, à ces proches aujourd’hui disparus qui ont gardé les cicatrices de ces drames toute leur existence. Que cent ans après, les hommes se souviennent où ont mené des nationalistes exacerbés, théories politiques qui semblent être à nouveau à la mode dans notre vieille Europe un peu déboussolée par la modernité et la mondialisation !

 

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125 POILUS de CADEROUSSE, 125 DESTINS… Antoine Hippolyte CAPPEAU

125 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 125 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-cinquième poilu: Antoine Hippolyte Cappeau.

Antoine Cappeau père est originaire de Sauveterre dans le Gard, né en 1824. Il va arriver à Caderousse par le mariage avec une fille du village, Sophie Thérèse Laplace de trois ans plus jeune que lui. Cette union est célébrée le 07 janvier 1852 à Caderousse mais le couple n’y aménage qu’après 1856, rue Monsieur puis rapidement rue Vénasque. Antoine est cultivateur mais il travaille aussi comme ouvrier baletier.

De cette union vont naître sept enfants entre 1853 et 1868, cinq garçons et deux filles. Les trois premiers viennent au monde à Sauveterre, les suivants à Caderousse. Sur ces sept enfants, quatre décèderont avant l’âge de deux ans. L’aîné, Bernard François, lui, vivra jusqu’à l’âge de vingt-trois ans mais, à l’instar de son demi-frère Antoine Hipployte, quarante et un ans plus tard, décèdera lors de son service militaire au 4ème R.I.Ma. à l’Hôpital du Lazaret de Saint-Mandrier, dans la rade de Toulon.

La famille Cappeau lors du recensement de 1856…

…puis en 1866. Bizarrement le fils Bernard n’apparaît dans aucun recensement avec ses parents, certainement élevé par des grands-parents.

Le 12 juin 1874, Sophie Thérèse Laplace décède à l’âge de quarante-sept ans. Deux ans plus tard, le 17 mai 1876, Antoine Cappeau se remarie à l’âge de cinquante-deux ans. avec Philomène Valon, une Caderoussienne de vingt-trois ans sa cadette.

De cette seconde union vont naître au moins cinq nouveaux enfants, trois garçons et deux filles. Parmi eux, Antoine Hippolyte, le futur Poilu, venu au monde le 18 octobre 1883.

La seconde famille Cappeau en 1881, avant l’arrivée d’Antoine Hippolyte…

…et en 1886 alors qu’il est âgé de deux ans.

La trace de la famille d’Antoine Hippolyte disparaît des actes officiels de Caderousse après le décès de la petite sœur du futur Poilu Marie Antoinette, le 18 février 1887 à l’âge de huit mois. Plus de Cappeau Antoine et consort dans la liste nominative du recensement de 1891 à Caderousse. Manifestement ils sont retournés dans la Gard, à Sauveterre. C’est en tout cas dans cette ville que l’Armée domicilie les Cappeau lors du recensement militaire d’Antoine Hippolyte en 1903, pour ses vingt ans.

Un Antoine Hippolyte guère gaillard d’ailleurs puisque son incorporation est ajournée pour faiblesse 1904 puis en 1905… avant d’être reconnu « bon pour le service » en 1906. Il passe alors une petite année sous les drapeaux, au 55ème Régiment d’Infanterie de Pont-Saint-Esprit, du 06 octobre 1906 au 12 juillet 1907.

A-t-il eu le temps de prendre épouse entre cette dernière date et août 1914 ? L’absence d’archives numérisées dans le Gard nous empêche de le savoir mais c’est dans l’ordre du probable. Il vit d’ailleurs à Villeneuve-lès-Avignon à partir de 1911.

Il est rappelé à l’armée lors de la déclaration de guerre mais il évite le terrible mois d’août 14 en ne regagnant le 255ème R.I. que le 06 septembre suivant.

En juin 1915, le 255ème est sur le front, en Argonne, à l’ouest de Verdun. Il tient la route entre Binarville et Vienne-le-Château. Cette ligne est stratégique car, en cas de perte, la route ravitaillant Verdun pourrait être coupée.

Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie. Le 20 juin, en effet, il est attaqué après avoir subi un bombardement d’une intensité inouïe par torpilles et obus de gros calibres… Un instant décimé par le bombardement, le 255ème cède sous la poussée ennemie mais l’ardeur des chefs et l’élan des troupes ont rapidement reconquis le terrain perdu.

Le 20 juin 1915, Antoine Hippolyte Cappeau est tué au bois de la Grurie. Il était âgé de 31 ans et 8 mois. Il a été inhumé à la Nécropole Nationale de Saint-Thomas-en-Argonne.

Antoine Hippolyte Cappeau, matricule 1067 de la classe 1903, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Cappeau est bien présent dans le Vaucluse et à un degré moindre dans le Gard, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en Antoine Hippolyte un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes. Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie.

A suivre… les frères Guéricolas, Octave et Isidore, partie généalogique.

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124 POILUS de CADEROUSSE, 124 DESTINS… Marcel Henri Eugène BERARD

124 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 124 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-quatrième poilu: Marcel Henri Eugène Bérard.

Marcel Bérard est né à Caderousse le 18 juin 1894. Ni son père Jean Marie Dominique Bérard, ni sa mère Eugénie Cécile Dujour ne sont originaires du village. Il en faut de beaucoup.

Jean Marie Dominique est né en 1866 à Aniane dans l’Hérault. Ses parents sont retirés à Orange et notés comme rentiers. On peut penser qu’ils l’aideront pour son installation caderoussienne, on le verra.

Eugénie Cécile est aussi issue d’un milieu bourgeois. Née en 1874 à Chartres, elle vit jusqu’à son mariage chez ses parents, rentiers à Montélimar. Son père est décédé dans un hôtel de Valence situé sur les boulevards, peu de temps avant le mariage. C’est donc dans la Cité du Nougat que le mariage est célébré le 18 juillet 1893.

Leur installation à Caderousse ? Jean Marie Dominique reprend l’étude de maître Louis Maurice Tacussel, notaire de Caderousse, décédé le 04 mai 1892. On trouve nombre d’actes écrits et signés par ce notaire dans les greniers ou boîtes à chaussures des vieilles familles du village. Jean Marie Dominique déplace l’étude de la place Nationale à la rue Chateauvieux où elle était toujours située au début des années 1970. C’est là que naîtra Marcel, le fils du jeune notaire de Caderousse.

La famille Bérard lors du recensement de 1896, une jeune bonne aide Cécile pour s’occuper de Marcel.

On peut penser que l’argent des parents de Jean Marie ait aidé lors du rachat de cette étude. Ce qui est sûr, c’est que les mêmes greniers ou boîtes à chaussures des Caderoussiens d’aujourd’hui ne sont pas encombrés d’actes signés par Jean Marie Bérard. En effet, en 1901, c’est maître Grimaud Joseph qui officie à Caderousse tandis que maître Bérard est devenu le notaire de Villemur-sur-Tarn, une localité de quatre mille âmes située sur le Tarn mais dans le département de la Haute-Garonne, à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse.

Une vue de Villemur-sur-Tarn dans la page de Wikipédia.

C’est là que vont naître Henriette Augustine Marie Bérard le 05 mars 1901, la petite sœur de Marcel qui fera sa vie à Toulouse puis Jeanne Louise Elisa le 23 novembre 1904 qui vivra par la suite à Nice.

Plus tard, Jean Marie Bérard quittera la Haute-Garonne pour prendre une étude au Havre. Un grand voyageur ce notaire, peut-être à la poursuite d’une clientèle plus importante !

Pour l’heure, quand la guerre éclate, la famille est au bord du Tarn. Né en 1894, Marcel n’est pas encore concerné par ce conflit. Il est employé (dans une étude ?) à Billancourt, à deux pas de Paris. Comme tous les conscrits de la classe 1914, il est rattrapé par la guerre… mais en décembre 1914 pour lui, ayant été jugé trop faible en septembre 1914.

Il fait ses classes à Limoges au 78ème Régiment d’Infanterie à partir du 18 décembre 1914 puis passe au 412ème R.I. le 23 mars 1915. Nouvelle affectation et le voilà du côté de Nancy, au 63ème R.I. en avril 1915.

Marcel doit avoir connu à ce moment-là le drame des quatre Poilus de la 5ème Compagnie fusillés pour l’exemple le 20 avril 1915 à Flirey, en Meurthe-et-Moselle, à l’est du saillant de Saint-Mihiel. Antoine Morange, Félix Baudry, François Fontenaud et Henri Prébost condamnés pour délit de lâcheté mais surtout pour trois d’entre eux à cause de leur appartenance à la C.G.T. et exécuté dans le bois de Manonville seront réhabilités en 1934.

C’est dans un autre bois celui de Ménil sur cette même commune de Flirey, que sera grièvement blessé Marcel Henri Bérard le 03 mai 1915 et qu’il décèdera le 08 mai 1915 à l’ambulance 12/8 suivant la fiche matricule de Mémoire des Hommes.

Le 03 mai 1915, une journée pourtant plutôt calme suivant le Journal de Marche du 63ème R.I. comme on peut le lire…

…seulement cinq blessés ! Certainement Marcel Bérard parmi eux. D’ailleurs, c’est dit à demi-mot dans la citation qu’il reçut : Excellent soldat, conduite irréprochable, belle attitude au feu, a été mortellement blessé le 03 mai 1915 au Bois de Ménil à son poste de combat, en accomplissant vaillamment son devoir.

Le 08 mai 1915, Marcel Bérard était âgé de 20 ans et 11 mois.

Marcel Henri Eugène Bérard, matricule 829 de la classe 1914, bureau de recrutement de Toulouse (, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives de Haute-Garonne. Si l’on peut penser qu’il n’y a pas de descendant indirect de Marcel à Caderousse, peut-être un Toulousain nommé Fontan ou Charassier puisque Henriette se maria deux fois ou un Niçois nommé Cante retrouveront en Marcel un lointain grand-oncle. Dans ce cas, qu’ils n’hésitent pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes.

A suivre… Antoine Hippolyte Cappeau.

Les travaux mis en ligne sur geneanet par patmab alias Patrick Mabille ont été un bon secours dans la rédaction de la partie généalogique de cette biographie, entre autre pour les sœurs de Marcel. Qu’il soit remercié pour son travail !

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123 POILUS de CADEROUSSE, 123 DESTINS… Félix Xavier BEAUMET

123 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 123 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-troisième poilu: Félix Xavier Beaumet.

Félix Xavier Beaumet est né à Caderousse le 06 février 1882. Ses parents se sont mariés au village quelques mois plus tôt, le 07 avril 1881. Son père Xavier est originaire de Rochegude dans le sud de la Drôme, non loin d’Orange, né le 04 février 1859. Il a épousé Elisa Clémentine Lurion, née à Caderousse le 14 décembre 1861. Après le mariage, le couple s’est installé quelque temps à Caderousse, rue Monsieur, où le futur Poilu est venu au monde.

Félix Xavier est donc l’aîné d’une fratrie de quatre garçons, le seul à être né dans le village. Fernand, Adolphe et Séverin suivront, successivement en 1889, 1895 et 1896 et naîtront sur la rive droite du Rhône.

Félix Xavier est cultivateur et met ses bras au service de patrons locaux. A Caderousse, il sera aussi ouvrier baletier comme d’ailleurs Elisabeth son épouse, pour arrondir leurs fins de mois. La famille n’apparaît pas dans la liste nominative du recensement de 1886. A partir de là, les actes de naissance et les registres matricules racontent le pérégrination de la famille Beaumet.

1881: installation du couple à Caderousse.

Le couple Xavier-Elisa lors du recensement de 1881.

1882: naissance de Félix à Caderousse.

1886: nulle trace de la famille dans le recensement de Caderousse.

1889: naissance de Fernand à Saint-Marcel d’Ardèche (Ardèche).

1895: naissance d’Adolphe à Laudun (Gard).

1896: naissance de Séverin à Laudun (Gard).

1902: la famille vit à Laudun (Gard) suivant le registre matricule de Félix, incorporé à Pont-Saint-Esprit.

1909: la famille vit à Verquières (Bouches-du-Rhône; au sud de Noves) suivant le registre matricule de Fernand, incorporé à Marseille.

1909: Félix vit à Eygalières (Bouches-du-Rhône) au sud de Verquières.

1911: Félix s’installe à L’Isle-sur-Sorgues (Vaucluse)… comme toute la famille verra-t-on.

Les parents de Félix et ses deux jeunes frères à L’Isle-sur-Sorgues en 1911.

1912: à sa libération, Fernand vit à Vallorgues, hameau de L’Isle-sur-Sorgues (Vaucluse).

08/1914: la famille vit à L’Isle-sur-Sorgue (Vaucluse), quartier du Pointel (?) lors de l’engagement contracté par Adolphe à la déclaration de guerre.

21/09/1915: le décès de Félix est enregistré à Mollèges (Bouches-du-Rhône), entre Verquières et Eygalières.

1916: la famille habite toujours L’Isle-sur-Sorgues lors de l’incorporation de Séverin à Avignon.

Que dire de plus sur la généalogie de Félix Xavier ? Il fait ses classes au 3ème Régiment d’Infanterie de Digne du 16 novembre 1903 au 18 septembre 1906, trois ans sous les drapeaux ! Entre temps, le 31 janvier 1905, il passe au 15ème Escadron du Train des Equipages Militaires qu’il quitte muni d’un Certificat de Bonne Conduite.

Le 30 juillet 1910, il épouse en Avignon Catherine Severino. Il est fort probable qu’ils aient eu un ou plusieurs enfants même si rien n’a été pu être trouvé. Félix travaille lui aussi la terre et se met au service de propriétaires cultivateurs comme ouvrier agricole.

Le 04 août 1914, Félix rejoint le 55ème Régiment d’Infanterie de Pont-Saint-Esprit. Il passe d’ailleurs rapidement caporal. Félix va connaître la bataille de la Marne à laquelle son régiment participe, entr’autre la bataille de Revigny du 6 au 10 septembre 1914. Il en réchappera sans dommage. Cette victoire française fit rompre l’avancée allemande d’août 14.

La suite de la guerre du 55ème R.I., c’est Verdun, avant la grande bataille de 1916 mais tout de même en guerre. Après Béthincourt, fin 1914 puis début 1915, voilà le régiment du côté de l’Argonne, à l’ouest de Verdun. Le 27 juin 1915, les combats se déroulent à Vienne-le-Château. C’est un secteur situé entre Vauquois à l’est et la Main de Massiges à l’ouest. Ce jour-là, on doit attaquer les lignes allemandes après une préparation insuffisantes et un vent dominant contraire qui empêche l’usage de gaz. Alors, comme on peut s’en douter, l’attaque française est vite bloquée.

Ailleurs, les gains territoriaux sont minimes, une centaine de mètres au maximum pour un bilan humain conséquent:

130 blessée et 15 tués dont Félix Xavier Beaumet. Ce 27 juin 1915, il était âgé de 33 ans et 3 mois.

Félix Xavier Beaumet, matricule 855 de la classe 1902, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Beaumet est encore présent dans le Gard et le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Félix Xavier un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Marcel Henri Eugène Bérard.

Les travaux mis en ligne sur geneanet par amice2 alias Andrée Valentin et isard alias Alain Isard ont été utiles et ont raccourci considérablement le temps passé aux recherches. Merci !

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122 POILUS de CADEROUSSE, 122 DESTINS… Clovis Frédéric AUBERT

 

122 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 122 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-deuxième poilu: Clovis Frédéric Aubert.

Cinquième Poilu portant le patronyme Aubert né à Caderousse et disparu pendant la Grande Guerre. Lui-aussi, nous a été soufflé par Mémoire des Hommes puisqu’il n’est pas mentionné sur aucune plaque mémorielle de la commune et son histoire caderoussienne fut de courte durée, au début d’une existence toute aussi brève.

Les parents de Clovis sont tous deux Caderoussiens, né en 1854 pour son père, Jules Albert et en 1858 pour sa mère Elisabeth Marie Guérin. Ils se sont mariés au village le 22 novembre 1882 et deux filles sont venues au monde rapidement, Elisabeth Pauline en 1883 et Marie Rose en 1885.

Voici donc la famille en 1886, vivant non loin du Rhône au quartier Miémart. Non loin également du pont de Roquemaure qu’elle semble avoir emprunté pour migrer dans le Gard, entre 1887 et 1891. C’est à Roquemaure que la famille va s’installer et que Jules va mener des terres comme il le faisait à Miémart.

Jamais plus la couple Jules-Elisabeth ne reviendra à Caderousse avant la Grand Guerre, si ce n’est en 1894 quand Clovis naîtra le 28 juillet 1894, quartier Saint-Michel. Est-ce un retour momentané dans ce quartier de la part des parents du futur Poilu ou Elisabeth est-elle venue accoucher chez une personne de sa famille à ce moment-là ? L’absence d’Etat-Civil numérisé dans le Gard nous a là-encore handicapé pour raconter la jeunesse de ce Poilu.
Toujours est-il qu’il réside à Roquemaure chez ses parents quand l’armée le recense et que c’est au bureau de Pont-Saint-Esprit qu’il a été enregistré.

Quand la guerre éclate le 3 août 1914, il vient juste d’avoir vingt ans et il n’est donc pas concerné encore par la mobilisation générale, normalement jusqu’en 1915. L’hécatombe de soldats français d’août 14 va en décider autrement. La classe 1914 est appelée dès septembre 14 et Clovis se retrouve dans la caserne des artilleurs du 10ème Régiment d’Artillerie à Pied à Toulon, semble-t-il, dès le 04.

Après une formation militaire rapide chez les artilleurs, il est dirigé vers… l’infanterie au 22ème Régiment d’Infanterie Coloniale, le 13 octobre 1914. Ce sont les régiments ayant subi le plus de pertes qui ont besoin de chair fraîche. C’est là que pour Clovis commencera à proprement parler sa guerre.

Pas pour très longtemps !

Muté au 1er Régiment d’Infanterie Coloniale début janvier 1915, il se retrouve en Belgique, dans cette petite partie de Belgique non occupée par les Allemands, une bande côtière et frontalière de la France aux noms bien connus: Ypres, l’Yser.

C’est du côté d’Ypres que les Coloniaux combattent le 30 avril 1915, un secteur britannique où des troupes françaises sont tout de même présentes. Ce 30 avril, les ordres sont contradictoires comme l’atteste le Journal de Marche de l’unité.

L’heure de l’attaque est fixée à 5 heures jusqu’à ce que le brouillard ne la retarde de deux heures.

Toujours ce satané brouillard qui pourtant aurait caché les hommes ! Alors, ce sera pour 9h55…

 

…ce sera à 11h15 car il y a trop de brouillard…

 

Non, plutôt 11h10… jusqu’à ce qu’un bombardement allemand ne détruise les liaisons téléphoniques. Rendez-vous en enfer à 11h10 !

Avec six heures de retard sur l’horaire établi, les hommes s’élancent face aux mitrailleuses allemandes très actives…

L’assaut est un échec. Les coloniaux ne peuvent progresser et s’avancer des tranchées allemandes. Une journée pour rien qui fait tout de même 33 morts, 118 blessés et 26 disparus. 177 victimes pour une attaque inutile !

Clovis Frédéric Aubert est l’un des six disparus du 4ème bataillon, disparu dans le canal de l’Yser. Ce 30 avril 1915, il était âgé de 20 ans et 9 mois.

Clovis Frédéric Aubert, matricule 176 de la classe 1914, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Aubert est encore bien présent dans le Gard et le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Clovis Frédéric un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Félix Xavier Beaumet.

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121 POILUS de CADEROUSSE, 121 DESTINS… Charles Félix AUBERT

121 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 121 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-unième Poilu: Charles Félix Aubert.

Lui aussi n’est pas inscrit sur le Monument aux Morts ni sur les plaques de l’église. Certes, trois Aubert dont on a déjà raconté le parcours y sont notés mais deux hommes portant ce patronyme ont été oubliés : Charles Félix et Clovis Frédéric. C’est par Mémoire des Hommes qu’ils ont été retrouvés et on peut y constater la naissance caderoussienne de Charles Félix Aubert.

 

Voici donc un autre Poilu ayant des attaches des deux côtés du Rhône, à Montfaucon et à Caderousse. A Montfaucon plus qu’à Caderousse, indéniablement ! Les archives gardoises n’étant pas accessibles au commun des mortels ne vivant pas dans le coin, je ne peux que remercier le travail de Charles Aubert alias acharles8 sur Généanet qui m’a permis de compléter les informations glanées dans le Vaucluse, plus ouvert à la modernité, entre autre et principalement, pour la fratrie des Aubert et pour la descendance du Poilu.

Charles Félix Aubert, certainement appelé Félix, est donc né à Caderousse le 05 août 1881. Ses parents sont fermiers au quartier de la Durbanne, non loin du Rhône. Clément Emmanuel Aubert né en 1840 comme sa mère Françoise Queyranne de six ans plus jeune, sont originaires de Montfaucon dans le Gard. Ils se sont mariés le 21 octobre 1868. De cette union vont naître douze enfants, de 1869 avec François Clément jusqu’à 1887 et François Marius Clovis Hugues, huit garçons et quatre filles. Quatre d’entre eux mourront en bas âge.

Les naissances auront lieu à Montfaucon au début puis à Caderousse, à la Durbanne, entre 1870 et 1883, période pendant laquelle Clément Emmanuel mène donc une ferme dans ce quartier en Vaucluse. Après cette date, le couple et ses enfants semblent être retournés vivre dans le Gard.

Charles Félix Aubert n’a donc pas vécu très longtemps à Caderousse, une poignée d’années seulement.

Il n’est âgé que de quatre mois sur le recensement de 1881 à Caderousse et la famille n’apparaîtra plus par la suite dans les listes nominatives du village, à commencer en 1886.

Le reste de sa courte vie, Charles Félix la fera donc à Montfaucon. Il est recensé par l’armée dans le Gard au bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit. Il va faire trois ans de service militaire entre le 16 novembre 1902 et le 23 septembre 1905 au 61ème Régiment d’Infanterie d’Aix-en-Provence. Quelques mois après son retour à la vie civile, il va épouser une fille de Montfaucon, Léa Marie Amédeline Guillaumont, le 27 juillet 1907. Avant son rappel sous les drapeaux, trois enfants naîtront de cette union. Les deux premiers Joséphine Clémentine et François Félix ne vivront que quelques jours. Elise Françoise Félicia née en 1911 atteindra l’âge adulte et lui donnera une descendance.

Rappelé le 03 août 1914 au 61ème R.I., Charles Félix passera le 04 septembre suivant au 58ème R.I. d’Avignon. On l’a déjà vu, ce régiment, engagé malencontreusement en Lorraine allemande dans des opérations hasardeuses a connu en août 14, une immense saignée au cours de laquelle ont d’ailleurs péri huit Caderoussiens. C’est l’explication de cette mutation. Il faut combler les pertes.

En 1915, le régiment combat en Champagne puis est cantonné à Reims. Il est envoyé sur Verdun où il arrive le 22 juin 1916 pour défendre l’Ouvrage de Froideterre à la Côte-du-Poivre sur le territoire de la commune de Louvemont, un des neuf villages rayés de la carte et jamais reconstruits, car situé au cœur de la bataille de Verdun.

Photo extraite du site Verdun-Meuse.fr

Les tranchées françaises d’ailleurs très médiocrement organisées…

…sont soumises aux bombardements allemands et aux attaques des fantassins. Sous ce déluge de feu et de fer, les ordres sont simples, il faut tenir.

Ce 05 juillet 1916, à un moment où la bataille de Verdun vacille toujours pour décider de son vainqueur, quelques hommes de la 7ème Compagnie du 58ème R.I. sont tués pour repousser des Allemands.

Parmi eux, Charles Félix Aubert de Caderousse et de Montfaucon. Il avait 34 ans et 11 mois.

Charles Félix Aubert, matricule 94 de la classe 1901, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Aubert est encore bien présent dans le Gard et le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Charles Félix un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Clovis Frédéric Aubert.

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120 POILUS de CADEROUSSE, 120 DESTINS… Charles Marius ARNAUD

120 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 120 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingtième Poilu: Charles Marius Arnaud.

Pas d’Arnaud inscrit sur le Monument aux Morts ni sur les plaques de l’église. Pourtant Mémoire des Hommes est formel et sa fiche matricule indiscutable…

…Charles Arnaud est né à Caderousse le 04 novembre 1896. Son père Jean François Arnaud est un enfant du village, né en 1842, qui a traversé le Rhône au pont de Roquemaure pour épouser sa mère, Louise Olympe Frédière au début de l’année 1896. Originaire de Saint-Laurent-les-Arbres où elle est née en 1859, Olympe y a perdu ses parents et est allée s’installer à Roquemaure après leur décès pour travailler dans un magasin vendant et fabriquant des chaussures.

Le couple s’installe à Caderousse après les noces célébrées à Roquemaure, rue Juterie. Jean François est cultivateur et Olympe va mettre au monde deux enfants, Charles en 1896 et une fille Marthe le 10 janvier 1899. Voici donc la famille au grand complet à Caderousse, recensée rue Juterie en 1901.

On y apprend que le père est cultivateur, chose contredite par l’acte de naissance de Marthe où il est écrit qu’il vend, lui-aussi, des chaussures. Il faut dire que nous ne sommes guère aidé par les registres numérisés puisque l’état-civil comme les listes nominatives ne sont pas encore à disposition des internautes dans le Gard et que la fiche matricule de Charles n’est également pas disponible ! Le conditionnel va donc être de mise à partir de là.

La famille semble avoir émigré à Roquemaure après 1901 et avant 1906 puisque les Arnaud n’apparaissent plus à Caderousse à cette date.

Cela nous laisse aussi dans l’expectative en ce qui concerne la fratrie des enfants du couple Jean François-Olympe. D’autres enfants sont-ils nés après Marthe ?

Né en 1896, Charles n’est pas en âge de partir au front en 1914. Ce ne sera qu’en 1915 que l’Armée fera appel à lui. Il monte d’ailleurs en grade puisqu’il est sergent au 119ème Régiment d’Infanterie de Courbevoie en 1917.

Le 119ème va connaître l’enfer de Verdun en 1916, Douaumont et Vaux à un moment où Charles ne l’a pas encore rejoint. Ce sera ensuite la Somme où il connaîtra son baptême du feu et le Chemin des Dames où un sort cruel l’y attend.

La grande boucherie qui entraîna des mouvements de rébellion dans les unités est à ce moment-là passée. Ce 07 juillet 1917, à Ailles, les hommes sont « conviés » par leur hiérarchie à reprendre un terrain qui a été perdu quelques jours auparavant.

Le matin, l’artillerie termine le travail de destruction commencé la veille.

Puis les fantassins s’élancent sur trois secteurs.

A gauche, c’est un gros échec puisque les Allemands se permettent même de contrattaquer.

Au centre, la préparation d’artillerie n’a pas touché les défenses allemandes et les mitrailleuses en particulier qui empêchent les assaillants d’atteindre leurs objectifs. Seulement à droite, l’avancée est significative.

Mais 110 hommes du 119ème sont mis hors-de-combat ce 07 juillet 1917 dont 24 tués et 8 disparus. Parmi eux, Charles Arnaud. Il était âgé de 20 ans et 8 mois.

Son décès a été enregistré à l’état-civil de Roquemaure, en 1921, ville où il résidait et oublié par Caderousse où il était né et avait vécu une dizaine d’années.

 

Charles Marius Arnaud, matricule 4 de la classe 1916, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule aux Archives du Gard à Nîmes. Le patronyme Arnaud est encore bien présent dans le Gard et le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Charles Marius un ascendant  indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes… fort incomplètes !

A suivre… Charles Félix Aubert.

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119 POILUS de CADEROUSSE, 119 DESTINS… André Louis EUSTACHE.

119 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 119 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-dix-neuvième nom de la liste: André Louis EUSTACHE.

 

C’est le site Généanet qui nous a permis de nous mettre sur les traces d’André Louis Eustache. En effet, son décès a été transcrit à Caderousse le 1er septembre 1917.

André Louis Eustache est né en Ardèche à Saint-Montan, non loin de Viviers, de Bourg-Saint-Andéol et du Rhône le 03 mars 1887. D’autant plus près du Rhône que ses parents André Eustache né en 1846 et Marie Rosalie Reynier née à Montélimar en 1863 tiennent une ferme au quartier des Barraques, dans la plaine.

Au recensement de 1891 aux Barraques de Saint-Montan.

Sur ce document reproduit ci-dessus, les noms de la mère d’André et de sa grand-mère maternelle sont barrés ce qui n’est pas bon signe. En effet, elles n’apparaissent plus dans le recensement suivant de 1896.

Marie Rosalie Eustache, mère d’André Louis, est décédée à Saint-Montan le 13 octobre 1893. André père élèvera seul son fils qui deviendra naturellement paysan, un fils qui restera unique par la force des choses.

André Louis fait son service militaire du 06 octobre 1908 au 25 septembre 1910 au 35ème Régiment d’Infanterie. Ce sera son premier grand voyage puisque ce régiment est stationné à Belfort, près de la frontière allemande d’alors. Le second départ de la ferme des Barraques sera pour aller travailler à Orange chez Antoine, camionneur en 1913 puis à Caderousse pour louer ses bras dans l’île de la Piboulette, chez Louis Martin, fermier, à partir d’avril 1914.

C’est donc le tocsin de Caderousse qu’il entendra le 03 août 1914, village qu’il quittera pour le 55ème RI de de Pont-Saint-Esprit. La guerre donc et le secteur de Verdun où le régiment gardois va combattre un moment.

Le 14 octobre 1915, André Louis rejoint le 116ème Bataillon de Chasseurs Alpins. et est replongé dans l’enfer de Verdun. Un enfer que confirme cet extrait du Journal de Marche du Bataillon:

Les bombardements allemands, les tranchées gommées du côté de Douaumont, les hommes sans protection face aux déluges de feu mais aussi du ciel avec une pluie incessante, un froid glacial et des hommes qui tombent comme des mouches. Nous sommes le 25 octobre 1916.

Le lendemain, c’est un peu la répétition de la veille mais le déluge du feu fait moins de victimes.

Il y aura tout de même vingt-un morts ce jour-là, des blessés et des disparus. Parmi les premiers, André Louis Estache, le néo-Caderoussien ! Il apparaît dans la liste établie dans le Journal de marche du 116ème BCA.

Le 26 octobre 1916, André Louis Eustache était âgé de 29 ans et 10 mois.

 

La fiche matricule d’André Louis Eustache de Mémoire des Hommes.

André Louis Eustache, matricule 106 de la classe 1907, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Gard. Le patronyme Eustache est présent en Vaucluse, Drôme, Gard. Si quelqu’un reconnaît en André Louis un ascendant direct lointain, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre…. Charles Marius Arnaud.

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118 POILUS de CADEROUSSE, 118 DESTINS… et les plaques mémorielles de l’église Saint-Michel.

118 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 118 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Petite halte avant le dernier coup de collier des « Poilus oubliés » sur les plaques mémorielles et que Mémoire des Hommes a permis qu’ils soient ressortis du néant. Onze biographies concernant ces hommes ont déjà été écrites, il reste encore dix. Oui, pas moins de vingt-un Caderoussiers ont été « oubliés » sur le Monument aux Morts du cimetière édifié en 1937 mais aussi sur les plaques mémorielles de l’église installées bien plus tôt, quelques années après la fin de la Grande Guerre.

107 noms sur le Monument aux Morts, trois de plus à l’église, les 107 autres étant les mêmes.

Première plaque.

Seconde plaque.

Une constatation: les deux graveurs, autant celui qui officia pour l’église que celui qui travailla pour la commune étaient autant fâchés avec l’ordre alphabétique l’un que l’autre. Mais nous allons surtout nous questionner sur les trois Poilus qui figurent sur les plaques de l’église et non sur  le Monument.

François Gabriel BOURRET

(matricule 256-classe 1893 bureau de recrutement d’Avignon)

Soldat non-Mort pour la France, absent sur le site Mémoire des Hommes.
Né à Caderousse le 18 mars 1878. Fils de François Isidore Bourret et d’Augustine Rosine Pauline Valon. C’est le cousin germain du MPLF Alphonse Auguste Ruat, leurs mères étant soeurs.

Il ne fait qu’un an de service militaire en 1899-1900 au 58ème RI d’Avignon, sa mère étant veuve. Son père est en effet décédé en 1889 alors qu’il n’avait qu’onze ans.

Lui même cultivateur, il se marie le 23 novembre 1904 avec Ursula Marguerite Virginie Chaume. Il ne semble pas que le couple ait eu des enfants à moins qu’il ne se soit éloigné un temps de Caderousse.

Gabriel Bourret va être mobilisé du 03 août 1914 au 27 janvier 1919. Quatre ans et demi de guerre ! Il sera blessé à Verdun le 13 juillet 1916 par un éclat d’obus dans le mollet droit mais retournera au front après sa convalescence.

Une fois libéré, il rentre chez lui, à Caderousse et décède à son domicile le 17 mai 1920 des suites d’une maladie. Contractée au service ? La fiche matricule ne le dit pas et on peut penser que l’armée ne l’a pas reconnue. Mais pour les siens, il devait y avoir peut-être une corrélation puisqu’il fut inscrit sur la plaque de l’église.

Hilaire Jules Louis BREMOND

(matricule 834-classe 1915 bureau de recrutement d’Avignon)

Soldat non-Mort pour la France, absent sur le site Mémoire des Hommes.

Hilaire Brémond est né à Caderousse le 14 janvier 1895. C’est donc un jeune soldat qui sera appelé en décembre 1914 pour la guerre.

Ses parents sont Caderoussiens tous les deux, Paul Gabriel né en 1868 et Césarien Rose Aubert quelques mois après lui. Hilaire n’est pas proche parent d’Isidore Brémond, son homonyme MPLF.

Incorporé le 17 décembre 1914, il rejoint Nice et le 163ème RI. Il est blessé au médium le 04 juin 1915 à Thirey. Neuf mois plus tard, il est dans un premier temps porté disparu le 28 mars 1916 à Malancourt dans la Meuse. Ainsi il subit le même sort que le MPLF Antoine Ripert, six jours plus tôt, au même endroit. Sauf qu’Hilaire, lui, réapparaîtra et sera retrouvé… au camp de Reslazant, en Allemagne, prisonnier de guerre.

Quelques invraisemblances apparaissent ensuite dans sa fiche matricule. On y parle d’une évasion du camp de Limberg mais dans le même temps d’un rapatriement à Marseille, le 23 juillet 1916. Cette seconde affirmation semble la plus plausible puisqu’il a tout de même perdu son avant-bras droit le jour où il a été fait prisonnier en mars 1916. La libération de grands blessés dans le cadre d’échange de prisonniers était une pratique courante à l’initiative de la Croix-Rouge suisse. Une fois remis, Hilaire Brémond est rayé des cadres le 03 mai 1917 et reçoit une rente de 750 francs.

Il demeure à Marseille et décède dans cette ville le 01er mars 1921. On n’en saura pas plus mais il semble logique qu’il n’ait pas été inscrit sur le monument du cimetière, tout en reconnaissant le drame personnel et familial qu’il a vécu.

Abel Etienne Léon RADELET (ou RADELLET)

(matricule 460-classe 1889 bureau de recrutement d’Avignon)

Abel Radellet est né à Caderousse le 05 août 1869. Il est le fils de François Léon Radellet et de Marie Rose Séraphine Roche. C’est le grand frère de Léonie Radellet épouse d’Adrien Guérin, mes arrière-grands-parents, Adrien Mort pour la France le 21 octobre 1915 à La Pompelle, dont on a déjà parlé plusieurs fois dans ce blog. Abel est donc mon arrière-grand-oncle.

Abel ayant perdu son père quelques jours avant le conseil de révision de ses vingt ans, sera dispensé d’armée dans un premier temps puis ne fera que dix mois sous les drapeaux du 11 novembre 1890 au 23 septembre 1891 au 161ème Régiment d’Infanterie de Saint-Mihiel. A la sortie de ce court épisode militaire, il se marie avec Rosa Clémentine Léonie Deyrenc, le 23 février 1895.

Deux filles naissent de cette union, Marguerite Séraphine Léonie en 1897 et Marie Rose Adrienne en 1905, les fameuses cousines à qui mon grand-oncle Séraphin envoyait des cartes pendant la guerre en leur demandant de les lui garder… ce qui m’a permis de les récupérer, presque un siècle plus tard.

Malgré son grand âge (pour un soldat), Abel est rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914. Il rejoint le 118ème RI d’Avignon mais est rapidement renvoyé dans ses foyers le 05 septembre 1914. Il décède chez lui moins de trois mois plus tard, le 27 décembre 1914. Rien de permet de penser que ce décès est la conséquence de son second passage à l’armée.

En conclusion de ces trois courtes biographies, on considérera que ces trois Poilus ne peuvent être ajoutés à la liste des MPLF de Caderousse.

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118 POILUS de CADEROUSSE, 118 DESTINS… Marius Cyprien MILLET

118 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 118 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-dix-huitième nom de la liste: Marius Cyprien MILLET.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

« Trois Millet inscrits sur le Monument aux Morts de Caderousse, dans l’ordre alphabétique Félix Marius, Maurice Marie Joseph et Paul Joseph Marie…  » C’est ainsi que je commençais l’article sur les Millet du Monument aux Morts il y a quelque temps. Sauf qu’il y a bien quatre Millet inscrits sur le Monument dont deux Millet Maurice.

C’est la lecture de la plaque mémorielle posée dans l’église de Caderousse qui m’a interpelée.

Il y a bien quatre Millet. C’est Marius Millet qui a échappé à ma vigilance, un Marius devenu Maurice (bis) sur le Monument aux Morts du cimetière alors qu’à l’église cette erreur n’est pas commise.

Extrait de la troisième face du Monument aux Morts.

Marius Millet est né à Mornas le 12 mai 1884, de parents tout deux originaires de cette ville. Mais Casimir Toussaint Millet et Marie Antoinette Goumare sont aussi les parents de Félix Millet dont le nom figure sur le monument et dont on a déjà raconté sa courte vie. Car Marius est le grand frère de Félix. Il s’agit donc là de la neuvième fratrie de Caderousse qui vit au moins deux enfants emportés par la guerre. Pas la dernière !

La similitude des parcours de Marius et Félix ne s’arrête pas là. En effet, les deux frères arrivent à Caderousse en épousant deux filles du village, qui plus est, deux soeurs. Marius Cyprien épouse le 25 septembre 1909 Rose Augustine Baptistine Cuer et deux ans après, Félix se marie avec Marie Louise Marguerite Cuer.

Le 10 novembre 1910 naît une petite fille, Marguerite Rose Cyprienne à Mornas. Il semble que le couple Marius-Rose se soit installé à Mornas après leur mariage, pour continuer de travailler les terres familiales. Le rapport entre lui et Caderousse n’existe que par son mariage avec une fille du village, ce qui pourrait expliquer son oubli lors de l’érection du monument aux morts et de son ajout hors ordre alphabétique et la petite erreur de son prénom.

Marius Millet n’a pas fait de service militaire car il a été réformé en 1905 pour des problèmes oculaires, une dacryocystite chronique qui lui fait pleurer un oeil en permanence. Toutefois, neuf ans plus tard, cette infirmité ne pose plus problème à l’armée et Marius est appelé sous les drapeaux le 30 octobre 1914. Après une période de classes au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon, il est envoyé au front au 132ème R.I. le 14 mars 1915. Il ne lui reste alors que trois semaines à vivre !

Il est plongé immédiatement dans l’enfer de la bataille des Eparges, au sud-est de Verdun. Pour l’Etat-Major français, il faut déloger les Allemands des crêtes des Hauts de Meuse auxquelles ils s’accrochent. S’en suit une série d’attaques entre 17 février et le mois d’avril 1915.

Un rappel de l’ordre d’attaque dans le Journal de Marche du 132ème R.I. en date du 5 avril 1915.

Le 05 avril, l’attaque française est hachée par les défenses allemandes pas assez éprouvées par la préparation d’artillerie. Le territoire gagné ce jour est presque totalement perdu le lendemain. Le 7 avril, l’attaque programmée du 25ème Bataillon de Chasseurs à Pied est remise, faute de combattants valides et frais, l’unité étant arrivée en retard avec des hommes exténués. Toutefois des combats sporadiques se déroulent toute la journée avec bombardements des deux côtés. Le bilan de cette journée est tout de même sanglant: 15 tués, 102 blessés et 20 disparus.

Parmi les 15 tués de ce 7 avril 1915 au bois des Eparges figure Marius Millet. Il était âgé de 30 ans et 11 mois. Le lendemain, non loin de là mais derrière les lignes allemandes à Fresnes-sur-Woëvre, suite à un bombardement français sur une ambulance allemande où il était soigné après avoir été fait prisonnier, était tué l’écrivain Louis Pergaud, prix Goncourt 1910 et auteur de La Guerre des Boutons. Une victime célèbre de la bataille des Eparges.

La fiche matricule de Marius Cyprien Millet de Mémoire des Hommes.

Marius Cyprien Millet, matricule 288 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Millet est assez répandu en Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Marius un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: les plaques mémorielles de l’église de Caderousse.

Le bois des Eparges de nos jours porte toujours les stigmates de la guerre.

Photo de Roman Karpinski sur Google maps. 

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