124 POILUS de CADEROUSSE, 124 DESTINS… Marcel Henri Eugène BERARD

124 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 124 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingt-quatrième poilu: Marcel Henri Eugène Bérard.

Marcel Bérard est né à Caderousse le 18 juin 1894. Ni son père Jean Marie Dominique Bérard, ni sa mère Eugénie Cécile Dujour ne sont originaires du village. Il en faut de beaucoup.

Jean Marie Dominique est né en 1866 à Aniane dans l’Hérault. Ses parents sont retirés à Orange et notés comme rentiers. On peut penser qu’ils l’aideront pour son installation caderoussienne, on le verra.

Eugénie Cécile est aussi issue d’un milieu bourgeois. Née en 1874 à Chartres, elle vit jusqu’à son mariage chez ses parents, rentiers à Montélimar. Son père est décédé dans un hôtel de Valence situé sur les boulevards, peu de temps avant le mariage. C’est donc dans la Cité du Nougat que le mariage est célébré le 18 juillet 1893.

Leur installation à Caderousse ? Jean Marie Dominique reprend l’étude de maître Louis Maurice Tacussel, notaire de Caderousse, décédé le 04 mai 1892. On trouve nombre d’actes écrits et signés par ce notaire dans les greniers ou boîtes à chaussures des vieilles familles du village. Jean Marie Dominique déplace l’étude de la place Nationale à la rue Chateauvieux où elle était toujours située au début des années 1970. C’est là que naîtra Marcel, le fils du jeune notaire de Caderousse.

La famille Bérard lors du recensement de 1896, une jeune bonne aide Cécile pour s’occuper de Marcel.

On peut penser que l’argent des parents de Jean Marie ait aidé lors du rachat de cette étude. Ce qui est sûr, c’est que les mêmes greniers ou boîtes à chaussures des Caderoussiens d’aujourd’hui ne sont pas encombrés d’actes signés par Jean Marie Bérard. En effet, en 1901, c’est maître Grimaud Joseph qui officie à Caderousse tandis que maître Bérard est devenu le notaire de Villemur-sur-Tarn, une localité de quatre mille âmes située sur le Tarn mais dans le département de la Haute-Garonne, à une quinzaine de kilomètres au nord de Toulouse.

Une vue de Villemur-sur-Tarn dans la page de Wikipédia.

C’est là que vont naître Henriette Augustine Marie Bérard le 05 mars 1901, la petite sœur de Marcel qui fera sa vie à Toulouse puis Jeanne Louise Elisa le 23 novembre 1904 qui vivra par la suite à Nice.

Plus tard, Jean Marie Bérard quittera la Haute-Garonne pour prendre une étude au Havre. Un grand voyageur ce notaire, peut-être à la poursuite d’une clientèle plus importante !

Pour l’heure, quand la guerre éclate, la famille est au bord du Tarn. Né en 1894, Marcel n’est pas encore concerné par ce conflit. Il est employé (dans une étude ?) à Billancourt, à deux pas de Paris. Comme tous les conscrits de la classe 1914, il est rattrapé par la guerre… mais en décembre 1914 pour lui, ayant été jugé trop faible en septembre 1914.

Il fait ses classes à Limoges au 78ème Régiment d’Infanterie à partir du 18 décembre 1914 puis passe au 412ème R.I. le 23 mars 1915. Nouvelle affectation et le voilà du côté de Nancy, au 63ème R.I. en avril 1915.

Marcel doit avoir connu à ce moment-là le drame des quatre Poilus de la 5ème Compagnie fusillés pour l’exemple le 20 avril 1915 à Flirey, en Meurthe-et-Moselle, à l’est du saillant de Saint-Mihiel. Antoine Morange, Félix Baudry, François Fontenaud et Henri Prébost condamnés pour délit de lâcheté mais surtout pour trois d’entre eux à cause de leur appartenance à la C.G.T. et exécuté dans le bois de Manonville seront réhabilités en 1934.

C’est dans un autre bois celui de Ménil sur cette même commune de Flirey, que sera grièvement blessé Marcel Henri Bérard le 03 mai 1915 et qu’il décèdera le 08 mai 1915 à l’ambulance 12/8 suivant la fiche matricule de Mémoire des Hommes.

Le 03 mai 1915, une journée pourtant plutôt calme suivant le Journal de Marche du 63ème R.I. comme on peut le lire…

…seulement cinq blessés ! Certainement Marcel Bérard parmi eux. D’ailleurs, c’est dit à demi-mot dans la citation qu’il reçut : Excellent soldat, conduite irréprochable, belle attitude au feu, a été mortellement blessé le 03 mai 1915 au Bois de Ménil à son poste de combat, en accomplissant vaillamment son devoir.

Le 08 mai 1915, Marcel Bérard était âgé de 20 ans et 11 mois.

Marcel Henri Eugène Bérard, matricule 829 de la classe 1914, bureau de recrutement de Toulouse (, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives de Haute-Garonne. Si l’on peut penser qu’il n’y a pas de descendant indirect de Marcel à Caderousse, peut-être un Toulousain nommé Fontan ou Charassier puisque Henriette se maria deux fois ou un Niçois nommé Cante retrouveront en Marcel un lointain grand-oncle. Dans ce cas, qu’ils n’hésitent pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes.

A suivre… Antoine Hippolyte Cappeau.

Les travaux mis en ligne sur geneanet par patmab alias Patrick Mabille ont été un bon secours dans la rédaction de la partie généalogique de cette biographie, entre autre pour les sœurs de Marcel. Qu’il soit remercié pour son travail !

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