Bien que les victoires sur le Tour de France d’Ottavio Bottecchia remontent maintenant à 90 ans pour la plus ancienne (Tour 1924 et 1925), le nom du champion reste très connu en Italie. En effet, c’est grâce à ses gains de coureur professionnel qu’Ottavio fonda une marque de cycles qui perdure toujours de nos jours.(ttp://www.bottecchia.com/)
De sa victoire au Tour 1924, je ne peux présenter que le Miroir des Sports du
L’athlétisme fait la Une de ce numéro…
…mais en pages intérieures, la première étape du Tour de France est bien racontée…
… avec un Ottavio Bottecchia vainqueur de la première étape qui pose fièrement…
… après avoir parcouru les 381 km de Paris au Havre via Amiens, Abbeville, Le Tréport, Fécamp, Etretat! Comme le raconte le texte d’André Reuze, la course était partie pendant la nuit ce qui n’empêchait pas la présence de nombreux spectateurs qui allumaient des feux pour se réchauffer.
Vainqueur en 1924, Ottavio va rééditer son exploit en 1925. Une collection complète des Miroir des Sports de 1925 va nous permettre d’avoir une idée plus précise de ce qu’était le Tour à cette époque.
Le tracé pour commencer…
…qui passe au plus près des frontières. Un vrai tour de la France, une année dans un sens, l’année suivante dans l’autre… en 1925, dans le sens inverse des aiguilles de la montre… les Pyrénées avant les Alpes.
Au Havre, terme de la première étape, Bottecchia a déjà mis son second à Francis Pélissier à 3 minutes,
avance passée à 6 minutes à Cherbourg.
Si un Italien domine le Tour, un autre, Antonio Ascari domine la course automobile, d’où cette une sur le Grand Prix d’Europe à Spa.
Dans le Tour qui en est à la 5ème étape, Bottecchia a laissé le maillot jaune à Benoit pour 8 secondes.
La couverture du Miroir des Sports du 4 juillet montre le peloton flânant dans les Landes applaudi par un convoyeur de billes de bois avec ses mules. En tête du groupe de cyclistes, le vétéran Eugène Christophe, celui du premier maillot jaune et de la forge de Sainte-Marie-de-Campan.
Mais si le peloton flâne, c’est que les Pyrénées approchent et que la musique va changer. On le voit au visage d’Adelin Benoit à son arrivée à Luchon.
Car tous les grands cols pyrénéens sont visités
ASPIN
LE TOURMALET et des cailloux descendus de la montagne sur la route
et aux routes sans revêtement.
A Perpignan, Ottavio Bottecchia compte 14 minutes d’avance sur son principal rival, le luxembourgeois Nicolas Frantz qui gagnera le Tour quand Ottavio ne sera plus là en 1927 et 1028.
les 2 rivaux à l’attaque des Alpes.
Dans le col de Braus, les Alpes commencent…
quand on s’élève vers la Turbie, au-dessus de la Principauté de Monaco.
Bottecchia compte 28 minutes d’avance au général à Nice après la boucle de Sospel sur son second Frantz… il en aura 56 à Evian sur son nouveau dauphin Aymo.
dans les Aravis
dans Vars
au col de l’Isoard
près du col du Galibier.
Autant dire que le dernier quart de tour de France d’Evian à Paris via Mulhouse, Metz et Dunkerque n’est plus qu’une promenade de santé (si l’on peut dire) pour le Transalpin…
…qui s’octroie toutefois l’étape de Paris pour faire le compte!
Il termine le Tour avec 54 minutes d’avance sur son second Lucien Buysse qui gagnera la Grande Boucle l’année suivante…
…et deviendra la cible des caricaturistes.
La suite est moins gaie. Ottavio Bottecchia sera retrouvé mort dans le fossé d’une route le 15 juin 1927 alors qu’il s’entraînait pour le futur Tour de France. On ne sut jamais ce qui se passa. Parmi les hypothèses, l’acte crapuleux d’un paysan pour le dépouiller, l’acte politique de fascistes pour s’en débarrasser ou les conséquences médicales d’une chute sur le crâne survenue quelques jours avant et qui avait mal été soignée.