Archives de Tag: camp de concentration

La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 17/18

Dix-septième carte de l’album-souvenir. CAMP DU BARCARÈS- Construction de baraques destinées aux réfugiés (CAMPO DE BARCARÈS- Construccion de barracas destinadas a los refugiados).

Ce sont les réfugiés qui construisent les baraquements sommaires qui vont les abriter des intempéries pendant les longs mois qui vont suivre. Certains vont refuser mais une majorité d’hommes s’attèlera à la tâche. Outre l’aspect utile, c’était aussi un moyen de sortir de l’ennui du camp. Car exceptées les discussions, quelques parties de football et le marché noir, c’étaient aussi les camps de l’ennui. Les réfugiés organisèrent une vie sociale, des bibliothèques, des lieux de débats très réglementés, on n’avait pas le droit de faire de la politique mais tout était difficile et guère favorisé par l’administration militaire française tatillonne.

Peu à peu, les camps se vidaient mais aussi se remplissaient par les déplacements d’hommes d’un camp à un autre. Certains rentraient en Espagne, d’autres obtenaient du travail par des organisations d’aide aux réfugiés et pouvaient alors sortir. Les couples avaient pu être reconstitués. Certains réfugiés obtenaient des visas pour les pays d’Amérique Latine, le Mexique ou les Etats-Unis, d’autres contractaient un engagement dans l’armée mais il faut bien penser que lorsque revint l’automne puis l’hiver 39-40, l’hiver de la Drôle de Guerre, les camps étaient toujours bien remplis.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 16/18

Seizième carte de l’album-souvenir de la Retirada. CAMP DU BARCARÈS- Le lavage du linge (Campo de Barcarès-El lavabo de la ropa)

Les tâches collectives au camp de concentration du Barcarès. Après la nourriture l’hygiène avec le lavage du linge. Francisco Ferrer parle de la toilette individuelle que chacun faisait- ou pas- dans la mer puis dans des installations plus ou moins performantes. Mais le lavage du linge, il n’en fait pas mention. Pour laver du linge, était un peu le système D pour chacun. Le principal problème était les puces et les poux. Ce nettoyage-là était le plus important pour les hommes et certainement pour les femmes mais l’auteur n’eut jamais affaire à la mixité pendant son séjour dans le sud de la France.

Cette carte postale fait un peu partie de la propagande présentant les camps comme on aurait montré des auberges de jeunesse ou des camps scouts à un autre moment. Cet album-souvenir est un témoignage intéressant mais ne prend jamais en compte le caractère dramatique de la situation vécue par des centaines de milliers de personnes fuyant la mort, la déportation, la vengeance des vainqueurs et les conditions désastreuses d’accueil de ces réfugiés.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DE CONCENTRATION DE PRATS-DE-MOLLO 15/18

Quinzième vue de l’album-souvenir Chauvin: PRATS-DE-MOLLO- Dans un des camps de concentration (En uno de los campos de concentracion)

On peut pense que c’est le même photographe qui a pris la vue des hommes arrivant à un poste-frontière (8/18), les hommes se reposant au bord de la route entre Parts-de-Mollo et La Preste (13/18) et cette vue d’une foule considérable de réfugiés parqués dans un lieu semble-t-il clos dans le haut village catalan.

Essentiellement des hommes, presqu’exclusivement pourrait-on même dire, ce qui laisse à pense que c’est une brigade militaire régulière ou des Miliciens qui ont emprunté ce camino plus difficile que celui passant par le bord de la mer ou par le Perthus. Peut-être aussi des membres de Brigades Internationales. C’était aussi pour eux la possibilité de rencontrer beaucoup moins de militaires et de gendarmes que sur les autres lieux de passage.

Il est certain que les hommes se sont rassemblés pour poser pour la postérité et contrairement aux vues de groupes prises à Argelès ou au Barcarès, les gestes militants sont inexistants.

Le camp de concentration de Prats-de-Mollo, comme l’écrit la photo, n’est mentionné nulle part. Il devait y avoir dans ce village un camp où étaient rassemblés les prisonniers qui, rapidement, devaient descendre par groupes vers les camps installés sur les plages du Roussillon.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: ARGELÈS-L’INFIRMERIE 14/18

Quatorzième carte de la collection: ARGELÈS- Tentes servant d’infirmerie (Tiendas de campana serviendo de enfermiera)

Retour au camp de concentration d’Argelès, sur la plage. Des cabanes seront construites pour abriter les réfugiés et le service de santé de l’autorité française s’est installé sous des tentes. Il est rapidement débordé tant les hommes, les femmes et les enfants (deux camps séparés) souffrent de dénutrition, du froid, de la promiscuité. Un certain nombre  de réfugiés mourront dans le camp, le personnel sanitaire fera le maximum pour en sauver beaucoup. Pour les accouchements et les nouveaux-nés malades, les conditions étaient terribles et les décès des enfants et des mères atteignaient des chiffres qui alertèrent les oeuvre de secours. Devant cette situation, les Quakers américains, la Croix-Rouge française et surtout la Croix-Rouge suisse se mobilisèrent pour que ces personnes fragiles soient extraites des camps. Ainsi sera créée la la maternité d’Elne en septembre 1939, installée dans le château d’En Bardou et gérée par une jeune institutrice helvétique, Elisabeth Eidenbez ce qui permit de sauver de nombreuses vies.

La maternité suisse d’Elne.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: LE PAIN 11/18

Onzième carte de l’album: ARGELÈS- Les camions de pain destinés aux Réfugiés (les camiones de pan destinados a los Refugiados).

Dans l’avenue longeant la plage et menant à rentrée du camp d’Argelès, un nombre impressionnant de camions militaires attendent pour livrer leurs cargaisons de pains avec les bennes remplies. Cette seule vue permet de comprendre l’ampleur du mouvement migratoire que fut la Retirada. Le pain était souvent le seul aliment que recevaient les internés. Si bien qu’un véritable marché parallèle se mit en place pour permettre aux réfugiés d’améliorer leur ordinaire. Parfois toléré, parfois interdit en fonction de l’humeur du commandant et des autorités et des incidents qui fatalement se produisaient. Surtout que les billets qu’avaient en poche les réfugiés étaient ceux de la République Espagnole et qu’ils étaient considérablement dévalués après la défaite militaire.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 10/18

Dixième carte de l’album: Camp du Barcarès (campo de Barcarès).

On l’avait déjà vu avant l’installation des baraquements par l’administration française. Quelques semaines plus tard, des cabanes en bois ont été construites, bien souvent par les réfugiés eux-mêmes. Cela offre un confort sommaire aux internés même si souvent, il faut aller faire ses besoins dans le sable ou dans la mer.

Il semblerait que les hommes (on l’a déjà dit, la mixité avait été proscrite dans les camps, même pour les couples et les enfants restaient auprès de leurs mères) soient occupés dans des tâches domestiques comme préparer les repas en fonction de leurs qualifications antérieures. Les bouchers, les boulangers, les cuisiniers étaient sûrs de connaître un régime de faveur particulier plus que les enseignants ou les maçons. On le verra dans les articles suivants.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP D’ARGELÈS 6/18

Sixième carte du carnet-album: Au camp d’Argelès-sur-Mer (En el campo de Argelès-sur-Mer)

Le grand camp de concentration d’Argelès. On y voit des Miliciens et des civils espagnols, essentiellement des hommes car il faut savoir que l’administration française avait séparé les hommes des femmes. Ils ne renoncent pas aux idéaux qui les ont fait prendre les armes pour défendre la République Espagnole face à l’agression fasciste et nombre d’entre eux lèvent le poing. Ils sont gardés par des gendarmes français mais également par des troupes africaines qui étaient de loin les plus intraitables envers les réfugiés.

On distingue un bâtiment à gauche, certainement les bureaux de l’administration du camp mais les baraquements pour les réfugiés attendront quelques mois avant de sortir de terre. Le camp d’Argelès étaient particulièrement grand et s’étendait sur plus de deux kilomètres le long du littoral. Comme ailleurs, rien n’était prêt à accueillir une telle foule et les maladies de la promiscuité ne tardèrent pas à se répandre.

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP DU BARCARÈS 5/18

Cinquième carte postale: Le Barcarès- Vue partielle du camp de concentration (Le Barcarès- Vista partial del campo de concentracion).

Il s’agit d’un camp secondaire du grand camp d’Argelès. Francisco Ferrer y sera déplacé après plusieurs mois passés à Argelès. On voit cette mer de tentes en toile comme protection pour les réfugiés contre le vent, le froid et la pluie. N’oublions pas que nous sommes en février et que même au bord de la mer dans le sud de la France, il fait très froid quand la Tramontane souffle après avoir léché les neiges du Canigou.

Des baraques en bois furent rapidement montées par les autorités françaises mais semble-t-il après cette photo. Cela ne changeait pas grand chose au sort des réfugiés car tout manquait, les commodités, la nourriture, l’intimité… Ce camp du Barcarès connut d’ailleurs de nombreuses épidémies qui emportèrent bien des occupants.

On y interna les membres des Brigades Internationales avant qu’ils ne soient transférés à Gurs, puis après l’Armistice du 22 juin 1940, des Tziganes expulsés d’Alsace-Lorraine annexée au Reich, des Juifs.

Il semble que le camp du Barcarès ait été fermé définitivement en juillet 1942 mais sans certitude. Ce sont les chiffres catastrophiques de mortalité due aux épidémies qui entraînèrent cette décision. Les consignés d’alors furent transférés à Rivesaltes.

Le Mémorial des Trois Colonnes.

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 5 août 1917

(JOUR 1099 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pétain reçoit une décoration des mains de George V, le roi d’Angleterre. Commandeur de l’Ordre du Bain !

Au pays de Lawrence d’Arabie.

Les Bédouins vainqueurs des Turcs par l’entremise de sir Lawrence exhibent un drapeau pris à leurs adversaires.

En Belgique occupée, on se bat autour de Nieuport.

La si belle station de villégiature de la mer du Nord n’est que ruines et destructions.

Près de Saint-Dié dans les Vosges, on nous raconte en 6 vues en double page centrale, la fin d’un avion allemand abattu par la défense anti-aérienne.

Tellement rare que s’en est un exploit.

En Grèce, on déporte des Grecs soutenant le camp allemand.

Pas fameux au regard des Droits de l’Homme !

Pour terminer, un gigantesque entonnoir de mine.

La vue a été prise à Beuvraignes dans la Somme. Les destructions sont irréparables !

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Il y a (presque) 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 15 juillet 1917

(JOUR 1078 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En Grèce, on déporte (le mot n’est pas dit mais on comprend de quoi il s’agit) les indésirables « hellènes » germanophiles vers des lieux de captivité.

On insiste vraiment sur l’entrée en guerre des Etats-Unis. plusieurs pages sont consacrées à ce sujet qui rend espoir à nombre de lecteurs.

Défilé à New York de troupes s’embarquant pour l’Europe. A noter la présence d’automobiles blindées.

Et à Paris, forcément on retrouve d’autres Américains fêtés pour leur présence.

Puis les troupes s’en vont dans des camps où ils côtoient des soldats africains.

Enfin, à la chambre de commerce, on a festoyé pour le 4 juillet, l’Indépendance Day.

La guerre continue sur terre comme à Craonne où l’artillerie fait tomber un déluge de feu et de fer sur les tranchées allemandes:

La guerre continue sur les mers et océans où les U-Boat allemands continuent leur guerre de destruction des ennemis.

Un sous-marin a photographié sa proie en train de sombrer.

Ce que l’on voit de la passerelle d’un sous-marin par grosse mer. L’objet central est le canon susceptible de servir en combats rapprochés.

De nouvelles recrues britanniques:

Des fidjiens entrés en guerre contre l’Allemagne.

Pour terminer, des jeux construits par les allemands pour se distraire à l’arrière:

des tourniquets près d’Avricourt dans l’Oise. N’oublions pas que les Allemands n’avaient pas d’artisanat de tranchées pour passer le temps !

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