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Le Camp GREENE

Un banal livre ancien trouvé dans un magasin solidaire dont ce petit papillon collé sur la première de couverture avait attiré mon regard.

Un texte en anglais assez facilement traduisible:

Association des bibliothèques américaines.
Soldats et marins
Bibliothèque du camp

On peut penser que le livre a été la propriété de la Librairie d’un camp de soldats américains lors d’un des deux conflits mondiaux.

Cet ouvrage portant 1909 comme date de publication à New York et un copyright de 1908, on peut penser qu’il s’agissait de la Première Guerre Mondiale.

En intérieur, un tampon nous indique plus précisément son origine.

Le camp Greene !

De quoi s’agit-il là ?

Le camp Greene était situé à Charlotte en Caroline du Nord, sur la côte est, un de ses états dont on parla beaucoup en novembre dernier lors des élections présidentielles avec des re-comptages des voix à n’en plus finir.

Ce camp fut créé pendant le premier conflit mondial, au moment de l’entrée en guerre des Etats-Unis, pour regrouper et entraîner les troupes qui allaient traverser l’Atlantique pour venir se battre sur le nord et l’est de la France. On y compta jusqu’à 40 000 hommes alors que la ville de Charlotte où était installé le camp ne comptait que 6 000 âmes de plus.

Le nom Greene rend hommage à un grand général américain de la guerre d’indépendance, Nathanael Greene, à la fin du XVIIIème siècle.

Voilà un drôle de voyage pour ce livre qui dut traverser l’Atlantique dans le paquetage d’un des Sammies venu combattre en France.

Il est même précisé que c’était un soldat du 38ème régiment d’infanterie.

Quant au livre par lui-même, on ne peut pas dire que Christopher Hibbault, roadmaker (constructeur de routes) est entrée dans l’histoire de la littérature américaine en France de même que son auteure Marguerite Bryant qui pourtant connut un certain succès outre-Atlantique, au début du XXème siècle.

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La prestigieuse correspondance du citoyen Alexandre Dumont- 8/15 lettre du 8 février 1858

Une autre lettre amusante, la réponse faite par Général commandant l’Armée d’Afrique à une proposition d’Alexandre Dumon. Ce général et Alexandre s’étaient rencontrés chez Monsieur Laurent et c’est là que l’ancien vice-consul de France à Trinidad avait fait la promesse d’envoyer quelques truffes à son interlocuteur, militaire en Algérie.

Le 8 février 1858, le général de division Pierre Hippolyte Publius Renault, alors exerçant la fonction de gouverneur général en Algérie, accepte bien volontiers les quelques truffes mais à la condition que vous vous maintiendrez dans des limites modestes. Ici comme à Paris, précise-t-il, les gourmets ont en haute estime de ce précieux tubercule qu’ils dégusteront avec grand plaisir. 

Puis il donne quelques précisons en ce qui concerne les transports du courrier par la poste et donc des colis à destination des militaires en fonction au Maghreb, les courriers partant de Marseille le mardi, jeudi et samedi de chaque semaine.

A cette époque, Alexandre Dumon vit à Agen, cours Saint-Antoine, capitale du pruneau mais le Périgord et ses truffes noires ne sont pas si éloignés que cela !

Quelques mots sur le général Renault qui signa cette lettre

même s’il semble qu’il ne l’ait pas toute écrite. Né en 1807, il embrasse rapidement la carrière militaire qui l’emmènera longtemps en Algérie. Il y résidera d’août 1833 à avril 1848 puis y retournera de juillet 1851 à août 1859. C’était un militaire proche de ses hommes comme en attestent pas moins de cinq blessures contractées sur les fronts, deux en Espagne en 1835 à la tête de la Légion Etrangère lors de la Première Guerre Carliste et trois en Algérie, une balle dans la tête le 15 octobre 1840 en Oranie, une balle au genou droit le 19 octobre 1840  et une autre dans les reins le 29 octobre 1843, dans des combats contre des rebellions indigènes.

Revenu en France en 1859, l’Empereur le nommera sénateur mais c’est au combat contre les Prussiens et pour la défense de Paris qu’il trouvera la mort. Blessé le 30 novembre 1870 à la bataille de Champigny, il n’est relevé du champ de bataille que le lendemain. Blessé à la jambe, il est amputé le 2 décembre mais il décède le 6 du même mois. Il est enterré aux Invalides le 9 décembre 1870.

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114 POILUS de CADEROUSSE, 114 DESTINS… Charles MONDAN.

114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-neuvième nom de la liste: Charles Paul MANDON.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

 

Charles Paul Mondan est tout simplement le cousin germain du précédent, lui aussi inscrit sur le Monument aux Morts de Caderousse, André Paul Mondan. En effet, son père Jean Paul Mondan se trouve être le frère du père d’André Paul: André Mondan, comme lui originaire de Courthézon.

Un peu plus jeune qu’André, Jean Paul est né en 1867 et s’est marié à Caderousse avec Marie Mélanie Grély venue vivre au bord du Rhône avec les siens. Elle était originaire de Violès et les noces furent célébrées le 09 juillet 1892.

Rapidement, une petite Marie Jeanne vint au monde en 1894 dans ce couple de maçon et de baletière vivant dans le Boulegon. Puis arriva Charles Paul, le futur Poilu, le 1er juillet 1896, un plus âgé que son cousin André Paul. C’est d’ailleurs sa tante Sophie Bouchier qui vient le déclarer à la mairie de Caderousse le 2 juillet. Le père travaillait peut-être dans un chantier éloigné du village. Il était employé par le maître-maçon Simon.

Quatre ans plus tard arrive une petite Marie Rose le 19 janvier 1901. Puis plus rien ! Mais il semble que la famille a quitté Caderousse après 1901 puisqu’elle n’apparaît ni au recensement de 1906, ni à celui de 1911. Toutefois Charles Paul est resté au village et travaille comme domestique à la campagne.

La liste nominative de 1901 pose problème.

La famille Jean Mondan-Marie Grély en 1901.

On reconnaît bien Jean Mondan et Marie Grély, les parents, âgés respectivement de 34 et 31 ans, l’aînée Jeanne 7 ans et la petite dernière Marie 1 an mais qui sont cet Isidore âgé de 3 ans et ce Louis 2 ans ? Et surtout où est passé Charles qui avait alors  4 ou 5 ans suivant le mois du recensement ? Quelques mystères non éclaircis dans la généalogie de Charles Paul Mondan car ces deux petits frères, si petits frères il y a, n’apparaissent pas dans l’état-civil de la commune ! Bizarre, vous avez dit bizarre !

Tout serait plus facile si on savait dans quelle commune les parents s’en sont allés après 1911.

Toujours est-il que Charles Paul aurait dû être appelé par l’armée courant 1915. A cette date, il était déjà… mort ! En effet, il lui prit l’idée de devancer l’appel et il signa un engagement pour la durée de la guerre le 23 septembre 1914, en mairie d’Avignon, à un peu plus de 18 ans. On l’envoya au 4ème Régiment de Zouaves, où il croisa peut-être un autre Caderoussier, Paul Marius Broquin, de quatre ans son aîné qui allait être tué à Nieuport, tout près de la mer du Nord, le 9 juin 1915, on l’a déjà évoqué.

A cette date, Charles Paul Mondan était décédé depuis bien longtemps, disparu plus précisément, le  12 décembre 1914, moins de trois mois après avoir signé son engagement. En Belgique comme Paul Broquin, mais dans le secteur d’Ypres où les Zouaves assistaient les troupes britanniques. Pourtant ce jour-là, le rédacteur du Journal de Marche du 4ème Régiment ne note rien de particulier.

Il faut dire que le 11ème Bataillon Lagarde auquel Charles semblait appartenir a été détaché et combat ailleurs, comme en atteste cette note du 11 décembre.

Oui, c’est bien à Verblanden-Molen cité dans le texte que Charles Paul Mondan a disparu le 12 décembre 1914 mais… on n’en saura pas plus. On peut imaginer des tranchées, des bombardements, une attaque sans retour… ou une mine ! Il avait alors 18 ans et 5 mois. Le plus jeune Poilu de Caderousse, pour l’instant !

La carte de Verranne Molen où a disparu Charles Paul Mondan et les nombreuses traces des combats de la Grande Guerre notés en 2018.

La fiche matricule de Charles Paul Mondan de Mémoire des Hommes.

Charles Paul Mondan, matricule 1077 de la classe 1916, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Mondan est encore vivant à Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Charles Paul un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Marius Jean Léon Monnet.

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de 37: Le MIROIR DES SPORTS du 02 février 1937

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Du football à la une avec le match de championnat de France Rouen-Racing à Robert-Diochon qui s’est achevé par une victoire des visiteurs 0-1. Un résultat qui relance le championnat. Il faut dire que le football occupe une grande place dans ce numéro du 2 février 1937 avec pour certains clubs 2 matchs dans la même semaine: le jeudi (jour de repos hebdomadaire des enfants). De nos jours, les clubs jouent tous les jours de la semaine pour cause de retransmissions télévisions multiples. Au programme: des matchs de Coupe de France à rejouer le jeudi et la 20ème journée de championnat le dimanche .

L’O.M. avait son match de Coupe de France à rejouer après un résultat nul à l’issue de la première confrontation contre le SC Fives, club de l’agglomération lilloise. Le second match se jouait à Saint-Ouen dans l’entre du Red Star.

Bilan des courses et du match:

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(suite de la première colonne)

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une défaite et donc une élimination de l’O.M., épreuve que le club avait déjà gagné à l’époque 4 fois, en 1924, 1926, 1927 et 1935. Pourtant c’était la meilleure équipe possible qu’avait aligné l’entraîneur olympien.

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En attaque, les Olympiens ont été étouffés comme ici Mario Zatelli…

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et en défense, cela a été plus qu’approximatif, comme ici Bastien…

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dégageant un ballon en chandelle dans sa surface de réparation.

Le SC Fives rencontrera Rouen à Tours au tour suivant (1/8ème de finale).

Le dimanche suivant, tout va changer pour l’O.M. sauf le lieu de la rencontre, à nouveau Saint-Ouen pour y rencontrer les banlieusards parisiens du Red Star. Le titre est édifiant:

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Comme vous allez le lire dans le résumé du match ci-dessous, le déroulé du match est limpide:

23ème minute: but de Weskpos… Red Star 0- O.M. 1

28ème minute: but de Aznar… Red Star 0- O.M. 2

40ème minute: but de Zatelli… Red Star 0- O.M. 3

41ème minute: but de Aznar… Red Star 0- O.M. 4

60ème minute: but de Weskpos… Red Star 0- O.M. 5

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Quelques titulaires de jeudi avaient rejoint les tribunes (Kohut, Miguel et Zermani) et quelques nouvelles têtes motivées avaient pris place sur le terrain (Weskops, Aznar, Durand avec quelle réussite pour les 2 premiers, auteurs de 4 buts sur 5).

En attaque, Zatelli avait donné du fil à retordre à la défense banlieusarde…

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et en défense, le dégagement de Conchy n’avait rien à voir avec le renvoi de Bastien !

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Quant à Vasconcellos, le jaguar brésilien, il avait su garder ses cages inviolées…

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mais n’avait pas été aussi spectaculaire que le goal rouennais Bessero, auteur d’un plongeon fantastique.

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Les résultats et le classement après 20 journées de championnat:

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L’O.M. se replace à 2 longueurs des leaders Rouen et l’Olympique de Lille, gardant toutes ses chances pour la victoire finale, d’autant plus qu’il n’y aura plus la Coupe de France pour pomper de l’énergie.

Autres sports collectifs: les rugby à XIII et à XV, pas encore rivaux comme le créera artificiellement Vichy.

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Une belle vue de la rencontre à XIII à Buffalo entre les locaux de Paris XIII et le XIII Catalan. Les Perpignanais se sont imposés 13-0 et sont d’ailleurs leaders du Championnat…

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… 15 points devant leurs adversaires du jour, des Parisiens avant dernier ! Pas de clubs vauclusiens dans cette compétition où ils sont bien présents de nos jours, ni Marseille XIII qui fit longtemps les premières parties de soirées de l’O.M. au Vélodrome.

Pour le XV, ce fut une journée de Coupe de France (des Provinces) que le Miroir des Sports nous donne brut:

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Des sports individuels pour continuer:

Du cyclo-cross alias cross cycle-pédestre avec une course qualificative pour les Championnats du Monde en désignant les membres de l’Equipe de France. Cela se passa à Monthléry…

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…loin de l’autodrome comme on le voit dans cette fondrière…

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…course qui couronnera Robert Oubron, leader français incontesté de cette spécialité cycliste.

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Du sport militaire pour finir:

-du ski  au Mont Revard, en Savoie, avec le premier concours militaire. Du ski de fond plus que de la piste.

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Dans un décor grandiose et reposant, les militaires certainement issus d’unités alpines, en décousent…

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-du cross country, à l’hippodrome de Marcq-en-Bareuil, pour le championnat de France militaire…

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au départ et Baudouin du 24ème RI vainqueur devant Mohamed Ben Larbi du 5ème RTMarocains à l’arrivée.

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Un peu d’humour pour terminer:

en dessin…

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une réflexion pour entasser de plus en plus de spectateurs dans des stades de plus en plus grand…

par l’image…

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avec une nouvelle version de l’arroseur arrosé et ces photographes groupés derrière le but du gardien de l’O.L. Desfossés inquiétés par un ballon arrivant à toute allure !

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Ce dramatique 14 juillet 1902 à Ancone (Drôme).

Article écrit pour le blog anconecultureetpatrimoineleblog.wordpress.com après des recherches sur l’Etat-civil de la commune mis en ligne par les Archives départementales de la Drôme et cette découverte fortuite qui a marqué la vie de notre commune rhodanienne.

C’est en consultant l’Etat-civil d’Ancone et plus particulièrement le registre des décès que nous découvrîmes cette dramatique après-midi du 14 juillet 1902, en bord de Lône. Férié depuis 1880, le 52ème Régiment d’Infanterie devait avoir donné quartier libre à ses hommes à l’occasion de la Fête Nationale après la prise d’armes en matinée. Un petit groupe de trois copains décida, par la chaleur qui faisait, de venir prendre le frais au bord de la Lône, du côté d’Ancone où les épis de roches posés dans ce bras secondaire du Rhône faisaient de petits bassins propices à la baignade.

 Le groupe de jeunes hommes arriva en début d’après-midi. Il n’y avait pas grand monde à l’endroit où le groupe décida de se baigner. Les jeunes gens se languissaient de se mettre à l’aise et de se débarrasser de la chaude tenue militaire dont ce pantalon rouge et cette vareuse bleue qui collaient à la peau après la route, parcourue à pied sous un soleil de plomb, sans un brin d’ombre, pour arriver jusqu’à la Lône d’Ancone. C’est Augustin Pellat, le plus jeune des trois qui plongea le premier dans les eaux de la Lône. Ce fut le drame !

Augustin venait du Trièves voisin, ce pays blotti au pied oriental du Vercors, non loin du Mont Aiguille. Il était arrivé récemment au 52ème et avait fini ses classes. C’était l’une de ses premières sorties, un moment de liberté. Né à Mens le 28 février 1883, il n’avait connu que la ferme de ses parents, Augustin et Désirée, au Monestier-du-Peray. Puis c’avait été le conseil de révision, à Grenoble et ce voyage en train, jusqu’à Montélimar et la vallée du Rhône, une aventure ! Un grand fleuve, il ne connaissait pas trop et nager encore moins. Mais entre copains, on devient téméraire, surtout quand quelques verres avalées pour célébrer la Fête Nationale finissent de vous désinhiber. Et puis, à 19 ans, on n’a pas le temps de réfléchir.

Augustin Pellat plongea dans l’eau de la Lône et coula à pic.

Comprenant ce qui se passait, Hyppolite Cyrus Louis Moullet se jeta à l’eau à son tour. Ce n’était pas la première fois qu’il venait à Ancone, à la Lône d’Ancone. Si Augustin commençait sa période de 3 ans, lui, Hyppolite était sur le point d’être rendu à la vie civile. Il était montilien d’adoption à la caserne Saint-Martin depuis le 16 novembre 1900, caporal depuis peu. C’était son second été en Drôme provençale et en bord de Lône, sans compter toutes les fois où il était passé sur le pont de Rochemaure lors de manoeuvres. Il venait lui aussi des Préalpes, mais, un peu plus au sud, d’un petit village perché dominant la vallée de la Durance au nord de Sisteron, Ventavon. Son père Cyrus tenait la ferme seul, Marie sa mère n’étant plus de ce monde. Lui savait nager, il avait appris dans la Durance, sans compter les cours -très théoriques- reçus pendant sa période d’instruction militaire.

Ce fut le second drame ! Hyppolite s’enfonça dans les eaux et ne réapparut plus !

Le troisième soldat, totalement impuissant devant le drame qui venait de se jouer sous ses yeux, partit à toute allure au village pour aller chercher de l’aide. Quelques villageois rencontrés à la terrasse du café de la place du platane se précipitèrent sur les lieux, pleins de bonne volonté mais aussi démunis que le jeune homme face à cette situation. Lequel jeune avait poursuivi son chemin pour donner l’alerte à la caserne.

Un groupe de militaires se rendit rapidement sur les lieux et un excellent nageur de l’équipe plongea et réussit à remonter les corps sans vie des deux copains.

Ainsi, le soir même, Louis Salomon, le maire d’Ancone en 1902, officier d’état-civil, pouvait conclure ce drame en laisser une trace pour la postérité sur le registre des décès de la commune, en écrivant ces quelques mots: mort à trois heures du soir d’asphyxie survenue au cours d’un bain qu’il prenait dans la Lône du Rhône, située à huit cents mètres environ au nord-est du pont de Rochemaure. On peut penser qu’Augustin et Hyppolite furent frappés l’un comme l’autre d’hydrocution au contact d’une eau bien plus fraîche que l’air ambiant. Deux des témoins du drame, Jean Pons, le garde-champêtre et Félicien Marion attestèrent pour la Loi les décès des deux pioupious.


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L’armée ramena leurs corps sans vie à la caserne et informa les familles de ses disparitions. Les maires du Monestier-du-Peray et de Ventavon durent, chacun de leur côté,  se rendre à la ferme familiale pour avertir des parents et proches qu’ils ne reverraient plus leur enfant. Les obsèques furent célébrées le lendemain. On barra d’un double trait les pages d’Augustin Pellat et Hyppolite Moullet, dans les registres matricules, à Grenoble et à Gap, avec la mention DÉCÉDÉ.

A Ancone, ce fut certainement un sujet de discussion dans les cafés et les commerces, le soir et les jours qui suivirent… Le Journal de Montélimar, ancêtre de la Tribune en parla lors de la parution le samedi suivant, le 19 juillet de son numéro. C’est cette narration qui nous a permis d’écrire ces quelques lignes. Puis la vie reprit, les baignades dans la Lône aussi. On construisit même quelques années plus tard, une petite base de loisirs sur ce bras mort du fleuve. Comme pour les montagnards, les riverains du Rhône savaient bien, hier plus qu’aujourd’hui, que le fleuve peut aussi se montrer redoutable et qu’il y a toujours quelques risques au bord de l’eau.

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Gabriel Marius DAVID, un autre soldat d’Ancone dans l’aventure coloniale de la France à MADAGASCAR.

Article écrit pour le blog anconecultureetpatrimoineleblog.wordpress.com après des recherches sur l’Etat-civil de la commune mis en ligne par les Archives départementales de la Drôme et cette découverte fortuite qui a marqué la vie de notre commune rhodanienne.

Emmanuel Mallet et Gabriel Marius David étaient des copains de classe  à l’école d’Ancone avec François Régis Faucher comme maître au début de leur scolarité, jusqu’en 1881, puis sous l’autorité de Charles Louis Arnaud en fin de scolarité. De jeunes enseignants tous deux qui allaient connaître l’arrivée de l’école à Jules Ferry. Par contre, ni Emmanuel, ni Gabriel n’allaient fréquenter la nouvelle école du village inaugurée l’année où ils cessèrent leurs études, en 1886. Emmanuel et Gabriel étaient aussi des copains de la Classe au sens militaire du terme, la Classe 92 puisque nés tous deux en 72. Emmanuel en juillet, Gabriel, le plus jeune, était venu au monde le 30 novembre 1872.

Gabriel avait vu le jour du côté de Châteauneuf-du-Rhône où son père était fermier. Ses parents s’étaient mariés quelques années avant, à Ancone le 21 août 1866. Son père Raimond Auguste David était cultivateur, né à Savasse en 1835. Sa mère, Marie Brun, était une fille d’Ancone où son père, bien connu,  exerçait la profession de maçon. Des enquêtes disent qu’elle était repasseuse, d’autres, femme au foyer. Elle était bien plus jeune que son mari puisque seulement âgée de 19 ans le jour des noces. Elle eut rapidement un premier enfant, Auguste André Gabriel né le 30 mai 1867 qui décéda un mois 1/2 plus tard, mi-juillet comme 5 autres bébés anconnais entre le 30 décembre 1866 et juillet 1867. Terrible année ! Epidémie ou malnutrition ? Puis vint une fille Augustine Gabriel deux ans plus tard qui ne vécut que 5 mois. Gabriel eut plus de chance, en 1872 et fut le premier enfant du couple David à vivre jusqu’à l’âge adulte. Dure époque !

Très rapidement, Gabriel vint vivre chez ses grands-parents maternels à Ancone, le temps que ses parents puissent acheter quelques terres dans la commune ou à Savasse. Puis toute la famille se reforma avant 1880 pour s’installer sous le toit d’une maison de la rue Bachasserie quelquefois appelée rue du Milieu, de son nom moderne. Grands-parents Brun, les parents David, enfants et même la tante Françoise, une soeur de la mère, couturière de son état, vivaient à la même porte. Il était courant à l’époque que les générations coexistent ainsi sous le même toit: les anciens élevaient les plus jeunes et les jeunes s’occupaient des anciens quand ils devenaient trop âgés. Autre époque!

Comme son copain Emmanuel, Gabriel ou Marius comme on l’appelait aussi (une autre chose courante alors que celle d’appeler les gens du second ou de troisième prénom pour rendre bien souvent hommage à un aîné disparu- question de poser quelques problèmes aux généalogistes actuels lors de leurs recherches…)  Emmanuel et Gabriel-Marius, donc, furent tirés au sort pour effectuer leurs 3 ans de service militaire, Gabriel avec le n°90 encore une fois juste derrière Emmanuel et son n°86 ! Il fut donc incorporé le 14 novembre 1893. C’est là que les parcours des 2 copains divergèrent légèrement avant de reprendre des destins parallèles !

En gare de Montélimar, si Emmanuel s’était arrêté sur le premier quai pour monter dans le PLM pour le sud, Avignon et les pontonniers, Gabriel dut se rendre sur le quai d’en face pour prendre le PLM en direction du nord,  Valence et les artilleurs. Dans la préfecture de la Drôme, tout le monde connaît le quartier du Polygone et la caserne Latour-Dubourg. Polygone d’artillerie, bien entendu, où le 6ème Régiment d’artillerie faisaient ses manoeuvres et les réglages des tirs. C’était donc le 14 novembre 1893 que  Gabriel Marius David y débarqua. De 2ème Canonnier à son arrivée, il passa 2ème Servant à cheval le 30 mars 1894 puis 2ème Bourrelier le 20 juin 1894 et enfin 1er Bourrelier le 21 décembre 1894. Pas de véritables promotions mais la reconnaissance de ses connaissances antérieures par l’armée pour l’employer où il était le plus compétant… comme bourrelier. Il fallait fabriquer et réparer sans arrêt les lanières  des attelages et c’est le métier qu’il avait appris chez un voisin dans la rue Bachasserie à Ancone.

Le 1er mars 1895, il fut muté au 38ème Régiment d’Artillerie à Nîmes en conservant le grade qu’il avait à Valence. Deux batteries de ce régiment étaient sur le qui-vive depuis que le gouvernement avait décidé d’intervenir militairement en territoire extérieur: à Madagascar. Et un bourrelier qualifié manquait pour l’une d’elle.

Il est bon ici de faire une parenthèse pour expliquer le pourquoi de cette destination originale. On sait que Jules Ferry et nombre de Républicains étaient d’ardents défenseurs de l’agrandissement de l’Empire. Pour faire oublier aux Français les pertes de l’Alsace et de la Lorraine en 1871, ces dirigeants de la Troisième République avaient décidé de se lancer dans ces expéditions coloniales, véritables aventures pour les militaires qu’ils envoyaient: en Indochine où partit Emmanuel Mallet et à Madagascar où ira Gabriel David. A la différence de l’Indochine, c’est vraiment la Troisième République qui initia cette conquête de Madagascar, un territoire aussi grand que la France, une grande île au milieu de l’Océan Indien. Une première expédition pour établir un protectorat avait eut lieu  de 1881 à 1883, un protectorat instauré mais pas vraiment appliqué par les Français ni respecté par les autochtones, un royaume dirigé par des reines. Mais des Français étaient allés s’installer là-bas, attirés par l’appât du gain, de l’or qu’on disait être en abondance, par l’inconnu et la nouveauté. Mais quand les massacres d’Européens initiés par les Hovas, une peuplade plus belliqueuse, furent trop importants, une seconde expédition militaire devint obligatoire en 1895 dans le but de « pacifier » une seconde fois le territoire. On y envoya un Corps Expéditionnaire de 15 500 hommes accompagnés de 7 000 convoyeurs, des Kabyles peu respectueux de leurs bêtes de somme. On y trouvait des Chasseurs à pied, des Tirailleurs algériens, un bataillon de marche de la Légion étrangère, des Marsouins, des troupes coloniales, supplétifs Malgaches, Soudanais et Réunionnais, des unités du train, 4 batteries de l’artillerie alpine et 2 batteries montées, celles de Gabriel David et du 38ème R.A. de Nîmes. Pour transporter le matériel à travers le pays, on avait fait construire 5 000 voitures Lefebvre tirées par autant de mulets…. en oubliant un peu vite que sur ce territoire, il n’y avait pas le moindre kilomètre de route ou de chemin ! Que des pistes muletières ! Tracer des routes fut le principal travail des unités du train qui se tuèrent à la tâche, au sens premier du terme !

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Les Français débarquèrent donc à Mayunga, sur la côte ouest de l’île, le 23 avril 1895 après un beau voyage où ils  franchirent le flambant neuf canal de Suez. Quelle aventure pour l’Anconnais Gabriel David qui figurait parmi eux ! L’objectif des Français: la prise de Tananarive, la capitale du Royaume, au milieu de l’île, distante de 450 kilomètres environ de Mayunga. Ils y parvinrent le 30 septembre 1895 mais à quel prix !!!

On connaît bien les détails quotidiens de cette expédition coloniale grâce aux écrits qu’en fit un soldat, l’Alsacien Léon Silberman engagé dans la Légion étrangère. N’oublions pas que l’Alsace ne faisait plus partie du territoire national en 1895. Ce témoignage est édifiant et consultable dans son intégralité sur la toile. C’est une narration sans complaisance et d’une redoutable précision sur l’impréparation et l’amateurisme de cette expédition, sur l’immense gâchis humain que furent ces 5 mois dans l’Océan Indien. Les chiffres officiels connus de nos jours en attestent: les combats contre les troupes locales, les Hovas, coûtèrent 25 morts au Corps Expéditionnaire Français, presque anecdotique 20 ans avant les hécatombes de la Grande Guerre ! Pourtant celui-ci fut décimé et on dénombra 5 756 morts causées par les maladies tropicales qui assaillirent les hommes. Malgré le dévouement des services de santé, les hommes mourraient par centaines chaque jour, dans les ambulances et les hôpitaux de campagne. Comble d’incompétence, la quinine, indispensable au traitement du paludisme se trouvait au plus bas dans les cales des bateaux, dans des voitures qui ne sortirent qu’à la fin du débarquement et ne parvinrent aux avant-postes de secours que plusieurs mois après le début de l’opération !

Une phrase du récit de Léon Silbermann m’a interpelé. Le légionnaire raconte sa visite faite à une ambulance, un poste de secours avancé.  Je regardais un artilleur qui venait de recevoir les derniers sacrements; l’énergie était présente sur sa physionomie; il sursauta à quelques reprises, comme s’il voulait se défendre contre la mort. Etait-ce les derniers instants de Gabriel David ? On apprend en effet sur sa fiche matricule comme sur l’acte de décès recopié par Louis Salomon, le maire d’Ancone sur le registre de l’Etat-civil que « Marius » décéda le 11 août 1895, à l’ambulance de Beritzoka, un piton rocheux à mi-chemin entre Mayunga et Tananarive,  d’une cachexie paludéenne, un affaiblissement général dû à la malaria. Il disparaissait donc 2 mois après son copain Emmanuel, victime comme lui d’une maladie tropicale, victime surtout des aventures coloniales des hommes de la Troisième République.

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Pour faire un peu de généalogie, notons que Gabriel David et Paul Brun ont un arrière-grand-père commun, Alexandre Brun, né vers la fin du XVIIIème siècle. Paul Brun est l’un des 23 MPLF inscrit sur le Monument aux Morts d’Ancone, disparu le 31 mai 1917 à Berry-le-Bac.

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Emmanuel MALLET soldat d’Ancone, marinier du Rhône, pontonnier en Avignon et… au Tonkin en 1895.

Article écrit pour le blog anconecultureetpatrimoineleblog.wordpress.com après des recherches sur l’Etat-civil de la commune mis en ligne par les Archives départementales de la Drôme et cette découverte fortuite qui a marqué la vie de notre commune rhodanienne.

On connaît Jules Ferry pour être le Ministre de l’Instruction Publique de la Troisième République qui rédigea et fit voter les lois scolaires qu’on résume de nos jours par l’expression « école publique, gratuite, laïque et obligatoire », une école que la Révolution avait déjà amorcé en 1793. Cela, c’est le côté « soleil » du personnage.

Le côté « ombre » de l’homme politique est moins connu et beaucoup controversé. Jules Ferry fut un ardent promoteur de l’expansion coloniale de la France, en particulier dans la péninsule indochinoise et à Madagascar. Un colonialisme purement capitaliste, l’Indochine n’ayant jamais été, à la différence de l’Algérie, une colonie de peuplement. C’étaient les richesses de la contrée qui intéressaient les investisseurs français, l’hévéa pour les transports routiers naissants, les matières premières, le riz… Sans oublier les Missions catholiques qui poussaient à une intervention française pour protéger leurs missionnaires, régulièrement assassinés par les populations locales à qui ils pensaient amener la « bonne parole ».

La France était déjà présente en Cochinchine, le « sud-Vietman » de Saïgon en quelque sorte, depuis Napoléon III qui l’avait annexé en 1862. C’est à partir de 1883 que les crédits seront votés à Paris pour envoyer des troupes à la conquête du Tonkin, le « Nord-Vietnam », celui d’Hanoï. La chose ne se fera pas facilement, devant la résistance des locaux appuyés par l’armée régulière chinoise mais aussi par des irréguliers chinois, les Pavillons noirs ou. jaunes… Il faudra le retrait de la Chine en juin 1885, menacée par des troubles intérieurs et par les bruits de bottes émis par leur encombrant voisin japonais pour que la France s’installe enfin au Tonkin.

Et Ancone dans tout cela, me direz-vous ?

A Ancone habite dans la Grande Rue le couple Clément Mallet et Marie Roussin. Elle est ménagère et lui est « patron sur le Rhône » nous dit le dernier recensement, celui de 1886, c’est-à-dire propriétaire d’un bateau avec lequel il fait du transport de marchandises pour des clients locaux. C’est un dur et dangereux métier qu’il apprend à son plus jeune fils, Emmanuel, depuis que ce dernier a quitté à l’âge de 14 ans, la classe tenue par le jeune instituteur Charles Arnaud. Né le 25 juillet 1872, Emmanuel est un gaillard d’un mètre 67. Né le 24 juillet 1830, Clément (Jean Victor Clément pour l’état-civil) espère que son fils reprendra son affaire quand il aura satisfait ses obligations militaires. A cette époque, ce sont 3 années que les jeunes conscrits doivent à la France depuis la loi Freycinet de 1889. Par tirage au sort. Et justement Emmanuel a été tiré au sort avec le n°86 et va être appelé sous les drapeaux le 14 novembre 1893. Il est alors âgé d’un peu plus de 21 ans.

Le profil professionnel de ce jeune marinier intéresse grandement l’institution militaire. Il est donc dirigé sur le  1er Régiment d’Artilleurs-Pontonniers en résidence à la caserne Hautpoul d’Avignon, aujourd’hui devenue cité administrative, à 2 pas de la gare. Il va exceller sur les eaux impétueuses du Rhône pour construire des ponts de barques, un Rhône qu’il connaît bien, le même que celui d’Ancone. Le 1er octobre 1894, son unité sera dissoute pour devenir le 7ème Régiment du Génie, suite à une décision ministérielle du 20 août 1894. Voilà donc Emmanuel Mallet, 2ème pontonnier au 7ème Génie à partir de cette date !

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Et c’est là que les aventures coloniales de la France rencontrent le destin de ce jeune anconnais. La France lutte en Indochine mais aussi à Madagascar… on en reparlera aussi. Une partie du 7ème Génie est envoyée dans l’île de l’Océan Indien, une autre en Asie du sud-est. Au Tonkin, la guerre est terminée mais les révoltes sont incessantes, sans parler des attaques des Pavillons noirs, devenus des brigands qui s’en prennent essentiellement aux intérêts français. Dans cet état de guerre larvée, les troupes coloniales sont engagées et les pontonniers d’Avignon ont du  pain sur la planche sur le fleuve Rouge, à devoir reconstruire le jour ce que les rebelles détruisent la nuit.

L’unité à laquelle appartient Emmanuel Mallet arrive au Tonkin le 25 août 1894, en peine saison des pluies. Cette chaleur humide et ces pluies incessantes doivent avoir considérablement surpris les jeunes militaires français, habitués à la canicule sèche ou ventée de la vallée du Rhône. Sans parler de ce long voyage de plusieurs semaines. C’est ce milieu physique contraignant et ce climat insalubre voire débilitant qui va faire des ravages dans les unités françaises. Pensez que sur les 13 000 morts de cette guerre de colonisation, 2/3 le fut de maladies ! Emmanuel Mallet d’Ancone en sera l’un d’eux. Son registre matricule indique qu’il s’est éteint le 14 juin 1895 à 11 heures du soir à l’ambulance de Yên Bài, le long du fleuve Rouge, à 130 kilomètres au nord-ouest d’Hanoi. L’écrit officiel parle de fièvre biliaire hépatique, une de ces maladies que les médecins du Corps Expéditionnaire ont du mal à décrire et encore plus à soigner.

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Emmanuel Mallet ne reverra plus les bords de sa Lône et ne passera plus sous son pont de Rochemaure sur la bateau du père. Lequel père disparaîtra à son tour moins de 3 ans plus tard, le 23 février 1898, sans pouvoir léguer son commerce à un fils.

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Fait du hasard pour notre village, 59 ans plus tard, un autre Anconnais, Marcel Mayaud, allait connaître le même sort qu’Emmanuel Mallet. Lui c’était bien plus à l’intérieur du pays indochinois, dans la cuvette de Dien Bien Phu, le 31 mars 1954. Pas pontonnier du Génie mais manutentionnaire dans l’aviation ! Pas pour conquérir l’Indochine mais pour éviter de la perdre ! Son nom est inscrit sur le Monument aux Morts de la commune et cité tous les 8 mai et 11 novembre. Celui d’Emmanuel Mallet y aurait toute sa place !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 07 décembre 1916

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(JOUR 858 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La Guerre Photographiée consacre tout son numéro à un seul sujet: le camp de prisonniers de Holzminden, en Allemagne dans lequel sont incarcérés 6 500 prisonniers, avant tout des civils de territoires occupés, français, belges, polonais. On nous dit que de nouveaux arrivants sont venus d’ajouter à cette population, venant des régions du Nord de la France.

Voici donc, sans commentaires toutes ces images dont certaines sont devenues des cartes postales recherchées.

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Cette photo a été enlevée par la censure militaire française, implacable avec la presse. Que devait-elle montrer ? Des attitudes trop « humaines » des Allemands ?

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Autre photographie passée sous les ciseaux d’Anastasie !

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Les gardiens allemands.

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 02 décembre 1916

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(JOUR 853 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une du nouveau Sur le Vif, le retour de la mission musulmane à la Mecque. La guerre dure, les troupes coloniales subissent des pertes comme les autres unités et il faut continuer d’entretenir la flamme de ces unités. La seule manière de le faire est de s’aliéner les soldats musulmans en s’appuyant sur leur hiérarchie religieuse.

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Et quoi de mieux que d’aller à La Mecque pour rencontrer des dignitaires musulmans ayant influence sur les chefs maghrébins locaux. On va même jusqu’à organiser une remise de médaille à quelques Poilus nord-africains blessés.

Après une attaque britannique à Guillemont, sur la Somme, les soldats de Sa Majesté évacuent des blessés.

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Encore une vue d’une attaque prise de bien loin, sur le front occidental. Ici dans le secteur d’Ablaincourt, dans la Somme.

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1-la préparation d’artillerie.

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2-l’attaque des troupes au sol.

Rien n’a changé dans la stratégie des chefs, dans les 2 camps.

A Bovent (toujours le même secteur), le toit de cette maison a été soufflé par un obus….

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et s’est retrouvé dans l’arbre voisin !

Embarquement d’un canon sur un navire à destination du camp retranché de Salonique pour la campagne d’Orient.

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Toujours dans la Marine, quelques vues de Toulon, le port militaire, plaque tournante du contrôle de la Méditerranée.

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Quelques vues de navires: le Guichen (en haut), l’Askold (au centre), le Courbet (en bas à gauche) et un transport de troupes (en bas à droite).

La nouvelle page humoristique du magazine:

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Maurice Mottet, le dessinateur, doit participer à l’effort pour maintenir le moral des troupes.

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Il y a presque 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 22 octobre 1916

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(JOUR 812 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Photo de cette une assez surréaliste. Un soldat britannique se reposant sur un lit au milieu des ruines. La scène se passerait à Morval, 30 kilomètres au sud d’Arras, chef-lieu du Pas-de-Calais. Terribles destructions de guerre. Mais la guerre n’est as le Club Méd, loin de là.

Les meilleures pages de ce Miroir du 22 octobre 1944.

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A Morval justement, les fantassins britanniques partent à l’attaque en sautant de leur tranchée. Deux photos qui semblent assez correspondre à leurs commentaires.

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La chute de Zeppelin, la nuit du 1er au 2 octobre 1916, au-dessus de Londres. Impressionnant !

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La course au gigantisme des munitions. Des obus de 381 m/m pour répondre aux 420m/m allemands.

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En double page centrale, la place de l’Archevêché de Verdun occupée par des prisonniers allemands en attente d’un interrogatoire.

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L’entrée en guerre des Grecs aux côtés des Alliés est toujours en suspend. Les troupes se préparent mais rien n’est décidé et la lutte entre Vénizélistes et Monarchistes redouble de violence.

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Du ravitaillement pour les hommes au front. En haut, du blé qui part de Sidi-Bel-Abbés; en bas, du vin en quantité au départ de Bordeaux. Les récoltes 1916 ont été bonnes.

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