Et quand une voiture a la mauvaise idée de se mettre dessous, ceci donne cela….
Caderousse, rue Vénasque, à côté du puits banal… après deux épisodes pluvieux très abondants, dimanche 25 novembre 2018.
Et quand une voiture a la mauvaise idée de se mettre dessous, ceci donne cela….
Caderousse, rue Vénasque, à côté du puits banal… après deux épisodes pluvieux très abondants, dimanche 25 novembre 2018.
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A l’occasion du vernissage du livre « Le Siège de Caderousse » écrit par Jean-Paul Masse, par la Levado, était présentée une collection de Jacques Rigaud bien particulière: celle des éditions précédentes de cet ouvrage.
Egalement grand collectionneur d’un autre Fabre, Jean-Henri, l’entomologiste de Sérignan, les nombreux livres de Jean-Baptiste Fabre exposés dans la salle Marquion représentaient un bien beau trésor… du Félibre et du village.
L’éclairage de la salle n’est guère propice à la prise de clichés mais voici quelques vues des vitrines pouvant vous donner une petite idée de la richesse de la collection.
Jean Rigaud fait systématiquement relier ses « Siège de Cadarossa » qu’il arrive à obtenir, dans les règles de l’art correspondant à l’année de parution. Le fera-t-il également pour la dernière édition de Jean-Paul Masse ?
Une édition encore disponible à la Levado, chez Jean-Paul Masse.
Une visite qui valait bien d’affronter les gilets jaunes de Piolenc qui ne sont pas manifestement tous dans le besoin…
…vue la taille des tracteurs ! Les Jacques ont bien changé !
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On vous avait présenté il y a quelques mois, au début de ce blog, une vue artistique de la pêche au carrelet en Avignon. Une vue proche de celle-ci, à quelques détails près.
Un contributeur à un blog sur Avignon avait localisé ce lieu, proche de la porte Saint-Dominique, au sud des Allées de l’Oulle. Une carte postale trouvée récemment corrobore complètement cette thèse. Sa légende:
Avignon- La Sorgue (près de la porte Saint-Dominique)
Elle a été envoyée d’Avignon pour Genève le 26 mars 1902. L’auteur de la carte postale appelle donc ce petit affluent du Rhône, la Sorgue.
Entre la carte postale et la photo, on reconnaît la maison (du pêcheur ?) avec ses fenêtres, ses barrières. On voit même un peu du pont duquel sort la Sorgue… du moins sur la carte postale originale. On retrouve la barque caractéristique de pêche au carrelet. Mais à gauche apparaissent des éléments incontestables quant à la localisation de ce coin: les platanes des allées de l’Oulle et le pont suspendu d’Avignon, l’ascendant de l’actuel pont Daladier.
Nous sommes peut-être un peu plus au sud de la porte Saint-Dominique, non loin du futur terminus du tram, à l’endroit où une digue a empêché que ce dernier aille plus loin.
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Le Barry-Saint-Restitut… deux lieux patrimoniaux situés sur le plateau dominant la riche plaine alluviale du Rhône de Pierrelatte à Bourg-Saint-Andéol. Deux lieux placés sous le signe de la pierre, la pierre qui abrite et la pierre pour bâtir.
Au sud donc, en pays de Vaucluse, le Barry, le rempart en provençal. Un village troglodyte occupe la pente sud du plateau. Pas fous les anciens occupants de ce site qui ne fut abandonné qu’au début du XXème siècle: à l’abri du mistral et au chaud au moindre rayon du soleil.
En haut une motte médiévale domine le secteur, un fortin difficile d’accès et quasi imprenable comme la vue depuis le sommet, entourée de plusieurs fossés et remparts. Sans oublier cette voie antique datant des Romains où l’on voit encore les rails creusés dans la pierre pour et par les charriots à l’instar des rails des wagonnets d’une autre époque. Fous ces Romains… pas sûr ! En montant sur le plateau, ils évitaient les marécages de la plaine.
Au nord, en pays drômois, les carrières de Saint-Restitut, les traces d’un passé industriels commencé… par les Romains pour construire les villes voisines. Pas fous ces Romains qui avaient vu que ce calcaire blanc se taillait facilement et était un matériau remarquable.
A partir de là, des générations de carriers sortirent ces blocs de pierre. Plus près de nous, à l’ère industrielle, des wagonnets dont on remarque encore les traces des traverses des voies, emmenaient ces blocs au plan incliné où une machine à vapeur les descendaient à la gare de Saint-Paul-Trois-Châteaux. De là, le train disséminaient ces pierres vers les grandes villes du sud-est, de Marseille à Lyon et jusqu’à Genève pour que soient construits immeubles et ponts… La Grande Guerre mit fin à cette industrie, l’armée récupérant ces carriers pour creuser d’autres trous.
Voici donc les deux éléments essentiels de cette randonnée mais les accompagnateurs Patrick et Christian ont d’autres surprises à faire découvrir aux futurs marcheurs.
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128 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 128 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Cent vingt-huitième et denier poilu: Paul Louis Lucien Tauriac.
A l’instar de Marcel Henri Eugène Bérard, Paul Taurier ne va guère connaître Caderousse. Il y naît certes le 18 novembre 1890 mais, comme le père de Marcel, le notaire Bérard, le père de Paul, le receveur buraliste Tauriac ne va pas faire long feu dans ce village de Caderousse assez pauvre alors… et sa famille avec. Les Tauriac sont d’ailleurs les voisins des Bérard, rue Château Vieux.
Alors que les Bérard venaient de l’Hérault et de Montélimar, les parents de Paul arrivent des Basses-Alpes, de Manosque. Agé de vingt-sept ans, Lucien, originaire de Gap a épousé Marie Louis Arnoux le 17 février 1887 dans la cité basse-alpine. Elle a alors tout juste vingt ans.
Immédiatement, le couple aménage à Caderousse où Lucien devient receveur buraliste. Il tient un bureau de tabac, emploi qui après 1918 sera réservé par l’Etat aux invalides de guerre mais fait également fonction de percepteur des Contributions Indirectes comme les taxes sur le vin en vrac, les alcools au moment où les alambics tournent à fond, après les vendanges…
Une fille, Anne Baptistine, vient au monde à la fin de cette année 1887, le 20 décembre exactement. Cette dernière suivra une scolarité exemplaire et deviendra institutrice publique. Trois ans après, un garçon complètera la fratrie du couple formé par Lucien et Marie Louise, Paul, le futur Poilu comme on peut le constater sur le recensement de 1891, à Caderousse.
Le père de Lucien, Antoine Jean Tauriac, originaire de Montauban comme son patronyme le laisse à penser, vit de ses rentes chez son fils et sa bru.
Avant 1896, le couple quitte le village pour aller vivre en banlieue d’Avignon, à Morières. C’est grâce à l’indication de ce village comme lieu où a été transcrit le décès de Paul en 1916 sur la fiche de Mémoire des Hommes que nous avons pu suivre le déplacement des Tauriac. En effet, sans aucune raison logique, la page de Paul est absente dans le livre matricule de la classe 1910 du bureau de recrutement d’Avignon aux Archives Numérisées du Vaucluse. Mais l’Etat-Civil et les recensements de Morières-lès-Avignon nous tirent une bonne épine du pied.
Lucien, Marie-Louise et les siens s’installent donc rue Crillon à Morières où on les retrouve en 1896.
Anne Baptistine est bizarrement devenue Marguerite mais il s’agit-là d’une erreur de l’agent recenseur. Le grand-père paternel Antoine est encore là, pour peu de temps puisqu’il décèdera le 21 mars 1898 à l’âge de quatre-vingt-un ans.
En 1901, c’est Anne qui n’est plus là,…
…certainement interne au Collège d’Avignon.
En 1906, les deux enfants suivent leurs études en ville mais…
…Lucien et Marie Louise gardent maintenant les parents âgés de Marie Louise, Fortuné Arnoux et Annette Magnan, qui ont quitté les rives de la Durance pour la vallée du Rhône.
En 1911, c’est au tour d’Annette Magnan d’avoir disparu tandis que les enfants, l’institutrice Anne et l’employé Paul sont de retour à la maison, une fois leurs études terminées. C’est d’ailleurs cette année-là que Paul est appelé sous les drapeaux et qu’il va y connaître une ascension militaire foudroyante puisqu’on apprend grâce au Journal de Marche du 53ème Régiment d’Infanterie de Perpignan, qu’il rejoint cette unité le 19 juin 1915 en tant qu’officier.
Le sous-lieutenant Tauriac va commander la 3ème Compagnie du 53ème R.I., engagé sur le front en Champagne.
C’est à ce moment que va se déclencher la seconde bataille de Champagne du 25 septembre au 06 octobre 1915.
Après trois jours de bombardements et de contre-bombardements, l’assaut est donné par l’infanterie le 25 septembre au matin dans le secteur de Moronvillers.
Les hommes sortent des tranchées pour courir vers celles des Allemands derrière leurs officiers subalternes. Le Commandant Lambert, chef du bataillon est tué dans le no-man’s-land entre les deux camps.
La 3ème compagnie du Sous-lieutenant Tauriac qui devait suivre le première vague pour « nettoyer » les tranchées conquises est à son tour décimée. La journée, malgré le courage des hommes est un fiasco. Pas moins de sept officiers sont mis hors de combat dont quatre sont tués Parmi eux, le sous-lieutenant Tauriac comme l’indique ce passage du Journal de Marche du 53ème d’Infanterie.
Ce 25 septembre 1915, à Moronvillers, Paul Tauriac était âgé de 24 ans et 10 mois.
Paul Louis Lucien Tauriac , matricule 351 de la classe 1910, bureau de recrutement d’Avignon mais dont la page manque sur le premier volume du registre matricule ou n’a pas été numérisée. Certes, le patronyme Tauriac n’est guère répandu dans le sud-est mais si quelqu’un reconnaît en Paul Louis Lucien, un ascendant, qu’i n’hésite pas à se manifester.
Ainsi se terminent les biographies des 128 MPLF de Caderousse, reconnus sur les lieux de mémoire ou retrouvés grâce à Mémoire des Hommes. Cela nous a permis de rendre hommage à ces garçons plus ou moins jeunes que la guerre a détruit, à ces proches aujourd’hui disparus qui ont gardé les cicatrices de ces drames toute leur existence. Que cent ans après, les hommes se souviennent où ont mené des nationalistes exacerbés, théories politiques qui semblent être à nouveau à la mode dans notre vieille Europe un peu déboussolée par la modernité et la mondialisation !
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127 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 127 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Cent vingt-sixième et cent vingt-septième poilus: Isidore et Octave GUÉRICOLAS.
Malgré leurs parcours de vie jusqu’à la guerre pour le moins opposés, Isidore et Octave vont connaître le même sort lors du conflit et les trois enfants Guéricolas deviendront Pupilles de la Nation.
Isidore est donc rappelé le 04 août 1914 au 258ème Régiment d’Infanterie, réserve du 58ème R.I. d’Avignon. On a déjà parlé à onze reprises de cette unité, dans des biographies de Poilus caderoussiens puisque ce régiment est engagé en septembre 1914 dans l’enfer de Saint-Mihiel.
Contrairement au onze autres Caderoussiens, Isidore n’est pas tué mais gravement blessé et fait prisonnier par les Allemands sur le champ de bataille le 27 septembre 1914. Il est rapatrié le 05 septembre 1917 comme grand blessé. La Commission de Réforme de Nîmes réunie le 19 novembre 1917 puis celle d’Avignon le 20 décembre suivant, le réforment et le renvoient dans son foyer, du côté de Courthézon. La raison : des problèmes et paralysies oculaires. On peut penser qu’Isidore devait être une « gueule cassée », un blessé du visage.
Gravement malade également, il est hospitalisé en Avignon en juillet 1918 et décède le 04 août d’une maladie contractée pendant son séjour dans le camp de prisonniers en Allemagne. Il est reconnu « Mort pour la France » et inhumé à l’ossuaire militaire du cimetière de Saint-Véran d’Avignon. Le 10 septembre1918, il était âgé de 33 ans et 9 mois.
Son frère Octave est mort bien avant Isidore, au moment du début de la captivité de ce dernier.
Octave rejoint donc le 58ème R.I. le 04 août 1914 et dès le 20 septembre, il est versé au 1er Régiment Mixte d’Infanterie Coloniale faisant partie de la Division Marocaine… sans jamais avoir posé le pied sur le Protectorat.
Les 9 000 hommes de cette 1ère DM combattent dans le secteur de Reims en octobre 1914, à l’est de la ville, à quelques kilomètres du fort de La Pompelle.
Le front à la date du 15 octobre 1914 suivant http://www.carto1418.fr/target/19141015.html.
Le régiment d’Octave tient le secteur de Prunay, les Marquises. Sur le Journal de Marche de la Division, on peut y voir quelques vues prises fin septembre par son rédacteur.
Le château des Marquises est déjà en ruines…
…le Pavillon également…
…tandis que la ferme ne semble pas avoir souffert des bombardements.
Le 15 octobre, on peut lire que la journée a été calme.
Il y a eu bien quelques tentatives allemandes pour reprendre les tranchées perdues les jours précédents. Il y a eu quelques bombardements mais rien de bien grave suivant l’Etat-Major. Il y a surtout eu quelques soldats tués et blessés ce jour-là. Parmi eux, Octave Marius Paul Guéricolas, tué à Pruny, au bois des Marquises !
Le 15 octobre 1914, il était âgé de 31 ans et 8 mois.
Octave Marius Paul Guéricolas, matricule 1479 de la classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon et Isidore Philibert Guéricolas, matricule 213 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter les fiches matricules numériques des deux frères. Le patronyme Guéricolas est bien présent dans le Vaucluse, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en un de ses deux hommes, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger, compléter ou adoucir ces quelques lignes.
A suivre… Paul Louis Lucien Tauriac.
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127 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 127 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Cent vingt-sixième et cent vingt-septième poilus: Isidore et Octave GUÉRICOLAS.
Il s’agit-là de la neuvième fratrie du village de Caderousse que la guerre va décimer, Isidore et Octave Guéricolas, fils de Paul Guéricolas et de Marie Félicité Litot. Ces hommes ont été oubliés sur le monument aux morts du cimetière. Les deux frères sont nés à quelques mois d’écart au village, Octave le 01er février 1883 et Isidore le 24 décembre 1884. Leurs parents se sont mariés quelques mois auparavant, le 07 août 1882. Paul avait alors 24 ans et Marie tout juste 20. Paul venait de passer cinq années sous les drapeaux, engagé volontaire de 1876 à 1881.
Plus tard, un troisième garçon est venu compléter la fratrie, Louis Victor, né le 05 octobre 1887 qui décèdera au Pontet à l’âge de quatorze ans, en 1901.
La vie du couple Paul-Marie Félicité sera chaotique.
La seule fois où la famille apparaît au complet, avant la naissance de Louis certes, est en 1886. Ils vivent chez la mère de Marie Félicité, Marie Reynier, veuve depuis un an de Philibert Litot. Deux grands enfants Litot sont aussi présents au foyer, frère et sœur de Marie Félicité. Tout ce beau monde travaille aux balais. Octave et Isidore sont alors de très jeunes enfants.
En 1891, Octave et Isidore sont toujours élevés par leur grand-mère maternelle, rue Monsieur, avec leurs oncle et tante.
Par contre, leurs parents ne sont plus là. Paul, le père, seulement âgé de 33 ans, est pensionnaire à l’Hôpital du village, aux côtés de vieillards séniles. Il a été victime d’un accident cérébral et est devenu hémiplégique du côté gauche. Par contre son épouse a quitté le village avec son plus jeune fils Louis Victor. Une séparation économique ou une séparation du couple sans divorce ? On ne peut rien affirmer. Pour aller où ?
Cinq ans plus tard, premier semestre 1896, la situation familiale a évolué. Isidore s’occupe de son père rue Saint-Michel.
Paul, un père sans profession pour l’agent recenseur, alors que d’autres documents parlent de baletier, classique à Caderousse mais aussi, plus original de crieur public.
Paul ressemblait-il à cette image offerte par wikipédia ? Pas sûr mais on sent toutefois qu’il s’agit là d’un emploi social offert par la Mairie à ce Caderoussier fortement handicapé.
La mère et le petit frère sont toujours absents du village. Quant à Octave, lui aussi doit avoir pris son envol.
Peu de temps après, le 11 janvier 1898, Paul Guéricolas décède rue Saint-Michel à l’âge de quarante ans. Ce décès sonne la fin de la présence de cette branche des Guéricolas dans la commune. La veuve de Paul, Marie Félicité épousera la veille de Noël 1901, Louis Pontier au Pontet où elle réside avec son fils Octave, ouvrier dans une usine.
Octave qui fait son bonhomme de chemin ! Il épouse le 10 janvier 1903 une avignonnaise du Pontet Emilie Louise Marquion. Notons qu’à cette époque, Le Pontet n’était qu’un lieu-dit d’Avignon, son autonomie administrative étant obtenue dans les années 20. C’est une jeune fille de dix-neuf ans née à Viviers en Ardèche et dont le père est charretier. Rapidement, une petite Yvonne Octavie Joséphine vient au monde, neuf mois exactement après les noces, juste avant qu’Octave ne parte sous les drapeaux, au 58ème Régiment d’Infanterie d’Avignon. Il n’y fera qu’une année, du 16 novembre 1904 au 18 octobre 1905. Il est à la fois soutien de famille, orphelin et a un frère sous les drapeaux.
Recensement d’Octave Guéricolas au Pontet, au Clos de Fargues, en 1906.
Par la suite, Octave change d’orientation professionnelle et devient Gardien de la Paix en Avignon où la famille réside en 1911, 8-rue Four de la Terre.
Un petit Marcel Alfred est venu agrandir la famille, né le 15 décembre 1909 en Avignon.
De son côté, Isidore va vivre une jeunesse bien plus chaotique, c’est le moins que l’on puisse dire ! En effet, pour faire simple, les deux frères auraient pu jouer dans la vraie vie, aux gendarmes et aux voleurs !
On avait laissé Isidore en 1896, vivant avec son père hémiplégique, rue Saint-Michel à Caderousse. On le retrouve en 1904, à Tarascon, à la Maison d’Arrêt où il purge sa quatrième peine de prison. Sa vie délinquante a commencé le 12 octobre 1901 avec quarante jours de prison avec sursis pour vol. Ensuite, plus de sursis : vingt jours de prison le 04 janvier 1902 pour complicité de vol. Puis l’engrenage de la délinquance : six mois de prison pour vol en 21 avril 1903 prononcé par le tribunal de Tarascon et à nouveau, huit autres mois pour la même raison et par la même juridiction le 20 décembre 1904.
A cette sortie de prison, une seule solution pour rompre cette spirale de l’échec : un engagement dans l’Armée, contracté le 03 septembre 1905. Destination, l’Afrique comme nombre d’hommes ayant eu des problèmes avec la justice. Mais la situation d’Isidore ne s’améliore guère puisqu’il va connaître la section disciplinaire qu’il fréquentera onze mois. Il est finalement libéré le 04 octobre 1908, sans certificat de bonne conduite mais avec tout de même, une campagne d’Afrique inscrite sur son registre matricule.
Pour ne pas rompre avec son passé, il s’installe au quartier de la Balance en Avignon ! Pour deux mois seulement ! En effet, le 04 décembre 1908, il épouse une gamine de dix-sept ans, Zénobie Laurence Victorine Guichard originaire des Basses-Alpes, Entrages où elle est née et Oraison où elle a grandi.
Le couple s’installe à Pernes où résident maintenant les Guichard et une petite Paulia Marie Blanche vient au monde le 02 février 1910. Isidore travaille la terre, certainement sans avoir complètement tourné le dos à son passé trouble. En effet, fait rarissime pour l’époque, le couple divorce en 1913. Dans les minutes du délibéré rendu par le Tribunal de Carpentras, on peut dire que ce divorce est prononcé aux torts et griefs de… l’époux ! On s’en serait douté !
Nous sommes à quelques mois du début de la Grande Guerre.
Octave Marius Paul Guéricolas, matricule 1479 de la classe 1903, bureau de recrutement d’Avignon et Isidore Philibert Guéricolas, matricule 213 de la classe 1904, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter les fiches matricules numériques des deux frères. Le patronyme Guéricolas est bien présent dans le Vaucluse, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en un de ses deux hommes, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger, compléter ou adoucir ces quelques lignes.
A suivre… les frères Guéricolas, Octave et Isidore, partie militaire.
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125 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 125 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Cent vingt-cinquième poilu: Antoine Hippolyte Cappeau.
Antoine Cappeau père est originaire de Sauveterre dans le Gard, né en 1824. Il va arriver à Caderousse par le mariage avec une fille du village, Sophie Thérèse Laplace de trois ans plus jeune que lui. Cette union est célébrée le 07 janvier 1852 à Caderousse mais le couple n’y aménage qu’après 1856, rue Monsieur puis rapidement rue Vénasque. Antoine est cultivateur mais il travaille aussi comme ouvrier baletier.
De cette union vont naître sept enfants entre 1853 et 1868, cinq garçons et deux filles. Les trois premiers viennent au monde à Sauveterre, les suivants à Caderousse. Sur ces sept enfants, quatre décèderont avant l’âge de deux ans. L’aîné, Bernard François, lui, vivra jusqu’à l’âge de vingt-trois ans mais, à l’instar de son demi-frère Antoine Hipployte, quarante et un ans plus tard, décèdera lors de son service militaire au 4ème R.I.Ma. à l’Hôpital du Lazaret de Saint-Mandrier, dans la rade de Toulon.
La famille Cappeau lors du recensement de 1856…
…puis en 1866. Bizarrement le fils Bernard n’apparaît dans aucun recensement avec ses parents, certainement élevé par des grands-parents.
Le 12 juin 1874, Sophie Thérèse Laplace décède à l’âge de quarante-sept ans. Deux ans plus tard, le 17 mai 1876, Antoine Cappeau se remarie à l’âge de cinquante-deux ans. avec Philomène Valon, une Caderoussienne de vingt-trois ans sa cadette.
De cette seconde union vont naître au moins cinq nouveaux enfants, trois garçons et deux filles. Parmi eux, Antoine Hippolyte, le futur Poilu, venu au monde le 18 octobre 1883.
La seconde famille Cappeau en 1881, avant l’arrivée d’Antoine Hippolyte…
…et en 1886 alors qu’il est âgé de deux ans.
La trace de la famille d’Antoine Hippolyte disparaît des actes officiels de Caderousse après le décès de la petite sœur du futur Poilu Marie Antoinette, le 18 février 1887 à l’âge de huit mois. Plus de Cappeau Antoine et consort dans la liste nominative du recensement de 1891 à Caderousse. Manifestement ils sont retournés dans la Gard, à Sauveterre. C’est en tout cas dans cette ville que l’Armée domicilie les Cappeau lors du recensement militaire d’Antoine Hippolyte en 1903, pour ses vingt ans.
Un Antoine Hippolyte guère gaillard d’ailleurs puisque son incorporation est ajournée pour faiblesse 1904 puis en 1905… avant d’être reconnu « bon pour le service » en 1906. Il passe alors une petite année sous les drapeaux, au 55ème Régiment d’Infanterie de Pont-Saint-Esprit, du 06 octobre 1906 au 12 juillet 1907.
A-t-il eu le temps de prendre épouse entre cette dernière date et août 1914 ? L’absence d’archives numérisées dans le Gard nous empêche de le savoir mais c’est dans l’ordre du probable. Il vit d’ailleurs à Villeneuve-lès-Avignon à partir de 1911.
Il est rappelé à l’armée lors de la déclaration de guerre mais il évite le terrible mois d’août 14 en ne regagnant le 255ème R.I. que le 06 septembre suivant.
En juin 1915, le 255ème est sur le front, en Argonne, à l’ouest de Verdun. Il tient la route entre Binarville et Vienne-le-Château. Cette ligne est stratégique car, en cas de perte, la route ravitaillant Verdun pourrait être coupée.
Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie. Le 20 juin, en effet, il est attaqué après avoir subi un bombardement d’une intensité inouïe par torpilles et obus de gros calibres… Un instant décimé par le bombardement, le 255ème cède sous la poussée ennemie mais l’ardeur des chefs et l’élan des troupes ont rapidement reconquis le terrain perdu.
Le 20 juin 1915, Antoine Hippolyte Cappeau est tué au bois de la Grurie. Il était âgé de 31 ans et 8 mois. Il a été inhumé à la Nécropole Nationale de Saint-Thomas-en-Argonne.
Antoine Hippolyte Cappeau, matricule 1067 de la classe 1903, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule numérique des Archives du Gard. Le patronyme Cappeau est bien présent dans le Vaucluse et à un degré moindre dans le Gard, à Caderousse également. Si quelqu’un reconnaît en Antoine Hippolyte un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour corriger ou compléter ces quelques lignes. Le voici dans le bois de la Grurie. A peine s’installe-t-il qu’il est jeté en pleine bataille, raconte l’Historique du 255ème Régiment d’Infanterie.
A suivre… les frères Guéricolas, Octave et Isidore, partie généalogique.
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Nous sommes en 1709. L’hiver est rigoureux. Les Avignonnais ont vendu tout leur blé à l’Autriche et se retrouvent fort dépourvus quand la bise est venue. Le Pape Clément XI, de son lointain Rome, ordonne alors aux communautés comtadines de faire bénéficier Avignon de leur surplus de grains. Toutes répondent positivement à cette requête sauf une… celle d’un petit village d’irréductibles gaulois qui ne tremblent jamais, même quand le Rhône déborde… Caderousse. Ni une, ni deux, outré par ce refus, le vice-légat Doria lève une troupe de plusieurs centaines d’hommes en Avignon qui prend la direction du village, accompagnée de pas moins de sept charrettes chargées de canons, barils de poudre, boulets, potences, victuailles et tonneaux de vin….. Le siège du village rebelle peut commencer.
Le combat est inégal. Malgré l’opposition du peuple et des consuls, Caderousse est occupé, menaces et sanctions sont prononcées contre les villageois. Le Duc d’Ancezune, influent auprès de la cour, intervient pour dénoncer ces abus. Le Roi s’en mêle et, un an plus tard, le Pape s’excuse platement. Doria fait les frais de la colère papale et est renvoyé dans son foyer.
A partir de ces faits historiques, l’abbé Fabre de Montpellier écrivit en 1774 une satire en langue occitane « Lou siège de Cadaroussa ». Cet ouvrage eut tant de succès qu’il donna lieu à pas moins de cinquante éditions ! A partir d’un nouveau manuscrit inédit retrouvé à la bibliothèque municipale de Fréjus et d’archives municipales, la Levado, association culturelle et patrimoniale revisite au travers de ce livre « 1709, le siège de Caderousse », cet événement.
La souscription touche à sa fin. Si vous ne l’avez pas encore fait, hâtez-vous d’imprimer ou copier le bulletin ci-dessous, le remplir et l’envoyer à Jean-Paul Masse 540 route du Gabin 84860 CADEROUSSE …
Le tirage est limité… il n’y en aura pas pour tout le monde !
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Une jolie carte postale ancienne ayant circulé montrant une vue des inondations à Caderousse.
Il s’agit là d’une vue du Cours de l’Est, pas encore appelé Aristide Briand. La carte a été expédié du village début janvier 1911 et l’expéditeur insiste auprès de son correspondant pour lui montrer « ce que nous avons enduré ». Il parle bien entendu des dernières inondations dont a souffert le village.
Une remarque préalable. Les digues qui encerclent le village datent de l’après-catastrophe de 1856. Donc, ce n’est pas le Rhône qui est la cause de cette situation mais bien un problème d’eaux d’infiltration ou d’eaux venues du ciel qui n’ont pas pu être envoyées dans le Petit Rhône… Encore un problème de pompes en panne… si tant est qu’il y avait des pompes au début du siècle ! Pas d’électricité, pas de pompes… sinon à bras. La première pompe à bras des pompiers est arrivée au village après-seconde guerre mondiale.
Donc quand le Rhône montait et qu’il pleuvait, l’eau était prisonnière dans le village et mouillait les pieds des Caderoussiens, très fiers de se faire tirer le portrait sur les tréteaux construits le long des portes. De la gymnastique pour aller acheter le pain !
Alors, une crue du Rhin en 1910. Au début de l’an 1910, il y eut la grande crue de la Seine dont on parle toujours et jamais égalée depuis cette date. La Saône donna un peu, soumise qu’elle est au même régime océanique que la Seine. Mais pas de crue notable du Rhône en 1910. La dernière inondation avant janvier 1911 est celle de 1907.
A-t-on affaire à une vue de novembre 1907 ? Ou est-ce la conséquence d’un gros orage ou un gros phénomène cévenol de l’été 1910 ? Je pencherai plutôt pour la seconde solution.
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