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La prestigieuse correspondance du citoyen Alexandre Dumont- 9/15 un livre: QUE VEUT L’ESPAGNE ?

Petit arrêt dans la correspondance reçue par Alexandre Démon avec ce fascicule édité en 1868 et paru sous le titre: Que veut l’Espagne ?

L’auteur réfléchit sur le devenir de l’Espagne en pleine période de troubles pour la succession d’Isabelle II exilée en France en 1868 et écrit quelques pages dignes de la meilleur fiction historique.

Dans la vraie vie, le gouvernement provisoire conduit par Prim, Serrano et Topette essaie de trouver un nouveau régime politique pour l’Espagne, hésitant entre monarchie et république. Alexandre Dumon lui les juge sévèrement et les traite d’incompétence. Il faut dire que dans le choix monarchique qui s’offre au gouvernement provisoire se présente un candidat encore plus incompétent que les membres du gouvernement, un certain Antoine d’Orléans qui n’est autre que le fils de Louis-Philippe 1er. N’oublions pas qu’Alexandre Dumon fut un révolutionnaire actif de 1848 ! Il y’a également Louise Fernande de Bourbon qui est l’épouse d’Antoine d’Orléans et qui postule aussi à la succession d’Isabelle II.

Non, Alexandre Dumon ne voit que deux solutions plausibles à la crise démocratique espagnole: le retour d’Isabelle II
qui a le mérite d’une certaine légitimité ou l’institution de la République. C’est en effet et de loin, le système préféré de l’auteur. Mais là, il part alors dans un délire incroyable tant il semble naïf. La jeune république espagnole aurait besoin d’une tutrice, sa grande soeur la République Française et se rapprocherait alors d’elle. Alexandre Dumon oublie un peu vite qu’en 1869, c’est toujours l’Empire et que les deux premières républiques françaises aboutiront à des dictatures !

Qu’importe ! L’Espagne s’annexera à la France. C’est là son voeu secret (!) qu’elle ne tardera pas à exprimer hautement.  Il oublie un peu vite le souvenir laissé par les Français au début du siècle !

Puis le Portugal suivra son exemple car lui aussi verra dans cette annexion sa fortune et son salut. 

Ainsi, cette grande France pourrait parler d’égal à l’Allemagne et serait très puissante en Afrique.

Que l’Espagne consulte son coeur !

Oui, la République espagnole, cette fille adorée de la liberté, se jetterait dans les bras de sa mère. Sa mère, c’est la France, car la France, c’est la Liberté ! 

Dans la vraie vie, le gouvernement provisoire choisira Amédée de Savoie qui connaîtra un règne plus qu’agité. La monarchie constitutionnelle ne durera que deux années. Elle sera remplacée par la Première République qui ne tiendra elle aussi que deux ans. Un coup d’état militaire restaurera les Bourbons en 1874 en la personne d’Alphonse XII.

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Il y a 80 ans… le TOUR de FRANCE 1938…LE PETIT PROVENÇAL du jeudi 21 juillet.

Pas de place pour mettre le Tour à la une de ce numéro du Petit Provençal !

On consacre le gros titre à la visite du souverain britannique George VI à Paris en compagnie de la reine Elisabeth. Avec les bruits des bottes allemandes, italiennes et espagnoles à nos frontsères, on a intérêt à choyer nos amis.

En Espagne de violents combats se déroulent dans la région de Valence, à Barracas où l’on apprend que pas moins de treize avions nationalistes sont été abattus.

Madrid de son côté est sous le feu permanent des canons fascistes.

Retour au Tour de France en page sportive.

Pour la prise quotidienne, le Tour en est aux contreforts des Alpes avec la boucle de Sospel. Hier, c’était repos à Cannes. Décidément après Royan et Luchon, les lieux de villégiatures des coureurs du Tour sont prestigieux.

Aujourd’hui, le Tour repart vers la montagne de Cannes à Digne, un rallye de 284 km tout de même. On va revoir dans la presse les impressionnants lacets du col de Braus.

Pour l’heure, Vincent Cosson savoure sa troisième place derrière Vervaecke et Bartali.

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Il y a 80 ans… le TOUR de FRANCE 1938…LE PETIT PROVENÇAL du mercredi 13 juillet.

Le Tour ne fait pas la une du Petit Provençal en cette veille de Fête Nationale. Ni la Fête Nationale d’ailleurs. Non, le plus gros titre est pour Howard Hugues, ce aviateur, homme d’affaire, producteur et réalisateur de cinéma qui lors du tour du monde aérien  qu’il est en train de réaliser, vient de faire escale à Paris.

Le Tour, c’est pour tout en bas de la première page,…

…avec la victoire de Middelkamp à Pau à l’issue des 115km de l’étape Bayonne-Pau. Les quotidiens sont en avance sur les hebdomadaires !

En bas également, un titre relatif à la guerre civile espagnole.

Républicains et Nationalistes discutent pour essayer de s’entendre sur le retrait des troupes étrangères.

Pendant ce temps, les combats continuent. L’aviation nationaliste continue de bombarder Valence tandis que des combats au sol se déroulent dans la Vall de Uxo  (La Vall del’Uixo) assortis de bombardements aériens. On sait que ces bombardements sont l’oeuvre des Italiens et Allemands.

Retour au Tour de France en page sportive…

Leducq dont on apprend qu’il a dépouillé Majérus de son maillot jaune, le conserve à Pau avant la grande étape des Pyrénées mais avec seulement 13 secondes d’avance sur Wenger et 48 sur ce fameux Majérus.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: COLLIOURE 18/18-fin

Dernière vue de la collection sur l’Exode Espagnol dans les Pyrénées Orientales. COLLIOURE- Chevaux de la Brigade Lister parqués au Terrain de Miradau (COLLIOURE- Ceballos de la Brigada Lister accoralados en el terreno de Miradau).

Nous n’avons pas encore visité Collioure qui accueillit aussi son lot de migrants mais sur le territoire de laquelle on n’installa pas de camp de concentration car la plage est très petite, la ville de Collioure étant coincé entre les Pyrénées et la mer Méditerranée. Collioure accueillit le poète espagnol Antonio Machado et sa mère qui y décédèrent quelques jours après leur arrivée et furent enterrés au cimetière du village où ils reposent toujours.

Ce ne sont pas les hommes qui furent mis en camp de concentration ici, mais les chevaux de la Brigade Lister. Ils sont parqués sur les hauteurs de la ville, dans un espace militaire qui entoure le fort Vauban, construit au moment du Traité des Pyrénées.

Une vue du fort Vauban dominant la ville de Collioure.

Le fort Vauban est de nos jours toujours propriété de l’armée qui y organise des stages pour les Commandos de Combat. Quant aux chevaux Lister, ils semblaient brouter sur l’espace aujourd’hui occupé par le parking et le terrain de rugby, à gauche du fort sur la photo ci-dessus.

La Brigade Lister était une unité de l’armée régulière espagnole commandée par Enrique Lister, militaire mais aussi membre éminent du Parti Communiste Espagnol. Militant orthodoxe formé en URSS, il combattit autant les forces franquistes que les expériences libertaires de Catalogne et d’Aragon (les Anarchistes). Retourné en URSS après la Retirada, il continua le combat militaire contre les Nazis puis le combat politique contre les Franquistes après le Seconde Guerre Mondiale.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 17/18

Dix-septième carte de l’album-souvenir. CAMP DU BARCARÈS- Construction de baraques destinées aux réfugiés (CAMPO DE BARCARÈS- Construccion de barracas destinadas a los refugiados).

Ce sont les réfugiés qui construisent les baraquements sommaires qui vont les abriter des intempéries pendant les longs mois qui vont suivre. Certains vont refuser mais une majorité d’hommes s’attèlera à la tâche. Outre l’aspect utile, c’était aussi un moyen de sortir de l’ennui du camp. Car exceptées les discussions, quelques parties de football et le marché noir, c’étaient aussi les camps de l’ennui. Les réfugiés organisèrent une vie sociale, des bibliothèques, des lieux de débats très réglementés, on n’avait pas le droit de faire de la politique mais tout était difficile et guère favorisé par l’administration militaire française tatillonne.

Peu à peu, les camps se vidaient mais aussi se remplissaient par les déplacements d’hommes d’un camp à un autre. Certains rentraient en Espagne, d’autres obtenaient du travail par des organisations d’aide aux réfugiés et pouvaient alors sortir. Les couples avaient pu être reconstitués. Certains réfugiés obtenaient des visas pour les pays d’Amérique Latine, le Mexique ou les Etats-Unis, d’autres contractaient un engagement dans l’armée mais il faut bien penser que lorsque revint l’automne puis l’hiver 39-40, l’hiver de la Drôle de Guerre, les camps étaient toujours bien remplis.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 16/18

Seizième carte de l’album-souvenir de la Retirada. CAMP DU BARCARÈS- Le lavage du linge (Campo de Barcarès-El lavabo de la ropa)

Les tâches collectives au camp de concentration du Barcarès. Après la nourriture l’hygiène avec le lavage du linge. Francisco Ferrer parle de la toilette individuelle que chacun faisait- ou pas- dans la mer puis dans des installations plus ou moins performantes. Mais le lavage du linge, il n’en fait pas mention. Pour laver du linge, était un peu le système D pour chacun. Le principal problème était les puces et les poux. Ce nettoyage-là était le plus important pour les hommes et certainement pour les femmes mais l’auteur n’eut jamais affaire à la mixité pendant son séjour dans le sud de la France.

Cette carte postale fait un peu partie de la propagande présentant les camps comme on aurait montré des auberges de jeunesse ou des camps scouts à un autre moment. Cet album-souvenir est un témoignage intéressant mais ne prend jamais en compte le caractère dramatique de la situation vécue par des centaines de milliers de personnes fuyant la mort, la déportation, la vengeance des vainqueurs et les conditions désastreuses d’accueil de ces réfugiés.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DE CONCENTRATION DE PRATS-DE-MOLLO 15/18

Quinzième vue de l’album-souvenir Chauvin: PRATS-DE-MOLLO- Dans un des camps de concentration (En uno de los campos de concentracion)

On peut pense que c’est le même photographe qui a pris la vue des hommes arrivant à un poste-frontière (8/18), les hommes se reposant au bord de la route entre Parts-de-Mollo et La Preste (13/18) et cette vue d’une foule considérable de réfugiés parqués dans un lieu semble-t-il clos dans le haut village catalan.

Essentiellement des hommes, presqu’exclusivement pourrait-on même dire, ce qui laisse à pense que c’est une brigade militaire régulière ou des Miliciens qui ont emprunté ce camino plus difficile que celui passant par le bord de la mer ou par le Perthus. Peut-être aussi des membres de Brigades Internationales. C’était aussi pour eux la possibilité de rencontrer beaucoup moins de militaires et de gendarmes que sur les autres lieux de passage.

Il est certain que les hommes se sont rassemblés pour poser pour la postérité et contrairement aux vues de groupes prises à Argelès ou au Barcarès, les gestes militants sont inexistants.

Le camp de concentration de Prats-de-Mollo, comme l’écrit la photo, n’est mentionné nulle part. Il devait y avoir dans ce village un camp où étaient rassemblés les prisonniers qui, rapidement, devaient descendre par groupes vers les camps installés sur les plages du Roussillon.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: ARGELÈS-L’INFIRMERIE 14/18

Quatorzième carte de la collection: ARGELÈS- Tentes servant d’infirmerie (Tiendas de campana serviendo de enfermiera)

Retour au camp de concentration d’Argelès, sur la plage. Des cabanes seront construites pour abriter les réfugiés et le service de santé de l’autorité française s’est installé sous des tentes. Il est rapidement débordé tant les hommes, les femmes et les enfants (deux camps séparés) souffrent de dénutrition, du froid, de la promiscuité. Un certain nombre  de réfugiés mourront dans le camp, le personnel sanitaire fera le maximum pour en sauver beaucoup. Pour les accouchements et les nouveaux-nés malades, les conditions étaient terribles et les décès des enfants et des mères atteignaient des chiffres qui alertèrent les oeuvre de secours. Devant cette situation, les Quakers américains, la Croix-Rouge française et surtout la Croix-Rouge suisse se mobilisèrent pour que ces personnes fragiles soient extraites des camps. Ainsi sera créée la la maternité d’Elne en septembre 1939, installée dans le château d’En Bardou et gérée par une jeune institutrice helvétique, Elisabeth Eidenbez ce qui permit de sauver de nombreuses vies.

La maternité suisse d’Elne.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 28 avril 1918

(JOUR 1365 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une mission d’observation composée d’officiers espagnols visite Reims et écoute le maire de la ville expliquer les bombardements allemands qui ont gravement endommagé la ville.

Toujours la bataille de la Somme et les contrattaques alliées pour reprendre le terrain perdu fin mars.

On transporte les célèbres canons de 75 français, très maniables, sur automobiles.

Comme l’aviation, les transports automobiles ont considérablement progressé en 4 ans.

Evacuation de blessés sur le champ de bataille de la Somme.

Les brancardiers s’occupent des plus touchés. Pour les autres, ils se débrouillent seuls en rencontre sur la route les troupes montant au front.

Avec la reprise de la guerre de mouvement,…

des tranchées de fortune sont utilisées, des fossés protégés par des branchages !

En 4 vues, une contrattaque française sur la Somme, près de Roye.

En regardant la carte des lieux, nous sommes à mi-chemin entre Montdidier point extrême de l’avancée allemande et Saint-Quentin, point de départ de celle-ci.

Paris: toujours des bombardements allemands avec de la grosse artillerie.

Un dessin pour nous expliquer la destruction d’une crèche…

…mais des victimes bien réelles, un bébé touché au poignet et une assistance maternelle tuée.

A Vincennes, dans le Polygone militaire, on a exécuté Paul Bolo condamné pour intelligence avec l’ennemi.

Poincaré avait refusé de commuer la peine de mort en peine à perpétuité.

Ces scènes datent du 17 avril 1917.

On continue de voir des troupes américaines défiler aux Etats-Unis avant de s’embarquer…

…alors qu’on a besoin de ces hommes face aux Allemands sur le front occidental.

Et que dire de ces montagnes de caisses de munitions accumulées par les troupes canadiennes à l’arrière du front.

La machine de guerre occidentale tourne à plein régime et ne sait-ce que sur ce point, l’Allemagne ne pourra jamais suivre un tel effort de guerre.

Pour finir ce mois d’avril 1918, les destructions d’Ypres en Belgique.

Depuis 4 ans les ruines sont laissées ainsi, à quelque encablures du front qui n’a pas varié.

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 31 mars 1918

(JOUR 1337 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Les troupes américaines montent aux tranchées. Elles passent sous un arc-de-triomphe végétal surmonté d’un panneau indiquant WELCOME. Bienvenue aux enfers !

Le traité de Brest-Litovsk a été signé le 3 mars dernier entre Allemands et Soviétiques. Les échanges de prisonniers peuvent commencer.

Pour les Allemands libérés, c’est un rapide séjour vers l’ouest qui est à l’ordre du jour !

La lutte anti-sous-marine continue et on teste des filets contre ses bâtiments , filets maintenus à la surface par des flotteurs.

Les femmes de pêcheurs sont employés à cette tache. Les filets seront perfectionnés puisque monté en acier plus tard.

On nous a parlé de Gothas allemands, ces nouveaux avions de bombardement qui ont manoeuvré au dessus de Paris. Cette page nous montre que ces avions sont la copieux Handly-Page, un avion britannique.

Cet homme, observateur pour l’artillerie, a été pris en photo à 600 mètres du sol.

La page centrale est consacrée à l’explosion d’un dépôt de grenades à la Courneuve, en banlieue nord de Paris.

Cette explosion n’est pas passée inaperçue dans la capitale française puisque la déflagration a été entendue à plus de 65 kilomètres du point zéro. Cette catastrophe s’est déroulée le 15 mars 1918 et pas moins de 38 000 000 de grenades sont été soufflées. 15 ouvriers ont été tués et environ 1 500 personnes ont été blessés à titres divers suite à cette explosion. On remarque l’important cratère creusé par le « boum » initial.

On innove toujours à la guerre.

En haut, les Britanniques inaugurent une manière de transporter les obus du dépôt au canon. Deux hommes transportent ainsi sans problème des charges très lourdes.

En bas, c’est la nouvelle tenue des soldats chargés de lancer des liquides enflammés sur les tranchées ennemies qui est testée. Sans garantie pour l’instant de ne pas être brûlé vif en cas de retour de flamme.

Les drapeaux de la nouvelle république indépendante d’Ukraine .

La récréation durera jusqu’à la fin du conflit soviet-polonais en 1920 et la création de la République Socialiste Soviétique d’Ukraine.

La visite du Roi Victor-Emmanuel sur le front italien pour féliciter les troupes françaises vainqueurs sur le Mont-Tomba.

Le front italien est sauvé.

Pour terminer, une vue du vapeur civil espagnol « Igötz Mendi » échoué tout près de la côte danoise…

…après une attaque du corsaire allemand  » Wolf » qui sévit sur les mers et océans du monde entier  pendant longtemps en coulant environ douze navires avant d’être mis hors d’état de nuire. A noter que les équipages des cargos coulés étaient récupérés par le corsaire allemand.

 

 

 

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