
L’annuaire officiel du téléphone édité par les P.T.T. en 1953, mon année de naissance. En première page, c’est le savon Le Chat qui fait de la réclame (pas encore de la publicité). Pages blanches + pages roses (devenues jaunes depuis), cela fait 88 pages. On est loin de ce qui se fait de nos jours, l’annuaire Drôme 2014 faisant 1062 pages avec une écriture bien plus dense !
A l’époque, pour appeler un correspondant, on passait par le standard téléphonique, d’où cette maxime écrite en haut d’une page (il y a une maxime en haut de chaque page): Ayez pour la téléphoniste la courtoisie que vous attendez d’elle. L’appel était manuel, l’automatisation viendra plus tard.
Quelques autres maximes de bon sens: Si l’on vous entend mal, rapprochez-vous de l’appareil. ou Parlez lentement et distinctement. Ou encore celle-ci puisque téléphone et compte-chêques postaux étaient des nouveautés pour le grand public: Le payement des redevances téléphoniques peut être imputé à votre compte courant de chèques postaux.
Voyons un peu quelques communes de la Drôme et leurs abonnés au téléphone.
ESPELUCHE…

ne comptait que 7 numéros si l’on compte la Cabine (la Poste) et la Mairie. La Cabine d’ailleurs était ouverte 6/7 jours de 9h à 12h et de 15h à 18h. Le receveur travaillait donc le samedi après-midi jusqu’à 18h. toute l’année.
Les abonnés: les 2 châtelains (le Comte de Bléziers du château de Saint-Romain-aujourd’hui bien mal placé entre ligne TGV et Autoroute du Soleil près de la route de Montélimar et la famille La Bruyère du château de Lalo), les cycles Loudet qui n’avaient pas encore migré à Montélimar, l’usine Guillon fabriquant des couronnes mortuaires en plastique à l’ombre de Montceau et un batteur Béroule. Finalement, aucun particulier n’avait le téléphone !
ANCONE…

Même chose pour Ancone, seuls 3 professionnels ont le téléphone dont le négociant en charbons Froment (qui deviendra le comptoir Froment) et la fabrique de meubles Mazet & Jouve qui a disparu. On peut y ajouter 4 abonnés les plus proches mais listés sur Montélimar: l’Aérodrome, le Centre de Télécommunications de l’Aérodrome, la Météorologie et le restaurant de l’aérodrome Vernier.
D’autres communes qui pourraient intéresser quelques lecteurs:
LA ROCHE-SAINT-SECRET…


Aucun abonné !
MARSANNE…


Quelques particuliers sont à la pointe du progrès (pas les Raymond !)
ROCHEFORT…

Personne n’est raccordé.
Pour terminer MONTÉLIMAR et un peu plus de 7 pages, où l’on retrouve des noms connus.

Page 21, où l’on constate (mais la photo ne le montre pas !) que l’Hôtel des Postes est ouvert 6/7 de 8h à 19h et le dimanche de 8h à 12h. Un vrai service public ! Les nougats Arnaud-Soubeyran, la librairie Baume mais aussi le propriétaire du château de Novezan (sud de la ville, route d’Allan après un virage prononcé en haut d’une petite côte), de Baroncelli-Javon, certainement un parent de Falco de Baroncelli-Javon, le félibre camarguais, soutien des Républicains Espagnols et des Gitans ?


Page 22… la pharmacie Boissel dont il reste l’enseigne, Boule qui entraînera l’UMS football dans ses grandes heures, l’opticien pédalant Brun, M. Cabiac dont les terres donneront leur nom à un quartier, le beau café Miland devenu une impersonnelle banque, les nougats Chabert & Guillot, maître Chancel…


Page 23 avec l’école privée Sainte-Croix située route de Rochemaure (l’école forestière aujourd’hui). A noter qu’aucune école publique n’est reliée au réseau téléphonique ! A noter la belle publicité en bas de page.


Page 24… le garage Renault situé alors en face de la caserne Saint-Martin, à 2 pas de la porte, Harlez magasin de TSF puis de télévision, Joguet photographe…


Page 25… le docteur René Magis qui me mit au monde, le cartonnages Milou, disparus, au Pêcher…


Page 26… et pas moins de 14 fabriques de nougats… mais 11 entreprises apparaissent ici et là sous le nom de leur patron, plus 3 confiseries… ce qui donne pas moins de 28 entreprises nougatières… l’air montilien devait être agréable à respirer !


Page 27… erreur de l’affirmation de la page 23, l’école De-Gaulle (remplacée par la Médiathèque) est reliée au téléphone sous le nom de son directeur Rourissol, la quincaillerie Sibille, Tante Aimée hôtel de la place d’Aygu…

Page 28… l’avocat Vallentin du Cheylard
Une autre époque, avant la démocratisation du téléphone.