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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 24 novembre 1918

Toujours ce retard dans les articles du Miroir avec la vie réelle. Ainsi, ce 24 novembre, alors que la guerre est finie depuis 12 jours, on voit à la une Foch amenant à la Conférence Interalliés la Convention d’Armistice… Du retard à l’allumage !

Pas de photo de signature de l’armistice ! Alors, les lecteurs du Miroir se contenteront de dessins…

…l’arrivée des plénipotentiaires allemands en voitures automobiles et les acteurs de cette scène historique dans le wagon de Rethondes.

En Allemagne, les premiers vaincus sont les Hohenzollern.

Le secrétaire du Reich annonce du haut de l’escalier du Reichstag leur déchéance.

A gauche Guillaume II l’empereur déchu, à droite son fils, le Kronprinz qui ne régnera pas.

L’étoile montante du Reich: Friedrich Ebert.

Nommé Chancelier le 9 novembre, il sera Président du Reich de la République de Weimar en février 1919.

Des vues bien réelles celles-là des scènes d’allégresse à Paris, le 11 novembre, après que la nouvelle de la signature de l’Armistice soit tombée.

La cour intérieure du Palais-Bourbon est envahie par la foule pour acclamer Clemenceau.

Mêmes scènes d’enthousiasme collectif place de la Concorde, près de la statue de Strasbourg.

Autres photos sur le même sujet prise dans les rues de Paris.

Ci-dessus, ce n’est pas Paris mais Rome qui connaît les mêmes épisodes festifs.

Quelques mots sur des découvertes faites par les troupes françaises avançant maintenant sans opposition.

Des camouflages originaux: un arbre déguisé en poste d’observation, un trou d’obus aménagé.

On a retrouvé la tombe de Roland Garros, l’aviateur, abattu en duel contre des Fokkers allemands le 5 octobre 1918. Elle est située dans le cimetière de Vouziers, dans les Ardennes, non loin du lieu du crash. Sa sépulture ne sera pas déplacée après-guerre.

 

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 17 novembre 1918

Deux grands thèmes dans ce premier numéro du Miroir de l’après-guerre: le sort de l’Autriche-Hongrie et la libération du Nord de la France qui connut quatre longues années d’occupation militaire allemande.

A la une l’empereur régnant d’Autriche-Hongrie Charles 1er et son épouse l’impératrice Zita. L’empereur règne depuis le 22 novembre 1916 et le journal pense que le prince va jouer un grand rôle politique dans un avenir proche.Ce qui est, avec le recul de l’Histoire, complètement faux puisque l’empereur a renoncé à son règne (mais pas à ses titres) depuis le 11 novembre, jour du renoncement de l’Autriche-Hongrie, armistice signé dans ces lieux…

…l’Hôtel de ville de Vienne pour l’Autriche et le Palais Royal de Budapest pour la Hongrie.

Le prince Charles démissionnaire était empereur d’Autriche, roi de Hongrie et roi de Bohème. Exilé en Suisse avec les siens, il essaiera un retour au pouvoir en 1921 mais échouera et sera envoyé à Madère comme Napoléon à Saint-Helen. Il y décèdera rapidement, le 1er avril 1922, d’une pneumonie.

La nouvelle carte de ce que pourraient être l’Autriche et la Hongrie est dévoilée.

Les pertes territoriales des deux pays sont considérables. De leur côté, les Italiens espèrent que leur victoire auprès des Alliés leur permettront de récupérer des territoires pour achever l’unité italienne, le Risorgimento.

L’Autriche et la Hongrie deviennent deux républiques séparées, mettant ainsi fin à 600 ans de règne des Habsbourg.

Tout cela va se disputer lors des négociations de Paix. Tout avait commencé par les réunions du Comité Interalliés de Versailles, préliminaires à la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Sur cette photo fortement retouchée pour qu’on puisse reconnaître les plénipotentiaires, on voit toute la hargne de Clemenceau, le plus virulent contre les Empires centraux.

Le Nord a été libéré par les Britanniques. Le défilé des troupes anglaises célèbre ce fait et…

…le général Birdwood remet le drapeau de Lille. A droite, la ville reçoit la visite officielle de Pétain qui, lui aussi, se prépare à un avenir de sauveur.

Mais le Nord est en ruines.

Valenciennes est inondé et ce pont sur la Lys est à reconstruire (deux photos fortement retouchées).

Douai a été pillé avant l’évacuation allemande et des trésors ont disparu.

Les usines textiles de Roubaix sont à reconstruire.

 

Il faut dire qu’avec de telles pièces d’artillerie bombardant les villes du Nord…

…les dégâts devaient être considérables.

Pour terminer ce tour de la revue, en Amérique, à New York en particulier,…

… la foule se presse pour souscrire à un nouvel emprunt de guerre. Pas que du patriotisme… la perspective de bonnes affaires !

 

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118 POILUS de CADEROUSSE, 118 DESTINS… et les plaques mémorielles de l’église Saint-Michel.

118 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 118 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Petite halte avant le dernier coup de collier des « Poilus oubliés » sur les plaques mémorielles et que Mémoire des Hommes a permis qu’ils soient ressortis du néant. Onze biographies concernant ces hommes ont déjà été écrites, il reste encore dix. Oui, pas moins de vingt-un Caderoussiers ont été « oubliés » sur le Monument aux Morts du cimetière édifié en 1937 mais aussi sur les plaques mémorielles de l’église installées bien plus tôt, quelques années après la fin de la Grande Guerre.

107 noms sur le Monument aux Morts, trois de plus à l’église, les 107 autres étant les mêmes.

Première plaque.

Seconde plaque.

Une constatation: les deux graveurs, autant celui qui officia pour l’église que celui qui travailla pour la commune étaient autant fâchés avec l’ordre alphabétique l’un que l’autre. Mais nous allons surtout nous questionner sur les trois Poilus qui figurent sur les plaques de l’église et non sur  le Monument.

François Gabriel BOURRET

(matricule 256-classe 1893 bureau de recrutement d’Avignon)

Soldat non-Mort pour la France, absent sur le site Mémoire des Hommes.
Né à Caderousse le 18 mars 1878. Fils de François Isidore Bourret et d’Augustine Rosine Pauline Valon. C’est le cousin germain du MPLF Alphonse Auguste Ruat, leurs mères étant soeurs.

Il ne fait qu’un an de service militaire en 1899-1900 au 58ème RI d’Avignon, sa mère étant veuve. Son père est en effet décédé en 1889 alors qu’il n’avait qu’onze ans.

Lui même cultivateur, il se marie le 23 novembre 1904 avec Ursula Marguerite Virginie Chaume. Il ne semble pas que le couple ait eu des enfants à moins qu’il ne se soit éloigné un temps de Caderousse.

Gabriel Bourret va être mobilisé du 03 août 1914 au 27 janvier 1919. Quatre ans et demi de guerre ! Il sera blessé à Verdun le 13 juillet 1916 par un éclat d’obus dans le mollet droit mais retournera au front après sa convalescence.

Une fois libéré, il rentre chez lui, à Caderousse et décède à son domicile le 17 mai 1920 des suites d’une maladie. Contractée au service ? La fiche matricule ne le dit pas et on peut penser que l’armée ne l’a pas reconnue. Mais pour les siens, il devait y avoir peut-être une corrélation puisqu’il fut inscrit sur la plaque de l’église.

Hilaire Jules Louis BREMOND

(matricule 834-classe 1915 bureau de recrutement d’Avignon)

Soldat non-Mort pour la France, absent sur le site Mémoire des Hommes.

Hilaire Brémond est né à Caderousse le 14 janvier 1895. C’est donc un jeune soldat qui sera appelé en décembre 1914 pour la guerre.

Ses parents sont Caderoussiens tous les deux, Paul Gabriel né en 1868 et Césarien Rose Aubert quelques mois après lui. Hilaire n’est pas proche parent d’Isidore Brémond, son homonyme MPLF.

Incorporé le 17 décembre 1914, il rejoint Nice et le 163ème RI. Il est blessé au médium le 04 juin 1915 à Thirey. Neuf mois plus tard, il est dans un premier temps porté disparu le 28 mars 1916 à Malancourt dans la Meuse. Ainsi il subit le même sort que le MPLF Antoine Ripert, six jours plus tôt, au même endroit. Sauf qu’Hilaire, lui, réapparaîtra et sera retrouvé… au camp de Reslazant, en Allemagne, prisonnier de guerre.

Quelques invraisemblances apparaissent ensuite dans sa fiche matricule. On y parle d’une évasion du camp de Limberg mais dans le même temps d’un rapatriement à Marseille, le 23 juillet 1916. Cette seconde affirmation semble la plus plausible puisqu’il a tout de même perdu son avant-bras droit le jour où il a été fait prisonnier en mars 1916. La libération de grands blessés dans le cadre d’échange de prisonniers était une pratique courante à l’initiative de la Croix-Rouge suisse. Une fois remis, Hilaire Brémond est rayé des cadres le 03 mai 1917 et reçoit une rente de 750 francs.

Il demeure à Marseille et décède dans cette ville le 01er mars 1921. On n’en saura pas plus mais il semble logique qu’il n’ait pas été inscrit sur le monument du cimetière, tout en reconnaissant le drame personnel et familial qu’il a vécu.

Abel Etienne Léon RADELET (ou RADELLET)

(matricule 460-classe 1889 bureau de recrutement d’Avignon)

Abel Radellet est né à Caderousse le 05 août 1869. Il est le fils de François Léon Radellet et de Marie Rose Séraphine Roche. C’est le grand frère de Léonie Radellet épouse d’Adrien Guérin, mes arrière-grands-parents, Adrien Mort pour la France le 21 octobre 1915 à La Pompelle, dont on a déjà parlé plusieurs fois dans ce blog. Abel est donc mon arrière-grand-oncle.

Abel ayant perdu son père quelques jours avant le conseil de révision de ses vingt ans, sera dispensé d’armée dans un premier temps puis ne fera que dix mois sous les drapeaux du 11 novembre 1890 au 23 septembre 1891 au 161ème Régiment d’Infanterie de Saint-Mihiel. A la sortie de ce court épisode militaire, il se marie avec Rosa Clémentine Léonie Deyrenc, le 23 février 1895.

Deux filles naissent de cette union, Marguerite Séraphine Léonie en 1897 et Marie Rose Adrienne en 1905, les fameuses cousines à qui mon grand-oncle Séraphin envoyait des cartes pendant la guerre en leur demandant de les lui garder… ce qui m’a permis de les récupérer, presque un siècle plus tard.

Malgré son grand âge (pour un soldat), Abel est rappelé lors de la mobilisation générale d’août 1914. Il rejoint le 118ème RI d’Avignon mais est rapidement renvoyé dans ses foyers le 05 septembre 1914. Il décède chez lui moins de trois mois plus tard, le 27 décembre 1914. Rien de permet de penser que ce décès est la conséquence de son second passage à l’armée.

En conclusion de ces trois courtes biographies, on considérera que ces trois Poilus ne peuvent être ajoutés à la liste des MPLF de Caderousse.

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A BARCELONE, en 1936, il fallait une AUTORISATION pour DÉMÉNAGER !

Il s’agit de ce vieux papiers datant de la première quinzaine d’Octobre 1936. Nous sommes en Espagne, à Barcelona, en peine guerre civile mais cette région de la péninsule ne connaît plus de combats depuis la réédition des unités félonnes au mois de juillet précédent.

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A l’entête de l’Ayuntamiento de Barcelona (la Mairie de Barcelone)…

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cette autorisation a pour cadre le quartier de Bon Pastor (du Bon Pasteur) situé à la limite est de Barcelone, le long de la Ronda Litoral quand elle longe le Riu, dans l’arrondissement de Sant Andreu. C’était alors un quartier populaire, composée d’une population d’ouvriers travaillant dans des usines métallurgiques voisines, logés dans des « cases barattes », maisons à bas coût, certaines venant du démontage des installations de l’Exposition Universelle de Barcelone qui s’était tenue à Montjuic en 1929.

Que nous dit ce document dans sa partie importante ?

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Il s’agit d’une autorisation de déménager pour un ressortissant allemand, José  (Jean ou Jeans) Steinberg, à Paris. Il était présent en Catalogne depuis plus d’un an et ce papier officiel lui donne l’autorisation de déplacer ses meubles en France. Le papier est signé du délégué du quartier Jose Tallarda, le 7 octobre 1936.

On peut laisser vaguer son imagination et émettre quelques hypothèses quant à la présence d’une famille allemande dans ce quartier populaire catalan, connu pour être un lieu habité par de nombreux anarchistes. Etait-il réfugié en Espagne pour fuir le nazisme puisqu’il était là depuis plus d’un an (accession d’Hitler au pouvoir début 1933) ? Etait-il là en liaison avec une activité dans les usines voisines ? Se sentait-il menacé de par ses origines ou sentait-il venir ce qu’il advint quelques mois plus tard, l’avènement du fascisme et le risque pour lui d’être livré aux Nazis par Franco, la France devenant alors un refuge bien plus sûr que l’Espagne, pour l’instant ?

Revenons à des considérations plus visibles:

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Le tampon bien visible et lisible de l’administration communale.

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Les timbres fiscaux…

car une telle démarche avait un coût, que l’on peut détailler au dos:

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100 pesetas pour avoir l’autorisation de déménager en France avec ses effets personnels !

On peut aussi lire que ce papier fut visé par le Consul de France à Barcelone, Th. Untignac

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Un vieux papier qui pose plus de questions qu’il ne répond.

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (3)

Dernier volet sur cet attentat terroriste du 09 octobre 1934 sur la Canebière à Marseille.

Revenons à ce n° 242 du Miroir du Monde du 20 octobre 1934 et en particulier à l’image de sa couverture:

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18 ans avant cet événement, le prince Alexandre pas encore roi visitait le front français vers Verdun en présence du président de la République Raymond Poincaré et du général Joffre. Le titre de cette photo Trois grands figures disparues s’explique par le fait que si le roi vient de mourir le 9 octobre 1934 à Marseille, les 2 autres personnes sont aussi décédées: Joffre en 1931 et Poincaré tout récemment, le 15 octobre 1934. Dans leurs lits, bien entendu, car bien plus âgés que le roi.

D’ailleurs, l’actualité se bousculant pour le contenu de ce magazine, 3 pages sont consacrées à la carrière de Raymond Poincaré qui vient de décéder.

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Mais c’est tout de même les suites de l’assassinat du roi Alexandre 1er de Yougoslavie et de Louis Barthou qui occupent le plus de place.

Tout d’abord, les obsèques nationales du ministre des Affaires Etrangères Louis Barthou…

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du Quai d’Orsay aux Invalides pour la partie officielle avant l’inhumation dans l’intimité familiale au Père Lachaise.

Pour les obsèques du Roi de Yougoslavie et pour comprendre la situation dans les Balkans, Le Miroir du Monde n’ hésita pas à envoyer un de ses reporters sur place, dans les heures qui suivirent le drame de Marseille.

En Croatie, à Zagreb, car beaucoup pensent que l’attentat est l’oeuvre de séparatistes croates, les Oustachis. Mais le reporter couvre aussi les obsèques du roi. Sa dépouille fut ramenée à Split par le même « Dubrovnik » que la Roi avait utilisé à l’aller.

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(photo en bas, l’accostage du « Dubrovnik » à Split.

Puis, c’est la traversée de la ville…

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jusqu’à la gare où un train spécial attend le cercueil du roi pour le emmener à Belgrade.

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Pas d’images des obsèques à Belgrade qui ne doivent pas avoir eu lieu tout de suite, la dépouille du roi devant être présenté au peuple plusieurs jours. Par contre, plusieurs articles essaient de comprendre les raisons de ce drame. En Croatie, en Dalmatie, où les mouvements anti-serbes sont puissants, on nous montre des locaux dévastés par une explosion…

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comme à la poste de Sarajevo. Les bombes bien souvent arrivent de l’étranger et explosent grâce à des minuteurs d’horlogerie bien réglés.

Le journaliste y va de son reportage dans des groupes dissidents comme ceux-ci…

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qui semblent plus folkloriques que méchants touchez, ceux-là….

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les fameux comitadjis bulgares dont on a déjà parlé dans certaines revues couvrant la Grande Guerre.

Alors que la police française privilégie la piste croate, celles des hommes d’Ante Pavelic (Pavelitch dans la revue)…

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le journaliste n’écarte pas la piste du mouvement séparatiste bulgare, l’O.R.I.M., l’Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédonienne, la V.R.M.O. en Bulgare, ce qui s’avère être aujourd’hui la piste la plus plausible.
D’ailleurs, en bas de cette page, ci-dessus, dans ce petit tableau, l’identité réelle de l’assassin de Marseille est révélée. Le passeport au nom de Pétrus Kelemen appartenait bien à Gueorguiev Tchernozemski qui n’avait rien à voir avec les Oustachis croates.

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On parle aujourd’hui de Vlado Tchernozemski ou Cernozemski.

Pas mal les travaux des reporters du Miroir du Monde, Michel Gorel, Claude Izabert et Geo-Ch. Véra !

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (2)

Le film des événements.

Le Miroir du Monde de la semaine suivante, celui du 20 octobre 1934 est entièrement consacré à cet attentat qui secoua la France…

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avec en double page centrale une réalisation assez moderne:

Le film des événements.

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Il faut dire qu’avec le nombre de reporters qui couvraient ce voyage royal, les photos ne manquèrent pas.

Parcourons en détail pour voir de ce qui se passa:

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L’arrivée sur le Vieux Port, les personnalités…

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et le départ du cortège du cortège sur la Canebière.

 DSCN3630Le roi Alexandre de Yougoslavie et Louis Barthou s’entretiennent dans la voiture et l’on sent le roi beaucoup plus tendu que le débonnaire ministre des Affaires Etrangères.

Laissons le magazine expliquer la situation;

LE QUART D’HEURE FATAL: L’ASSASSIN BONDIT SUR LE MARCHEPIED…

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 PASSE SON POING, ARMÉ D’UN PARABELLUM…

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PAR LA PORTIÈRE ET TIRE.DSCN3619

LE CHAUFFEUR, QUI STOPPE IMMÉDIATEMENT, L’AGRIPPE ET TENTE DE LE REPOUSSER. LE COLONEL PIOLET FAIT VOLTE-FACE. LES AGENTS SE PRÉCIPITENT VERS LA VOITURE ROYALE, CEPENDANT QUE LA POLICE REFOULE LES SPECTATEURS.

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CEUX-CI, ÉPERDUS, TOURBILLONNENT. CERTAINS TOMBENT ET SONT FOULÉS AU PIED.

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ALEXANDRE 1ER GIT INANIMÉ DANS SA VOITURE,…

Version 2

BOULEVERSÉS, LES ASSISTANTS L’ENTOURENT. UN COLONEL MET DOUCEMENT LA MAIN SUR LE FRONT DU SOUVERAIN.

Version 2

UN COMMISSAIRE ARRIVE. AIDÉ D’UN AGENT, IL SOULÈVE RESPECTUEUSEMENT LE CORPS ABANDONNÉ.

Version 2

LA VOIE EST DÉBLAYÉE POUR LE DÉPART VERS LA PRÉFECTURE.

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LA VOITURE TRAGIQUE S’ÉBRANLE. UN AGENT CYCLISTE MONTE À CÔTÉ DU CHAUFFEUR POUR DIRIGER CELUI-CI.

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LES OPÉRATEURS DE CINÉMA ET LES PHOTOGRAPHES, MALGRÉ L’ÉMOTION RESSENTIE -SI INTENSE QUE L’UN D’EUX EN MOURRA- CONTINUENT À PRENDRE DES VUES.

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UN MEMBRE DE LA SUITE DU ROI EST MONTÉ AUPRÈS DE SON SOUVERAIN.

Version 2

CEPENDANT LE MISÉRABLE MEURTRIER, ABATTU À COUPS DE SABRE ET DE RÉVOLVER, LYNCHÉ ET PIÉTINÉ PAR LA FOULE INDIGNÉE, ACHÈVE D’AGONISER SUR LA CHAUSSÉE. SUR LE PAVÉ, UNE SILHOUETTE TEND LA MAIN ET L’ARME REDOUTABLE AVEC LAQUELLE LE TERRORISTE CONSOMMA SON FORFAIT.

Version 2

Tout s’était passé en moins d’un quart d’heure depuis qu’Alexandre 1er eut posé le pied sur le sol français, sa seconde partie comme il se plaisait de le dire. Il fut, contre toute logique, emmené à la Préfecture où, bien entendu, ne se trouvait aucun docteur pour le prendre en main. Il fallut en chercher mais la mort avait frappé quand ils arrivèrent. Plus logiquement, Louis Barthou fut emmené à l’Hôtel-Dieu, proche du Vieux Port, aujourd’hui devenu un hôtel de luxe, mais la médecine ne put rien pour son cas. la balle avait sectionné une artère de l’humérus.

A suivre

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (1)

C’était au premier jour d’une visite du roi Alexandre 1er de Yougoslavie qu’eut lieu cet attentat terroriste sur la Canebière à Marseille, le 9 octobre 1934. Le Roi venait de débarquer au Vieux Port et remontait cette avenue pour rejoindre le monument à la gloire des Poilus d’Orient sur lequel une gerbe devait être déposée. Puis, normalement, c’aurait dû être le départ vers Paris en train à partir de la gare Saint-Charles et la suite de cette visite officielle.

Mais au niveau de la Bourse, un homme surgi de la foule vint modifier le cours de l’histoire. Un des photo-reporters présent sur place immortalisa la scène:

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qui fit la une du Miroir du Monde du 13 octobre 1934.
Bien entendu, le magazine était presque bouclé quand survint ce drame. On changea bien entendu la une avec la photo présentée ci-dessus…

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et on ajouta un feuillet libre de 4 pages pour relater les faits.

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On y voit le roi quelques minutes avant l’attentat débarquant de son bateau militaire, le « Dubrovnik » sur le Vieux Port…

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où les honneurs militaires lui vont être rendus et où se presse une foule très importante. Foule en principe surveillée par des milliers de policiers et de gendarmes. Toutefois, le roi qui a déjà survécu à une attaque terroriste quelques mois plus tôt dans son pays, est assez inquiet et n’apprécie pas du tout la nonchalance des autorités françaises. Il avait bien raison de douter ainsi. C’est le ministre des Affaires Etrangères, Louis Barthou qui le reçut au nom de la République et devait l’accompagner durant tout le voyage. Pour lui aussi, le voyage et sa vie s’achevèrent sur la Canebière, tué semble-t-il par un tir de riposte de la police française… mais cela sera confirmé seulement plus de 40 ans plus tard !

L’assassin, noyé dans la foule, avait surgi et tiré sur le roi depuis le marche-pied de la voiture décapotable qui avait été mis à disposition des autorités. Une voiture qui inquiétait aussi le Roi qui aurait préféré une voiture fermée.

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Il fut abattu par la police et massacré par la foule. On nous dit, dans l’article qu’il s’agit d’un homme ayant un passeport tchécoslovaque Petrus Kalemen mais on apprendra plus tard sa véritable identité et ses motivations.

En double page centrale de ce supplément,

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une biographie du roi de Yougoslavie, âgé de 46 ans au moment des faits… et dont on a pu voir le jeune visage en plusieurs occasions lors de la Grande Guerre, quand la Serbie fut balayée par les armées bulgare et autrichienne et que les Alliés tentèrent en vain de sauver leur ami.

En quatrième page, une nécrologie du ministre des Affaires Etrangères Louis Barthou, un politique expérimenté…

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qui espérait que ce voyage officiel aboutisse au début d’une alliance contre les forces de l’Axe: l’Allemagne nazie et surtout l’Italie fasciste qui avait des visées expansionnistes sur la Yougoslavie.

Il reposait dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu à Marseille.

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La fusillade qui suivit cette attaque terroriste, fit une dizaine de victimes dans la foule qui attendait le passage du Roi, de par la réaction désordonnée des policiers français. Il faut savoir que si ce premier attentat avait échoué, un second terroriste attendait plus haut sur la Canebière pour jeter une bombe sur le cortège officiel. Alexandre 1er de Yougoslavie avait bien raison d’être soucieux à son arrivée à Marseille.

A suivre

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RATIONNEMENT après la GRANDE GUERRE: le COMBUSTIBLE manque aux MÉNAGES à LYON

Après les cartes de rationnement présentées il y a peu qui permettaient de trouver du sucre dans des commerces lyonnais, voici une carte pour obtenir du COMBUSTIBLE pour les MÉNAGES.

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Nous sommes toujours dans le second arrondissement de Lyon, celui de la Presqu’île, entre Rhône et Saône, quai de Tilsitt à 2 pas de Bellecour. La personne à qui cette carte a été décernée bénéficiait du gaz et de l’électricité. Il avait certainement besoin de charbon pour se chauffer en hiver mais n’était pas le plus à plaindre des habitants lyonnais. D’ailleurs en consultant la page des coupons mensuels à découper, il n’a eu besoin qu’à 2 occasions, en décembre 1919 et en janvier 1920. Les mois les plus froids de l’année !

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 C’est Édouard Herriot qui institua ce service pendant la guerre pour mettre autant de justice que possible dans la distribution du combustible. Mais il est bien évident que cette distribution par les soins de la Municipalité est subordonnée aux quantités qui lui seront à elle-même délivrées par les soins de l’État. 

Et le règlement stipule que l’unité sera fixée tous les mois en tenant compte du tonnage mis à disposition de l’Administration municipale au cours du mois précédent. C’est pour cela que les tickets ne donnent pas une masse de charbon mais des unités un peu théorique, ici SEPT.

Ce même règlement incite les consommateurs à utiliser la lignite au lieu du charbon et dans ce cas, il peut être accordé de 100 à 500 kilos par mois en plus de la valeur du coupon. Peut-être cette lignite arrivait-elle en France en 1920 dans le cadre du remboursement de la dette de guerre allemande.

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Un mini-coffre fort FICHET comme TIRELIRE de SÉCURITÉ !

Un jouet datant des années 20 ou 30, une tirelire pour enfant mais un véritable coffre miniature comme le dit la plaque de façade ci-dessous:

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une réplique miniature des coffre-forts Fichet, une société spécialisée dans la fourniture de ce produit aux particuliers ou aux entreprises. Cette société qui existe toujours de nos jours fut créée en 1825, sous la Restauration par Alexandre Fichet alors âgé de 26 ans. Ce créateur de génie surfe (déjà) sur la mode du tout-sécurité en assurant, grâce à ses clés et coffres, les riches sujets contre les cambriolages. D’ailleurs, il devint le serrurier officiel de la Couronne de France ! Rien que ça !

A la fin des années 20 ou au début des années 30,  le grand-oncle Séraphin, le séminariste-artilleur alpin de la Grande Guerre dont on a déjà parlé offrit certainement cette tirelire jouet à sa fille Georgette.

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Ici tous deux avec mon père Adrien au bord du petit Rhône à Caderousse en train de pêcher ou…

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Georgette avec sa mère Henriette sur une barque sur le même petit Rhône bien paisible !

Une tirelire avec double entrée sur le dessus…

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une droite (sécurisée) pour les pièces et une en arc-de-cercle pour les billets ! Impossible de sortir quoi que ce soit si on ne possède pas la clé de la porte arrière:

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Impossible de sortir la pièce car la fente « droite » par où elle est rentrée donne sur un système « à dents » qui permet de laisser passer la pièce de haut vers le bas mais empêche tout retour par le même chemin ! Ingénieux !

Quant à l’écrasement du coffre, impossible ! C’est de l’acier épais comme les vrais coffres pour vrais trésors !

Un joli objet-jouet ancien qui nous est parvenu jusqu’à nous…. vide. Dommage pour les collectionneurs numismates !

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L’INCENDIE du REICHSTAG dans le MIROIR DU MONDE du 4 mars 1933.

Un petit mois après la prise de pouvoir d’Hitler, l’incendie du Reichstag, le parlement allemand, donna prétexte aux Nazis au pouvoir de faire disparaître les libertés individuelles et par la même occasion de faire de même avec tous leurs opposants de gauche: communistes, socialistes, démocrates, libéraux.

C’est quelques jours après l’incendie que le Miroir du Monde paraît.

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La couverture de la revue est faite du départ du Japon de la S.D.N. mais la une de l’intérieur ne se trompe pas d’actualité:

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avec 3 photos de la coupole brisée, les ruines fumantes et les pompiers éteignant les derniers foyers.
Dans la seconde page relatant cette catastrophe, la presse reprend la version officielle que s’empressa de diffuser le gouvernement nazi:

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l’acte isolé d’un pyromane néerlandais, proche du Parti Communiste qui sera rapidement condamné à mort et décapité.

Le magazine commence à détailler la répression officielle lancée par le ministre de l’Intérieur de Prusse, Goering, à l’égard de tous les opposants. En effet des élections législatives devaient se tenir le 5 mars 1933 et les sondages n’étaient pas bons pour les Nazis. En faisant disparaître légalement, toute forme d’opposition, cela allait leur faciliter considérablement la tache.

On y voit des ruines fumantes…

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et des policiers essayer de sauver ce qui pouvait encore l’être.

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Si ces 2 pages semblent avoir été imposées par l’actualité, les 2 autres pages écrites avant l’incendie par Andréas Patzenhofer…

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sont bien loin de l’angélisme du journaliste relatant la prise de pouvoir par Hitler dans ce même  Miroir du Monde il y a quelques semaines qui présentait le dictateur comme un homme hésitant et indécis. Pas un mot sur l’incendie mais la narration de la situation politique depuis l’avènement des Nazis et les violences commises par ceux-ci en toute impunité contre leurs opposants, les assassinats impunis puisque commis par des nazis devenus des (tout ce qu’il y a de plus officiels) policiers, on le voit sur cette photo.

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Seule cette caricature d’Hitler…

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montré en enfant terrible du Reich fait un peu désordre. Car les autres photos vont dans le sens d’une machine infernale en marche:

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les discours enflammés,

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les saluts imposés,

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la propagande efficace.

On est 6 ans 1/2 avant le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale, mais le rattachement de Dantzig à l’Allemagne  est, déjà, un motif  de propagande tel le prouve cet avion parti de la ville portuaire pour rejoindre Magdeburg lors d’un meeting nazi:

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Le journaliste, là, devient presque prophète puisqu’il annonce qu’après le 5 mars les libertés individuelles et politiques seraient supprimées par un coup d’Etat qui porterait Hitler au pouvoir. L’incendie du Reichstag dont il aurait pu parler si on lui avait permis de retoucher son article lui donnait raison.
Un incendie du Reichstag qui de nos jours est attribué à un groupe de S.A. sous les ordres de Röhm par tous les historiens sérieux. Le malheureux communiste néerlandais Marinus Van der Lugge n’aurait jamais pu rentrer tout seul le matériel nécessaire à l’incendie, équivalent à la cargaison d’un camion ni avoir pu allumer simultanément plus de 20 foyers disséminés dans l’immense bâtiment, tout cela sans que personne ne s’en aperçoive ! Il a d’ailleurs été réhabilité le 10 janvier 2008 par la  justice allemande qui annula le verdict prononcé 75 ans plus tôt !

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