Le film des événements.
Le Miroir du Monde de la semaine suivante, celui du 20 octobre 1934 est entièrement consacré à cet attentat qui secoua la France…
avec en double page centrale une réalisation assez moderne:
Le film des événements.
Il faut dire qu’avec le nombre de reporters qui couvraient ce voyage royal, les photos ne manquèrent pas.
Parcourons en détail pour voir de ce qui se passa:
L’arrivée sur le Vieux Port, les personnalités…
et le départ du cortège du cortège sur la Canebière.
Le roi Alexandre de Yougoslavie et Louis Barthou s’entretiennent dans la voiture et l’on sent le roi beaucoup plus tendu que le débonnaire ministre des Affaires Etrangères.
Laissons le magazine expliquer la situation;
LE QUART D’HEURE FATAL: L’ASSASSIN BONDIT SUR LE MARCHEPIED…
PASSE SON POING, ARMÉ D’UN PARABELLUM…
LE CHAUFFEUR, QUI STOPPE IMMÉDIATEMENT, L’AGRIPPE ET TENTE DE LE REPOUSSER. LE COLONEL PIOLET FAIT VOLTE-FACE. LES AGENTS SE PRÉCIPITENT VERS LA VOITURE ROYALE, CEPENDANT QUE LA POLICE REFOULE LES SPECTATEURS.
CEUX-CI, ÉPERDUS, TOURBILLONNENT. CERTAINS TOMBENT ET SONT FOULÉS AU PIED.
ALEXANDRE 1ER GIT INANIMÉ DANS SA VOITURE,…
BOULEVERSÉS, LES ASSISTANTS L’ENTOURENT. UN COLONEL MET DOUCEMENT LA MAIN SUR LE FRONT DU SOUVERAIN.
UN COMMISSAIRE ARRIVE. AIDÉ D’UN AGENT, IL SOULÈVE RESPECTUEUSEMENT LE CORPS ABANDONNÉ.
LA VOIE EST DÉBLAYÉE POUR LE DÉPART VERS LA PRÉFECTURE.
LA VOITURE TRAGIQUE S’ÉBRANLE. UN AGENT CYCLISTE MONTE À CÔTÉ DU CHAUFFEUR POUR DIRIGER CELUI-CI.
LES OPÉRATEURS DE CINÉMA ET LES PHOTOGRAPHES, MALGRÉ L’ÉMOTION RESSENTIE -SI INTENSE QUE L’UN D’EUX EN MOURRA- CONTINUENT À PRENDRE DES VUES.
UN MEMBRE DE LA SUITE DU ROI EST MONTÉ AUPRÈS DE SON SOUVERAIN.
CEPENDANT LE MISÉRABLE MEURTRIER, ABATTU À COUPS DE SABRE ET DE RÉVOLVER, LYNCHÉ ET PIÉTINÉ PAR LA FOULE INDIGNÉE, ACHÈVE D’AGONISER SUR LA CHAUSSÉE. SUR LE PAVÉ, UNE SILHOUETTE TEND LA MAIN ET L’ARME REDOUTABLE AVEC LAQUELLE LE TERRORISTE CONSOMMA SON FORFAIT.
Tout s’était passé en moins d’un quart d’heure depuis qu’Alexandre 1er eut posé le pied sur le sol français, sa seconde partie comme il se plaisait de le dire. Il fut, contre toute logique, emmené à la Préfecture où, bien entendu, ne se trouvait aucun docteur pour le prendre en main. Il fallut en chercher mais la mort avait frappé quand ils arrivèrent. Plus logiquement, Louis Barthou fut emmené à l’Hôtel-Dieu, proche du Vieux Port, aujourd’hui devenu un hôtel de luxe, mais la médecine ne put rien pour son cas. la balle avait sectionné une artère de l’humérus.
A suivre