
(JOUR 659 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
Pour une fois, une couverture qui interpelle. Le titre: LA COMTESSE MARKIEVICZ REGAGNE LA PRISON APRÈS SA CONDAMNATION. Quid ? Il s’agit d’une ardente militante de la cause irlandaise qui prit les armes contre les Anglais lors de l’insurrection de Dublin de Pâques 1916. Combattante les armes à la main, elle fut arrêtée, condamnée à mort mais sa peine fut commuée en travaux forcés à perpétuité, les femmes ne pouvant pas être exécutées. Elle sera libérée l’année suivante, retournera en prison un an plus tard pour devenir le première femme élue à la Chambre des Communes pour le Sinn Féin. Elle continuera inlassablement son combat pour l’indépendance de l’Irlande jusqu’à son décès le 15 juillet 1927.
Une page d’histoire ! Pour l’heure, Le Miroir annonce la fin de la révolte irlandaise…


et la terrible répression qui s’en suit: condamnations à mort des leaders et emprisonnement des militants pris les armes à la main: plus de 3 000 ! L’ordre britannique règne sur Dublin… pour quelques temps !
En Italie, on nous présente des prisonniers austro-hongrois:

Des militaires mais aussi des civils qualifiés d’espions. Terme générique à l’époque pour désigner d’éventuels ennemis.
Verdun, bien sûr et des scènes terribles que laissent les combats. Tout d’abord, le sol bouleversé d’une tranchée aux Eparges…

où l’on trouve pêle-mêle de tout, des morts, des armes abandonnées, des ossements plus anciens… On est loin des images édulcorées des revues au début du conflit !
On essaie de monter aux lecteurs des scènes de guerre. Mais celle-ci,

est manifestement le fruit d’un travail d’un excellent dessinateur plus que celui d’un photographe !
Là, c’est plus réaliste….

que l’installation des Allemands sur la lèvre nord d’une mine qui vient de créer un énorme entonnoir, en Artois. Mais ce pourrait être devant Verdun ou à la butte de Vauquois.
Mort Homme, un autre lieu important de la défense de Verdun.

Un moment de calme avant une nouvelle tempête. Un paysage pas si bouleversé que cela, des fumées au loin. Le mieux que faire un photographe de guerre entre 1914 et 1918.
Même remarque pour cette vue du village et de l’étang de Vaux.

Rien de bien probant, même dans le propos de la légende de la photo qui essaie de persuader le lecteur que les Allemands ont menti quand ils ont annoncé au début de l’offensive la prise du fort le 9 mars. C’est vrai que cela ne reproduira qu’au début du mois de juin 1916.
Passons à la guerre sur mer: la destruction du croiseur « l’Amiral Charner » torpillé par un U-21 au large du Liban.

Pas d’image de cette catastrophe, il ne doit pas en exister, mais seulement, la remise de la médaille militaire à l’unique survivant de cette catastrophe: le quartier-maître Cariou. Les 427 autres membres de l’équipage de ce bateau reposent par 1 500 mètres ait fond de la Méditerranée.
Ce bateau effectuait le ravitaillement du camp retranché de Salonique. En Grèce justement, le journal revient sur la prise de fonction de Elefthérios Vénizélos à Athènes,…

plutôt favorable à un alignement de la Grèce sur les positions des Alliés.
Plus loin, à l’est, les Russes progressent en Perse et comme on le voit…

pénètrent victorieusement à Ourmiah, sous un arc-de-triomphe improvisé. Actuellement, Ourmia est une ville de plus d’un million d’habitants située en Iran et principalement occupée par des Kurdes.
Enfin, pour terminer ce survol de ce Miroir plutôt riche, un petit tour à Marseille où des prisonniers allemands…

s’affairent sur le chantier du tunnel-canal de Rove, reliant l’Estoque à l’étang de Berre. Débuté en 1911, ce creusement dura jusqu’en 1927. Les prisonniers allemands travaillaient aux côtés d’ouvriers espagnols et italiens. La construction se ralentit pendant la guerre. Ce chantier important (le tunnel fait 7 km de long, 22 mètres de large, 15 mètres de haut et 4 mètres de profondeur) connut de très nombreux accidents mortels. Depuis un effondrement de la voûte sur 200 mètres à un endroit le 16 juin 1963, plus aucun navire ne le traverse et aucune remise en état est pour l’heure envisagée.