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Le Camp GREENE

Un banal livre ancien trouvé dans un magasin solidaire dont ce petit papillon collé sur la première de couverture avait attiré mon regard.

Un texte en anglais assez facilement traduisible:

Association des bibliothèques américaines.
Soldats et marins
Bibliothèque du camp

On peut penser que le livre a été la propriété de la Librairie d’un camp de soldats américains lors d’un des deux conflits mondiaux.

Cet ouvrage portant 1909 comme date de publication à New York et un copyright de 1908, on peut penser qu’il s’agissait de la Première Guerre Mondiale.

En intérieur, un tampon nous indique plus précisément son origine.

Le camp Greene !

De quoi s’agit-il là ?

Le camp Greene était situé à Charlotte en Caroline du Nord, sur la côte est, un de ses états dont on parla beaucoup en novembre dernier lors des élections présidentielles avec des re-comptages des voix à n’en plus finir.

Ce camp fut créé pendant le premier conflit mondial, au moment de l’entrée en guerre des Etats-Unis, pour regrouper et entraîner les troupes qui allaient traverser l’Atlantique pour venir se battre sur le nord et l’est de la France. On y compta jusqu’à 40 000 hommes alors que la ville de Charlotte où était installé le camp ne comptait que 6 000 âmes de plus.

Le nom Greene rend hommage à un grand général américain de la guerre d’indépendance, Nathanael Greene, à la fin du XVIIIème siècle.

Voilà un drôle de voyage pour ce livre qui dut traverser l’Atlantique dans le paquetage d’un des Sammies venu combattre en France.

Il est même précisé que c’était un soldat du 38ème régiment d’infanterie.

Quant au livre par lui-même, on ne peut pas dire que Christopher Hibbault, roadmaker (constructeur de routes) est entrée dans l’histoire de la littérature américaine en France de même que son auteure Marguerite Bryant qui pourtant connut un certain succès outre-Atlantique, au début du XXème siècle.

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128 POILUS DE CADEROUSSE… 128 DESTINS: Louis Fernand RAYNAUD… le « bon » ce coup-ci.

Effectivement, un article sur le Poilu Louis Raynaud avait été écrit le 31 mai 2018. Sauf que ce n’était pas lui qui est inscrit sur le Monument aux Morts ! Il y a trois ans, un gros doute existait… Aujourd’hui, le vrai Poilu a été trouvé et voici sa fiche matricule allégée de Mémoire des Hommes.

Louis Fernand Raynaud est né à Chusclan le 07 novembre 1896. Il ne fut pas concerné par la mobilisation du 03 août 1914 mais rapidement rattrapé par l’Armée. On en reparlera plus bas.

Son père Simon était aussi originaire de ce village du Gard. D’une première union avec Amandine Monjaud, était née une fille Berthe. Amandine étant décédée, il épousa par la suite Marie Louise Imbert, une fille de Chusclan, de dix-sept ans plus jeune que lui. La famille s’agrandit d’une autre fille, Louise qui ne vécut pas longtemps puis de cinq garçons: Simon ou Edmond né en 1886, Roger en 1888, Louis et son jumeau Charles en 1896 et enfin Joseph en 1904.

Entre 1911 et 1916, la famille franchit le Rhône pour s’installer à Caderousse. Simon père, fermier, vivait au bon vouloir des propriétaires à qui il louait ses bras. Un temps sur une ferme proche du Rhône, à la Tourette, domaine aujourd’hui disparu sous le Centre Atomique de Marcoule, ses grands enfants l’aidaient une fois sortis de l’école. Simon fils, Roger, Louis et Charles devinrent ouvriers agricoles avant leurs services militaires.

Louis et Charles furent appelés en 1915 et rejoignirent tous les deux le 98ème Régiment d’Infanterie de Roanne. Fait bizarre ou erreur de transcription d’un secrétaire militaire, les jumeaux ne furent pas séparés jusqu’en août 1916: 98ème RI du 10 avril 1915 à la fin de cette même année… 16ème RI 9ème bataillon jusqu’en mai 1916 puis 415ème RI jusqu’au 18 août 1916 pour Charles, jusqu’à son décès le 12 septembre 1917 pour Louis. Vraiment étonnant !

C’est dans le secteur de Verdun que Louis Fernand fut grièvement blessé par un éclat d’obus dans le dos, le 10 septembre 1917. Transporté dans un hôpital militaire à Souilly, à une quinzaine de kilomètres au sud de Verdun, il décédait deux jours plus tard, le 12 septembre. On peut penser que la gravité de ses blessures l’aurait laissé lourdement handicapé s’il avait survécu.

Son jumeau Charles sortit sans blessure de la guerre mais garda toutefois des séquelles d’une maladie pulmonaire qui le mit sur le flanc de janvier à août 1918. Il décéda relativement jeune le 02 février 1939 en Avignon alors qu’il avait quitté le travail aux champs pour celui d’ouvrier à l’usine à gaz d’Orange.

Quant au 415ème RI de Marseille dans lequel servirent les jumeaux Raynaud, on parle toujours de lui, plus de cent ans après la fin de la guerre. En effet, Augustin Trébuchon, dernier tué français de la Grande Guerre, le 11 novembre 1918 à 10 heures 55, servait dans ses rangs !

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120 POILUS de CADEROUSSE, 120 DESTINS… Charles Marius ARNAUD

120 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 120 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent vingtième Poilu: Charles Marius Arnaud.

Pas d’Arnaud inscrit sur le Monument aux Morts ni sur les plaques de l’église. Pourtant Mémoire des Hommes est formel et sa fiche matricule indiscutable…

…Charles Arnaud est né à Caderousse le 04 novembre 1896. Son père Jean François Arnaud est un enfant du village, né en 1842, qui a traversé le Rhône au pont de Roquemaure pour épouser sa mère, Louise Olympe Frédière au début de l’année 1896. Originaire de Saint-Laurent-les-Arbres où elle est née en 1859, Olympe y a perdu ses parents et est allée s’installer à Roquemaure après leur décès pour travailler dans un magasin vendant et fabriquant des chaussures.

Le couple s’installe à Caderousse après les noces célébrées à Roquemaure, rue Juterie. Jean François est cultivateur et Olympe va mettre au monde deux enfants, Charles en 1896 et une fille Marthe le 10 janvier 1899. Voici donc la famille au grand complet à Caderousse, recensée rue Juterie en 1901.

On y apprend que le père est cultivateur, chose contredite par l’acte de naissance de Marthe où il est écrit qu’il vend, lui-aussi, des chaussures. Il faut dire que nous ne sommes guère aidé par les registres numérisés puisque l’état-civil comme les listes nominatives ne sont pas encore à disposition des internautes dans le Gard et que la fiche matricule de Charles n’est également pas disponible ! Le conditionnel va donc être de mise à partir de là.

La famille semble avoir émigré à Roquemaure après 1901 et avant 1906 puisque les Arnaud n’apparaissent plus à Caderousse à cette date.

Cela nous laisse aussi dans l’expectative en ce qui concerne la fratrie des enfants du couple Jean François-Olympe. D’autres enfants sont-ils nés après Marthe ?

Né en 1896, Charles n’est pas en âge de partir au front en 1914. Ce ne sera qu’en 1915 que l’Armée fera appel à lui. Il monte d’ailleurs en grade puisqu’il est sergent au 119ème Régiment d’Infanterie de Courbevoie en 1917.

Le 119ème va connaître l’enfer de Verdun en 1916, Douaumont et Vaux à un moment où Charles ne l’a pas encore rejoint. Ce sera ensuite la Somme où il connaîtra son baptême du feu et le Chemin des Dames où un sort cruel l’y attend.

La grande boucherie qui entraîna des mouvements de rébellion dans les unités est à ce moment-là passée. Ce 07 juillet 1917, à Ailles, les hommes sont « conviés » par leur hiérarchie à reprendre un terrain qui a été perdu quelques jours auparavant.

Le matin, l’artillerie termine le travail de destruction commencé la veille.

Puis les fantassins s’élancent sur trois secteurs.

A gauche, c’est un gros échec puisque les Allemands se permettent même de contrattaquer.

Au centre, la préparation d’artillerie n’a pas touché les défenses allemandes et les mitrailleuses en particulier qui empêchent les assaillants d’atteindre leurs objectifs. Seulement à droite, l’avancée est significative.

Mais 110 hommes du 119ème sont mis hors-de-combat ce 07 juillet 1917 dont 24 tués et 8 disparus. Parmi eux, Charles Arnaud. Il était âgé de 20 ans et 8 mois.

Son décès a été enregistré à l’état-civil de Roquemaure, en 1921, ville où il résidait et oublié par Caderousse où il était né et avait vécu une dizaine d’années.

 

Charles Marius Arnaud, matricule 4 de la classe 1916, bureau de recrutement de Pont-Saint-Esprit, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule aux Archives du Gard à Nîmes. Le patronyme Arnaud est encore bien présent dans le Gard et le Vaucluse. Si quelqu’un reconnaît en Charles Marius un ascendant  indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes… fort incomplètes !

A suivre… Charles Félix Aubert.

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117 POILUS de CADEROUSSE, 117 DESTINS… François VALON.

117 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 117 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-quatorzième Poilu: François Joseph Henri VALON.

Quatrième face du Monument aux Morts.

La vie des Valon va osciller en permanence entre les deux rives du Rhône et les deux villages qui se font face, Caderousse sur la rive gauche et Montfaucon sur la rive droite. Cela ne va pas beaucoup nous aider pour nos recherches en ce qui concerne cette commune gardoise ! On peut parier que les Valon empruntèrent souvent l’ancien pont de Roquemaure, tout récemment terminé quand leur histoire commença.

L’ancien pont de Roquemaure qui rapprocha Gardois et Vauclusiens de 1859 à 1944.

Charles Etienne Valon, le père de François,  était un Caderoussien de souche, né en 1846. Fin septembre 1872, il traversa le Rhône pour épouser Marie Lison en mairie de Montfaucon. Marie était originaire de ce village, née en 1849. Elle était ouvrière en soie et devait travailler dans une filature des proches Cévennes. Peu de temps après le mariage, elle mit au monde son premier enfant, François Joseph Henri au domicile de ses parents, à Montfaucon, le 04 août 1873. Il semble que François soit le seul enfant du couple.

En 1891, on retrouve le couple installé à Caderousse, dans le cours de l’ouest.

Charles était journalier, travaillant aux champs pour des propriétaires. Même travail pour François qui devait être placé dans une ferme à cette époque, attendant que son service militaire soit effectué pour commencer sa vie . Son armée, il la fit au 3ème Régiment d’Infanterie de Digne, entre le 16 novembre 1894 et le 18 novembre 1897. Trois ans sous les drapeaux et un Certificat de Bonne Conduite dans la poche à sa libération.

En 1901, François était de retour chez ses parents. Pas pour très longtemps ! Aux tout premiers jours de l’année 1900, il  prit pour épouse Philomène Louise Guillard à… Montfaucon d’où est originaire cette dernière. Voilà donc François reproduisant le parcours de son père ! De cette union, vont naître quatre enfants, trois garçons et une fille: Claudius en 1902 à Montfaucon, Jeanne en 1903 également dans le Gard, Valentin en 1904 à Caderousse et Etienne en 1907 à nouveau à Montfaucon. Que d’allers et retours sur le pont de Roquemaure, un peu moins solide qu’au premier temps de la jeunesse de Charles et Marie !

Les parents dont l’agent recenseur écrit le nom en ne mettant qu’un seul L vivent toujours sur le cours de l’ouest en 1911.

Par contre, voilà deux L dans les noms de François et des siens, qui résident alors dans le quartier des écoles. C’est ainsi que naissant des changements d’orthographe des noms qui peuvent être préjudiciables pour ceux à qui cela arrive… ou pour les généalogistes.

Il ne semble pas que le couple aura d’autres enfants. Charles était déjà un « vieux » soldat quand la Grande Guerre éclata le 03 août 1914. Malgré cette chose et le fait qu’il était père de quatre enfants en bas âge, cela ne l’empêcha pas de devoir revêtir à nouveau la tenue militaire. On le retrouve au 145ème Régiment d’Infanterie Territoriale en train de creuser des tranchées de première ou de seconde ligne fin 1915, début 916 dans le secteur de Suippes- Saint-Hilaire-le-Grand.

Cela jusqu’à ce qu’il soit versé à la 6ème section de Commis et Ouvriers d’Administration du Mans le 07 février 1917. Voilà une affectation qui semblait le préserver un peu d’un mauvais coup auquel on est toujours exposé sur le front. Mais cela ne protégea pas des virus et bactéries qui circulaient entre les hommes dans un univers militaire fait de promiscuité.

Le 25 mars 1917, François Valon décèdait à l’Hôpital Militaire de Nevers d’une maladie aggravée contractée au service. Il était âgé de 43 ans et 8 mois, ce qui était exactement l’âge mon ancêtre Adrien Guérin quand il fut gazé à La Pompelle.

Fiche matricule de François Joseph Henri Valon de Mémoire des Hommes.

François Joseph Henri Valon matricule 1047 de la classe 1893, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaiteraient aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Valon est un patronyme bien présent dans le Vaucluse et le Gard, surtout écrit avec 2L. Si un descendant de François reconnaît en lui son ancêtre  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou modifier cette petite biographie.

A suivre… Gustave Vaton.

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Une chanson de LA ROULANTE: LES MAUX DE LA FAIM (Ch. DUJARDIN)

Après la collection de La Roulante, un journal des tranchées du 369ème Régiment d’Infanterie de Besançon, quelques chansons écrites par la plume humoristique de Ch. Dujardin, un rédacteur de la feuille.

LES MAUX DE LA FAIM (Impression d’un Boche) sur les privation dans l’armée allemande qui manque de tout, de pain, de bière, de sucre, de céréales, de lait…

Un texte de Ch. Dujardin, l’auteur au « Foyer du Soldat » du 369ème Régiment d’Infanterie à chanter sur l’air de « Dernier aveu ».

 

 

 

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116 POILUS de CADEROUSSE, 116 DESTINS… Raoul Roche.

116 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 116 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cent-deuxième Poilu: Raoul Auguste Louis Roche.

Sur la quatrième face du Monument aux Morts.

Pas évidente la biographie de ce Raoul Roche, l’Armée ayant placé un double obstacle.

Premier erreur, sur la fiche matricule de Mémoire des Hommes, un numéro de registre et une classe fantaisistes, 1908 pour un garçon né en 1891… 1 728 alors que le nombre de fiches s’arrête autour de 1 600 !

Seconde erreur, sur le registre matricule lui-même, Raoul est devenu Paul ! Ce n’est corrigé sur la table analytique de 1911… Heureusement ses second et troisième prénoms m’ont remis dans le droit chemin !

Ainsi donc Raoul Auguste Louis est né le 04 février 1891 à Caderousse, au Boulegon. Ses parents Adrien Henri Roche et Françoise Augustine Guérin sont tous deux du village. Le père Henri pour beaucoup, né en 1864 est menuisier puis  deviendra négociant, en bois et matériaux certainement. La mère Augustine est de 1867 et n’est pas directement de ma famille, celle d’Adrien Guérin, le Poilu MPLF. Henri et Augustine ont donc uni leurs destinées le 17 décembre 1889 à Caderousse et un peu plus d’un an après, Raoul, leur premier enfant est venu au monde.

En 1896, le jeune couple et leur enfant vivent sous le même toit que les parents d’Henri, Mathieu (Frédéric) Roche et (Marie) Louise (Amandine) Paget, toujours au Boulegon.

Un second enfant va venir compléter et terminer la fratrie, Auguste Frédéric né le 23 février 1901. C’est un bébé de 2 mois qui est enregistré au recensement de 1901.

Le père est donc devenu négociant et il s’est installé sur la Grand Place, qui deviendra Place Jean-Jaurès après guerre.

Après cette date, il semble que la famille ait quitté Caderousse pour Orange. On la retrouve en 1911 rue de la Fabrique, à quelques pas de Pourtoules.

Ayant perdu sa femme, le père d’Henri est venu rejoindre son fils à Orange. Raoul, de son côté, n’est plus là depuis quelque temps. En effet, il a devancé l’appel et s’est engagé pour trois ans dans l’Armée le 15 février 1909… d’où le 1908 de la fiche matricule…! Il a rejoint dans un premier temps le 17ème Régiment de Dragons de Vienne. Puis il est passé au 16ème Escadron du Train des Equipages Militaires en février 1911. Brigadier fourrier il sera rendu à la vie civile un an plus tard, le 15 février 1912.

Pas pour très longtemps puisque deux ans et demi après, la mobilisation générale le ramène dans cette unité du Train le 03 août 1914. Promu Maréchal des Logis, il passe ensuite dans l’artillerie lourde, au 55ème R.A.L. d’Orange le 07 février 1916 puis au 83ème R.A.L. un mois plus tard et enfin au 86ème R.A.L. de Lyon le 11 avril 1916. C’est dans le secteur de Verdun que son destin va basculer, fin août 1917.

La grande bataille de 1916 est bien sûr finie depuis longtemps mais Pétain imagine une seconde bataille, déclenchée le 20 août 1917 et qui durera jusqu’au 18 septembre. Bilan, quelques kilomètres gagnés aux Allemands avec l’Artillerie énormément sollicitée. En effet, 120 000 tonnes obus seront tirées ce qui représente environ 6 tonnes au mètre-carré ! Pas étonnant que cette terre de Verdun soit devenue inculte à tout jamais ! Quant au coût d’une telle offensive, elle aurait tout simplement mis en faillite les finances de l’Etat si elle avait été reproduite ailleurs, ce déluge de feu ayant coûté la bagatelle de 700 000 francs de l’époque !

C’est dans le Bois des Hospices…

…sur le territoire de la commune disparue de Fleury-devant-Douaumont (aujourd’hui commune d’Eix)  que la 8ème batterie dans laquelle sert Raoul Roche est installée. C’est l’Historique du 86ème Régiment d’Artillerie Lourde

…qui nous raconte les faits qui se sont déroulés le 25 août 1917.

Une bombe allemande est tombée sur les cuisines à l’heure de la soupe et a tué sur le coup le Maréchal des Logis Raoul Roche et a blessé quatre autres hommes dont deux ne survivront pas à leurs blessures.

Le 25 août 1917, Raoul Roche était âgé de 26 ans et 7 mois. Il venait de se marier à Hortense Andréa Marie Ayel d’Orange depuis moins d’un mois !

La publication des noces de Raoul et Hortense à Orange, le 24 juillet 1917.

Fiche matricule de Raoul Auguste Louis Roche de Mémoire des Hommes.

Raoul Auguste Louis, matricule 794 de la classe 1911, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Roche est encore bien présent en Vaucluse et à Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Raoul Auguste Louis un ascendant  direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ces quelques lignes.

A suivre… Jean Désiré Roumieux.

Le paysage lunaire de Verdun en août 1917.

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Une chanson de LA ROULANTE: GRISCOURT VILLE MODERNE (Ch. DUJARDIN)

Petit village entre Pont-à-Mousson et Nancy, le 369ème RI devait y avoir passé quelque temps. 142 habitants en 1911. Ch. Dujardin se moque de la petitesse du village en exagérant tous les lieux publics au point d’y voir à l’avenir une concurrente de Nancy.

 

 

On croit même deviner, aux sixième et septième strophes la présence d’un BMC au coeur du village.

 

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112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… Paul MELON.

112 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 112 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Soixante-unième nom de la liste: Paul Elie MELON.

 

La troisième face du Monument aux Morts.

Difficile de rédiger une biographie la plus complète possible de Paul Melon en ne pouvant avoir accès à distance aux archives départementales du Gard, en particulier à celles des communes. En effet, si Paul Melon avait été oublié en 1937 comme l’ont été les seize gars qu’Internet nous a permis de retrouver, jamais on n’aurait pu savoir qu’il avait vécu au village tant son rapport avec Caderousse est en pointillé. Dans une échelle imaginaire de « Caderoussité », un Isidore Marquion pourtant oublié est bien plus haut que ce pauvre Paul Melon.

On ne retrouve la famille Melon qu’uniquement sur une page du recensement de 1911, la page 32.

Elle est installée au Boulegon, à l’intérieur des digues. En 1906, les Melon ne sont pas encore dans le Vaucluse. Originaires de Codognan dans le Gard, le père est venu occuper le poste de receveur buraliste au village de Caderousse. Il doit s’agir de percevoir des impôts indirects, des taxes diverses dont l’Etat est très imaginatif à créer, sur les alcools, les tabacs, les fenêtres… Pas vraiment de quoi attirer le sympathie de la population !

Elie Melon est venu avec ses trois enfants, Paul l’aîné né à Codognan, un village proche de Vergèze et d’Aimargues, le 29 mai 1897, Elsie née en 1898 et Emy en 1900, également Gardois. Son épouse Rosalie Dangos est décédée entre 1901 et 1910. Son père Gabriel, âgé de 75 ans en 1911, l’a suivi lors de cette mutation.

Le petit Paul est un bon élève à l’école et il se prépare à mener une carrière de serrurier quand son service militaire et la Guerre seront passés. Une guerre à laquelle il croit échapper quand il entend en 1914 qu’elle sera de courte durée. En effet, c’est un adolescent insouciant de 17 ans qui voit partir les gars plus âgés que lui et rapidement voit revenir des cercueils.

Mais la guerre dure et l’âge de la conscription baisse. Le 09 janvier 1916, le jeune Paul Elie doit rejoindre Grasse et le 27ème Régiment de Chasseurs à Pied qui deviendra vite le 27ème Régiment de Chasseurs Alpins. Il n’a alors que 18 ans et demi.

Ce n’est qu’un gamin qui, le 12 juin, va faire une grosse bêtise… dans les circonstances de l’époque. Jeune, libre et heureux de vivre, il va profiter de sa soirée de permission pour rencontrer des filles de son âge. Il rejoint à sa caserne à l’heure puis, pris de remords, fait le mur et disparaît dans la nature ! L’appel de la vie !

Le voilà manquant à l’appel le 13 juin au matin et déclaré déserteur après le délai légal, le 16 juin 1916. Cette situation va durer six mois, jusqu’au 15 décembre 1916, jour où les Gendarmes le ramènent manu militari chez les Chasseurs Alpins, à Grasse. C’est bien entendu la prison qui attend Paul Melon, le trou ! Il va y séjourner quelques semaines jusqu’à ce que le Conseil de Guerre de la 15ème Région Militaire le condamne à trois ans de prison pour « désertion à l’intérieur en temps de guerre. » Tarif normal pour l’époque. On est alors le 20 mars 1917 et on pourrait en conclure que Paul a échappé à la guerre.

C’est sans compter sur la mansuétude du Général commandant la dite 15ème Région qui assortit sa peine d’un sursis immédiatement appliqué, le 28 mars 1917. Paul Elie Melon retourne à sa caserne puis au front.

Mansuétude ou moyen de se débarrasser d’une forte tête ? On est en droit de reposer la question ! Toujours est-il que Paul Melon se retrouve le pire jour au pire endroit… au petit matin du 16 avril 1917 à Craonne ! Une date et un lieu que l’Histoire a retenus puisque c’est là que débuta la catastrophique offensive « Nivelle » du Chemin des Dames, la fameuse attaque qui entraîna les mutineries puis les fusillés pour l’exemple. Une attaque qui fit entre les 16 et 25 avril 1917, 134 000 victimes sur les quelques dizaines de kilomètres de cette inaccessible crête tenue solidement par des Allemands bien retranchés, dans la neige et la boue d’un hiver tardif. 134 000 hommes mis hors de combat dont 30 000 tués ou disparus ! Paul Elie Melon, le jeune néo-Caderoussier était l’un d’eux, tué le 16 avril 1917 à un mois de ses vingt ans !

Il repose à la Nécropole Nationale de Pontavert dans l’Aisne, tombe individuelle 4 693.

La fiche matricule de Paul Elie Melon de Mémoire des Hommes.

Paul Elie Melon, matricule 1221 de la classe 1917, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Certes le patronyme Melon n’est guère usité en Gard ou Vaucluse. Mais si quelqu’un reconnaît en Paul Elie un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.

A suivre: Victor Meunier.

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Une chanson de LA ROULANTE: LE PAPELARD (Ch. DUJARDIN)

LE PAPELARD de Ch. Dujardin, auteur du Foyer du Soldat du 369ème R.I. de Besançon.

Le prétexte: un poilu lassé souhaite devenir aviateur. Il en fait état à son capitaine qui lui demande de remplir un formulaire réglementaire. Un fois visé par ce chef, le papier va suivre la voix administrative, passant dans les mains de la hiérarchie qui chacun la vise et y appose son cachet.

Tout va très bien et la demande semble même recevable jusqu’à la dernière étape, le bureau du Ministre. Là, le fameux papelard se voit mis à la corbeille par un secrétaire car il n’avait pas le format réglementaire.

Une dénonciation humoristique des lourdeurs administratives, aussi vraies dans le civil que dans le militaire !

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110 POILUS de CADEROUSSE, 110 DESTINS… Joseph GROMELLE.

110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Quarante-neuvième nom de la liste: Louis Victor GROMELLE.

La seconde face du monument.

Voici donc avec Joseph Victor Gromelle le Poilu de Caderousse pour l’instant le plus âgé des 49 biographies que nous vous avons présentées depuis mars 2017. En effet Joseph Victor est né le 22 mars 1872 à Caderousse, c’est-à-dire qu’il avait 42 ans et 5 mois à la déclaration de guerre et presque 45 ans le jour de son décès.

Joseph était donc le troisième enfant et seul garçon du couple Antoine Patrice Gromelle né en 1828 à Caderousse et Françoise Marie Echevin d’Orange née le 10 février 1832. Ils s’étaient mariés à Orange 09 février 1856, quelques mois avant la Grande Crue du Rhône dont les hommes ont conservé la trace tout au long de la vallée. De cette union étaient donc nées deux filles, Marie Julie en 1857 et Rose en 1860. Douze années plus tard donc, Joseph était venu les rejoindre.

Extrait du recensement de 1872.

Voici donc la famille au grand complet avec Joseph âgé seulement d’un mois quand l’agent recenseur est passé à la grange de ses parents, quartier Saint-Martin. Les deux grands-mères des enfants sont à la charge du couple d’Antoine et Françoise après la disparition de leurs époux. A cette époque également, les hommes avaient une espérance de vie inférieure à celle des femmes.

On retrouvera une situation quasi identique presque 40 ans plus tard, en 1911.

Extrait du recensement de 1911.

Joseph s’est installée dans la même grange du Pont d’Adam avec Baptistine Rose Martin de 10 ans sa cadette, qu’il a épousé le 24 février 1906. Deux enfants sont nés de cette union, Lucienne en 1907 et Marius en 1908. Un second garçon prénommé Gaston viendra les rejoindre en 1911, après le recensement. Le couple Joseph-Baptistine accueille la mère et la soeur cadette de Joseph. Le travail ne doit manquer au foyer puisque on y trouve également un domestique, Auguste Ponsson  et ses trois jeunes enfants. On peut imaginer qu’une belle tablée se retrouvait tous les soirs autour de la table.

C’est dire les difficultés que rencontreront les femmes quand les hommes seront appelés à la guerre !

Joseph avait fait sa période de formation militaire au 24ème Bataillon de Chasseurs à Pied de Villefranche-sur-Mer du 14 janvier 1894 au 28 décembre 1896. Une incorporation à laquelle il avait failli ne pas pouvoir répondre, en janvier 1894 car il aurait pu être sous les verrous à cette date si le tribunal d’Orange lui avait infligé une peine plus longue que les deux mois de prison dont il avait écopé pour coups et blessures, outrage et rébellion, le 07 octobre 1893. Car ce devait être un impulsif, ce Joseph Victor ! Quelques années après, il récidivait et prenait 20 jours de prison et 300 francs d’amende pour coups et blessures volontaires, peine prononcée à Orange le 26 septembre 1903.

Après la déclaration de guerre, Joseph allait se retrouver dans des régiments de l’ouest de la France. Cohabitation certainement pas facile pour ce Provençal qui parlait difficilement français immergé dans un régiment de Bretons pour qui le Français était encore plus une langue étrangère ! Joseph servit donc au 46ème R.I.T. de Guingamp puis passa au 50ème Régiment d’Artillerie de Campagne de Rennes. Malade, il essaya par deux fois d’être réformé mais la commission de réforme de Saint-Brieuc ne l’entendit pas de cette oreille. Il souffrait de surdité, de bourdonnement… L’Armée n’équipait pas encore ses hommes de filtres acoustiques !

C’est une pleuro-pneumonie qui emporta Joseph Victor Gromelle le 15 janvier 1917, à l’hôpital complémentaire de Rennes. Les petits Marius et Gaston étaient un peu jeune alors pour reprendre la ferme familiale.

La fiche matricule de Joseph Victor Gromelle de Mémoire des Hommes.

Joseph Victor Gromelle, matricule 917 classe 1992, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Gromelle est toujours vivant à Caderousse et près d’Orange. Si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Jean Gueilen.

Il semble qu’un tombeau ait gardé le souvenir de Joseph Victor Gromelle dans le premier cimetière communal.

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