Archives de Tag: mer du Nord

EXCELSIOR versus ANASTASIE… la CENSURE pendant la Première Guerre Mondiale (5/7)

Pour la presse, pire que la censure, c’est l’auto-censure ! Ne pas dire ce que l’on sait pour ne pas indisposer le Prince ou inventer carrément des histoires que les censeurs veulent entendre quand on ne sait pas. Ainsi, en septembre 1914, Le Matin annonçait que les Français approchaient de Berlin alors que c’étaient les Allemands qui étaient aux portes de Paris, sur la Marne. Pathétique !

Excelsior du lundi 27 mars 1916.

Anastasie a les ciseaux sensibles en ce mois de mars 1916. Il faut dire que l’attaque allemande sur Verdun pose problème à l’état-major.

C’est une brève sur l’action d’un sous-marin allemand qui est narrée par le journaliste.

Le comte de B…., officier de l’armée belge, qui se trouvait à bord du Sussex, fait à ce sujet, une déclaration accablante pour l’honneur allemand. On n’en saura pas plus !

On sait que le Sussex était un ferry britannique passé sous pavillon français en 1914. Lors de la traversée Folkestone- Dieppe, le 24 mars 1916, il est torpillé par un sous-main allemand sans coller et se réfugie à Boulogne-sur-Mer. Il y aura toutefois de 50 à 100 victimes suivant les sources.

Que devait être caché au lectorat d’Excelsior ? Surtout que les magazines comme Le Miroir ou Sur le Vif racontèrent cette attaque, on en a parlé à l’époque du centenaire. Que cet incident eut une certaine importance pour entraîner l’entrée en guerre des Etats-Unis !

Mystère !

 

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ll y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 03 novembre 1918

(JOUR 1553 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un épervier dans la main d’un soldat américain… un symbole pour le Miroir qui y voit un rapace cousin de l’aigle allemand prisonnier des Alliés. Un peu tarabiscoté comme symbole !

A Lens, les Allemands (et les combats) ont détruit la fosse n°14.

 

La salle des machines comme le chevalement ne sont que ruines.

Lille a été libérée après quatre ans sous la botte allemande. On comprend les scènes de joie.

On a même célébré cette libération à Paris par un grand défilé militaire…

…place de la Concorde et devant l’Hôtel-de-Ville.

Non loin de là, Douai a connu de grandes destructions.

Dans ce secteur, les chars d’assaut britanniques ont participé à la bataille.

De l’autre côté de la frontière, en Belgique, les destructions sont les mêmes qu’en France.

Par contre, comme on le voiture ces deux vues prises avant et après la libération, le port d’Ostende n’a pas connu trop de problèmes.

Dans les Flandres, après le combats, le paysage est lunaire…

…à cause des bombardements en haut, de l’explosion d’une mine en bas.

Convois de ravitaillement sur la Meuse pour les troupes américaines.

Une contrattaque allemande a été brisée en Champagne.

Elle a laissé beaucoup de matériel détruit.

Pour terminer, à Paris, un visiteur inattendu près du pont de la Concorde.

Un sous-marin ! Il a été amené en cet endroit insolite pour participer à une animation à l’occasion d’une nouvelle souscription d’un emprunt de guerre. Original pour sûr !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 24 mars 1918

(JOUR 1330 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La une évoque le cas d’un des aviateurs allemands venus sur des Gothas bombarder Paris. Au retour, celui-ci a été abattu du côté de Thury-en-Valois dans l’Oise.

Voici à l’intérieur du Miroir, une vue de ces Gothas descendus…

…sur la page de gauche près de Compiègne et sur celle de droite, à Château-Thierry.

Quant à ce dirigeable en perdition,…

…il a été pris en charge par un sous-marin pour être ramené à bon port, scène se passant probablement une Méditerranée.

Sur cette page nous est présenté les deux extrémités du front occidental français:

En haut, une vue prise non loin de la frontière suisse et en bas, des tranchées creusées à proximité de la mer du Nord, peut-être en Belgique.

Dans les Vosges enneigées…

…ces alpins inaugurent une tenue camouflée les faisant disparaître de la vue de leurs opposants sur des étendues enneigées.

Quant à cet arbre…

…une bombe qui a explosé près de lui l’a transformé en palmier, toujours dans les Vosges, avec des alpins comme témoins.

La Russie vient de se doter d’une nouvelle constitution bolchévique.

On nous présente ces vues comme des clichés exceptionnels pris au moment où l’Assemblée Constituante prenait cette décision.

Les Poilus néo-zélandais passent à la vérification des dents.

On combat donc les Allemands et les caries chez les All Blacks.

Quelques vues de l’effort de guerre des Etats-Unis.

En haut, une employée des chemins de fer dirige un poste d’aiguillage électrique ultra-moderne.
En bas des trains transportent des millions de paquets de cigarettes aux hommes sur le front français.

En Mésopotamie, les Britannique continuant de chasser les Turcs.

En bas, des troupes hindous traversent Bagdad dans un sens tandis que des Chrétiens fuient les zones de combat en allant se réfugier au bord de la mer.

Enfin pour en revenir à la guerre sous-marine à outrance des Allemands, les Norvégiens ont mis au point ce sous-marin de poche pour sauver des équipages de cargos touchés par une attaque allemande.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du 18 novembre 1917

(JOUR 1203 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, une photo souvenir pour montrer le premier obus tiré par les artilleurs américains sur les lignes allemandes. Cette douille sera envoyée au président Wilson. Il s’agit d’un obus des fameux 75.

Deux photos nous montrant un nouveau type de lance-flammes mis au point par les Allemands.

Beaucoup plus autonome puisque porté par des hommes sans ce cordon ombilical le liant jusque là à la réserve de liquide inflammable dans la tranchée. Mais ces hommes dévoués à porter la réserve de liquide sont autant de cibles potentielles lors d’une attaque.

L’attaque du Chemin de Dames du 23 au 26 octobre 1917. Plusieurs photos illustrent de moment de la guerre pendant laquelle les Français reprirent quelques kilomètres de terrain du côté de la Malmaison. Maigre consolation après la saignée d’avril 1917.

Le généralissime américain Pershing a assisté à cette attaque en compagnie du général Francher d’Esperet.

Les mêmes visitant des avions allemands tombés lors de cette même bataille.

Les chars ont été utilisés lors de cette attaque et les casemates de La Malmaison ont souffert des tirs français.

Un bombardement qui a creusé un trou dans la voûte d’un abri dans lequel stationnaient des troupes de réserve. On parle d’un tir de 400.

Dans le même secteur du Chemin des Dames, l’attaque française du Mont des Singes.

La double page centrale est consacrée aux événements de Pétrograd et de la Révolution d’Octobre.

On y voit les militants maximalistes devant le siège du gouvernement de Kerensky qui va être pris assaut, ce qui entraînera la chute du pouvoir modéré et la victoire des Soviets. On y dit que Lénine harangue la foule monté sur un cheval, à droite…

…ce qui n’est guère évident même en se rapprochant du cliché.

Les Canadiens ataquen du côté de Passchendaele. il s’agit là de la seconde batailles des Flandres, du côté d’Ypres où les Allemands vont utiliser pour la première fois le gaz moutarde appelé aussi ypérite.

Cette bataille de Passchendaele sera une succession d’attaques, le 31 juillet, le 16 août, le 20 septembre, les 6 et 10 novembre. Au côté des Britanniques en nombre (c’est leur secteur) et des Français venus en renfort, les ANZAC ont combattu ainsi que les Canadiens. Cette bataille fit plus de 500 000 tués, blessés et disparus pour quelques kilomètres gagnés… mais pas l’objectif principal qui était d’atteindre Bruges, base arrière des sous-marins allemands.

Les Sammies dans leurs tranchées regardent vers le haut le passage d’un avion allemand.

 

Après les entraînements, les soldats américains découvrent la vraie guerre dans de vraies tranchées.

Un avion allemand venu bombarder Calais dans la nuit du 3 au 4 novembre 1917 s’est écrasé en mer, près des falaises de la côte de la mer du Nord.

A marée basse, l’épave est visité par les services de renseignement français et anglais.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 12 août 1917

(JOUR 1106 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Quelques vues du secteur canadien. Ici, des brancardiers emmènent vers l’ambulance un civil blessé par un obus allemand tiré sur le village.

Autre vue de ce secteur avec des hommes dans un cratère de mine…

et d’autres faisant leur toilette dans une flaque d’eau retenue dans un trou. Bonjour, les épidémies !

Insolite: un imposant tronc d’arbre mort servait de poste d’observation aux Allemands.

Ingénieux mais terriblement dangereux si les adversaires découvrent le stratagème.

Un vue qui date quelque peu:

On y voit Cesare Battisti emmené par les Autrichiens vers le lieu de son exécution. Ce député socialiste et partisan de l’irrédentisme, le regroupement en une seule nation de tous les territoires parlant italien fut pendu par les Autrichiens. C’était le 12 juillet 1916… 13 mois avant la publication de ce document ! Pas des nouvelles fraîches !

Pour terminer, une vue d’un sous-marin allemand achevant de se consumer après qu’il ait été détruit par son équipage.

Il s’était en effet échoué près de Calais et ne pouvait être secouru d’aucune façon.

 

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 5 août 1917

(JOUR 1099 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Pétain reçoit une décoration des mains de George V, le roi d’Angleterre. Commandeur de l’Ordre du Bain !

Au pays de Lawrence d’Arabie.

Les Bédouins vainqueurs des Turcs par l’entremise de sir Lawrence exhibent un drapeau pris à leurs adversaires.

En Belgique occupée, on se bat autour de Nieuport.

La si belle station de villégiature de la mer du Nord n’est que ruines et destructions.

Près de Saint-Dié dans les Vosges, on nous raconte en 6 vues en double page centrale, la fin d’un avion allemand abattu par la défense anti-aérienne.

Tellement rare que s’en est un exploit.

En Grèce, on déporte des Grecs soutenant le camp allemand.

Pas fameux au regard des Droits de l’Homme !

Pour terminer, un gigantesque entonnoir de mine.

La vue a été prise à Beuvraignes dans la Somme. Les destructions sont irréparables !

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Il y a 100 ans (presque) jour pour jour: J’AI VU du 28 juillet 1917

(JOUR 1091 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Nos amis les Russes révolutionnaires… pour l’instant. A la une de J’ai vu du 28 juillet 1917, le général russe Korniloff qui avance (suivant le journal) vers Lemberg, alors que …

… le Révolutionnaire Kerensky exhorte les soldats à la lutte. On en reparlera dans quelques mois.

Galerie de portraits:

 

L’aviateur Octave Lapize a été tué le 15 juillet 1917. Octave Lapize avait gagné le Tour de France 1910.

Quentin Roosevelt, un des fils du président Roosevelt, vient de s’engager dans l’armée américaine.

Tout comme un des descendants du général Grant, célèbre depuis la guerre de Sécession.

Une dernière image réjouissante:

Des néo-zélandais de l’ANZAC se baignent en mer du Nord, du côté de Nieuport, en Belgique.

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107 POILUS de Caderousse, 107 DESTINS… BROQUIN Paul.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Vingtième nom de la liste: Broquin Paul Marius Jean Antoine.

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Première face du Monument.

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague,

Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues

…c’est dans ce paysage des Flandres belges que Paul Broquin, le petit mitron caderoussier, fut envoyé combattre les Allemands, envahisseurs de la petite Belgique, avec son régiment de Zouaves de Tunisie où le hasard des incorporations militaires l’avait expédié quelques mois avant le déclenchement du premier conflit mondial. Il y laissa sa vie près de Nieuport, une station balnéaire à la mode pour la bourgeoisie flamande, qu’elle soit française ou belge et même quelques privilégiés anglais. Mais en juin 1915, ce n’étaient pas les mouettes qui volaient par dessus les hôtels de luxe mais les obus remarquablement précis de l’artillerie allemande dans un pays où pourtant, les seuls points d’observation étaient des cathédrales pour uniques montagnes.

Paul Broquin était donc né le 27 décembre 1892 à Caderousse de parents caderoussiers l’un et l’autre. Son père Louis Gabin,  né en 1864, était un ancien cordonnier comme son propre père, transformé sur le tard en marchand de vins. A 3 ans près, le père avait évité un retour sous les drapeaux en 1914, une armée qu’il n’avait pas faite plus jeune en tant que soutien de famille. Sa mère, elle, Louise Honorine Barbier qui venait de la campagne, était née en 1867. Ses parents avaient convolé en justes noces le 1er juin 1887. Des enfants arrivèrent rapidement mais qui disparurent aussi vite: Marie Louise né en 1888 et décédée en 1889, Louis Antoine né en 1889 mais qui ne vécut que 4 mois. Terrible mortalité infantile ! Louise Marie née le 18 septembre 1890 puis Paul eurent plus de chance que leurs aînés et vécurent jusqu’à l’âge adulte.

Au recensement de 1911, Louise avait quitté la maison et seul Paul vivait chez ses parents.

Il avait choisi de devenir ouvrier boulanger mais comme vous le lisez ci-dessus, l’agent recenseur avait oublié de lui demander chez quel patron si bien qu’un siècle plus tard, mous ne pouvons le préciser !

C’est tout de même le troisième apprenti boulanger caderoussier qui disparaîtra pendant le Grande Guerre. A l’instar de Fernand Bernard, son métier amènera donc l’armée à  le verser dans un premier temps en C.O.A., la 25ème section des Commis et Ouvriers d’Administration. A partir du 20 octobre 1913, il fut donc employé à fabriquer du pain dans une caserne de Tunis. Pas  de service armé mais le four à pain chez les Zouaves !

Le départ des unités d’Afrique vers le front français doublé de l’hécatombe sanglante des 3 premiers mois de guerre entraînèrent sa mutation au 4ème Régiment de Zouaves de Tunis, le 14 novembre 1914. Un mois plus tard, c’est sur le paquebot « Mansoura » de la Compagnie de Navigation Mixte Touache, qu’il quittait l’Afrique du Nord pour les tranchées de ce dernier coin de Belgique libre.

Dans un premier temps, il rejoignit son Régiment de Zouaves, un peu plus au sud, au niveau d’Ypres. Puis le régiment déménagea et se retrouva donc sur la côte de la mer du Nord.

Depuis octobre 1914, un vaste secteur entre Nieuport et Dixmude était inondé des eaux de l’Yser relâchées par les franco-belges pour éviter une percée allemande. Coup réussi au delà de toutes les espérances: cette zone devint totalement infranchissable, ni dans un sens, ni dans l’autre, jusqu’à la libération du territoire belge., fin 1918.

Mais il fallait tenir la bande côtière soumise à la pression demande. Ainsi les stations balnéaires du secteur, Nieuport, Lombardsigde, devinrent des lieux de mort, de tranchées bien souvent sur-élevées car tout trou creusé dans le coin se remplissait d’eau.

La lecture du journal de marche du 4ème Zouaves ne laisse pas apparaître le nom de Paul Broquin dans la liste des disparus. Il y a eu, c’est évident des tâtonnements de l’Administration militaire pour fixer la date exacte de décès de Paul. Dans sa fiche de Mémoire des Hommes, on peut lire qu’elle survint le 9 juin 1915 après qu’il ait été écrit dans un premier temps 5 juin.

Par contre, sur la fiche matricule complète, il est donné une autre version:

Décédé antérieurement au 5 juin 1915 à Nieuport.

Le 4 juin il y eut des bombardements.

Le 5 juin, des coups de canon échangés par les 2 camps sans perte.

Le 9 juin, un violent bombardement allemand et un Zouave tué.

Mais dans le récapitulatif nominal des morts et blessés, ce Zouave tué le 9 ne porte pas le nom de Paul Broquin.
Alors ???… Peut-être le jeune mitron caderousier a-t-il été porté disparu un temps, antérieurement à la date du 5 juin 1915 puis par la suite, son corps a été retrouvé et sa date de décès estimée avant le 4 juin 1915.

Toujours est-il qu’après juin 1915, Paul n’eut plus le loisir d’écouter le vent du sud chanter le plat pays des Flandres… ni le chant des cigales des bords du Rhône.

La fiche de Paul Marius Jean Antoine Broquin de Mémoire des Hommes.

Paul Marius Jean Antoine Broquin  matricule 719 classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que ce patronyme ne soit guère présent dans le sud-est de la France, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents. 

A suivre: les Bruguier.

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