107 POILUS de Caderousse, 107 DESTINS… BROQUIN Paul.

107 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 107 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Vingtième nom de la liste: Broquin Paul Marius Jean Antoine.

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Première face du Monument.

Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague,

Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues

…c’est dans ce paysage des Flandres belges que Paul Broquin, le petit mitron caderoussier, fut envoyé combattre les Allemands, envahisseurs de la petite Belgique, avec son régiment de Zouaves de Tunisie où le hasard des incorporations militaires l’avait expédié quelques mois avant le déclenchement du premier conflit mondial. Il y laissa sa vie près de Nieuport, une station balnéaire à la mode pour la bourgeoisie flamande, qu’elle soit française ou belge et même quelques privilégiés anglais. Mais en juin 1915, ce n’étaient pas les mouettes qui volaient par dessus les hôtels de luxe mais les obus remarquablement précis de l’artillerie allemande dans un pays où pourtant, les seuls points d’observation étaient des cathédrales pour uniques montagnes.

Paul Broquin était donc né le 27 décembre 1892 à Caderousse de parents caderoussiers l’un et l’autre. Son père Louis Gabin,  né en 1864, était un ancien cordonnier comme son propre père, transformé sur le tard en marchand de vins. A 3 ans près, le père avait évité un retour sous les drapeaux en 1914, une armée qu’il n’avait pas faite plus jeune en tant que soutien de famille. Sa mère, elle, Louise Honorine Barbier qui venait de la campagne, était née en 1867. Ses parents avaient convolé en justes noces le 1er juin 1887. Des enfants arrivèrent rapidement mais qui disparurent aussi vite: Marie Louise né en 1888 et décédée en 1889, Louis Antoine né en 1889 mais qui ne vécut que 4 mois. Terrible mortalité infantile ! Louise Marie née le 18 septembre 1890 puis Paul eurent plus de chance que leurs aînés et vécurent jusqu’à l’âge adulte.

Au recensement de 1911, Louise avait quitté la maison et seul Paul vivait chez ses parents.

Il avait choisi de devenir ouvrier boulanger mais comme vous le lisez ci-dessus, l’agent recenseur avait oublié de lui demander chez quel patron si bien qu’un siècle plus tard, mous ne pouvons le préciser !

C’est tout de même le troisième apprenti boulanger caderoussier qui disparaîtra pendant le Grande Guerre. A l’instar de Fernand Bernard, son métier amènera donc l’armée à  le verser dans un premier temps en C.O.A., la 25ème section des Commis et Ouvriers d’Administration. A partir du 20 octobre 1913, il fut donc employé à fabriquer du pain dans une caserne de Tunis. Pas  de service armé mais le four à pain chez les Zouaves !

Le départ des unités d’Afrique vers le front français doublé de l’hécatombe sanglante des 3 premiers mois de guerre entraînèrent sa mutation au 4ème Régiment de Zouaves de Tunis, le 14 novembre 1914. Un mois plus tard, c’est sur le paquebot « Mansoura » de la Compagnie de Navigation Mixte Touache, qu’il quittait l’Afrique du Nord pour les tranchées de ce dernier coin de Belgique libre.

Dans un premier temps, il rejoignit son Régiment de Zouaves, un peu plus au sud, au niveau d’Ypres. Puis le régiment déménagea et se retrouva donc sur la côte de la mer du Nord.

Depuis octobre 1914, un vaste secteur entre Nieuport et Dixmude était inondé des eaux de l’Yser relâchées par les franco-belges pour éviter une percée allemande. Coup réussi au delà de toutes les espérances: cette zone devint totalement infranchissable, ni dans un sens, ni dans l’autre, jusqu’à la libération du territoire belge., fin 1918.

Mais il fallait tenir la bande côtière soumise à la pression demande. Ainsi les stations balnéaires du secteur, Nieuport, Lombardsigde, devinrent des lieux de mort, de tranchées bien souvent sur-élevées car tout trou creusé dans le coin se remplissait d’eau.

La lecture du journal de marche du 4ème Zouaves ne laisse pas apparaître le nom de Paul Broquin dans la liste des disparus. Il y a eu, c’est évident des tâtonnements de l’Administration militaire pour fixer la date exacte de décès de Paul. Dans sa fiche de Mémoire des Hommes, on peut lire qu’elle survint le 9 juin 1915 après qu’il ait été écrit dans un premier temps 5 juin.

Par contre, sur la fiche matricule complète, il est donné une autre version:

Décédé antérieurement au 5 juin 1915 à Nieuport.

Le 4 juin il y eut des bombardements.

Le 5 juin, des coups de canon échangés par les 2 camps sans perte.

Le 9 juin, un violent bombardement allemand et un Zouave tué.

Mais dans le récapitulatif nominal des morts et blessés, ce Zouave tué le 9 ne porte pas le nom de Paul Broquin.
Alors ???… Peut-être le jeune mitron caderousier a-t-il été porté disparu un temps, antérieurement à la date du 5 juin 1915 puis par la suite, son corps a été retrouvé et sa date de décès estimée avant le 4 juin 1915.

Toujours est-il qu’après juin 1915, Paul n’eut plus le loisir d’écouter le vent du sud chanter le plat pays des Flandres… ni le chant des cigales des bords du Rhône.

La fiche de Paul Marius Jean Antoine Broquin de Mémoire des Hommes.

Paul Marius Jean Antoine Broquin  matricule 719 classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que ce patronyme ne soit guère présent dans le sud-est de la France, si un descendant indirect reconnaît cet ancêtre, qu’il ne se gène pas pour réagir, surtout s’il possède quelques photos ou documents. 

A suivre: les Bruguier.

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