Note: pour faciliter la lecture de cet Itinéraire, les 6 articles publiées en février ont été reclassés. Ainsi, en parcourant les pages du blog, l’histoire du grand-oncle Séraphin apparaît dans le « bon » ordre chronologique, plus intéressant à lire que l’ordre de parution. En conséquent, d’autres articles ont aussi été déplacés.
La guerre avait pris le père en octobre 1915 (voir Il y a 100 ans jour pour jour: Adrien-Gabriel Guérin et la 5ème Escouade se faisaient photographier à LA POMPELLE et Adrien-Gabriel Guérin Mort pour la France en 1915), elle eut besoin du fils aîné quelques mois plus tard, malgré son statut de soutien de famille. Né le 31 octobre 1897 à Caderousse, il fut appelé le 25 août 1916, avec quelques mois d’avance pour être opérationnel l’année de ses 20 ans.
Ce n’est pas sur son livret militaire certes assez épais et moyennement conservé que l’on suit son parcours car les pages importantes n’y figurent plus. Certes, on y apprend
qu’il avait les oreilles écartées, un signe de reconnaissance de famille ou ailleurs, plus intéressants, ses domiciles successifs jusqu’en 1940, date de sa démobilisation définitive.
Non, ce sont les pages mises à disposition en ligne par les Archives Départementales du Vaucluse et celles des Armées qui nous en disent plus long sur son parcours… ainsi que tous les documents qu’il a pu conserver même si quelquefois, ils sont en piteux état (comme le carnet ci-dessus). Il récupéra à l’issue de la guerre les cartes postales qu’il avait envoyé à sa mère, ses frères, ses cousines, des parents plus lointains, des amis… soit une bonne pile de quelques 220 CPA, qu’il annota ensuite pour certaines. Il disait quelquefois à ses correspondants « à conserver », ayant prévu sa collection dès le début. Seul hic, ses textes d’une écriture « de médecin », quelquefois au crayon, plus ou moins effacé sont difficilement déchiffrables!
Comme tout un chacun, vous pourrez consulter son matricule en cliquant le lien ci-dessous, avec la page de son parcours substituée à son livret militaire:
Alors que Séraphin n’avait jamais vu comme montagne que la colline d’Orange et le Petit Luberon à Lacoste, il fut donc appelé dans l’Artillerie de Montagne, l’artillerie des Chasseurs Alpins, ce qui eut pour double avantage qu’il soit relativement protégé par rapport à ce qu’il aurait pu connaître dans l’infanterie et que cela lui fit voir du pays !
Affecté au 2ème R.A.M., il prit donc le train pour Nice le 25 août 1916 à 18 ans et 10 mois pour sa période d’instruction. Il franchit donc la porte de la caserne Saint-Roch…
qu’il s’empressa de montrer à son petit frère Léonce le 31 août 1916.
Il envoya beaucoup de cartes montrant Nice, l’arrière-pays où se déroulaient les manoeuvres, Monaco qu’il alla visiter avec un copain…
certaines agrémentées de tampons militaires pas très bien exécutés.
Il semble être ami avec un certain Camille, il rencontre des gars du pays: Combe d’Orange, un autre jeune de Mondragon qui est incorporé dans le 7ème d’Artillerie et qu’il a connu au Petit Séminaire d’Avignon… comme il le dit dans cette correspondance.
Ils sortent en ville et Séraphin avait conservé un de ses billets l’y autorisant…
autorisé à sortir oui, mais sans armes !
Et puis, il y a ces entraînements à Luceram, Drap, L’Escarène…
dans de vraies montagnes…
avec de vrais canons. Ci-dessous, une vraie photographie de sa batterie en position de tir, du côté de Luceram…
sur laquelle on reconnaît Séraphin à droite, à genoux, en train de s’occuper de fournir des munitions à la pièce.
Une autre photo, celle d’un groupe d’une partie du 2ème R.A.M. sur laquelle Séraphin n’apparaît manifestement pas.
Après ces mois de formation, le régiment était prêt à rejoindre le front des Vosges. Cela se fera à la fin du mois de mai 1917.
à suivre…
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