110 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 110 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Cinquantième nom de la liste: Jean Adrien GUEILEN.
Voici une biographie plus que partielle de Jean Gueilen. Bizarrement, alors que certains jeunes qui ont fait toute leur enfance et jeunesse au village avant de le quitter ont été oubliés au moment de l’édification du Monument aux Morts, Jean Gueilen arrivé lui à Caderousse peu avant le début de la Grande Guerre a bien été inscrit sur ce dit-monument. Car Jean Gueilen est le premier Poilu raconté dans les biographies sur Un Monde de Papiers à n’être pas né au village.
Jean Adrien Gueilen est donc venu au monde à Rochefort-du-Gard le 24 juin 1879. Au moment de son recensement militaire, au début du XXème siècle, il vit chez ses parents à Chateauneuf-du-Pape comme l’indique cet extrait de la liste nominative.
Extrait du recensement de 1901 de Chateauneuf-du-Pape.
Ses parents Jacques Simon Gueilen et Justine Trinquier sont fermiers chez Pascal du côté de la Tour de l’hera, écrit curieusement l’Airs. Jean Adrien les aide à la ferme et un berger René Simon complète le personnel du foyer.
Jean Adrien va faire sa période militaire du 16 janvier 1901 au 19 septembre 1903 au 55ème Régiment d’Infanterie, du côté d’Aix-en-Provence.
Au son retour de l’armée, il va travailler à Orange comme employé agricole chez Latour, quartier de Meyne. Il se marie peu de temps après avec Philomène Brigitte Talagrand du même âge que lui. On retrouve quelques années après ce jeune couple à Caderousse, au quartier du Panier. C’est là que naîtra leur fille Simone Marie Louise le lendemain du Jour de l’An 1912.
Jean Adrien est rappelé par l’Armée lors de la mobilisation générale du 1er août 1914. Il rejoint son unité d’affectation puis passe au 57 R.I. à Auxonne en octobre 14 et enfin au 227ème R.I. en novembre de la même année.
On le retrouve sur le front des Vosges à l’automne 1916. Le 227me R.I. tient un somment, la cote 607, à Lusse. Nous sommes là à une douzaine de kilomètres à l’est de Saint-Dié.
C’est la guerre de positions dans toute son horreur. On se bombarde réciproquement. On s’envoie même des choses inconnues.
Les tranchées françaises reçoivent quotidiennement un millier d’obus et il doit en être de même pour les tranchées allemandes. Les Minerwerfen pleuvent sur les lignes françaises.
Le 6 octobre, ce sont plutôt des grenades à ailettes. Par malchance quelquefois, le projectile fait mouche et tue un malheureux placé au mauvais endroit au mauvais moment. C’est le cas de Jean Adrien Gueilen, ce jour-là. Il apparaît dans le décompte officiel du Journal de Marche du régiment…
…gu côté d’un certain Marc Octave Lelu, sergent, tué le même jour. Il avait alors 37 ans et 3 mois. Il repose à la Nécropole Nationale de Bertrimoutier dans les Vosges.
La fiche matricule de Jean Adrien Gueilen de Mémoire des Hommes.
Jean Adrien Gueilen, matricule 685 classe 1899, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Bien que le patronyme Gueilen ne soit plus guère présent dans la région, si une personne reconnaît en ce Poilu, un ascendant direct ou indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.
A suivre: Adrien Guérin.