L’ancien PONT de ROQUEMAURE détruit en 1944.

Paul Marquion, vous l’avez lu hier, parlait ainsi de la traversée du Rhône en empruntant l’ancien pont de Roquemaure avant la Première Guerre Mondiale:

Le vieux pont suspendu était étroit ; les sabots des chevaux faisaient résonner désagréablement les planches du tablier et du haut de l’impériale le fleuve paraissait profond. Disons-le sans ambages : nous n’étions pas tellement fiers ! On respirait quand on arrivait à une pile ; pendant quelques mètres où on se retrouvait sur le dur et où le Rhône était masqué. Mais on n’était vraiment rassuré qu’en arrivant à la dernière.

Car comme il le précisait juste avant… Au bout de la route, c’était le pont suspendu de Roquemaure  à plusieurs arches, détruit pendant la dernière guerre et qui a été remplacé par un pont magnifique qui franchit le Rhône d’une seule enjambée.

Ce pont effectivement enjambe le Rhône et est situé à cheval sur les communes de Roquemaure côté Gard et… Orange côté Vaucluse, la Cité des Princes s’avançant jusqu’au Rhône par une bande de territoire entre Caderousse et Chateauneuf-du-Pape.

Voici deux vues prises immédiatement après la Seconde Guerre mondiale par ma tante Paulette qui pose d’ailleurs avec une amie devant ce qu’il reste du pont qui a perdu ses tabliers tombés dans le fleuve.

DSCN1371

On voit bien que le pont comptait une pile au milieu du fleuve et 2 piles sur les berges. On verra cela plus loin.

Sur cette seconde vue ayant la même origine et certainement prise le même jour, on voit bien le tablier détruit.

DSCN1370

La photo été prise sur la culée côté Orange et comme le faisait remarquer Paul Marquion, on note l’étroitesse de la chaussée au niveau des piles. Ce ne devait pas être très facile de se croiser à leurs niveaux !

Un bac permettait aux véhicules et piétons de traverser le Rhône avant la réparation du pont après la guerre. Son fonctionnement dura assez longtemps car je me souviens très bien de voisins habitant au fond de l’andrône Jean Jaurés à Caderousse chez le docteur dont le père travaillait à la construction du nouveau pont de Roquelaure. Ce devait se passer dans les années 60. Cela évita au pont de Roquemaure de connaître les mêmes problèmes que celui du Teil avec ces câbles fabriqués en un acier de mauvaise qualité et qui durent être remplacés au début des années 2000, entraînant de gros problèmes de circulation entre Drôme et Ardèche au niveau du Teil-Montélimar.

Le nouveau pont de Roquemaure…

53-pont routier de Roquemaure 4

a été construit une centaine de mètres en amont de celui qui existait avant guerre. Il reste côté Roquemaure (Gard) les traces de l’entrée de l’ancien pont…

53C-pont détruit de Roquemaure 6

avec la pile d’entrée au premier plan et la pile posée sur une petite île du Rhône à une vingtaine de mètres de l’entrée:

53C-pont détruit de Roquemaure 1

Vous avez noté une plaque mémorielle posée à l’entrée de l’ancien pont; La voici:

53C-pont détruit de Roquemaure 3

Le 18 août 1944, les Allemands alors en pleine débâcle dans le sud-est continuèrent pourtant de s’acharner sur leurs prisonniers entassés dans ce train fantôme parti du camp de Gurs en Navarre. Comme le train ne pouvait continuer sur la rive droite, des ponts étant détruits, les déportés furent débarqués en gare de Roquemaure pour rejoindre celle de Sorgues sur la rive gauche, distantes l’une de l’autre de 10 à 12 kilomètres. Ces 700 malheureux furent dans les derniers à traverser le Rhône sur ce pont avant sa destruction. Et leur calvaire continua ainsi jusqu’à Auschwitz Dachau.

De nos jours, le pont routier de Roquemaure a été rejoint par le pont autoroutier de l’A9 dans les années 70 puis par le pont de la ligne ferroviaire à grande vitesse au début du millénaire. Voici ces 3 ponts…

 51-les 3 ponts de Roquemaure 2

au premier plan le plus récent (la LGV), au second celui de l’A9 et au fond, les piles du pont suspendu.

3 Commentaires

Classé dans Photographie

3 réponses à “L’ancien PONT de ROQUEMAURE détruit en 1944.

  1. Les déportés du train Fantôme étaient partis du Camps Du Vernet et de la Prison St Michel de Toulouse le 3 juillet 1944. En gare de Bordeaux, le 9 août 1944, 150 autres prisonniers venant de la prison du Fort du Hâ (dont mon oncle) ont « rejoint » ce funeste convoi qui est arrivé à DACHAU (et non Auschwtiz) le 28 août 1944, soit près de deux mois plus tard…

    • Bonsoir,
      merci de votre visite et de ces précisons d’importance. Votre oncle a donc fait cette terrible marche entre Roquemaure et Sorgues, au milieu des vignes de Chateauneuf-du-Pape. Cordialement, josip

  2. Les prisonniers étaient partis du camp du Vernet et de la prison St Michel de Toulouse le 3 juillet 1944. Le 9 août, à Bordeaux, ils ont été « rejoints » par 150 prisonniers venant du Fort du Hâ (dont mon oncle). Ils sont arrivés à DACHAU (et non Auschwitz), le 28 août 1944…, soit près de DEUX mois plus tard…

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.