Un kiosque assez garni aujourd’hui avec 1 revue et 3 journaux.

Le Miroir des Sports où Magne et Speicher, deux cracks, anciens vainqueurs du Tour félicitent Archambaud pour son maillot jaune.

Le Petit Provençal où le Tour est traité moins abondamment.

Le Temps, journal plus intellectuel, Le Monde de l’époque.

L’Intransigeant toujours aussi agréable à lire, avec de grandes illustrations et des articles aérés.
Le Miroir des Sports, quasiment entièrement consacré au Tour, va parler des étapes 2: Lille-Charleroi et 3: Charleroi-Metz. Comme tout hebdomadaire, le titre est un peu en retard sur l’actualité mais compense ce fait par de nombreuses photos qui illustrent les étapes en détail.
Ainsi, on voit le Tour sous tous les angles dans le Nord, dans le laborieux bassin minier. Les routes vont de pair avec les sections pavées dignes de Paris-Roubaix:

où les coursiers préfèrent rouler sur les trottoirs,

les franchissements des canaux sur des ponts-levis asphaltés,

et les nombreuses voies ferrées menant aux usines qu’il faut franchir comme on peut

par dessus les barrières…

juste devant la locomotive qui s’est arrêtée pour les Géants de la Route

Même RED, l’auteur du dessin humoristique, s’est emparé du sujet des barrières baissées !
Et bien sûr, les foules ouvrières se pressent le long des routes pour voir les champions, ce qui leur procure une distraction exceptionnelle…

à Anzin…

à Valenciennes.
A Charleville, la victoire de Robert Wierinckx.

tandis que les cracks cités au début de l’article, sur la couverture, sont à la peine sur la route. Autant…

Georges Speicher vainqueur du Tour 1933…

qu’Antonin Magne qui ramena le maillot jaune à Paris en 1931 et 1934.
L’étape 3 de Charleville à Metz a vu le retour de la pluie. Pas les orages dantesques de l’étape 1, mais la pluie fine qui fait croire par moment que le Tour se court en mars.


La pluie et la route mouillée mais aussi…

des passages où la route est sèche.

Toujours la foule comme ci-dessus au contrôle de Briey et la victoire en solitaire du Luxembourgeois Mathias Clemens à Metz:

Bien entendu, les quotidiens ont une étape d’avance sur l’hebdomadaire (qui paraît toutefois 3 fois pars semaine) et relatent déjà la 4ème étape qui s’est disputée entre Metz et Belfort, hier.
Autant dans Le Petit Provençal…

que dans L’Intransigeant, on célèbre la victoire du Français Maurice Archambaud et, par la même occasion, le retour du maillot jaune sur ses épaules…

comme nous le fait comprendre de manière humoristique Pellos:

Première victoire française de ce Tour mais aussi premier sommet escaladé, le Ballon d’Alsace avant la plongée sur la plaine d’Alsace, comme on peut le lire dans le résumé de l’étape de L’Intransigeant.

Le passage à Nancy:

La victoire d’Archambaud:

Le maillot jaune de ce même Archambaud.

Après ces pages cyclisme (mais le mois de juillet c’est avant tout le Tour, et cela depuis plus de 100 ans), une information importante tirée de chacun des 3 titres.
Pour Le Petit Provençal, c‘est la continuation (même si le mouvement s’essouffle) des grandes grèves de juin 1936 qui ont suivi la victoire du Front Populaire, autant en page nationale:

que dans la zone du diffusion du journal, le Gard, à Alès:

Sur Le Temps, un petit article interpelle tout de suite le lecteur.

le conflit autour du corridor de Dantzig, en Pologne, qui sera le prétexte pour Hitler, dans 3 ans, pour déclencher la Seconde Guerre Mondiale.
Enfin, dans L’Intransigeant, c’est l’annonce de la création d’un nouveau mouvement politique, le P.P.F. avec la rencontre tout à fait improbable d’un ancien leader communiste Jacques Doriot qui faillit même devenir premier secrétaire du Parti et d’un ultra-nationaliste, le colonel De La Roque.

A l’arrivée, le P.P.F., un mouvement s’inspirant du fascisme italien, qui, pas tard, sera le plus important soutien au régime de Vichy dans quelques années et dont nombre de ses membres rejoindront la Milice.