RÉSISTANCE 1942 (18/23): LA VIE DU PARTI- SEPTEMBRE 1942 (2)

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Suite de la lecture de ce document interne du Parti Communiste édité en septembre 1942 en région parisienne.
Les moyens de lutte des ouvriers dans les entreprises sous contrôle du Parti: les Comités Populaires, la déclinaison française des Soviets et les  Syndicats.

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En parallèle aux Comités, les Syndicats, bien entendu interdits par Vichy.

Tout d’abord, le Parti demande aux ouvriers de retourner en masse dans les syndicats qu’ils avaient quittés au moment du pacte germano-soviétique, sans le dire ainsi, bien entendu. Dans le texte, on explique que les ouvriers avaient quitté les syndicats en 1939 à cause de la trahison des dirigeants. Jolie pirouette !

Toujours est-il qu’il faut maintenant retourner dans les syndicats alors que se profile à l’horizon du monde ouvrier la mise en place de la Charte fasciste par Vichy.

Au lieu d’expliquer la nouvelle stratégie syndicale, le journal préfère parler des raisons du retour des ouvriers dans les syndicats. Ce serait aussi le cas dans les syndicats non communistes, les syndicats chrétiens. Et puis ce sont au moment des crises que les syndicats attirent le plus de syndiqués: en 1917, en 1919, en 1936. En 1942, c’est aussi le moment.

C’est l’occasion aussi de se débarrasser des dirigeants qui ont failli. Sont cités en vrac les traîtres (un expression typiquement communiste): Dumoulin, Belin, Dard, Priem, Rey, Savoie… etc. Cela suffit. Certains des cités passèrent à la collaboration par anticommunisme.

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Cette Charte que Laval essaie d’imposer, prévoit la mise en place d’un seul syndicat par localité et par branche. L’adhésion est obligatoire mais le syndicat se contente d’accompagner la mise en place d’un rapport corporatiste entre patron et ouvriers. Pas de défense des revendications ouvrières. Pas d’élection de délégués ni d’assemblées de syndiqués. C’est l’Etat qui va désigner les représentants patronaux et employés. Une manière de juguler le mouvement ouvrier pour Pétain-Laval et les Allemands en empêchant toute organisation revendicative.

D’où, à la suite, un petit mémento de ce qui doit être fait pour combattre la mise en place de la Charte:

1- Manifester le jour de la paie où celle-ci est amputée de la cotisation obligatoire.

2-Continuer de manifester en toute occasion, quand les délégués sont nommés, quand ceux-ci se réunissent pour demander le remboursement de la cotisation, pour demander de vrais élections de délégués du personnel. Une véritable guérilla !

Et surtout créer (et c’est souligné dans le texte) créer un Front unique entre les confédérés et les chrétiens, en bref, faire bloc face à l’oppression !

Suite une nouvelle liste de traîtres où on cite à côté des déjà cités Dumoulin et Rey, les nouveaux noms de Desphélipon, Manguin, Doriot, Capron, Vassart, Brout, Parsal. Une charrette !

En résumé, tout mettre en oeuvre pour transformer l’application de la Charte-machine de guerre anti-ouvrière- en un puissant mouvement ……se pour la liberté syndicale et les revendications. Plus que jamais en la circonstance, il s’agit de combiner le travail illégal avec l’utilisation de toutes les formes légales. Faire cela sans attendre et avec énergie, c’est mettre en pièces la nouvelle tentative des agents hitlériens c’est faire un pas décisif vers le regroupement de la classe ouvrière.

A suivre demain, la suite et la fin de la lecture de cet important document.

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