Archives de Catégorie: CARTES POSTALES

La RETIRADA en CARTES POSTALES- PRATS-DE-MOLLO 8/18

Huitième vue de ce carnet souvenir de l’Exil Espagnol: Prats-de-Mollo- Ceux qui optent pour Franco (Los que optan a favor de Franco).

A la frontière à Prats-de-Mollo, dans les Pyrénées au dessus de la plaine côtière , les réfugiés arrivent en masse, contrôlés par les militaires français.

Nombre d’entre eux sont armés et ils ne vont pas tarder à devoir rendre leurs armes. Ils arrivent à la route par des sentiers muletiers utilisés généralement par les passeurs pour des trafics et dans quelques années pour exfiltrer les aviateurs américains et britanniques tombés sur le sol français.

Au premier plan, sur un tableau d’école, est écrit Franco. Manifestement peu de ces hommes vont se risquer à retourner en Espagne car ils ne devront pas s’attendre à la mansuétude des vainqueurs. Jusqu’au bout, malgré des vagues promesses d’amnistie, Franco et les franquistes continueront à se comporter sans aucune humanité pour ceux qui n’avaient pas choisi leur camp.

Cela arriva toutefois, Francisco Ferrer le raconte dans son témoignage sur sa Retirada mais la plupart de ceux qui s’y risquèrent furent emprisonnés et encoururent les foudres du nouveau régime.

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- BOURG-MADAME 7/18

Septième carte de la collection de l’album-souvenir de l’Exode Espagnol: Bougr-Madame- Les Troupes Nationalistes viennent d’arriver à la Frontière (Las Tropas Nacionalistas caban de llegar a la frontera).

 

Dans ce carnet de cartes postales sur l’Exil espagnol, cette carte fait un peu penser au jeu « cherchez l’erreur » tant elle n’a rien à faire dans cette collection. Nous sommes là dans le camp des vainqueurs de la guerre civile, les Franquistes, qui manifestent leur joie après avoir atteint la frontière française. Leur victoire n’est pas tout à fait complète à l’heure où la photo a été prise puisque la guerre s’achèvera avec la chute de Valence. Les hommes font le salut fasciste avec le bras tendu.

On peut penser que cette scène se déroula vers le 11 février 1939 car c’est à cette date que les Franquistes demandèrent au gouvernement Saladier d’occuper l’enclave espagnole de Llivia, autorisation qui leur fut accordée.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP D’ARGELÈS 6/18

Sixième carte du carnet-album: Au camp d’Argelès-sur-Mer (En el campo de Argelès-sur-Mer)

Le grand camp de concentration d’Argelès. On y voit des Miliciens et des civils espagnols, essentiellement des hommes car il faut savoir que l’administration française avait séparé les hommes des femmes. Ils ne renoncent pas aux idéaux qui les ont fait prendre les armes pour défendre la République Espagnole face à l’agression fasciste et nombre d’entre eux lèvent le poing. Ils sont gardés par des gendarmes français mais également par des troupes africaines qui étaient de loin les plus intraitables envers les réfugiés.

On distingue un bâtiment à gauche, certainement les bureaux de l’administration du camp mais les baraquements pour les réfugiés attendront quelques mois avant de sortir de terre. Le camp d’Argelès étaient particulièrement grand et s’étendait sur plus de deux kilomètres le long du littoral. Comme ailleurs, rien n’était prêt à accueillir une telle foule et les maladies de la promiscuité ne tardèrent pas à se répandre.

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP DU BARCARÈS 5/18

Cinquième carte postale: Le Barcarès- Vue partielle du camp de concentration (Le Barcarès- Vista partial del campo de concentracion).

Il s’agit d’un camp secondaire du grand camp d’Argelès. Francisco Ferrer y sera déplacé après plusieurs mois passés à Argelès. On voit cette mer de tentes en toile comme protection pour les réfugiés contre le vent, le froid et la pluie. N’oublions pas que nous sommes en février et que même au bord de la mer dans le sud de la France, il fait très froid quand la Tramontane souffle après avoir léché les neiges du Canigou.

Des baraques en bois furent rapidement montées par les autorités françaises mais semble-t-il après cette photo. Cela ne changeait pas grand chose au sort des réfugiés car tout manquait, les commodités, la nourriture, l’intimité… Ce camp du Barcarès connut d’ailleurs de nombreuses épidémies qui emportèrent bien des occupants.

On y interna les membres des Brigades Internationales avant qu’ils ne soient transférés à Gurs, puis après l’Armistice du 22 juin 1940, des Tziganes expulsés d’Alsace-Lorraine annexée au Reich, des Juifs.

Il semble que le camp du Barcarès ait été fermé définitivement en juillet 1942 mais sans certitude. Ce sont les chiffres catastrophiques de mortalité due aux épidémies qui entraînèrent cette décision. Les consignés d’alors furent transférés à Rivesaltes.

Le Mémorial des Trois Colonnes.

 

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (6/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

C’est le 11 novembre que le Rhône commence à déborder. Il faut dire qu’à peine l’épisode cévenol commençant à s’estomper, la pluie se remet à tomber avec force sur tout le sud-est. C’est la troisième phase de ces pluies exceptionnelles avec un phénomène méditerranéen localisé à la rive gauche du Rhône.

Comme on le voit sur ce dessin extrait de l’article de Maurice Pandé « La grande crue du Rhône de 1935 » paru dans la revue de géographie alpine en 1936 et qui inspire beaucoup cette série d’articles, ce phénomène pluvieux est marqué de pointillés en forme de croix. Ce sont les bassins versants des affluents de la rive gauche du Rhône de l’Isère à la Durance qui vont être impacts. Ces pluies violentes arrivant sur des sols gorgés, l’eau se retrouve rapidement dans les rivières et dans le Rhône. De Valence à la Camargue, le Rhône déborde. Nous ne sommes plus dans une crue normale mais dans une crue de grande ampleur.

Retour sur les remparts en Avignon, de côté du boulevard Saint-Michel.

Au fond, certainement au niveau du passage surélevé entre la gare et la porte de la République, dans le prolongement de la rue de la République et de l’avenue Jean-Jaurès, les gens ont les pieds au sec, coincés qu’ils sont dans cet îlot entouré d’eau de partout. Les véhicules sont coincés là et attendront la décrue pour quitter leur prison. A moins qu’ils aient été amenés là par leurs propriétaires pour éviter d’être perdus.

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (5/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Second temps de cet épisode exceptionnel: le décalage vers l’est de ce phénomène cévenol jusque là localisé sur les Cèvennes les 7 et 8 novembre. Les 9 et 10 novembre, les pluies continuent de toucher massivement le sud-est du Massif Central mais dans le même temps, elles inondent la vallée du bas-Rhône et les contreforts des Préalpes.

Le Rhône déjà rempli des eaux tumultueuses de l’Ouvèze au Pouzin, de l’Ardèche à Pont-Saint-Esprit, de la Cèze en face de la Piboulette et du Gardon à Comps, voit absorber aussi des masses d’eau déversées par le Lez en face de l’Ardèche, l’Aigues à Caderousse, l’Ouvèze à Sorgues et la Durance au sud d’Avignon. La côte d’alerte est atteinte de partout et les bastardeus sont construits dans toutes les communes riveraines.

Et le ciel continue de rouler de noirs nuages gorgés d’eau et à lâcher des cataractes tandis que la douceur ambiante n’encourage guère à l’optimisme.

On gaffe aussi dans la rue Joseph-Vernet en Avignon.

L’eau passe par dessus les chevilles de la personne marchant sur le trottoir de droite. Des barques du Génie patrouillent à l’écoute des problèmes des riverains. A gauche, un piéton s’accroche aux grilles pour rejoindre les marches découvertes du perron de cette maison bourgeoise.

La rue Joseph-Vernet aujourd’hui. Google Maps nous offre une vue proche de celle de la CPSM. A droite le Musée Requiem et à droite, le restaurant de la Cour d’Honneur. La rue paraissait bien plus large, sous l’eau en 1935 qu’aujourd’hui avec les trottoirs visibles, le couloir de stationnement et celui de circulation. Effet d’optique trompeur qui arrive sur bien des vues anciennes.

 

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (4/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Pour comprendre ce qui s’est passé en novembre 1935, il faut disséquer la chronologie des épisodes météorologiques exceptionnels qui se déroulèrent dans la partie méridionale de la vallée du Rhône et des massifs qui la bordent.

Premier temps, un épisode cévenol d’une grande violence sur… les Cévennes, la rive droite du Rhône. Pendant deux jours, les 7 et 8 novembre, par une douceur anormale, des cataractes d’eau se déversèrent sur le Gard, l’Hérault et l’Ardèche. Les nuages bloqués sur les pentes du Massif Central se vidèrent remplissant d’une eau boueuse l’Ardèche, la Cèze et le Gardon. Et les vrais rhodaniens connaissent les « coups » d’Ardèche en Vaucluse comme les « coups » de Gardon en Beaucaire, Tarascon et Arles ou à Comps, le pays aux cinquante repères de crue !

Le Rhône commença alors à menacer de sortir de son lit. Ce n’était qu’un début !

En Avignon, il n’y a pas que la « banlieue » qui patauge dans quelques dizaines de centimètres d’eau. Les flots ont envahis aussi le centre historique comme en 1856 quand une brèche se fit dans les remparts.

Pas de brèche en 1935 mais des infiltrations par les égouts et des précipitations qui ne peuvent pas s’écouler… on en reparlera plus tard.

Ici, la place des Corps-Saints, non loin de la gare et de la caserne du 7ème Génie est couverte d’eau. Les barques des militaires viennent ravitailler les habitants. On avance avec une barre de bois qui prend appui sur le sol. Les rez-de-chaussée sont inondés.

Cela durera presque quinze jours.

Deux images de cette place des Corps-Saints telles que nous le propose Google Maps. Les platanes sont bien là, moins nombreux en 1935 qu’en 2018.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- BANYULS-SUR-MER 4/18

Quatrième vue du carnet: Banyuls-sur-Mer. Colonne de Miliciens en route pour le cap d’Argelès (Columba de miliciens caminando hacha el campo de Argelès).

Nous sommes là sur un chemin de la Retirada suivant la côte Méditerranéenne. La frontière est à quelques kilomètres au sud de Banyuls, à Cerbère. C’est ce chemin qu’emprunta le designer américain d’origine espagnole Francisco Ferrer dans sa fuite devant les Franquistes. C’est également par là que passèrent Antonio Machado et sa mère quelques jours avant de disparaître d’épuisement à Collure.

Au bord de la plage, on aperçoit des poupes des bateaux de pêcheurs, une colonne chemine. On parle de Miliciens ce qui fort possible vue que la colonne est composée uniquement d’hommes et que nombre d’entre eux semble en tenue militaire avec la couverture roulée d’une épaule à la taille. Quelques-uns portent leurs valises sur l’épaule, peut-être les non-militaires de la troupe.

Sur le côté, les mêmes gardes mobiles français montent la garde.

C chemin était plus pénible que celui du Perthus car beaucoup plus accidenté. Ferrer raconte dans ses mémoires l’attente à la frontière qui fut longtemps fermée et la pénibilité pour atteindre le camp d’Argelès dans des conditions météorologiques, en février 1939, peu agréables.

Grâce à Google Maps, l’endroit où a été prise la photo, le seul à Banyuls où la route longe la mer près d’une plage, devenue marina de nos jours.

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La CRUE du RHÔNE de 1935 en AVIGNON (3/9)

Un lot de neuf cartes postales semi-modernes trouvé sur delcampe montrant des quartiers d’Avignon sous les eaux du Rhône lors de la crue de novembre 1935.

Il faut donc chercher les coupables de cette crue de 1935 plus au sud, disons, en gros, à partir de Valence où le Rhône commença à donner des sueurs froides à ses riverains. Là, les affluents du fleuve-roi sont tous à mettre dans le même sac à des degrés divers de responsabilité.

Que ce soient ceux de la rive droite amenant les eaux tombées sur les Cévennes: l’Eyrieux, l’Ouvèze, du Pouzin, l’Ardèche, la Cèze et le Gardon, ces trois derniers particulièrement dissipés.

Sur la rive gauche, l’Isère amena beaucoup d’eau, moins que la Drôme, le Lez, Aigues, l’Ouvèze, celle de Sorgues et bien sûr le plus important la Durance qui aura une lourde responsabilité dans les difficultés des Avignonnais et de leurs pieds mouillés.

En Avignon, les remparts baignent quasiment sur toute la longueur de leur circonférence.

Ici, les hommes du 7ème Génie ont sorti leurs grosses barques pour venir en aide aux sinistrés. Les camions à droite garés le long du rempart Saint-Roch semblent en très mauvaises postures. On aura certainement beaucoup de mal pour les récupérer.

Il faut dire que nous sommes là tout près du Rhône qui coule, là-bas, tout au fond de l’allée bordée de platanes. De nos jours, ceux de gauche ont disparu pour répondre aux besoins de la circulation automobile et ceux de droite sont fort menacés par l’installation du tram… et les champignons qui dévastent  ces arbres, emblème du Midi de la France.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- SUR LA ROUTE DU BOULOU 3/18

Troisième vue de ce carnet: Sur la route du Boulou- Réfugiés se rendant à Argelès (En la carretera del Boulou-Refugiados dirigiendose à Argiles)

Une route étroite, plate, dans une plaine large. Au bord de la route, des vieux muriers tourmentés qui ont été taillés. Le besoin de feuilles pour l’élevage des vers à soie, au printemps, a poussé les hommes à cette taille. Les réfugiés, des civils principalement mais on voit une casquette militaire au premier plan, cheminent en colonne dense. Ils sont vêtus chaudement. Pas mal d’entre eux s’emmitouflent dans une couverture. On peut imaginer que la tramontane souffle violemment. Au bord de la route, des gardes mobiles français casqués surveillent, le fusil à l’épaule. Ils sont là pour empêcher que certains prennent la poudre d’escampette… ce qui surviendra immanquablement… comment établir un cordon sanitaire infranchissable autour d’une foule de plus de 500 000 personnes en pleine nature ?

Il est quasi certain que la scène n’a pas été fixée au bord de la route entre Le Perthus et Le Boulou. Encaissée dans la vallée descendant des Pyrénées, à aucun moment la plaine ne s’élargit autant. Par contre, il s’agit certainement de la route partant du Boulou vers l’est, en direction d’Argelès et de la mer. C’est aujourd’hui une route plus large à deux voies qui court au pied des Pyrénées. Par contre, une ancienne route nationale existe en parallèle qui passe par les villages de Saint-Génis-les-Fontaines et Saint-André alors que la voie moderne les contourne.

 

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