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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 25 mars 1916

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(JOUR 602 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une vue impressionnante des aiguilles suisses pour illustrer la surveillance exercée par l’armée helvète sur ses frontières, ici, les vertigineux rochers du Pitz Gallina.

Ce numéro du 25 mars est en mauvais état et rien ne dit que l’intérieur correspond bien à la date.

En double page centrale, la guerre en Mésopotamie, en Irak dirait-on de nos jours avec 5 vues montrant en action les troupes britanniques:

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Voyons en détail:

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Sur l’Euphrate, une cheminée d’un vapeur coulé volontairement par les Turcs apparaît. Les Ottomans ont agi ainsi pour ralentir l’avance britannique dans ce secteur.

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Des batteries flottantes sur ce même fleuve, une canonnière artisanale.

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Sous l’uniforme britannique, une colonne de cipayes, une peuplade hindou réputée pour l’attitude belliqueuse de ces hommes…. « une race des plus belliqueuses de l’Hindoustan » dit le journaliste. Le mot « spahi » vient directement du mot « cipayes ».

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C’est par les fleuves (le Tigre et l’Euphrate) que les armées britanniques progressent. C’est par le même chemin inverse que les blessés sont évacués vers l’arrière.

Sur un autre front opposant les Turcs aux Alliés, les tirs du cuirassé Canvallis contre des positions ennemis aux Dardanelles.

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A Paris certainement (bien que l’article n’en dit rien), une remise de décoration présidée par le Président de la République, Raymond Poincaré:

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A quelques dizaines de kilomètres de là, sur le front de l’est, des ruines, des ruines, des ruines !

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Les localités ne sont pas citées mais il est évident qu’il faudra du temps et de l’argent pour faire à nouveau vivre ces villages. S’ils revivent un jour….

Des nouveautés militaires pour terminer.
Sur le front russe, une arme tout à fait nouvelle trouvé dans les lignes allemandes: l’ancêtre d’un lance-flammes.

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On nous dit que le soldat allemand fut carbonisé en utilisant cette arme dont il ne maitrisait pas totalement l’utilisation.

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Sous le titre « Élégance militaire pour 1916 », la tenue des fantassins français devant se protéger des tirs adverses (le casque), du froid (bustier et guêtres en peau et laine) et des gaz de combat (masque- un tampon d’ouate- et lunettes).

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 19 mars 1916

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(JOUR 596 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

La bataille de Verdun apparaît enfin en première page et est largement évoquée dans les pages intérieures. Les photos les plus dures sont réservées à ces dernières. A la une, un épisode somme toute anodin avec le visage de l’aviateur Jean Navarre, as des airs de la Grande Guerre. On nous dit qu’il a abattu 9 avions allemands dont 6 dans les lignes. Il sera surnommé « la sentinelle de Verdun ».
Verdun qui subit les bombardements allemands avec le lot de destructions que cela entraîne:

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Maisons éventrées dont la façade du collège Bivignier. La population a dû fuir comme on le voit ci-dessous….

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emportant comme elle le peut les biens les plus précieux. Les derniers habitants de la ville et des villages avoisinants sont partis le 8 mars dernier. On va retrouver les Verdinois(es) dans le Jura et le Puy-de-Dôme. Ici des réfugiés de passage à Souilly, au début de leur périple.

Car la bataille fait rage même si Le Miroir s’exprime comme si tout cela était du passé et non pas le début de la grande bataille qui va encore durer longtemps.

Le bois des Caunes dans ce secteur avec l’explosion d’une bombe française sur une tranchée allemande:

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tranchées que l’on découvre tout au fond de cette vue panoramique:

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Moins soft, ces images du champ de bataille après un combat…

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avec toute sorte de matériel hétéroclite abandonné sur la plaine, casques, équipements, ustensiles de cuisine.
Quant aux hommes, deux vues trouvées sur des prisonniers adverses montrant des montagnes de morts que ramassent les hommes dédiés à cette terrible tache:

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Le Miroir affirme la perte par les Allemands de 100 000 hommes, tués, blessés ou fait prisonniers. Une hécatombe pas moins importante que celle qu’ont connu les Français sur cette même période.

Tout cela n’empêche pas le magazine de continuer son grand concours photo…

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et comme la guerre perdure un peu trop, un prix intermédiaire est créé pour récompenser le meilleur cliché de la période 1er avril 1915-1er avril 1916 ! Et il y aura un 1er avril 1917, un 1er avril 1918 de guerre… Le prix spécial de 30 000 francs récompensant la meilleure photo de toute la guerre n’est pas prêt d’être décerné !

On nous apprend la blessure en vol de l’aviateur italien Gabriele d’Annunzio, connu pour être un grand poète, un grand défenseur de l’unification de l’Italie mais aussi un grand amateur de vitesse. La photo annonçant cette nouvelle est celle du départ de l’aviateur

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pour aller lâcher des tracts sur Trente. Il perdit donc un oeil suite à cet accident mais continua tout de même une grande carrière artistique et publique.

Toujours dans le domaine aérien, un immense projecteur…

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fouillant le ciel la nuit et pouvant y détecter avions et zeppelins ennemis.

Après l’aviation, la Marine avec les rescapés du Provence II…

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ce paquebot transformé en transport de troupes qui sera coulé au sud de la Grèce ce qui causera la mort de 1 100 militaires et matelots. Il y eut environ 600 rescapés dont on voit ici une partie de ceux-ci arrivant à Milo, une île grecque de l’archipel des Cyclades.

Double page centrale avec le blocus maritime de l’Allemagne imposé par la Marine britannique…

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qui entraîne en représailles des attaques allemandes contre des navires civils alliés dont on voit quelques drames ci-dessus:l’explosion de « Maloja » ou une attaque contre les docks de Brooklyn.

Autre catastrophe, en France celle-ci…

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avec l’explosion du fort de Double-Couronne à Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, une explosion qui fit 23 morts et pas mal de destructions.

Autre terrible scène, cette pendaison…

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d’opposants de la minorité roumaine de Hongrie, image qui fait penser à ce qui allait se passer, 20 ans plus tard sur le front de l’est.

Pour terminer une scène plus douce.

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Des officiers allemands du secteur de l’Hartmannwillerkopf partant puis revenant de la chasse pour améliorer leur ordinaire. Une nouvelle hécatombe mais chez le gibier local !

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 12 mars 1916

 

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(JOUR 587 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

En première page, encore une photo d’une réception militaire. En pleine bataille de Verdun, on nous montre la remise de la croix de guerre à un régiment de chasseurs à pied. Avec une photo et une cérémonie qui semblent dater de l’été dernier ou de l’automne !

Par contre, à l’intérieur, plusieurs pages qui relatent cette grande bataille qui vient de s’engager. En double page centrale, enfin une carte des lieux:

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Une carte sur laquelle on peut lire des noms qui deviendront célèbres: Vaux, Douaumont… comme sur ce détail agrandi:

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Une page à l’italienne de Quelques unes des localités attaquées du 23 au 27 février:

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Malancourt, la côte de Talon, Manheulles, Beaumont, Hennemont, Eix-Abaucourt, Eix. Des images d’archives des temps heureux. Malancourt qui abritait 723 habitants avant guerre n’en comptait plus que 101 en 1921, une saignée dont le village ne se remettra plus jamais: 75  habitants de nos jours !

Les autres villages ont connu le même sort:

Manheulles: 311 habitants en 1911, 134 en 1921 (143 à notre époque)

Hennemont: 337 habitants en 1911, 96 en 1921 (114 à notre époque)

Eix: 623 habitants en 1911, 132 en 1921 (257 à notre époque)

Beaumont en Verdunois: 186 habitants en 1911, « village mort pour la France »

Le hameau de Eix-Abaucourt fait partie du village de Abaucourt-Hautecourt.

Un paysage panoramique et 2 photos de destructions importantes sur cette autre page:

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Les ruines impressionnantes de Fresnes-en-Woevre dont la population passera de 655 habitants en 1911 à 393 en 1921 (726 à notre époque ce qui tend à prouver que le village s’est remis de cette catastrophe).

 Toujours Verdun avec une page sur les Allemands qui ont dirigé l’attaque. 

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Entre les 2 militaires peu attentifs à l’étiquette: de gauche à droite, le Kaiser Guillaume, le Kronprinz son fils avec son casque des hussards de la mort un peu ridicule et le fils de ce dernier, le prince Oscar. En dessous:

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des chefs militaires: le général Deimling, le feld-maréchal von Haeseler  et von Beseler.

Le titre semble sous-entendre que l’attaque est terminée alors que les combats vont durer 9 mois encore.
Autres sujets hors-Verdun: des parlementaires monténégrins et autrichiens se rencontrent…

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Pour mieux préparer la suite, les monténégrins s’apprêtent à signer un armistice tandis que les paysans se livrent à des actions de guérilla.

Le croiseur auxiliaire « Provence-II » vient d’être coulé en Méditerranée:

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Des vues du croiseur, de l’embarquement le 23 février 1916 à Toulon, à bord et pas d’image de cette attaque qui fit 1 100 victimes sur 1 700 hommes. Cet ancien paquebot de la Compagnie Générale Transatlantique avait été transformé en transport de troupes. Les hommes appartenaient au 3ème Régiment Colonial qui partait pour Salonique. L’attaque d’un sous-marin allemand U-35 stoppa le voyage et la vie d’un millier d’hommes le 26 février 1916 au large du cap Matapan, à l’extrême sud du Péloponnèse. Le grand navire sombra en 17 minutes ce qui empêcha bon nombre d’hommes de s’échapper. Des hommes qui n’avaient pas de gilets de sauvetage car ceux-ci manquaient cruellement.

Pour terminer sur du plus léger, encore une vue des chiens d’Alaska pour tirer des traineaux dans les Vosges:

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 26 février 1916

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(JOUR 572 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Le numéro de Sur le Vif du 26 février nous montre un télégraphiste en train de réparer des lignes de téléphone. La photo date-t-elle vraiment de cette période ? Mais surtout, n’y avait-il rien de plus important à mettre à la Une ? Le 21 février commençait la bataille de Verdun qui allait durer quasiment tout le reste de l’année 1916 et envoyer dans l’au-delà 600 000 jeunes gens, Français et Allemands confondus. Pourtant, dans la courte partie écrite, on a compris que c’était quelque chose d’important qui commençait du côté de Verdun et 2 pages sont consacrées à raconter ce qui s’est passé du 21 au 24 février.

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Bien sûr, il y a quelques vues de tranchées assez originales prises plus ou moins sur le vif comme celle-ci au sommet d’une butte:

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ou celle-là avec l’explosion d’un obus à quelques dizaines de mètres du photographe sur le sol enneigé des Vosges ou de l’Est.

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De l’aviation avec une nouvelle vue de ce Zeppelin tombé en mer du Nord.

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Après le dessin de Carrey dans Le Miroir de la semaine dernière, la photo de l’événement. A croire que le dessinateur s’est servi de la photo dont son titre (Le Miroir) n’avait pas les droits.

Un autre Zeppelin, celui qui a bombardé Paris récemment et qui a été poursuivi vainement par un aviateur, le lieutenant B… qui monta jusqu’à 3 000 mètres d’altitude:

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Un véritable exploit pour un avion à cette époque de réussir à atteindre une telle altitude !

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Un autre aviateur qui n’a rien à voir avec le précédent sinon une initiale, Le B… qui vient d’être abattu et trouver une mort glorieuse:

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Mais pourquoi cacher le nom d’un garçon qui vient d’être tué ? et  appeler X… le lieu du combat aérien ? Secret quand tu nous tiens !

Pour terminer, des choses plus légères…

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une course de tortues organisée par les Poilus pour se distraire. Mais d’où sortent toutes ces  testudines ? Sur le front du nord ou l’est de la France ? De sacs de militaires du midi de la France ?

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un chien-voyageur qui, à l’instar des pigeons, emporte des messages du front à l’Etat-Major.

Mais quand verra-t-on des images de Verdun dans la presse hebdomadaire ?

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 20 février 1916

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(JOUR 566 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une prise d’arme présidée par le Général Gouraud, le glorieux mutilé de Gallipoli. Une scène du front occidental, qui ne doit pas être très récente.

Plusieurs vues en plusieurs endroits de la revue sur cette fameuse chute d’un Zeppelin en mer, le L-19 pour ne pas le citer !

Tout d’abord, le patron du navire de commerce qui le vit s’abîmer en mer…

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fit un croquis de la situation qu’il vécut:

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Ce dessin servit au dessinateur du Miroir, le célèbre Carrey dont on a déjà vu les oeuvres, pour nous présenter la scène avec tout le dramatique de la situation:

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Ce Zeppelin était dirigé par le commandant F. Wenk.

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Cette catastrophe fut largement exploitée par les médias alliés.

Pour continuer sur ce même sujet…

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les obsèques des victimes du passage du Zeppelin à Paris. Dans un premier temps, les journaux n’avaient parlé que de destructions… Il y eut finalement quelques malheureuses victimes.

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Les destructions (avec certainement des victimes) après l’attaque d’un Zeppelin allemand sur le camp retranché de Salonique.

Sur le front italien, les aviateurs ont forcé un appareil autrichien de bombardement à atterrir:

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Pas de dégât pour l’avion ni le pilote mais le bombardement n’a pas eu lieu et l’appareil a été capturé.

Scènes de désolation et de mort dans ces tranchées où se sont déroulés de violents combats en septembre puis en février:

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Il s’agit du secteur de Saules près d’Arras, de Lorette dans le Pas-de-Calais.

A Salonique, on nous présente les travaux défensifs pour protéger le camp retranché:

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Beaucoup de travaux et de terrassements sur la ligne de chemin de fer Salonique-Monastir.

Des terrassements de partout où la guerre fait rage. Une double page pour nous présenter les aménagements des abris des hommes dans les tranchées:

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ces cannas dans lesquels quelque peu d’humanité était re-créée !

Pour terminer, un portrait de l’aviateur Guynemer…

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un as des airs qui, à 21 ans, en est déjà à 7 victoires en duels singuliers.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 17 février 1916

 

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(JOUR 563 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la couverture, des navires de guerre au large du camp retranché de Salonique. Ils veillent nous dit-on sur la position franco-britannique. Il faut dire que le ravitaillement par mer est vital pour les opérations dans les Balkans.

Encore des vues du passage du Zeppelin au-dessus de Paris et des destructions causées par le bombardement.

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Alors que dans un premier temps, la presse n’avait pas fait état de décès après cette attaque, voilà qu’on apprend qu’un brigadier a été tué dans la maison de gauche ! A suivre dans Le Miroir de cette semaine.

Un tirailleur sénégalais en train de nettoyer sa baïonnette…

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et cette légende… DSCN0487 dans le plus pur style « Banania ».

Une autre vue d’un dignitaire africain recevant la Croix de la Légion d’Honneur aux Invalides:

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Il s’agit comme le dit la légende du fils du roi de Nalous, le lieutenant Dinah Salifou. Il s’agit d’Ibrahima qui fit ses études à Alger. Pour mieux connaître le destin tragique du roi de Nalous, lire:

http://kababachir.com/2014/10/04/dinah-salifou-roi-nalous/

Une série de 3 vues de prisonniers allemands en France:

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En haut dans une ferme de Bretagne, au milieu corvée de lavage de linge et en bas le travail du bois dans un  massif français.

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Des vues d’Alsace, pour faire comprendre aux lecteurs que le re-conquête est en cours. Un train à voie métrique, une vue du col du Bonhomme vers Sainte-Marie-aux-Mines et cet hôtel du Lac Blanc dont le tenancier et son fils furent fusillés par les Français pour intelligence avec l’ennemi.

Parlant de train, en voici un qui transporte des canons pour le front (en bas)…

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mais protégé lui-même par un imposant canon de 155.

Pour terminer, sur ce thème des canons, un télémètre pour régler le tir et affiner les impacts:

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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 13 février 1916

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(JOUR 559 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

A la une, des soldats tchèques à l’honneur avec cette remise de médailles pour leurs faits d’armes lors de la bataille de Champagne. Ces combattants tchèques sont engagés dans la Légion Etrangère.

Une famille rémoise pose avec les masques à gaz que l’autorité militaire française leur a procuré.

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Lunettes pour protéger les yeux et gros tampon d’ouate pour filtrer les gaz. Pas le top mais la preuve pour le lectorat que l’armée s’occupe aussi de la santé des populations civiles.

Tout d’abord, une offensive allemande du côté de Givenchy le 27 janvier 1916.

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Deux photos prises sur le vif avec des Allemands surgissant de leur tranchée en haut et des Français qui viennent réoccuper des territoires perdus dans la première offensive. La qualité de l’image accrédite de vraies images de guerre. Givenchy-sur-Gohelle  est une commune proche de Lens, en direction d’Arras. C’est sur son territoire que se trouve le Mémorial canadien de Vimy. Mais les combats et les victimes qu’honore ce monument, ce sera pour l’année prochaine !

Un petit tour d’Europe (et même du monde) à travers les images qui suivent.

Tout d’abord, sous le titre Les survivants de l’Emdem à Constantinople, Le miroir raconte à ses lecteurs une histoire qui s’est passées… le 23 mai 1915. Quelques dates et quelques repères auraient certainement aidé les lecteurs en 1916… comme en 2016 !

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Il s’agit d’un petit navire de guerre allemand, le SMS Emdem qui causa pas mal de tracas aux marines alliés dans l’Océan Indien et au large de l’Australie. Il fut coulé par les Australiens vers les îles Coco le 9 novembre 1914. Ses survivants partirent sur un navire de commerce le 27 novembre 1914 pour atteindre Constantinople le 23 mai 1915 après un périple maritime puis à travers le désert à partir du Yémen. Une vraie histoire pour le cinéma !

Toujours dans le monde ottoman, cette page nous explique que des soldats et officiers turcs acceptent de plus en plus difficilement à obéir aux ordres de leurs instructeurs allemands.

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Ici, après des mouvements d’insubordination, les Turcs rejoignent une caserne disciplinaire de Matchka après leurs condamnations.

En Suisse, en Lausanne, ce sont des mouvements anti-allemands qui ont secoué la ville…

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suite à la provocation allemande d’avoir pavoisé le consulat allemand le jour de l’anniversaire de l’Empereur Guillaume II. Un militant francophile Marcel Hunziker l’arrache et c’est le début de manifestations hostiles au Reich. Il faut dire que la Suisse est partagée entre courants germanophiles et courants francophiles. Cela se passait le 27 janvier 1916.

Au Luxembourg, d’autres manifestations francophiles, chez les mineurs d’Esch-sur-Azette particulièrement:

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Enfin, à Marseille, ce sont des travailleurs annamites qui arrivent en bateau pour venir travailler dans des usines affectées à la Défense Nationale.

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Outre des Annamites, des Chinois vinrent aussi travailler et certains mourir bien loin de chez eux, au Havre, à Brest ou à Marseille, comme coolies pour décharger les bateaux. Il existe des tombes chinoises près de la colonne de Mazargues, à Marseille. Décidément, cette guerre est vraiment mondiale même si les combats furent localisés dans quelques régions bien précises.

La « visite » des lieux de Paris qui furent bombardés le 29 janvier par un Zeppelin. Une double page avec quelques  16 photos pour montrer ces destructions d’habitations parisiennes qui ne firent heureusement pas de victimes.

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Le Zeppelin fut poursuivi par un avion français pendant 2 heures. Mais le brouillard et la nuit aidèrent le fuyard.

Le fameux trou du Métro qu’a réussi à faire ce bombardement de Paris.

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Même le Président de la République Poincaré vient se rendre compte des dégâts !

Pour terminer, des photos de routes pratiquement impraticables et comme le dit le titre, transformées en marécages.

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Nous sommes dans le secteur du Linge, dans les Vosges. Cet hiver 1915-16 fut décidément froid et humide.

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Il y a 100 ans jour pour jour: SUR LE VIF du 12 février 1916

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(JOUR 558 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Sur la une de ce numéro en piteux état, les soldats russes sur le front de l’est essaient de résister au froid. Au second plan, un homme manifestement mort. La légende parle que les hommes résistent victorieusement au froid et peuvent dormir sur la neige. Alors mort ou endormi ?

En seconde de couverture, on reste en Russie avec la tsarine et 2 de ses filles déguisées en infirmières dans une salle d’opération:

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soit, de plus près:

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Une belle photo, une belle histoire mais difficile à y croire !

On retrouve ces soldats permissionnaires à Paris dont la presse a déjà parlé, qui ne peuvent se rendre chez eux car leur région est occupée par les Allemands et que l’Armée promène en autocar touristique.

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Exactement la même vue que dans La Guerre Photographiée.

Pour rester dans le domaine de la santé et de l’aide aux blessés, des ambulances un peu particulières  adaptées au terrain:

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un wagonnet-ambulance sur rail pour évacuer 4 blessés en douceur, beaucoup plus confortablement q’en charrette sur des chemins caillouteux. Encore faut-il qu’il y ait des rails près du front et que l’artillerie adverse ne bouleverse pas le terrain. Trop aléatoire.

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Dans les Vosges, un traîneau-ambulance tiré par un équidé. Là aussi un transport plus doux que d’ordinaire.

Deux vues panoramiques de tranchées dont on voit les zig-zags depuis une colline dominant les lieux.

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Sur la seconde photo, on aperçoit au loin la fumée de l’explosion d’un obus. Les lieux comme la date de ces photos ne sont nullement mentionnés.

Dans les Balkans, des combats dans la Montagne Noire, en Macédoine.

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Pour terminer, les dégâts occasionnés par le passage d’un Zeppelin au-dessus de Paris avec des destructions sur des bâtiments…

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et sur les arbres (photo de droite)…

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mais aussi une bombe qui a troué la voûte du Métro laissant un important cratère:

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Cet évènement et ce trou original seront repris dans d’autres médias, on le verra bientôt. Cette attaque date du 29 janvier 1916.

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Il y a 100 ans jour pour jour: LA GUERRE PHOTOGRAPHIÉE du 03 février 1916

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(JOUR 549 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Une photo à la une de 2 frères présentés comme de redoutables combattants albanais.

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L’Albanie vient de déclarer la guerre à l’Autriche et on vente donc les mérites de ces guerriers alliés, les Albanais.

Comme on célèbre ces Russes…

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anciens prisonniers de guerre qui ont pu rejoindre les tranchées françaises en Lorraine.

En Alsace, dans ce village, on fête…

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 le passage d’autres prisonniers, allemands ceux-là en route pour la France et la captivité.

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Photo de groupe de dragons…

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devenue fantassins dans la région proche du canal de l’Yser où les tranchées sont parallèles à celui-ci. Près de Nieuport, les hommes campent sous le tente pour se protéger du froid:

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Les destructions à Ypres…

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les ruines de la cathédrale que les barbares allemands ont bombardé, ne respectant ni l’art, ni la beauté. On le sait maintenant et on est fixé sur leur kultur. Tel est le commentaire de cette photo !

Une page avec 6 photos sur d’autres ruines…

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celles laissées par les combats de ces derniers mois.

Un avion allemand abattu par la chasse française mais qui a pu se poser est exhibé comme trophée de guerre.

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On distingue nettement la Croix de Fer sur l’empennage de vilain oiseau détruit.

La première fois que l’on peut lire de tels propos au-dessous de cette photographie qui nous vient du front d’Orient:

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L’évacuation des Dardanelles

Voici le commentaire de cette photo: Lorsque fut décidée cette opération qui pouvait être dangereuse, nos précautions furent tellement bien prises que les troupes alliées en se retirant n’eurent aucune perte à déplorer. Voici à Gallipoli le camp où était concentré tout le matériel, vivres et munitions et le réembarquement des canons e chevaux qui commence sous la protection de l’escadre et des troupes.

Ou comment minimiser une défaite !

Une vue de civils fuyant devant l’avance allemande, en Lorraine…

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en nous précisant que depuis, le village qu’ils ont dû quitter à la hâte en tout abandonnant, a été repris par les Français. Pas sûr !

En dernière page, la tombe d’un héros, …

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celle de l’aviateur Mendès qui fut fusillé par les Allemands au camp de Chalons le 24 août 1914. Sa tombe est ornée de 2 canons allemands. La vue de cette tombe si particulière sera l’objet de nombreuses cartes postales.

Pour terminer, (on en a déjà parlé), le départ des jeunes recrues des premiers contingents de 1917, appelés en anticipation.

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Une vue du train en gare Montparnasse à Paris et des jeunes gens partant rejoindre les unités où ils sont affectés pour commencer leur formation.

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La CORRESPONDANCE du POILU GRENOBLOIS- LETTRE du lundi 31 août 1914

Petite lettre de 4 pages mais très dense et difficile à lire. On va présenter ci-dessous quelques extraits les plus intéressants pour les opérations militaires de cette fin août 1914.

Aujourd’hui, la lutte s’annonce moins orageuse. Nous avons passé une nuit excellente tranquillement étendus sur la paille. Ce matin, nous attendons l’ordre qui nous indiquera le travail de la journée. En guerre, on ne sait jamais ce qu’on fera 1 heure après. C’est tout de l’imprévu. On déménage sans interruption, le mobilier est peu encombrant et le loyer bon marché (c’est le système de Mr. Cochon)…

Plus loin, petit flash-back pour raconter la nuit de samedi à dimanche qui a été bien employée.

D’abord par les sapeurs qui ont travaillé jusqu’au matin. Nous, les brancardiers sommes allés chercher un blessé étendu seul sur le champ de bataille. C’était 11 heures du soir, nous étions au plus à 500 mètres de l’ennemi mais nos fusils étaient prêts à bien fonctionner. Nous avons transporté ce pauvre fantassin sur un parcours de plus de 5 kilomètres et sur un brancard au milieu du brouillard. A chaque instant les sentinelles nous arrêtaient. La route était criblée de trous d’obus (4 mètres de diamètre et 2 mètres de profondeur). A son arrivée, le pauvre garçon était dans un piteux état mais nous étions heureux d’avoir atténué ses souffrances et surtout celles de l’isolement.

Suite de récit sur les destructions de la guerre.

J’ai vu toutes les tristesses de la guerre. C’est terrible, il faut le voir pour s’en faire une idée exacte: villages complètement incendiés, d’autres abandonnés, les maisons soumises au pillage, les habitants fuyant  sur les routes pour échapper au massacre, etc… etc… Les Allemands se conduisent comme des sauvages, malheureusement les nôtres en sont les victimes mais ce qu’il faut voir, c’est la victoire certaine qui procurera à la France une tranquilité tant désirée depuis longtemps.

Suite du récit avec celui du dimanche.

Hier dimanche, nous devions avoir repos en compensation de la nuit précédente. Après une course de 4 kilomètres, nous arrivons dans un village à 7 heures du matin. Aussitôt, nous nous couchons dans le foin mais à 8 heures, l’ordre de partir rapidement nous déloge du cantonnement. Nous repartons aussitôt pour faire 5 kilomètres et c’est au bord de la route et sous une pluie d’obus que nous avons pris notre repos. Malgré cela, résultat heureux pour la Compagnie, 2 fusils mis hors d’état et un homme légèrement blessé. Nous sommes bien favorisés par le beau temps, 3 jours seulement nous avons marché sous la pluie et une fois sous la grêle et sans pouvoir se mettre à l’abri. Nous étions à l’arrivée complètement traversés…

Suivent des considérations d’hygiène, de santé, de nutrition et de petits tracas personnels. Reprise de la narration militaire un peu plus loin:

Tous les jours et surtout vers 5 heures du soir, les aéroplanes allemands viennent survoler nos batteries et nos troupes. Ils signalent exactement nos emplacements en laissant tomber des boules lumineuses repérées par leur artillerie. C’est le moment de se méfier. Sitôt après les obus se mettent à pleuvoir jusqu’à 7 heures ou 8 heures pour recommencer de bon matin avant le jour. Mais nous ne sommes pas trop simples: les artilleurs couvrent leurs canons avec des branches et dès qu’ils entendent le moteur, ils cessent le feu. Souvent aussi et plusieurs fois chaque jour, nous voyons nos aviateurs militaires. Deux fois déjà, en passant à une faible hauteur au-dessus de la Compagnie, ils nous ont lancé des dépêches…

Pierre Gautier est toutefois conscient que son unité est moins exposée que d’autres, celles de fantassins. Ainsi…

Aujourd’hui, nous sommes logés avec un bataillon du 160ème de ligne. Tous les officiers sont morts ou blessés. Comme chef de bataillon, c’est un sous-lieutenant de Saint-Cyr seul survivant ou valide…

Par la suite, l’auteur donne des consignes à ses parents en ce qui concerne le courrier puis parle des rencontres qu’il a pu faire, ici et là, de gars de Grenoble et des environs qu’il connaît. Retour sur sa condition militaire:

… Si la guerre a de bons moments, il y en a qui sont bien pénibles. Plusieurs fois déjà, nous avons fait des étapes de 20 à 25 kilomètres dans la journée avec travail en arrivant. Il faut vraiment faire preuve de beaucoup d’énergie et force de caractère pour ne pas s’arrêter dans le fossé. C’est malheureux de voir quelquefois des pauvres militaires obligés de rester au bord de la route. C’est la gendarmerie qui les ramasse. D’autres abandonnent le sac….

Nouvelles considérations épistolaires, tout cela dans un écrit un peu désordonné, on va comprendre pourquoi. Fin de lettre un peu nostalgique.

31 août 4h45. Enfin, je termine ma lettre. Depuis ce matin, nous sommes dans le même village où nous resterons 2 ou 3 jours, mais pour écrire cette pauvre lettre, je m’y suis mis à plusieurs reprises. Toute la journée les obus ont dégringolé. A la fin, on finit par être tellement énervé qu’il est difficile d’écrire deux mots de suite. En lisant ma lettre, vous en aurez la preuve. Excusez-moi, on est en guerre. Mon seul désir après la guerre, c’est de passer quelques jours avec vous et le reste à Allevard où tranquillement je pourrai me reposer. J’espère que mon rêve se réalisera. 

Y croit-il vraiment quand il écrit ces mots ?

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