Ce n’est pas un fac-similé mais bien un journal original L’Humanité, organe alors de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière), 6 ans après sa création par Jean Jaurès. Lot d’Huma datant de 1904 (n°104) à 1926 trouvé dans une boîte à chaussures à Chatillon Saint-Jean (près de Romans) fin août.
A l’extrême-gauche de l’échiquier politique, ce numéro parle du congrès du Parti Socialiste, de politique française et internationale, des luttes sociales, des convocations de la SFIO et ses oeuvres et des syndicats. Pas d’éditorial de Jaurès contrairement à d’autres numéros.
Et en page 4, une narration succincte mais assez réussie de l’étape du Tour de France Belfort-Lyon via Besançon, Lons-le-Saunier, Bourg-en Bresse. Une randonnée de 309 km tout de même commencée à 3 heures du matin et particulièrement arrosée tout au long du parcours.
Si l’on compte bien, le vainqueur François Faber, futur vainqueur du Tour, a mis 10h44 pour faire ces 309 bornes soit une moyenne de 28,7 km/h ce qui, compte-tenu des conditions climatiques, des aléas de la course et de l’état des vélos et des routes est tout simplement remarquable et l’égal des moyennes réalisées de nos jours. Surtout qu’il terminera le dernier kilomètre de l’étape… à pied!
A noter que le temps importait peu, c’est la place qui était primordiale puisque ce Tour se jouait aux points… comme le maillot vert de nos jours. Le premier de chaque étape marquait 1 point, le second 2… et le vainqueur était celui qui en avait le moins à l’arrivée finale.
La seule illustration du journal, si on exclue le dessin humoristique peu compréhensible de nos jours, était en première page et montrait
l’aviateur Latham qui s’apprêtait à essayer de traverser la Manche pour la première fois avec L’Antoinette. On sait que c’est Blériot qui lui damera le pion et parviendra à réaliser cet exploit 13 jours plus tard pour remporter la cagnotte mise en jeu par un journal britannique.
Quant à François Faber, d’origine luxembourgeoise et engagé dans un régiment de la Légion Etrangère pendant la Grande Guerre, il disparaîtra dans les 2 sens du terme en Artois en 1915.



