…le 16 novembre exactement, comme aujourd’hui.
Ce jour-là, la censure de Raymond Marcellin, le ministre gaulliste de l’intérieur avait mis à bas un journal pour impertinence dirait-on de nos jours. A part qu’à l’époque, c’était un blasphème !
Rappelez-vous cette une parlant d’un
faisant allusion au drame du Cinq-Sept à Saint-Laurent-du-Pont en Isère, l’incendie d’un dancing dans lequel 146 jeunes périrent le 1er novembre 1970, conséquence des inconséquences des gérants et de leur cupidité. La presse avait fait ses choux gras de ce drame, en versant dans le sensationnel sans fouiller plus que ça -du BFM Télé avant l’heure- !
Rappelez-vous aussi de la suite de cette une parlant de
la disparition du Général de Gaulle, le fondateur de la Vème République qui se retira de la vie publique suite à une défaite électorale et, lui, ne revint plus sur le devant de la scène. C’était le 9 novembre 1970.
Le journal satirique L’HEBDO HARI-KIRI s’empressa de rapprocher les 2 affaires pour cette une sulfureuse
que l’Etat UDR (devenu depuis RPR puis UMP) ne pouvait pas admettre. Ce numéro fut interdit immédiatement et dorénavant le titre ne pourrait plus être exposé dans les kiosques de presse… ce qui revenait à la mort de la publication.
Voyons un peu ce qu’on pouvait trouver dans ce numéro devenu culte grâce à Monsieur Marcellin.
L’éditorial impertinent certes mais plein de tendresse de Delfeil du Ton…
…qui faisait le pendant de cette planche de Wolinski raillant une partie de l’électorat de droite.
La planche de Reiser…
…où tout le monde en prend pour son grade… sauf De Gaulle finalement.
Et quelques autres dessins
Finalement, pas grand chose qui justifiait une telle mesure, si ce n’est, comme certains le pensent, un coup prémédité du pouvoir de droite pour se débarrasser de ces trublions, faire un exemple, le n°94 de Hara-Kiri n’étant qu’un prétexte.
Ce dont ce pouvoir ne s’attendait pas, c’est la réaction des rédacteurs. Au lieu de pleurer sur leur sort, attaquer cette décision en justice ce qui aurait mis des mois à être réglé, ils décidèrent de… fonder un autre journal. Ainsi naquit
le 23 novembre 1970, avec la même équipe Cabu, Cavanna, le professeur Choron, Delfeil du Ton, Fournier, Gébé, Reiser, Willem, Wolinski… une dream-team de l’humour décapant et anti-conformiste.
L’éditorial de Cavanna sur 2 pages était sans équivoque
et c’est Henri Tisot, l’imitateur officiel de de Gaulle qui en prenait pour son grade dans cette bande de dessins de Reiser.





















