Deux ans après, le Tour revient au Ventoux mais par la face nord, celle de Malaucène et du Mont-Serein, qu’il avait emprunté en 1951 pour la première. Avec une arrivée au sommet, de loin le scénario le plus excitant !
Merckx a trouvé un adversaire à sa taille en 1971 en la personne de Luis Ocana, un coureur espagnol résidant en France depuis 1957, dans le sud-ouest. Il fait exploser Merckx dans une étape de légende en direction d’Orcières-Merlette mais doit abandonner dans les Pyrénées sur accident dans la descente du col de Menté, sous un orage dantesque.
En 1972, moins affûté, il ne peut distancer Merckx qui a trouvé un autre poil à gratter en la personne d’un jeune français, cycliste complet, Cyrille Guimard.
Un Cyrille Guimard qui, comme Luis Ocana dans les Alpes, devra à son tour se retirer de la course à 2 jours de l’arrivée à Paris, à cause d’un genou douloureux, laissant Merckx gagner son 4ème Tour d’affilée.
Mais revenons à ce jeudi 13 juillet 1972 où un autre jeune coureur français va honorer la Fête Nationale avec un jour d’avance.
Cette année-là, l’ascension du Géant de Provence ressembla à une partie de dupe entre les favoris, Merckx, Ocana et Poulidor qui pensent plus à s’observer qu’à s’attaquer pendant le final.
Mais, tout s’agita en fin d’ascension, quand,
Le photographe de Miroir du Cyclisme était là…
pour saisir le moment où le coureur de chez Peugeot recolla au groupe de tête (le 43 blanc, le plus à droite)…
le dépassa sur le côté…
Vous avez certainement noté au passage que la couleur a fait son apparition à l’intérieur des magazines. Dans le même temps, depuis 1971, les hebdos sportifs comme Miroir Sprint et Miroir des Sports ont quitté les kiosques, tués par la télévision qui offre des images animées depuis la fin des années 50 aux passionnés de sport, passionnés qui, auparavant n’avaient que les images fixes des journaux pour revivre les événements sportifs (et les actualités cinématographiques précédant les films au cinéma).
Thévenet est loin de ces considérations et fonce vers la victoire et on peut le voir sous tous les angles.
A l’arrière, l’attentisme reste au programme, sauf dans les derniers mètres pour des écarts minimes sur la ligne.
Un coup pour rien dans la lutte pour la victoire finale mais un grand moment de sport pour le public qu’on voit très nombreux et dont je faisais partie, étant allé pour la première fois au Ventoux en cette occasion avec la famille de Raymond Deux de Meysse.
Comme Merckx en 1970, Bernard Thévenet eut besoin d’un peu d’oxygéne…
à l’infirmerie pour récupérer de son terrible effort final. Il prenait aussi rendez-vous avec ses supporters pour l’avenir puisqu’il remporta les Tours 1975 et 1977 quand il eut atteint une certaine maturité indispensable aux cyclistes voulant gagner un grand tour.
En ce qui concerne Eddy Merckx, comme Pellos le résume bien dans ce dessin,
il continuait à bâtir le plus grand palmarès du cyclisme de tous les temps. Impressionnant comme on le disait il y a quelques jours (dans l’article sur l’arrivée du Tour au Ventoux en 1970): pour le biographe du champion Daniel Friebe affirmait en 2012, que, de nos jours, Merckx n’aurait jamais obtenu une licence pour courir car atteint d’une grave affection cardiaque qui aurait pu le faire mourir à tout moment sur son vélo.



















