Archives quotidiennes : 26/04/2015

LOUIS DELPECH et CAMILLE REVELIN, 2 DÉPORTÉS honorés sur le MONUMENT aux MORTS D’ANCONE

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Quatrième volet sur les Morts Pour la France du Monument d’Ancone, les  MORTS EN DEPORTATION :

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DELPECH LOUIS et REVELLIN CAMILLE.

L’un comme l’autre ne sont pas des Anconnais de souche mais ils résidaient sur la commune pour leur travail et c’est à Ancone qu’ils ont été arrêtés.

 Quelques recherches sur Internet et une visite au mémorial de Mirmande permettent de recueillir des éléments sur le parcours et les souffrances endurées par ces deux hommes.

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LOUIS DELPECH

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Une rue d’Ancone menant vers Montélimar a été baptisée à la fin du siècle du nom de Louis Delpech.

« Et la liste des personnes appréhendées à Montélimar enfle encore : le 21 juillet (1944) et dans les jours suivants, cinq radiotélégraphistes de la station météo d’Ancône sont appréhendés : Raoul Bonneau, 37 ans, Vendéen, le chef de centre, Paul Bonnier, 40 ans, du Pas-de-Calais, Robert Fouillet, 34 ans, Louis Delpech, Gardois de 44 ans, et Paul Henri Saumard, 46 ans, de Haute-Vienne. Ils sont accusés d’émettre clandestinement pour la Résistance.

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La station météo de Montélimar de nos jours, peu différente de ce qu’elle était en 1944.

Tous sont morts durant l’hiver 1945 à Dachau ou ses kommandos de Melk et Ebensee, sauf Bonneau, libéré de neuf mois de souffrances à Dachau, qui mourra à l’hôpital Bichat à Paris lors de son retour. « 

Matricule au camp de concentration de Dachau : 72493

Delpech Louis

Sexe  M

Né le 12/06/1921 à Saint Thibéry (34)

Nationalité  F

Date de libération du camp 30 avril 1945 -Annexe où était détenu Louis Delpech: Allach.

Le 29 avril 1945 la 45e division d’infanterie de la septième Armée américaine libéra le camp. Malgré l’ordre donné par l’état-major allemand de tuer tous les prisonniers, la plupart des survivants purent être libérés.

 Le camp de Dachau est situé en Bavière, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich. C’est le premier camp de concentration créé par le III ème Reich, le 20 mars 1933. Il constitue ainsi le modèle de référence sur lequel d’autres camps ont été construits et ont fonctionné jusqu’à la fin de la guerre.

Allach : Ce très important Kommando du camp de Dachau fait travailler les détenus à différents projets et productions : d’abord pour une manufacture de porcelaine, ensuite pour la firme BMW, enfin pour différents chantiers de l’organisation Todt. Il compte jusqu’à 3 850 détenus. Il est situé près de Dachau et est créé le 17 mai 1944.

Delpech

Le nom de Louis Delpech apparaît en bas de la colonne de gauche sur cette plaque du Mémorial de Mirmande…

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ainsi que sur le Monument aux Morts de Montélimar (colonne de droite au milieu)… la station météo où il a été arrêté est située sur le territoire de Montélimar. A noter également celui d’un compagnon d’infortune Raoul Bonneau (bas colonne du centre)

CAMILLE REVELIN

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Une place d’Ancone devant les écoles a été baptisée à la fin du siècle du nom de Camille Revelin.

Le 12 mai 1944, des résistants, « une vingtaine de personnes de classes et opinions politiques diverses » et pour des  « motifs inconnus », dit le rapport de gendarmerie, sont arrêtés par les Allemands à Montélimar : certains sont libérés, peut-être après un séjour à Montluc. D’autres n’échappent pas à la déportation.

Rose Liard, née à Marsanne, 53 ans, qui tenait un magasin de mode dans la Grand-Rue, cachait des réfractaires et fournissait des faux papiers, est déportée à Ravensbrück. « Avec une modestie et une simplicité sans égale, [elle] a hébergé presque quotidiennement pendant longtemps à toute heure du jour et de la nuit, tous les agents et chefs régionaux de la Résistance », écrit le capitaine d’aviation Vernier à propos de Rose Liard. Elle arrive au camp de Neue Bremm à Sarrebruck le 14 juillet. Elle poursuivra son chemin vers Ravensbrück où elle mourra le 30 mars 1945.

Les hommes, le docteur Clément Paul Jeune, 45 ans, originaire de Roynac, Fernand Mirabel, 46 ans, coiffeur dans la Grand-Rue, Paul Nègre, 32 ans, professeur venu des Basses-Alpes, Pierre Quilichini, 49 ans, originaire des Alpes Maritimes, contrôleur principal aux PTT, André Reboul, laitier de 22 ans, qui plaçait dans différentes fermes de la région des jeunes astreints au STO (Service du travail obligatoire), et faisait délivrer de fausses cartes d’identité, Camille Révelin, 42 ans, de l’Isère (Vienne), chauffeur à Ancône, Émile Roche, né à Sauzet, 52 ans, mécanicien, Félix Sodine, 51 ans, maçon né en Algérie, sont transportés à Neuengamme le 18 juillet 1944. Albert Retrou, 62 ans, voyageur de commerce originaire de Seine-et-Marne, arrêté le 3 juin à Montélimar, ira à Neuengamme.

Le Valentinois Pierre Colognac, 21 ans, pris le 5, est déporté à Dachau.

On devine à des immatriculations qui se suivent que certains ont tout fait pour rester ensembles. Reboul, Roche et Nègre reçoivent les numéros 37 220, 37 221 et 37 222. Après la quarantaine, presque tous seront dispersés dans divers komandos de travail.

 Seuls reviendront en vie Colognac, Reboul, Mirabel et Quilghini, libérés en avril 1945.

Jeune et Nègre meurent à Bergen-Belsen le 9 février et le 11 mars 1945. Retrou et Roche meurent à Neuengamme les 8 et 11 janvier 1945, Révelin, le 28 mars. Sodine transféré de Neuengamme au komando de Sandbostel y meurt le 4 avril 1945.

Transport vers le camp : parti de Compiègne le 15 juillet 1944

Matricule au camp de Neuengamme : 36833

Nom Prénom : Revelin Camille

Né le 15 juillet 1902

Lieu de naissance Vienne (38)

Sexe : M

Nationalité : Française

Parcours : F Bremen (Brême) -Farge *

Statut : Décédé en déportation

 * Dans le livre de Pierre Brunet « Les Martyrs de Neuengamme- Le camp méconnu.. » édité en 1975 par l’Amicale de Neuengamme, sous le titre « Sur le chantiers de la Kriegsmarine », on peut lire page 19: La kriegsmarine fut une très grosse mangeuse de déportés, car un nombre important de ses bases, surtout sous-marines étaient implantées dans la zone alimentée par Neuengamme… A Brême, lorsque les ports de l’Atlantique furent devenus inutilisables, une série d’installations fut entreprise. Dans l’immense chantier « Valentin » à Brême-Farge sur la Weser en aval d’une vingtaine de kilmètres du port hanséatique, 2 700 détenus furent condamnés à construire un immense bunker, refuge pour sous-marins puissamment betonné de 14 mètres d’épaisseur…Durement touché à coup de bombes de 10 tonnes par une violente intervention aérienne britannique, le vendredi-saint 1945 (le vendredi 30 mars), il ne fut jamais terminé. A cette date, Camille Revelin était décédé depuis 2 jours.

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Sur cette seconde plaque du Monument aux Morts de Montélimar apparaissent tous les autres noms des déportés décédés cités dans les 2 articles, sur la colonne du milieu: Raoul Bonnier, Paul Jeune, Rose Liard, Paul Nègre, Albert Retrou, Emile Roche, Henri Saumard et Félix Sodine.

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Plaque-souvenir de Camille Revelin située sur le tombeau de sa belle-famille anconnaise Deloule dans le cimetière communal… tombeau dans lequel repose son épouse Joséphine, née Rollin.

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A noter que l’orthographe exact du nom doit être Revelin avec un seul L.

Travaux de recherche et de rédaction par 

Michel et Thibaut MARMUS.

Sources :

– Musée virtuel de la résistance : http://www.museedelaresistanceenligne.org/ 

– Fondation pour la mémoire de la déportation : http://www.bddm.org/liv/index_liv.php

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