(JOUR 251 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)
La une est faite d’une photo de « la Joconde », une vieille dame westflandrienne n’ayant pas quitté sa maison devant laquelle se trouvaient les tranchées alliées. Sa maison recevait donc journellement des obus allemands, ce qui ne lui a pas fait quitter les lieux.
De son vrai nom Mieke Deboeuf, voilà ce qu’écrivit à l’époque le Général-Major E.R. Temmerman qui l’a connue.
Lorsque notre régiment, le 7° de ligne, arriva le 12 janvier 1915, dans le secteur sud de Dixmude, face au château Hendrickx, grand fut notre étonnement d’y rencontrer, en première ligne, une petite vieille, bien ridée, qui y occupait toujours ce qui restait de sa maison en contrebas de la digue de l’ yser. C’est le général De Wasch, à l’époque jeune sous-lieutenant, qui la baptisa aussitôt de ce surnom, fameux à plus d’un titre: « La joconde ». En effet, à peine l’avait-il aperçue qu’ il s’écria: « Tiens, voilà la Joconde qui est retrouvée. »
Cette appellation fut bientôt consacrée et admise officiellement par l’ Etat-Major pour désigner, sur le plan directeur du secteur, l’endroit de sa maison.
La bicoque de « la Joconde », de son vrai nom Mieke Deboeuf, encaissait régulièrement les 7 c. 7 allemands, mais l’amas de briques qui s’était accumulé sur la cave, lui procurait une sécurité relative. Ce qui n’empêchait pas la vieille femme de s’ écrier, à chaque arrivée d’ obus, dans son jargon westflandrien: « G…f…d., sm…p. »
Les jasse lui avaient appris à tirer au fusil; après chaque bombardement, ils l’ amenaient dans la tranchée de combat pour lui permettre de tirer une balle dans la direction de l’ ennemi, accompagnée toujours de la même injure: « Na…sm…p. »
L’activité de l’artillerie ennemie se développant, il fallut bientôt songer à évacuer la pauvre vieille. Ceux qui assistèrent à son départ, n’oublieront jamais cette scène émouvante: c’ est presque de force qu’ il fallut la décider. Ses pauvres nippes furent mises sur une brouette, deux hommes prirent la Joconde par les bras, tandis qu’un troisième traînait sa chèvre. Ce triste cortège s’ éloigna bientôt dans la direction de la France par le chemin des « fascines », que tous ceux qui ont occupé le secteur ne sont pas prêts d’ oublier.
Mieke Deboeuf fut décorée par le roi Albert de la Croix civique de I° classe. Après la guerre, elle fut reçue et fêtée à Anvers, puis elle retourna à Dixmude, où peu de temps après, elle mourut à l’âge de 75 ans.
Cette appellation fut bientôt consacrée et admise officiellement par l’ Etat-Major pour désigner, sur le plan directeur du secteur, l’endroit de sa maison.
La bicoque de « la Joconde », de son vrai nom Mieke Deboeuf, encaissait régulièrement les 7 c. 7 allemands, mais l’amas de briques qui s’était accumulé sur la cave, lui procurait une sécurité relative. Ce qui n’empêchait pas la vieille femme de s’ écrier, à chaque arrivée d’ obus, dans son jargon westflandrien: « G…f…d., sm…p. »
Les jasse lui avaient appris à tirer au fusil; après chaque bombardement, ils l’ amenaient dans la tranchée de combat pour lui permettre de tirer une balle dans la direction de l’ ennemi, accompagnée toujours de la même injure: « Na…sm…p. »
L’activité de l’artillerie ennemie se développant, il fallut bientôt songer à évacuer la pauvre vieille. Ceux qui assistèrent à son départ, n’oublieront jamais cette scène émouvante: c’ est presque de force qu’ il fallut la décider. Ses pauvres nippes furent mises sur une brouette, deux hommes prirent la Joconde par les bras, tandis qu’un troisième traînait sa chèvre. Ce triste cortège s’ éloigna bientôt dans la direction de la France par le chemin des « fascines », que tous ceux qui ont occupé le secteur ne sont pas prêts d’ oublier.
Mieke Deboeuf fut décorée par le roi Albert de la Croix civique de I° classe. Après la guerre, elle fut reçue et fêtée à Anvers, puis elle retourna à Dixmude, où peu de temps après, elle mourut à l’âge de 75 ans.
(texte extrait d’un livre de ce militaire « Tiroirs aux souvenirs » dans le chapitre « Les bonnes vieilles de chez nous » et repris par le site internet http://www.forum-auto.com/les-clubs/discussions-salon/sujet3567-175.htm).
Original également dans ce Miroir 2 vues aériennes en pleine page du saillant de Saint-Mihiel tenu par les Allemands.
Ce territoire coupait l’approvisionnement de Verdun par les Alliés et 2 grandes offensives essayèrent de la reprendre. La première se déroula du 5 au 11 avril 1915. On peut constater que le Miroir est au coeur de l’actualité pour une fois. La seconde se déroula les 12 et 13 septembre 1918. L’Etat-Major allemand se cramponnant à ce terrain, ce n’est que cette dernière attaque franco-américaine qui réduisit le saillant.
Construit par les Français, ce fort fut repris par les Allemands qui en firent une des défenses principales du saillant de Saint-Mihiel. Voir un excellent reportage sur internet à cette adresse:
Un peu d’exotisme avec cet article sur les prisonniers allemands en Afrique.
Les Allemands ne purent conserver leurs quelques colonies africains face à la puissance des colonies françaises et britanniques. Ayant perdu le Togo, les soldats allemands faits prisonniers sont employés sur des chantiers au Dahomey français voisin.
Encore une église détruite:
celle de Saint-Eloi, toujours lors des combats sur l’Yser.
Une page de célébrités sportives sous les drapeaux avec les plus connus dont les noms sont venus jusqu’à nous, des cyclistes.
Garrigou et Octave Lapize qui se distinguèrent sur les routes du Tour de France. Octave Lapize vainqueur du Tour 1911 et Gustave Garrigou vainqueur l’année suivante. Lapize sera tué à Toul en 1917.
Un projet de médaille que l’on doit au fameux ingénieur Turpin, spécialiste des explosifs.
Enfin, pour finir, cette photo terrible des tranchées, photo qui ne cache rien de ce qui se passait.
Même si les morceaux de corps sont allemands nous dit la légende, même si les soldats « habitués » ne les regardent plus… on peut imaginer l’horreur de la chose, les odeurs et le traumatisme psychologique ramené par ces Poilus. On dirait un dessin de Tardi dans les albums sur les tranchées.














