Après avoir présenté 2 tracts difficiles mais répondant ô combien aux préoccupations de l’époque: le ravitaillement, voici donc un tract (toujours un original) faisant surtout l’apologie de la lutte armée contre l’occupant nazi.
le recto du document
En lisant bien ces lignes, encore une fois assez denses et d’un format d’écriture très petit (ce qui permettait d’optimiser au maximum le papier), le titre se veut avant tout accrocheur…
tandis que le contenu du texte traite d’un autre sujet.
Le premier « chapitre » est un petit résumé de la situation politique de la guerre en 1942, loin d’être inutile pour une population soumise à des médias totalement muselés par Vichy.
Staline souhaite l’ouverture d’un second front, ses Alliés occidentaux, britanniques et américains, l’ont vaguement promis à son envoyé spécial, le très influent camarade Molotov. Mais les Alliés ne sont pas prêts, on le verra lors de la suicidaire opération de Dieppe en août 42.
Mais c’est la dernière phrase de ce premier chapitre qui en vient au vrai propos du tract:
Mais, il ne suffit pas, pour le peuple de France, d’attendre dans l’inaction que ce deuxième front se constitue. Il doit travailler à sa préparation en intensifiant sa lutte contre l’ennemi et contre les traîtres à la Patrie.
La justification de la lutte armée contre les Nazis et les hommes de Vichy.
Honneur à ceux qui se battent, que ce soit dans les rangs de la France Libre commandée par le Général de Gaulle ou ceux qui ont rejoint les groupes de la Résistance intérieure: les FTP.
Et, se battre contre l’ennemi à l’intérieur, c’est utiliser l’arme de la guérilla. Le tract fustige l’attentisme, la peur, la servilité face à l’ennemi.
Il renverse les positions en expliquant que le terroriste est celui qui fait régner la terreur, c’est-à-dire l’occupant et non celui qui agit contre celui-ci par la lutte armée. Il cite au verso, le cas de la résistance tchécoslovaque ayant assassiné Reinhard Heydrich, l’un des plus grands dignitaire nazi.
Dans ce chapitre, le tract explique que l’action individuelle de résistance est compatible avec la philosophie communiste de l’action des masses, qu’il ne faut pas écouter les traîtres comme Marcel Gitton, ancien communiste passé au PPF comme Doriot et qui jouait de son passé pour s’adresser à ses anciens camarades. Marcel Gitton a été en septembre 1941 assassiné par un résistant communiste.
Et pour enfoncer le clou, l’auteur du tract explique que les actions individuelles sont légitimes puisque le Peuple (avec un P majuscule) les approuve. Que la lutte des communistes à travers l’action des FTP doit prendre toutes les formes possibles, en gras dans l’écrit.
Avant ces envolés lyriques plus enthousiastes que dans les autres tracts présentés
En fonction des événements relatés, ce document doit dater du début de l’été 42, à un moment où la guerre était loin d’avoir choisi son vainqueur. Il doit avoir été distribué clandestinement sur Paris.
le verso de ce précieux document.









