Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
24 avril 1939.
Un ami socialiste des Ferrer, Miguel d’Ampuero part pour le camp de Gurs. Il envisage de rentrer en Espagne pour essayer de retrouver son poste d’instituteur. Sa famille lui manque. Mettra-t-il cela en application? Et quel sera alors son sort, vue la violence de la réaction des vainqueurs?
Lors d’une promenade dans le « Quartier Chinois » avec son ami Rafael, ils voient un homme s’essayant à tatouer les lettres UHP sur un bras volontaire, pour 1 franc la lettre. Il s’agit d’un sigle ayant un rapport avec l’insurrection des mineurs des Asturies en 1934 que Franco réprima sur ordre de la République !
Rafael s’oppose à un moment à un charlatan essayant de vendre n’importe quoi. Son forte stature décourage son interlocuteur. Il dit bien connaître ces genres d’énergumènes, s’étant déjà frotté à eux lors d’une partie de dominos.
La nuit venue, les philosophes sont de sortie pour discuter de l’honnêteté. Deux pensées s’opposent: rectitude morale ou hypothèse tant que les causes du mal, des tentations ne seront pas vaincues. Mais surtout réel sujet de société dans le camp où le mal est partout.
Un mal qui a tendance à s’estomper pour Eulalio en ce qui concerne les problèmes de santé. Il revient sur les premiers jours au camp, à une époque où le typhus frappait tout le mode et tuait les plus faibles. Tous les jours, des cadavres étaient emmenés sur des brancards. Un typhus dû à l’eau que les prisonniers devaient boire, eau qui venait des pompes plantées sur la plage et qui fournissait un liquide souillé par les déchets des hommes.
A suivre le 27 avril…













