Un petit tract, un tout petit tract signé par le Parti Communiste Français (S.F.I.C.): pour économiser le papier certes, l’encre également mais aussi pour que la distribution reste la plus discrète possible. Un petit bout de papier de 11cm sur 14 cm se fourre plus rapidement dans une poche au nez et à la barbe des occupants et des policiers qu’une feuille A4.
Le titre est clair:
Mais pourquoi donc fêter Valmy en pleine occupation alors que cet épisode certes glorieux de la Révolution ne le fut guère auparavant et pas vraiment à une grande échelle le 20 septembre 1992 pour le bicentenaire de cette bataille ?
Le début du tract l’explique en comparant les propos de Brunswick en 1792 à ceux des Nazis en 1942. Brunswick qui voulait brûler les maisons des Français qui résisteraient et de les exécuter ne put le faire car défait à Valmy. Les Nazis avec l’aide de la Police de Vichy, allaient appliquer cette pratique pour lutter contre la Résistance. Celle de la terre brûlée.
L’appel à la manifestation est précisé au verso. Ce sera donc le 20 septembre, à Paris, place de la République, le soir à 18h30. Mais aussi en province, dans toutes les villes et les villages, en se rassemblant devant les mairies. Le tract propose même d’entonner la Marseillaise et le Chant du Départ (La Victoire en chantant nous ouvre les barrières… que les candidats au Certificat d’Etudes devaient préparer pour l’épreuve de chant) et quelques slogans à crier… que les participants auraient pu trouver d’eux-mêmes.
Pour rester dans cette célébration, la fin du tract va reprendre les mots de Danton:
De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace.
Il en fallait pour organiser cette manifestation…
Le recto du petit tract.


