Un seul titre mais au contenu très évocateur par son article sur la guerre civile en Espagne. Il s’agit d’un journal catholique d’Avignon du Vaucluse:
La Croix d’Avignon et du Comtat, certainement un hebdo, dont la rédaction est situé rue des Teinturiers mais qui dépend du groupe de presse Bayard.
A côté de l’organisation d’un pèlerinage diocésain à Lourdes et du rôle des colonies de vacances catholiques pour les enfants, la une est beaucoup plus politique:
La Terreur en Espagne- Le Martyre de Barcelone.
Article qui transcrit le témoignage d’un prêtre espagnol venu se réfugier en France:
Effectivement, Barcelone a connu en cette mi-juillet, des moments difficiles avec la rébellion militaire de casernes, ce qui a entraîné des violences pendant celle-ci et en réaction à celle-ci. Mais de cela, pas un seul mot.
Quelques passages de cette narration partisane même si les exactions ne peuvent être que condamnées.
La fuite des prêtres se réfugiant dans des familles chrétiennes, le dimanche 19 juillet, alors que les combats font rages autour des casernes. on l’a vu dans L’Illustration du 1er août.
Des religieux de la Chartreuse de Montalègue (?) ramenés à Barcelone, 4 d’entre eux fusillés en route mais les Chartreux d’origine française ne seront pas inquiétés… ce qui prouve bien un problème se situe bien avec les religieux espagnols particulièrement proches des puissants et non pas avec la religion.
Les profanations des tombes et en particulier celles des religieuses de la Visitation dont on a vu cette image devenue célèbre dans l’Illustration du 8 août.
Des horreurs incompréhensibles sorties de leur contexte, inexcusables mais explicables dans la situation de l’Espagne après le coup de force de Franco du 17 juillet, totalement occultée dans l’article.
Puis vient le passage politique de l’article, à faire dresser les cheveux sur la tête de tout démocrate.
Bas les masques ! La religion ne sert pas à accompagner les croyances des hommes, à les guider dans leur vie spirituelle mais à leur permettre d’accepter les difficultés sociales et à éviter que les malheureux se soulèvent. Le clergé catholique proche des puissants et du pouvoir paya malheureusement son attitude dans les régions où la rébellion franquiste ne s’implanta pas tout de suite;
Un bilan de ces combats…
des centaines de morts… de nombreux blessés dans les hôpitaux et les cliniques à cause des combats dus à la sédition militaire. Au milieu des combattants des 2 camps, bien entendu, des religieux, victimes collatérales de ces violences que l’on ne peut imputer raisonnablement à la République.
Pour terminer, la conclusion de la rédaction de La Croix.
Pas un mot pour condamner ceux par qui les malheurs sont arrivés, Franco et le coup d’état militaire du 17 juillet 1936. Politique partisane quand tu nous tiens !