112 POILUS de CADEROUSSE, 112 DESTINS… Isidore MARQUION

112 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 112 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.

Cinquante-septième nom de la liste: Isidore Louis MARQUION, un autre poilu oublié sur le monument aux morts.

Difficile de comprendre pourquoi Isidore Marquion a été oublié lors de l’édification du Monument aux Morts en 1937. Il est bien né à Caderousse le 29 novembre 1892 au quartier des Prés, d’un père lui-même né au village le 04 février 1858, Isidore Laurent Marquion.

Isidore Laurent s’était marié en 1891 à Orange avec Victorine Sève, une orangeoise de neuf ans plus jeune que son époux puis le jeune couple s’était installé à Caderousse où sont nés leurs deux enfants: Isidore, un an après le mariage et sa petite soeur Marie Anne Léonce venue au monde quatorze ans après son frère, le 31 mars 1904.

Isidore semble avoir fait sa jeunesse à Caderousse. On le retrouve avec ses parents sur le recensement de 1901, chemin d’Orange.

C’est certes un peu éloigné du centre du village mais Isidore devait tout de même se rendre aux Ecoles de Caderousse pour sa scolarité obligatoire, à moins qu’il ne soit allé à celles d’Orange, plus proche, ceci expliquant cela !

On le retrouve en 1906, toujours à Caderousse, aux Cairannes, malgré une erreur de l’agent recenseur qui a oublié un petit 1 devant le 3 de son âge. 13 ans au lieu de 3 ans !

Bizarrement, la petite soeur pourtant âgée de 2 ans n’est pas recensée. Elle est peut-être momentanément placée chez ses grands-parents. Elle se mariera en 1934 à Orange à un certain Louis Auguste Besson.

Pour Isidore, quand sonne l’heure de faire ses trois ans de service militaire, il habite Orange. Il ne semble pas s’être marié. Il est appelé au 141ème Régiment d’Infanterie de Marseille le 10 octobre 1913. La guerre éclate le 03 août et, déjà présent à l’armée, il se retrouve rapidement sur le front.

Le régiment quitte la caserne Saint-Charles pour la gare voisine et éponyme, le 6 août 1914. Il ne faut pas moins de trois convois pour emmener les 2 300 hommes jusqu’au front, dans l’est de la France. La troupe débarque à Vézelise, terminus des unités venant du Midi, le 8, à trente kilomètres au sud de Nancy pour se rendre aux devants des Allemands. Elle recevra le baptême du feu à Coincourt, un village à l’est de Nancy dont on a déjà évoqué le nom dans d’autres biographies. Le régiment perdra 38 hommes, tués, pour 172 blessés et 27 disparus. 237 gars mis sur le flanc dès le premier affrontement soit 10% de l’effectif, considérable !

Le second combat contre les Allemands se déroulera une petite semaine plus tard, le 19 août et sera appelé la bataille de  Dieuze, un autre lieu évoqué dans le passé. Nous sommes là à une dizaine de kilomètres au nord de Coincourt, en territoire lorrain allemand. Toujours cet esprit offensif de l’Etat-Major français ! L’artillerie allemande n’hésitera pas à détruire le village de Bidestroff, un village allemand, dans lequel s’était mis à l’abri l’un des trois bataillons du 141ème Régiment. Le bataillon comme le village seront complètement anéantis. Bilan des trois jours d’affrontements: 24 officiers et 1 438 hommes mis hors de combat, soit plus de la moitié de la troupe ! Nous sommes là autour du 22 août 1914, le jour le plus meurtrier de l’armée française. On comprend mieux la chose avec de tels chiffres pour une seule unité.

Repli stratégique des Français et avancée considérable des Allemands. Nouveaux combats du côté de d’Hérimenil, toujours à l’est de Nancy, le 1er septembre et 104 nouveaux hommes tués, blessés ou disparus. Trop affaibli, le régiment est retiré du front pour recevoir des troupes fraiches. On le retrouve à la fin septembre du côté de Verdun, à l’ouest de la ville. Le Journal de Marche du régiment, étrangement tapuscrit malgré les conditions de campagne raconte que le 141ème RI tient des tranchées de première ligne dans le secteur d’Avocourt quand il est pris à parti par l’artillerie allemande qui « endommage » quelques boyaux. Doux euphémisme pour dire que les tranchées sont bouleversées et que des hommes sont tués. Un poste téléphonique déplore d’ailleurs 5 morts et 8 blessés.

C’est ce bombardement allemand qui mettra fin à l’existence d’Isidore Marquion, le 28 septembre 1914. Il avait, à un jour près, 22 ans et 10 mois.

 

La fiche matricule de Isidore Louis Marquion de Mémoire des Hommes.

Isidore Louis Marquion, matricule 916 de la classe 1912, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Les patronymes Marquion et Besson semblent encore vivants sur Orange-Caderousse. Si quelqu’un reconnaît en Isidore un ascendant forcément indirect,  qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter ou corriger cette petite biographie.

A suivre: Auguste Martin.

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