114 noms de Poilus de Caderousse tombés lors de la Grande Guerre. 114 parcours qu’on va essayer de raconter au fil des semaines et des mois jusqu’au 11 novembre 2018.
Soixante-quinzième nom de la liste: Gabriel Marius PÉCOUL.
La troisième face du Monument aux Morts.
Le petit dernier des Pécoul est aussi un grand gaillard d’un mètre soixante-quinze (c’était très grand à l’époque), quoique encore à cinq centimètres de son frère Fernand Gonzague avec son mètre quatre-vingt. Né le 09 juin 1895, il n’a pas vingt ans lors de la déclaration de guerre et toujours pas ce bel âge quand il est appelé sous les drapeaux par anticipation, comme toute la classe 1915, en décembre 1914.
Il se rend à Saint-Etienne le 17 décembre pour rejoindre le 38ème Régiment d’Infanterie. Quelques mois de formation aux armes puis direction Marseille pour s’embarquer pour le front d’Orient. Il y passera trois années, du 14 mai 1915 au 14 mai 1918. Il appartient alors au 176ème Régiment d’Infanterie.
Retour en France au printemps 1918 pour participer aux violents combats qui voient depuis le mois de mars, les troupes allemandes avancer dans le secteur britannique, dans la Somme et le Nord de la France. Elles avancent certes mais elles s’épuisent avec aucune réserve contrairement aux Alliés qui bénéficient de la montée en puissance des troupes américaines et de l’arrivée de nouvelles armes comme les chars.
A partir de juillet 1918, le mouvement s’inverse et les Alliés commencent à repousser les Allemands qui reculent certes mais qui s’accrochent et vont donner beaucoup de fil à retordre à leurs ennemis. Le front de la Somme se déplace vers l’est à la vitesse de quelques kilomètres et de quelques dizaines de morts par jour. La guerre de mouvement est beaucoup plus gourmande en vies humaines que la guerre des tranchées et les assaillants qui avancent ne connaissent aucun répit avec des mitrailleuses ennemis camouflées aux endroits les plus inattendus qui sèment la mort à tout moment.
La prise de Languevoisin par exemple par le 112ème Régiment d’Infanterie auquel appartient Gabriel depuis un peu plus d’un mois. Pour arracher ce village situé à trente kilomètres à l’ouest de Saint-Quentin, on s’attendait à une bataille sanglante mais qui n’eut pas lieu. Après cette avancée, c’est l’artillerie allemande qui lâche des bombes sur la cité en tuant quelques fantassins à découvert. Parmi eux, Gabriel Marius qui va connaître le même sort que ses frères Fernand et Louis. On est alors le 28 août 1918 et Gabriel est seulement âgé de 23 ans et 3 mois.
Le bilan du 28 août 1918 pour 112ème Régiment d’Infanterie… pas de grande bataille mais une guerre de d’accrochages qui fera tout de même 85 hommes tués, blessés, intoxiqués ou malades… nous sommes au tout début de l’épidémie de grippe espagnole.
La fiche matricule de Gabriel Marius Pécoul de Mémoire des Hommes.
Gabriel Marius Pécoul, matricule 871 de la classe 1915, bureau de recrutement d’Avignon, pour ceux qui souhaitent aller consulter sa fiche matricule sur le site des Archives du Vaucluse. Le patronyme Pécoul est encore bien présent sur Caderousse et Orange. Si quelqu’un reconnaît en Gabriel Marius un ascendant indirect, qu’il n’hésite pas à se manifester pour compléter cette petite biographie.
A suivre: Léon Pecoul.
Quelques mots sur le parcours de Joseph Pierre, le quatrième frère qui lui vivra jusqu’en 1973. Né en 1884, il sera appelé en octobre 1905 au 58ème RI à Arles où il ne restera qu’un an. Rappelé à la déclaration de guerre, il sera blessé à deux reprises: tout d’abord soldat au 58ème RI à Souilly, au sud-ouest de Verdun, le 09 septembre 1914 puis avec le 297ème RI lors de l’attaque du Chemin des Dames, le 25 juin 1917, à l’épine de Chevrigny, lors de cet épisode qu’on a appelé « la bataille des observatoires ». Mais ses blessures ne furent pas mortelles.