Archives de Tag: 1939

La RETIRADA en CARTES POSTALES: CAMP DU BARCARÈS 10/18

Dixième carte de l’album: Camp du Barcarès (campo de Barcarès).

On l’avait déjà vu avant l’installation des baraquements par l’administration française. Quelques semaines plus tard, des cabanes en bois ont été construites, bien souvent par les réfugiés eux-mêmes. Cela offre un confort sommaire aux internés même si souvent, il faut aller faire ses besoins dans le sable ou dans la mer.

Il semblerait que les hommes (on l’a déjà dit, la mixité avait été proscrite dans les camps, même pour les couples et les enfants restaient auprès de leurs mères) soient occupés dans des tâches domestiques comme préparer les repas en fonction de leurs qualifications antérieures. Les bouchers, les boulangers, les cuisiniers étaient sûrs de connaître un régime de faveur particulier plus que les enseignants ou les maçons. On le verra dans les articles suivants.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES: PORT-VENDRES 9/18

Neuvième carte de l’album-souvenir: Port-Vendres- L’ASNI et le MARÉCHAL LYAUTEY bateaux hôpitaux (L’ASNI y el MARÉCHAL LYAUTEY barcos hospitales)

Port-Vendres, un port commercial et un port de pêche de la côte Vermeille. Pendant la Retirada, elle devint un port sanitaire pour venir en aide aux blessés et aux malades de la fin de la guerre d’Espagne. Deux navires commerciaux, l’ASNI et le MARÉCHAL LOYAUTE, des paquebots vont être transformés un temps en hôpitaux de campagne flottants.

Avant février 1939, seuls les blessés étaient accueillis par la France. A partir du moment que tous les postes-frontières furent ouverts, le 6 février pour le dernier, tous les candidats à l’exil purent passer. Officiellement on dénombra 453 000  réfugies dont 270 000 militaires, 170 000 civils et 13 000 malades et blessés sans compter ceux qui passèrent entre les mailles du filet des autorités françaises, ce qui permet d’arriver au chiffre des 500 000 réfugiés que les historiens ont retenu.

La République mit en place un système de santé, officiellement pour préserver les autochtones des microbes venus de l’extérieur. Tous les hôpitaux de la région furent sollicités ainsi que ceux des régions voisines. Le 8 février le ministre de la Marine réquisitionna quatre paquebots pour en faire des hôpitaux de campagne, l’ASNI et le Maréchal-Lyautey de Port-Vendres et le Patria et la Providence de Marseille.

Ils eurent leur utilité dans l’organisation sanitaire français.

 

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- PRATS-DE-MOLLO 8/18

Huitième vue de ce carnet souvenir de l’Exil Espagnol: Prats-de-Mollo- Ceux qui optent pour Franco (Los que optan a favor de Franco).

A la frontière à Prats-de-Mollo, dans les Pyrénées au dessus de la plaine côtière , les réfugiés arrivent en masse, contrôlés par les militaires français.

Nombre d’entre eux sont armés et ils ne vont pas tarder à devoir rendre leurs armes. Ils arrivent à la route par des sentiers muletiers utilisés généralement par les passeurs pour des trafics et dans quelques années pour exfiltrer les aviateurs américains et britanniques tombés sur le sol français.

Au premier plan, sur un tableau d’école, est écrit Franco. Manifestement peu de ces hommes vont se risquer à retourner en Espagne car ils ne devront pas s’attendre à la mansuétude des vainqueurs. Jusqu’au bout, malgré des vagues promesses d’amnistie, Franco et les franquistes continueront à se comporter sans aucune humanité pour ceux qui n’avaient pas choisi leur camp.

Cela arriva toutefois, Francisco Ferrer le raconte dans son témoignage sur sa Retirada mais la plupart de ceux qui s’y risquèrent furent emprisonnés et encoururent les foudres du nouveau régime.

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- BOURG-MADAME 7/18

Septième carte de la collection de l’album-souvenir de l’Exode Espagnol: Bougr-Madame- Les Troupes Nationalistes viennent d’arriver à la Frontière (Las Tropas Nacionalistas caban de llegar a la frontera).

 

Dans ce carnet de cartes postales sur l’Exil espagnol, cette carte fait un peu penser au jeu « cherchez l’erreur » tant elle n’a rien à faire dans cette collection. Nous sommes là dans le camp des vainqueurs de la guerre civile, les Franquistes, qui manifestent leur joie après avoir atteint la frontière française. Leur victoire n’est pas tout à fait complète à l’heure où la photo a été prise puisque la guerre s’achèvera avec la chute de Valence. Les hommes font le salut fasciste avec le bras tendu.

On peut penser que cette scène se déroula vers le 11 février 1939 car c’est à cette date que les Franquistes demandèrent au gouvernement Saladier d’occuper l’enclave espagnole de Llivia, autorisation qui leur fut accordée.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP D’ARGELÈS 6/18

Sixième carte du carnet-album: Au camp d’Argelès-sur-Mer (En el campo de Argelès-sur-Mer)

Le grand camp de concentration d’Argelès. On y voit des Miliciens et des civils espagnols, essentiellement des hommes car il faut savoir que l’administration française avait séparé les hommes des femmes. Ils ne renoncent pas aux idéaux qui les ont fait prendre les armes pour défendre la République Espagnole face à l’agression fasciste et nombre d’entre eux lèvent le poing. Ils sont gardés par des gendarmes français mais également par des troupes africaines qui étaient de loin les plus intraitables envers les réfugiés.

On distingue un bâtiment à gauche, certainement les bureaux de l’administration du camp mais les baraquements pour les réfugiés attendront quelques mois avant de sortir de terre. Le camp d’Argelès étaient particulièrement grand et s’étendait sur plus de deux kilomètres le long du littoral. Comme ailleurs, rien n’était prêt à accueillir une telle foule et les maladies de la promiscuité ne tardèrent pas à se répandre.

 

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- CAMP DU BARCARÈS 5/18

Cinquième carte postale: Le Barcarès- Vue partielle du camp de concentration (Le Barcarès- Vista partial del campo de concentracion).

Il s’agit d’un camp secondaire du grand camp d’Argelès. Francisco Ferrer y sera déplacé après plusieurs mois passés à Argelès. On voit cette mer de tentes en toile comme protection pour les réfugiés contre le vent, le froid et la pluie. N’oublions pas que nous sommes en février et que même au bord de la mer dans le sud de la France, il fait très froid quand la Tramontane souffle après avoir léché les neiges du Canigou.

Des baraques en bois furent rapidement montées par les autorités françaises mais semble-t-il après cette photo. Cela ne changeait pas grand chose au sort des réfugiés car tout manquait, les commodités, la nourriture, l’intimité… Ce camp du Barcarès connut d’ailleurs de nombreuses épidémies qui emportèrent bien des occupants.

On y interna les membres des Brigades Internationales avant qu’ils ne soient transférés à Gurs, puis après l’Armistice du 22 juin 1940, des Tziganes expulsés d’Alsace-Lorraine annexée au Reich, des Juifs.

Il semble que le camp du Barcarès ait été fermé définitivement en juillet 1942 mais sans certitude. Ce sont les chiffres catastrophiques de mortalité due aux épidémies qui entraînèrent cette décision. Les consignés d’alors furent transférés à Rivesaltes.

Le Mémorial des Trois Colonnes.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- BANYULS-SUR-MER 4/18

Quatrième vue du carnet: Banyuls-sur-Mer. Colonne de Miliciens en route pour le cap d’Argelès (Columba de miliciens caminando hacha el campo de Argelès).

Nous sommes là sur un chemin de la Retirada suivant la côte Méditerranéenne. La frontière est à quelques kilomètres au sud de Banyuls, à Cerbère. C’est ce chemin qu’emprunta le designer américain d’origine espagnole Francisco Ferrer dans sa fuite devant les Franquistes. C’est également par là que passèrent Antonio Machado et sa mère quelques jours avant de disparaître d’épuisement à Collure.

Au bord de la plage, on aperçoit des poupes des bateaux de pêcheurs, une colonne chemine. On parle de Miliciens ce qui fort possible vue que la colonne est composée uniquement d’hommes et que nombre d’entre eux semble en tenue militaire avec la couverture roulée d’une épaule à la taille. Quelques-uns portent leurs valises sur l’épaule, peut-être les non-militaires de la troupe.

Sur le côté, les mêmes gardes mobiles français montent la garde.

C chemin était plus pénible que celui du Perthus car beaucoup plus accidenté. Ferrer raconte dans ses mémoires l’attente à la frontière qui fut longtemps fermée et la pénibilité pour atteindre le camp d’Argelès dans des conditions météorologiques, en février 1939, peu agréables.

Grâce à Google Maps, l’endroit où a été prise la photo, le seul à Banyuls où la route longe la mer près d’une plage, devenue marina de nos jours.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- SUR LA ROUTE DU BOULOU 3/18

Troisième vue de ce carnet: Sur la route du Boulou- Réfugiés se rendant à Argelès (En la carretera del Boulou-Refugiados dirigiendose à Argiles)

Une route étroite, plate, dans une plaine large. Au bord de la route, des vieux muriers tourmentés qui ont été taillés. Le besoin de feuilles pour l’élevage des vers à soie, au printemps, a poussé les hommes à cette taille. Les réfugiés, des civils principalement mais on voit une casquette militaire au premier plan, cheminent en colonne dense. Ils sont vêtus chaudement. Pas mal d’entre eux s’emmitouflent dans une couverture. On peut imaginer que la tramontane souffle violemment. Au bord de la route, des gardes mobiles français casqués surveillent, le fusil à l’épaule. Ils sont là pour empêcher que certains prennent la poudre d’escampette… ce qui surviendra immanquablement… comment établir un cordon sanitaire infranchissable autour d’une foule de plus de 500 000 personnes en pleine nature ?

Il est quasi certain que la scène n’a pas été fixée au bord de la route entre Le Perthus et Le Boulou. Encaissée dans la vallée descendant des Pyrénées, à aucun moment la plaine ne s’élargit autant. Par contre, il s’agit certainement de la route partant du Boulou vers l’est, en direction d’Argelès et de la mer. C’est aujourd’hui une route plus large à deux voies qui court au pied des Pyrénées. Par contre, une ancienne route nationale existe en parallèle qui passe par les villages de Saint-Génis-les-Fontaines et Saint-André alors que la voie moderne les contourne.

 

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- LE PERTHUS 2/18

Seconde vue: Le Perthus- Sur le Pont International (El Perthus- en el Puente Internacional). 

 

Une autre vue de la foule de réfugiés au Perthus, sur le Pont International. Difficile de reconnaître les lieux avec ce supermarché géant qu’est devenu le Perthus. Quel était ce pont ? Certainement pas celui situé dans le descente vers Le Boulou à la sortie du Perthus, près du cimetière.

Peut-être à l’intérieur du village à l’endroit où le frontière franchit la route ?

Cette vue a surement été prise très près de la précédente, l’objectif tourné en direction de l’Espagne. On voit les piétons à gauche attendant que la frontière s’ouvre et des véhicules à droite.

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La RETIRADA en CARTES POSTALES- LE PERTHUS 1/18

Après l’arrivée d’environ 500 000 réfugiés en février 1939 fuyant le Franquisme triomphant, le photographe Chauvin de Perpignan eut l’idée de sortir deux « albums souvenir » de cet événement, deux blocs de dix-huit cartes postales. 

La Retirada comme on l’appelle maintenant dans les livres d’histoire eut un retentissement considérable dans les régions frontalières comme les Pyrénées Orientales. L’Etat n’avait pas anticipé cet exode massif ou plutôt l’avait sous-estimé. 30 000 personnes étaient attendues… il en arriva presque 20 fois plus.

Voici donc, au fil des jours des mois prochains, soixante-dix-neuf ans plus tard, les vues de ce carnet de cartes postales.

Première image, celle de la foule qui se presse au poste frontière du Perthus.

Le Perthus- Les premiers jours de l’exode.

El Perthus-Los  primeros días del exodo.

Un temps la frontière fut fermée ce qui entraîna ces scènes de foule en attente de leur salut. On y voit des militaires à gauche mais surtout une majorité de femmes avec des enfants. Des véhicules encombrent la chaussée au fond et bon nombre de personnes portent des baluchons dans lesquels ils ont mis leurs biens indispensables.

Au Perthus, le milieu de la rue principale du village délimite la frontière entre la France et l’Espagne. Quand on se rend vers le sud, à gauche se trouvent l’Espagne et les commerces regorgeant de chalands et à droite, la France et des maisons d’habitation. Difficile de dire où a été prise la photo. En haut du village près du col géographique et donc presqu’en France? Ou près de la frontière actuelle si tant est qu’elle se situait alors au même endroit où elle se trouve de nos jours ?

La pente de végétation au fond de la carte postale pourrait indiquer que la seconde solution est la plus vraisemblable avec ces bâtiments à droite pouvant être les mêmes  hier et aujourd’hui.

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