Un seul titre:
L’Intransigeant…
mais un actualité très chargée. Le Tour de France disparaît même de la une, pour cause toutefois d’une journée de repos à Pau. On retrouvera tout de même une demi-page barrée de part en part par un titre
pour raconter…. qu’il n’y a rien à dire (ou presque).
Il faut l’avouer, après les Pyrénées, la course est jouée et sans accident, Sylvère Maes gagnera son premier Tour de France à Paris dimanche prochain. A l’époque, les transferts n’existaient pas et on ne passait pas encore en 24 heures du sommet du Mont-Ventoux ou de Morzine comme cette année aux Champs-Elysées !
C’est bien entendu la guerre d’Espagne qui occupe toutes les pages importantes de L’Intransigeant. Il semblerait même que le journal ait envoyé tous ses reporters et photo-reporters en Espagne, en plusieurs endroits car les articles sont signés d’eux et non d’agences de presse et le journal a même pensé à se couvrir d’un copyright sur nombre d’articles.
On se bat au Pays Basque, on se bat bien sûr à Tolède avec le fameux épisode des cadets de l’Alcazar qui entrèrent rapidement dans la légende de la martyrologie (ou héroïsme) fasciste.
Cette une est accompagnée de 3 photos, l’une sur cet épisode:
2 autres sur les combats au nord de Madrid à Guadarrama:
auxquels prennent part des femmes, ce qui est une véritable révolution en Espagne comme pour la presse.
Cette proximité de la capitale fait dire à u général franquiste que…
Phrase qui ne veut en soi ne rien dire car il faudra effectivement presque 3 ans pour voir la chute de la capitale alors que Mola semblait vouloir annoncer que c’est pour bientôt !
Comme ce dernier n’a pas de communiquant pour arrondir ses propos (comme de nos jours), ses paroles sont franches: la chute de Madrid signifiera la fin définitive du Front Populaire espagnol. Pas de croisade de la liberté, pas de défense de l’occident chrétien, le combat des fascistes est bien un combat politique.
avec à la page L’IntranVoir cette autre vue très connue des combats de rues de Tolède:
De l’autre côté de la frontière basque, en face d’Hendaye, un journaliste écrit que…
mais c’est aussi le cas à Melilla…
tout comme à Oviedo.
En quelques jours (11 depuis le 17 juillet sachant que le journal parle de ce qui s’est passé le 28), toute l’Espagne s’est enflammée et s’est retrouvée en pleine guerre civile. La démocratie est finalement un bien très fragile. on le voit bien, à un degrés moindre, chez nous, de nos jours, avec ces appels de cette même droite à la transgression autoritaire face aux agissements de quelques abrutis.
D’autres images non signées mais que L’Intransigeant diffuse en grand format.
Les combats à Guadarrama ville…
Au col de Leon…
Une photo qui nous parle maintenant. Sa légende dit: une colonne composée de soldats et de miliciens a été envoyée en camions de Barcelone pour reprendre Saragosse aux rebelles.
Il s’agit de la colonne Durutti, incontestablement.
Enfin, une photo d’un avion calciné:
Celui que prit le général Sanjurjo de Lisbonne pour rejoindre le Maroc espagnol et qui s’écrasa en chemin, victime d’une erreur de pilotage. Sans cet accident, Franco n’aurait jamais été Caudillo ! Ne faisons pas d’uchronie.
Et pendant ce temps, en France…
Léo Lagrange se félicite de l’opération visant à offrir des vacances à tous… Important mais n’y avait-il pas plus important ?




















