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CYCLISME: des AUTOGRAPHES qui pèsent 11 TOURS DE FRANCE, 5 PARIS-ROUBAIX et 4 CHAMPIONNATS DU MONDE

Des autographes quêtées aux arrivées du Tour par le grand spécialiste Valentin, pendant quelques années… Les anciens champions reviennent sur le Tour lors des arrivées prestigieuses, bien souvent pour des annonceurs dans le cadre de campagnes publicitaires et se prêtent au petit jeu des autographes plus facilement que quand ils étaient en activité. Voici quelques signatures célèbres qui valent les victoires annoncées dans le titre.

A tout seigneur, tout honneur

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EDDY MERCKX, le Cannibale, 5 Tours de France (69-70-71-73-74), 3 PARIS-ROUBAIX (68-70-73), 2 CHAMPIONNATS DU MONDE (71-74 plus un en amateur en 66), 7 MILAN-SAN REMO… etc… etc…)

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MIGUEL INDURAIN qui remporta également les 5 premiers Tours du XXIème siècle mais faisait partie de cette catégorie de champions seulement compétitifs de mai à août.

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STEPHEN ROCHE, un peu artiste dans sa dédicace, qui dans la même année 1987 gagna le Tour de France, le Giro d’Italia et le Championnat du Monde. Un coup royal !

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CHARLY MOTTET, le régional, licencié un temps au Vélo Club Romans-Péage qui peut-être laissa passer sa chance sur un Tour « de transition ».

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GILBERT DUCLOS-LASSALLE qui inscrivit 2 fois son nom au palmarès de Paris-Roubaix en 1992 et 1993.

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LAURENT BROCHARD, équipier chez Festina avant la tourmente et Champion du Monde 1997.

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FERNANDO ESCARTIN, rival espagnol d’Indurain au sommet de sa gloire.

Le célèbre Manolo, supporter n°1 des équipes espagnoles en football, cyclisme…

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05 juillet 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

05 juillet 1939.

Le courrier est la chose la plus importante dans la journée des détenus et le bâtiment de la poste le lieu du camp le plus fréquenté. On y trouve du monde toute la journée et on y voit toutes les réactions humaines tout au long de celle-ci: la joie, la fierté, l’angoisse, la déception, la tristesse… Malgré le fait que la franchise postale ne soit plus appliquée par les autorités françaises, les prisonniers se fendent pour envoyer du courrier. D’ailleurs, Eulalio pense que dans l’avenir, les lettres marquées du T de la poste française vaudront de l’or.

Fouille générale par la gendarmerie française car un exemplaire de « la voz de Espana », un journal communiste a été retrouvé fortuitement. Protestation des prisonniers. La tension monte et les militaires se retirent.

Belle journée d’été, la plage affiche complet. Sur le sable, beaucoup devisent. Un gars raconte son périple depuis son évasion du camp d’Argelès, il y a 4 mois. Embarquement sur un cargo à Marseille, contrebande en Chine, aventure sentimentale, arrestation et retour en France sur un autre cargo pour un retour au point de départ, le camp du Barcarès. Ses auditeurs sont bouche-bée, fous de jalousie à l’écoute de cette aventure exceptionnelle.

 Grand moment d’émotion pour Eulalio à 18h. Son père quitte le camp pour Vernet-les-Bains où sont regroupés des anciens souffrant de problème de santé. C’est le secrétaire général des Jeunesses Socialistes qui vient le chercher. Emotion, émotion, émotion ! Grand moment de bonheur car, seulement âgé de 52 ans, son père n’aurait pas survécu à un séjour plus long au camp.

Ce départ donne les coudées plus franches à Eulalio qui commence à envisager une évasion. Avec d’autres cantabres, leur but est d’aller à Paris dans un premier temps. La soirée se termine en mangeant quelques gâteaux et en écoutant des plaisanteries.

A suivre le 11 juillet…

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28 juin 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

28 juin 1939.

Après 3 jours de beau temps, le temps est à nouveau à la pluie. Cela n’empêchera pas que se déroule le match de football entre l’îlot Y et l’îlot W. Un match acharné, des cris du public nombreux et heureux et une victoire 3-2 pour les Y.

Pas mal de détenus se sont mis à la pêche côtière pour améliorer l’ordinaire, pêche avec un peu n’importe quoi comme matériel et à des heures tardives ce qu’empêchent en général les gendarmes français. Hier au soir, les pêcheurs ont d’ailleurs sauvé un homme en costume qui s’enfonçait dans l’eau pour prendre un imaginaire bateau pour les Amériques.

Discussions politiques au détour de rencontres. Eulalio écoute deux amis, anarchistes tous les deux, parler de l’anarchie: utopie pour l’un, réalité possible pour l’autre. Ailleurs, c’est à de la politique fiction que se livrent des débatteurs. L’un pense que Franco ne tiendra pas avec ce million de morts, ces 500 000 exilés et la moitié de l’Espagne derrière des barreaux. Un autre dit que le Mexique a réouvert ses frontières mais que l’accueil de migrants à Vera Cruz ne fut pas très cordial.

Autre rencontre avec le militaire qui lui succéda pendant la guerre civile à la Brigade Mixte. Ce dernier lui apprend que malheureusement les 3 femmes de la famille qu’il protégea à Almatret, furent violées et fusillées par les Nationalistes. Ce qui attrista Eulalio.

Les bruits de bottes s’intensifient à l’extérieur du camp: entraînement d’avions militaires, rafles de réfugiés espagnols pour les enrôler de force dans la Légion.

C’est l’anniversaire de la mère d’Eulalio. En Bretagne, elle fait des ménages mal payés pour améliorer la vie des filles. Eulalio a une pensée émue pour cette femme remarquable.

A suivre le 5 juillet…

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23 juin 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

23 juin 1939.

Ecriture de lettres pour les femmes de la famille retenues à Belle-Île: félicitations pour le travail des filles, envoi d’argent et de timbres pour la correspondance.

Des nouveaux compagnons de baraque: le secrétaire de l’ancien Président du Tribunal Suprême de la République qui peste contre des gens qu’il a aidé dans le passé et qui déblatèrent officiellement maintenant dans l’Espagne Franquiste contre les « Rouges »,  un ingénieux petit vendeur de chaussettes sévillan.

Les hauts-parleurs officiels du camp rappellent l’interdiction de faire toute forme de politique à l’intérieur du camp… ce qui n’est bien sûr pas respecté. Les affiches et des petits journaux muraux illustrés par des dessinateurs de talent décorent l’intérieur des baraques.

Un ami des Jeunesses Socialistes Unifiées des Asturies lui annonce que l’unification va être rompue. Eulalio avait accepté d’être membre de ce nouveau mouvement. Puis il se remémore tous les conflits qu’il a vécus avec les Communistes au temps de la guerre civile, à Barcelone ou avant la bataille de l’Ebre.

La nourriture est déplorable: du riz et un immangeable morceau de viande tant il est dur. Les anciens disent que la tambouille a toujours été mauvaise ici, mais tous les records de médiocrité sont battus depuis quelque temps.

Des rumeurs, toujours et encore des rumeurs qui circulent dans le camp. Bientôt la guerre et la France et l’Angleterre qui attaqueront l’Espagne avec les détenus comme brigades d’avant-garde, les Etats-Unis qui interviendront et les fascites qui seront vaincus en quelques mois. Il existe des possibilités d’évasion grâce à un militaire français d’origine espagnole prêt à aider les candidats quand il sera de garde. Ou encore, une lettre d’un ancien député socialiste qui prédit que tous les gens du camp seront en Amérique d’ici à 3 mois !

Mais pour l’heure, la seule réalité, c’est la faim qui tenaille les estomacs.

A suivre le 28 juin…

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21 juin 1939: EULALIO FERRER raconte sa vie au CAMP du BARCARÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

21 juin 1939.

Première nuit au camp du Barcarès où Eulalio a rêvé à sa grand-mère paternelle, du refuge anti-aérien de Santander, des sirènes, de sa mère et ses soeurs chantant le Notre-Père et l’Internationale… Malgré les conditions difficiles, il a bien dormi et s’empresse de découvrir le paysage du camp du Barcarès au petit matin.

Le camp est plus petit et occupé par moins de résidents. Mais ce sont les mêmes barbelés, les mêmes WC appelés ici « Frederico », les mêmes tags sur les murs, moins nombreux mais qu’Eulalio se languit de découvrir, les gendarmes qui surveillent les lieux.

Première journée maussade et pluvieuse, sous ce détestable vent des Pyrénées. Eulalio part à la recherche d’amis séparés et d’amis perdus de vue depuis plus longtemps. Les retrouvailles sont gaies, quelquefois plus tristes comme quand il apprend que le frère de l’un d’eux a été fusillé. Mais tous semblent avoir vieilli de plusieurs années, affaiblis par la dure vie de 4 mois de captivité.

Ici au Barcarès, la tambouille est collective et on peut voir la longue file des détenus avec leur gamelle d’aluminium à la main. Les 60 francs récoltés par la vente de la machine à écrire permettent au père et son fils d’améliorer l’ordinaire. Il existe des magasins français à l’extérieur du camp et le Quartier Chinois continue de fonctionner dans l’enceinte. Sans la prostitution qui semble s’exercer de l’autre côté des barbelés, avec les gendarmes français pour premiers clients.

Le soir, discussion politique avec un socialiste andalou, un pur dans la lignée de Pablo Iglesias, le fondateur du PSOE et de l’UGT, qui refuse en tant que socialiste d’assister aux corridas.

Bilan de la journée: beaucoup de moins par rapport à Argelès avec la nourriture vraiment mauvaise, l’hygiène aussi déplorable, les poux et rats innombrables. Le seul plus: une liberté de circulation dans les barbelés et des facilités accrues pour sortir du camp. Avant de s’endormir, Eulalio se rappelle des moments passés auprès de Garcia Lorca alors que ce dernier dirigeait la « barraca » et se demande si son journal ne pourrait pas dans le futur être la source d’une grande oeuvre scénique…

A suivre le 23 juin…

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20 juin 1939: EULALIO FERRER raconte son départ du CAMP d’ARGELÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

20 juin 1939.

Tout le monde est debout avant le lever du soleil pour le départ, pour un autre monde… bien que ce soit un autre camp de concentration, à quelques kilomètres d’Argelés. Chacun se souvient des 4 mois passés ici, depuis les premiers jours et les nuits de février à la belle étoile sur le sable mouillé, les diarrhées, les Sénégalais brutaux, les luttes fraticides et les gestes de solidarité…

Eulalio a mis son beau costume de flanelle pour ce départ. Et voilà la longue colonne de réfugiés qui se met en branle, surveillée par les gendarmes, jusqu’aux camions qui doit emmener tout ce monde plus loin. Les hommes sont surpris de marcher sur de l’asphalte alors que ça faisait 4 mois qu’ils n’avaient foulé que du sable, de voir des maisons habités, des gens travailler, des filles qu’ils hèlent, des paysages et des vignobles verdoyants… La vie en un mot. Un dernier regard pour le cimetière des Espagnols où reposent des milliers de personnes décédées durant leur séjour…

Dans les camions, il faudra 4 heures pour rejoindre les environs de leur destination. De nouveaux kilomètres à pied pour rejoindre le camp du Barcarès ! Le camarade d’Eulalio qui lui porte sa machine à écrire n’en peut plus et décide de l’abandonner. Par chance, un gendarme leur rachète pour 60 francs.

Et c’est l’entrée derrière de nouveaux barbelés, le camp étant divisé en îlots. Eulalio, son père et quelques amis se retrouvent dans l’îlot Y, baraque 22. Avec toujours des rêves de Mexique !

A suivre le 21 juin…

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19 juin 1939: EULALIO FERRER raconte la vie au CAMP d’ARGELÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

19 juin 1939.

Le réveil est un peu brutal pour Eulalio, un des montants de sa litière ayant cédé.

Dans la matinée, une copie de lettre d’Indalecio Prieto est lu à haute voix dans la baraque. Eulalio est proche politiquement parlant de Prieto. Celui-ci est parti au Mexique en mars et il annonce qu’il sera difficile à tous ceux qui le demandent de partir pour cette destination. Ce qui met à bas pas mal d’illusions et attise la haine de certains pour le personnel politique de l’ancienne République. Deux bons camarades communistes de l’auteur partent pour une destination inconnue. Nouvelles émotions !

Dans l’après-midi, l’Autorité Française annonce la fermeture imminente du camp d’Argelès dont plusieurs secteurs ont déjà été fermés. Les hommes doivent se tenir prêt au départ et quand Eulalio essaie de rassembler ses affaires, il s’aperçoit qu’il lui faudra plusieurs paquets, surtout avec ses papiers et sa machine à écrire.
Dans le camp, des feux sont allumés, les détenus brûlent tout ce qu’ils ne pourront emporter.

A suivre le 20 juin…

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12 juin 1939: EULALIO FERRER raconte la vie au CAMP d’ARGELÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

12 juin 1939.

Long et intéressant article que celui de ce jour, sur un nouveau cahier pour son Journal qu’il vient d’inaugurer.

Il vient d’apprendre qu’en tant qu’officier, il a droit à une somme de 500 francs de la part de la SERe et rêve à ce qu’il va pouvoir s’acheter. Il retient du pain long rempli de fromage et de chocolat et une valise pour ranger ses archives qui sont importantes.

Au réveil ce jour-là, c’est le tonnerre qui met tout le mode debout. Certains croient qu’il s’agit d’une attaque de l’armée française contre les Franquistes. Doux rêve ! L’orage menace et une odeur pestilentielle venant des WC envahit le camp. Finalement, l’orage éclatera en fin de journée.
C’est en consultant sa montre qu’Eulalio va écrire un texte sur les rapports méconnus entre les Sénégalais et les prisonniers. Il possédait une montre de qualité et au début du séjour, il la cachait le plus possible pour éviter d’attirer la convoitise des soldats sénégalais fiants de ces objets. Si certains les achetaient pour quelques sous, bien en dessous de la valeur, d’autres n’hésitaient pas de tirer comme des fous sur les poignets des malheureux prisonniers pour leur arracher, ne se gênant pas de donner des coups de baïonnette quelquefois très graves pour obtenir ce qu’ils convoitaient. En représailles, la nuit, certains gardiens étaient attirés dans des pièges et leurs corps disparaissaient sous le sable de la plage ou dans la mer.

On apprend que le camp civil est envahit par des milliers de mouches et un compagnon d’Eulalio est inquiet pour les siens, lui qui doit partir travailler bientôt dans une ferme à la frontière belge. Il raconte l’anecdote d’un chauffeur madrilène et de sa petite amie embauchés au service du Colonel du Camp. Cela se termina par une fuite avec la femme du colonel tandis que sa petite amie devenait la maîtresse du gradé.

Notes de lecture d’Eulalio qui a lu « Madrid » de César Falcon. Il est en total désaccord avec l’auteur qui dit que ce sont les Communistes qui ont sauvé Madrid en novembre 1936 alors que lui, pense que c’est le peuple madrilène unit qui sauva la capitale.
Une bonne nouvelle pour l’ami, le meilleur chaudronnier du monde dont il a parlé le 2 juin, a obtenu le visa d’émigration au Chili. Moments de joie et de larmes pour la communauté.

A suivre le 19 juin…

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08 juin 1939: EULALIO FERRER raconte la vie au CAMP d’ARGELÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

08 juin 1939.

Les autorités françaises ont vacciné tous les Espagnols contre le tétanos après la mort de nombreux prisonniers à cause de ce mal. Eulalio souffre de ce vaccin et est amoindri. De bonne heure, toutefois, il part à la recherche de bois pour la cuisine de la baraque. D’ailleurs, il va s’essayer à la confection du plat de pois chiche et recevra les félicitations de ses compagnons.

Après le repas, les hommes jouent aux dominos, aux cartes avec des parties de mariage ou de brisque.

Le père d’Eulalio a reçu un peu d’argent d’amis cantabriques réfugiés à Paris. Il semblerait d’après l’autorité espagnole, que de transferts se feraient bientôt vers le camp du Barcarès mais pas encore pour des Compagnies de Travail. Comme cela vient d’un officier grand lanceur de rumeurs, cela est à prendre avec des pincettes !

Tout comme les supputations faites ici et là quant à l’avenir proche: la guerre possible, la défaite française prévisible, la puissance allemande… Eulalio n’est pas du même avis que les officiers espagnols.

Il rencontre des visages connus qu’il n’avait pas vus depuis longtemps. Un homme dont la dernière rencontre remontait à un bombardement aérien du côté de l’Escudo. Un autre devenu totalement amnésique. Il tente de lui rappeler ses exploits à la tête de sa compagnie dans les batailles d’Espinosa de los Monteros. A la fin du dialogue, il semble aller mieux même s’il se met à ânonner un monologue que personne ne comprend.

Dans la baraque, un homme raconte un épisode de son exil en France. Lors de la retraite, il a croisé un camion militaire arrêté près de Port-Bou au bord de la route. Pris d’assaut par les fuyards, le véhicule contenait une quantité énorme de billets, de bijoux et de lingots d’or. Il put prendre un peu de ce butin mais il se lamente du fait qu’on lui a volé la valise le contenant lors d’un appel. Rêve ou réalité?

A suivre le 12 juin…

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02 juin 1939: EULALIO FERRER raconte la vie au CAMP d’ARGELÈS

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Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…

02 juin 1939.

Le moral n’est pas très bon ce jour-là: la nourriture est toujours la même ce qui fait exploser Pedrin, le père d’Eulalio a les pieds enflés et cherche des médicaments, les nouvelles d’un départ pour le Mexique se font attendre et la solidarité attendue d’amis socialistes, elle-aussi, ne vient pas.

Heureusement, lors du match au terrain de football, une équipe d’Espagnols bat largement 4-1 une équipe de soldats français à la grande joie du public composé uniquement de prisonniers.

Le vent fait s’introduire le sable de partout et le mieux est de se protéger dans les baraques. Pedrin, en revenant à la baraque, est pris d’une crise de folie. Il hurle qu’il est le meilleur chaudronnier du monde et que bientôt, il gagnera beaucoup d’argent quand son talent sera reconnu.

Les cas semblables de folie sont nombreux, causés autant par le désoeuvrement que par l’enfermement et la promiscuité. Eulalio raconte ses scènes quotidiennes d’un homme au bord de l’eau passant son temps à jeter des pierres dans la mer, celui d’un autre qui tous les jours vient sur la plage avec sa valise dans l’attente d’un bateau qui viendrait le prendre et l’emmener. D’autres s’inventent des trouvailles exceptionnelles qui les rendront libres et indépendants… un autre imite la voix de Dieu à l’infirmerie où il a été accepté…

L’attente et la misère écrasent les prisonniers qui ne s’attendaient pas à ce que leur enfermement dure si longtemps.

A suivre le 8 juin…

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