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Il y a 100 ans jour pour jour: LE MIROIR du dimanche 15 avril 1917

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(JOUR 986 DE LA GUERRE/1561 JOURS DU CONFLIT)

Un mannequin bourré d’explosifs (des pétards de cheddite) pour piéger ceux qui ne se serait pas aperçu du subterfuge. Cette pratique fut-elle très développée chez les belligérants ? Certainement pas à une époque de tueries de masse.

A Salonique, une ambulance britannique a été bombardée par un avion allemand ou l’artillerie).

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Cela malgré l’affichage de la Croix Rouge. Cette guerre ne respecte plus grand chose.

Les Anglais (ou Britanniques) dans la vallée de l’Ancre, entre Somme et Pas-de-Calais. Une belle région verte… labourée par les bombardements et les combats.

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On répare les routes avec des remblais venant des habitations détruites.

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Malgré cela, les cyclistes britanniques, ancêtres de Wiggins ou Frome sont bien accueillis par les fillettes:

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Les villages (Chauny, Bapaume et Péronne) ont  été libérés mais à quel prix ?

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Avant de se retirer de quelques hectomètres, les Allemands ont laissé un message à l’adresse des Anglais:

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Que Dieu punisse l’Angleterre !

Les Etats-Unis en guerre:

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On a construit un mur (décidément !) pour protéger cet émetteur radio. Les étudiants d’Harvard ont été armés.

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Les ponts de New York sont éclairés la nuit pour prévenir d’éventuels attentats de ressortissants américains d’origine germanique. Iic le célèbre pont de Brooklyn.

Le Portugal en guerre avec…

dsc01913le lancement d’une canonnière.

Enfin, en Serbie occupée par les Austro-Hongrois, les exactions continuent contre les civils.

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Une tradition chez les armées allemandes à toutes les époques ! Mais de quand date cette scène ?

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Le (petit) KIOSQUE DE PRESSE de l’été 36: le 17 juillet 1936

Deux journaux au kiosque du 17 juillet:

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L’Intransigeant du jour et…

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dans la même famille, l’hebdo sportif Match L’Intran.

A la différence du Miroir des Sports, hebdo qui paraît tout de même 3 fois par semaine pendant le Tour, Match L’Intran ne paraît qu’une seule fois, si bien que l’on va retrouver à nouveau des sujets déjà abordés et en premier lieu, le passage au sommet du Galibier…

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où l’on voit que L’Intran a loué un autocar pour monter des annonceurs au sommet des Alpiste que le photo-reporter était bien entendu obligé de faire cette vue à cet endroit-là, photo au demeurant fort réussie. On apprend qu’en attendant les coureurs, la foule avait été distraite par le grand champion de ski, Emile Allais, qui avait fait une démonstration dans la neige récemment tombée.

Les cols sont bien entendus au programme:

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Les Aravis

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La Tamie

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Le Galibier en double page centrale avec Ezquerra en plein effort au milieu d’un paysage grandiose.

 Le but et la raison d’être de cet hebdo grand format, c’est de montrer des photos aux lecteurs, à une époque où le Tour se vivait avant tout, avec les radios et les speakers qui embellissaient l’épreuve à qui mieux mieux. Les quelques images animées pouvaient être vues au cinéma, lors des actualités qui précédaient les films.

Aussi, le journal ne lésine pas avec l’image:

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des pages bien garnies,

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des vues aériennes comme ici le peloton à l’approche d’Aix-les-Bains.

La dramaturgie est également au rendez-vous avec la défaillance d’Archambaud entre Grenoble et Briançon,…

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un homme prêt à l’abandon…

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puis réconforté par ses équipiers !

Bien entendu, l’immense Pellos a droit à une page complète pour dessiner ce que le Tour lui a inspiré pendant cette première semaine de course.

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Dans cette image, Pellos rend hommage au grand absent, Henri Desgranges, le « père » du Tour et son créateur qui a dû, lui aussi, abandonner à Charleville pour raison de santé. Tout le décor imaginé par le dessinateur rappelle l’absent !

Comme on l’a déjà vu, Match L’Intran fait deux unes, au recto et au verso. Celle du verso montre les poursuivants d’Ezquerra en pleine action dans le petit ressaut du Lautaret, en direction de Grenoble avec aux premières loges, Antonin Magne.

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L’Intransigeant quotidien a un jour d’avance et raconte une autre grande étape alpestre, la 9ème entre Briançon et Digne par 3 cols à plus de 2 000 mètres: l’Izoard, Vars et Allos ! Rien que cela:

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Ce sont plutôt des seconds couteaux qui vont se distinguer: Level, Thiètard, Canardo (pas l’inspecteur de la BD)…

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Ce qu’il faut retenir, c’est que le Belge Sylvère Maes reste en jaune et qu’Antonin Magne, l’espoir français de victoire après le départ de Speicher et la défaillance d’Archambaud, se trouve à portée de fusil du leader, à moins de 3 minutes.

DSCN4692Mais la grande nouvelle du jour, c’est le roi d’Angleterre Edouard VIII qui vient d’échapper de peu à un attentat terroriste. Comme on le voit sur cette photo transmise au bélinogramme, l’individu vient d’être arrêté:

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Les services de sécurité britanniques ont été plus efficaces que leurs homologues français, 2 ans auparavant, à Marseille !

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (3)

Dernier volet sur cet attentat terroriste du 09 octobre 1934 sur la Canebière à Marseille.

Revenons à ce n° 242 du Miroir du Monde du 20 octobre 1934 et en particulier à l’image de sa couverture:

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18 ans avant cet événement, le prince Alexandre pas encore roi visitait le front français vers Verdun en présence du président de la République Raymond Poincaré et du général Joffre. Le titre de cette photo Trois grands figures disparues s’explique par le fait que si le roi vient de mourir le 9 octobre 1934 à Marseille, les 2 autres personnes sont aussi décédées: Joffre en 1931 et Poincaré tout récemment, le 15 octobre 1934. Dans leurs lits, bien entendu, car bien plus âgés que le roi.

D’ailleurs, l’actualité se bousculant pour le contenu de ce magazine, 3 pages sont consacrées à la carrière de Raymond Poincaré qui vient de décéder.

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Mais c’est tout de même les suites de l’assassinat du roi Alexandre 1er de Yougoslavie et de Louis Barthou qui occupent le plus de place.

Tout d’abord, les obsèques nationales du ministre des Affaires Etrangères Louis Barthou…

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du Quai d’Orsay aux Invalides pour la partie officielle avant l’inhumation dans l’intimité familiale au Père Lachaise.

Pour les obsèques du Roi de Yougoslavie et pour comprendre la situation dans les Balkans, Le Miroir du Monde n’ hésita pas à envoyer un de ses reporters sur place, dans les heures qui suivirent le drame de Marseille.

En Croatie, à Zagreb, car beaucoup pensent que l’attentat est l’oeuvre de séparatistes croates, les Oustachis. Mais le reporter couvre aussi les obsèques du roi. Sa dépouille fut ramenée à Split par le même « Dubrovnik » que la Roi avait utilisé à l’aller.

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(photo en bas, l’accostage du « Dubrovnik » à Split.

Puis, c’est la traversée de la ville…

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jusqu’à la gare où un train spécial attend le cercueil du roi pour le emmener à Belgrade.

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Pas d’images des obsèques à Belgrade qui ne doivent pas avoir eu lieu tout de suite, la dépouille du roi devant être présenté au peuple plusieurs jours. Par contre, plusieurs articles essaient de comprendre les raisons de ce drame. En Croatie, en Dalmatie, où les mouvements anti-serbes sont puissants, on nous montre des locaux dévastés par une explosion…

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comme à la poste de Sarajevo. Les bombes bien souvent arrivent de l’étranger et explosent grâce à des minuteurs d’horlogerie bien réglés.

Le journaliste y va de son reportage dans des groupes dissidents comme ceux-ci…

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qui semblent plus folkloriques que méchants touchez, ceux-là….

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les fameux comitadjis bulgares dont on a déjà parlé dans certaines revues couvrant la Grande Guerre.

Alors que la police française privilégie la piste croate, celles des hommes d’Ante Pavelic (Pavelitch dans la revue)…

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le journaliste n’écarte pas la piste du mouvement séparatiste bulgare, l’O.R.I.M., l’Organisation Révolutionnaire Intérieure Macédonienne, la V.R.M.O. en Bulgare, ce qui s’avère être aujourd’hui la piste la plus plausible.
D’ailleurs, en bas de cette page, ci-dessus, dans ce petit tableau, l’identité réelle de l’assassin de Marseille est révélée. Le passeport au nom de Pétrus Kelemen appartenait bien à Gueorguiev Tchernozemski qui n’avait rien à voir avec les Oustachis croates.

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On parle aujourd’hui de Vlado Tchernozemski ou Cernozemski.

Pas mal les travaux des reporters du Miroir du Monde, Michel Gorel, Claude Izabert et Geo-Ch. Véra !

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (2)

Le film des événements.

Le Miroir du Monde de la semaine suivante, celui du 20 octobre 1934 est entièrement consacré à cet attentat qui secoua la France…

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avec en double page centrale une réalisation assez moderne:

Le film des événements.

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Il faut dire qu’avec le nombre de reporters qui couvraient ce voyage royal, les photos ne manquèrent pas.

Parcourons en détail pour voir de ce qui se passa:

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L’arrivée sur le Vieux Port, les personnalités…

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et le départ du cortège du cortège sur la Canebière.

 DSCN3630Le roi Alexandre de Yougoslavie et Louis Barthou s’entretiennent dans la voiture et l’on sent le roi beaucoup plus tendu que le débonnaire ministre des Affaires Etrangères.

Laissons le magazine expliquer la situation;

LE QUART D’HEURE FATAL: L’ASSASSIN BONDIT SUR LE MARCHEPIED…

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 PASSE SON POING, ARMÉ D’UN PARABELLUM…

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PAR LA PORTIÈRE ET TIRE.DSCN3619

LE CHAUFFEUR, QUI STOPPE IMMÉDIATEMENT, L’AGRIPPE ET TENTE DE LE REPOUSSER. LE COLONEL PIOLET FAIT VOLTE-FACE. LES AGENTS SE PRÉCIPITENT VERS LA VOITURE ROYALE, CEPENDANT QUE LA POLICE REFOULE LES SPECTATEURS.

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CEUX-CI, ÉPERDUS, TOURBILLONNENT. CERTAINS TOMBENT ET SONT FOULÉS AU PIED.

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ALEXANDRE 1ER GIT INANIMÉ DANS SA VOITURE,…

Version 2

BOULEVERSÉS, LES ASSISTANTS L’ENTOURENT. UN COLONEL MET DOUCEMENT LA MAIN SUR LE FRONT DU SOUVERAIN.

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UN COMMISSAIRE ARRIVE. AIDÉ D’UN AGENT, IL SOULÈVE RESPECTUEUSEMENT LE CORPS ABANDONNÉ.

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LA VOIE EST DÉBLAYÉE POUR LE DÉPART VERS LA PRÉFECTURE.

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LA VOITURE TRAGIQUE S’ÉBRANLE. UN AGENT CYCLISTE MONTE À CÔTÉ DU CHAUFFEUR POUR DIRIGER CELUI-CI.

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LES OPÉRATEURS DE CINÉMA ET LES PHOTOGRAPHES, MALGRÉ L’ÉMOTION RESSENTIE -SI INTENSE QUE L’UN D’EUX EN MOURRA- CONTINUENT À PRENDRE DES VUES.

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UN MEMBRE DE LA SUITE DU ROI EST MONTÉ AUPRÈS DE SON SOUVERAIN.

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CEPENDANT LE MISÉRABLE MEURTRIER, ABATTU À COUPS DE SABRE ET DE RÉVOLVER, LYNCHÉ ET PIÉTINÉ PAR LA FOULE INDIGNÉE, ACHÈVE D’AGONISER SUR LA CHAUSSÉE. SUR LE PAVÉ, UNE SILHOUETTE TEND LA MAIN ET L’ARME REDOUTABLE AVEC LAQUELLE LE TERRORISTE CONSOMMA SON FORFAIT.

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Tout s’était passé en moins d’un quart d’heure depuis qu’Alexandre 1er eut posé le pied sur le sol français, sa seconde partie comme il se plaisait de le dire. Il fut, contre toute logique, emmené à la Préfecture où, bien entendu, ne se trouvait aucun docteur pour le prendre en main. Il fallut en chercher mais la mort avait frappé quand ils arrivèrent. Plus logiquement, Louis Barthou fut emmené à l’Hôtel-Dieu, proche du Vieux Port, aujourd’hui devenu un hôtel de luxe, mais la médecine ne put rien pour son cas. la balle avait sectionné une artère de l’humérus.

A suivre

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Le 09 octobre 1934: l’ASSASSINAT du ROI de YOUGOSLAVIE ALEXANDRE 1er sur la CANEBIERE à MARSEILLE (1)

C’était au premier jour d’une visite du roi Alexandre 1er de Yougoslavie qu’eut lieu cet attentat terroriste sur la Canebière à Marseille, le 9 octobre 1934. Le Roi venait de débarquer au Vieux Port et remontait cette avenue pour rejoindre le monument à la gloire des Poilus d’Orient sur lequel une gerbe devait être déposée. Puis, normalement, c’aurait dû être le départ vers Paris en train à partir de la gare Saint-Charles et la suite de cette visite officielle.

Mais au niveau de la Bourse, un homme surgi de la foule vint modifier le cours de l’histoire. Un des photo-reporters présent sur place immortalisa la scène:

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qui fit la une du Miroir du Monde du 13 octobre 1934.
Bien entendu, le magazine était presque bouclé quand survint ce drame. On changea bien entendu la une avec la photo présentée ci-dessus…

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et on ajouta un feuillet libre de 4 pages pour relater les faits.

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On y voit le roi quelques minutes avant l’attentat débarquant de son bateau militaire, le « Dubrovnik » sur le Vieux Port…

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où les honneurs militaires lui vont être rendus et où se presse une foule très importante. Foule en principe surveillée par des milliers de policiers et de gendarmes. Toutefois, le roi qui a déjà survécu à une attaque terroriste quelques mois plus tôt dans son pays, est assez inquiet et n’apprécie pas du tout la nonchalance des autorités françaises. Il avait bien raison de douter ainsi. C’est le ministre des Affaires Etrangères, Louis Barthou qui le reçut au nom de la République et devait l’accompagner durant tout le voyage. Pour lui aussi, le voyage et sa vie s’achevèrent sur la Canebière, tué semble-t-il par un tir de riposte de la police française… mais cela sera confirmé seulement plus de 40 ans plus tard !

L’assassin, noyé dans la foule, avait surgi et tiré sur le roi depuis le marche-pied de la voiture décapotable qui avait été mis à disposition des autorités. Une voiture qui inquiétait aussi le Roi qui aurait préféré une voiture fermée.

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Il fut abattu par la police et massacré par la foule. On nous dit, dans l’article qu’il s’agit d’un homme ayant un passeport tchécoslovaque Petrus Kalemen mais on apprendra plus tard sa véritable identité et ses motivations.

En double page centrale de ce supplément,

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une biographie du roi de Yougoslavie, âgé de 46 ans au moment des faits… et dont on a pu voir le jeune visage en plusieurs occasions lors de la Grande Guerre, quand la Serbie fut balayée par les armées bulgare et autrichienne et que les Alliés tentèrent en vain de sauver leur ami.

En quatrième page, une nécrologie du ministre des Affaires Etrangères Louis Barthou, un politique expérimenté…

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qui espérait que ce voyage officiel aboutisse au début d’une alliance contre les forces de l’Axe: l’Allemagne nazie et surtout l’Italie fasciste qui avait des visées expansionnistes sur la Yougoslavie.

Il reposait dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu à Marseille.

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La fusillade qui suivit cette attaque terroriste, fit une dizaine de victimes dans la foule qui attendait le passage du Roi, de par la réaction désordonnée des policiers français. Il faut savoir que si ce premier attentat avait échoué, un second terroriste attendait plus haut sur la Canebière pour jeter une bombe sur le cortège officiel. Alexandre 1er de Yougoslavie avait bien raison d’être soucieux à son arrivée à Marseille.

A suivre

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