Deux magazines du même genre, des hebdos généralistes dans le kiosque du 8 août 1936.
L’Illustration qui fait sa une des combats à Tolède.
Le Monde Illustré qui est déjà passé à autre chose en première page en célébrant le Mémorial Canadien de Vimy.
Un magazine qui, pour les combats en Espagne, ne fait pas dans l’événementiel mais pose justement des conséquences de ceux-ci pour la situation en Europe.
Dommage que les partis des grandes démocraties n’en aient pas fait autant !
La magazine consacre aussi une page à l’ouverture des Jeux Olympiques de Berlin…
à travers les faits et gestes de la délégation française. L’Illustration sur ce sujet est complet avec plusieurs pages dont la carte du parcours de la flamme d’Olympie à Berlin.
L’entrée de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture…
ainsi que l’instant où la flamme est éclairée…
au milieu des oriflammes à la Croix Gammée sont aussi des images incontournables de ce début de la XI ème Olympiade.
Si, pour la guerre civile espagnole, c’était Barcelone qui avait attiré les reportages de L’Illustration de la semaine passée, c’est Tolède qui cette fois fait la une avec le célèbre épisode des Cadets de l’Ecole d’Infanterie résistant aux troupes et milices gouvernementales dans l’Alcazar. Un monument assiégé et bombardé continuellement.
On avait déjà vu ces derniers jours la place Zocodever intacte, là-voici couverte de barricades pour déloger les fascistes des hôtels où ils se sont retranchés.
Les fenêtres des immeubles voisins de l’Alcazar sont protégées de matelas…
derrière lesquels les miliciens font le coup de feu.
Mais dans ce numéro, les illustrations vont couvrir un peu tous les fronts sur lesquels les 2 camps s’affrontent.
En Andalousie, des batteries franquistes sont postées à Utrera (30 km de Séville),…
où des militants dE gauche sont fait prisonniers et fouillés…
avant certainement d’aller remplir quelques fosses communes. Mais cela les franquistes ne le montrent pas.
Grande erreur du Front Populaire en ce début de guerre civile, ce sont ces scènes de massacres comme cette image de la caserne de la Montera à Madrid après sa reprise par les gouvernementaux.
Les journalistes et photo-reporters étant en majorité dans le camp républicain, plus ouvert que le camp fasciste, cette photo comme la suivante fera le tour du monde et un mal terrible à la République car présentant le camp républicain sanguinaire et anticlérical. Car on peut imaginer même si le commentaire ne le dit pas que ces personnes au sol sont les militaires rebelles abattus après la chute de la caserne.
Et que dire de cette photo de carmélites exhumées et exposées devant une église à Barcelone. De telles scènes jetèrent dans les bras des franquistes les chrétiens modérés horrifiés, à juste raison, par de telles scènes. Cela permit à Franco de se présenter comme défenseur de la Foi et de l’Eglise alors que rien au début ne le poussait dans ce sens et que ses sanguinaires légionnaires étaient pour la plupart musulmans et brûlaient aussi sans remords les églises quand on leur donnait quartier libre.
On a vu des colonnes en route pour Guadalajara dans L’Intransigeant, voici une scène de combats à l’abord de cette ville, un verrou pour empêcher l’encerclement de Madrid.
Au nord de la capitale, les combats continuent dans la sierra de Guadarrama avec cette étrange automitrailleuse blindée.
Après la prise de la caserne de la Montera, les armes sont distribuées aux civils pour la défense de la République.
Un dessin humoristique sur l’engagement des milices populaires
pas si éloigné de la réalité.
Une barricade à Séville qui résiste toujours malgré sa proximité du Maroc d’où est partie la rébellion.
Des rebelles transportés sur le continent par des avions mis à leur disposition par l’Italie de Mussolini, comme celui-ci.
D’ailleurs, un de ces avions s’écrasa au Maroc français le 30 juillet.
Les dictatures fascistes ayant planifié leur coup par des négociations préalables, bien en amont au 17 juillet, avec pour personnage principal, le général Sanjurjo qui était allé en Allemagne en février 1936…
ici de retour de ce voyage sur la paquebot allemand Général San Martin. Le général Sanjurjo allait disparaître dans l’accident d’avion qui l’emmenait au Maroc prendre son commandement…
dans cet accident à Santa Cruz au Portugal. Cela avait changer le cours de la guerre puis la dictature, en propulsant le médiocre Franco au premier plan.
Enfin dans le port de Tanger allait se dérouler un combat aéronaval entre un avion rebelle et le croiseur James 1er resté fidèle à la République.
Un dernier dessin de J. Simont montrant des Espagnols de Paris se rassemblant par groupe de personnes aux convictions politiques proches pour écouter discrètement la radio espagnole de leur camp…
Atencion, Aqui Radio Barcelona…