Les Allobroges, quotidien communiste, commença de paraître à la Libération de la Drôme, en septembre 1944 jusqu’à ce qu’il soit absorbé par Le Dauphiné Libéré, un an plus tard. Le nom de Delpech et Revelin vont apparaître à plusieurs reprises dans les numéros de l’année 1945.
Joséphine Revelin, l’épouse de Camille Revelin, était très influente dans l’association U.F.F., l’Union des Femmes de France, organisation d’obédience communiste de la famille. On le lit dans ce renouvellement de bureau du 4 avril 1945:
On y apprend qu’autour de Noël 1944, avait eu lieue une manifestation enfantine dont Les Allobroges font un compte-rendu dans le numéro du 3 janvier.
On peut y lire que Louis Delpech comme Camille Revelin avaient une fille chacun qui récita un texte. Celle de Revelin se prénomme Odette et a été adoptée. Le journal publia ensuite des erratas pour citer d’autres personnes présentes à cette réunion enfantine.
Joséphine Revelin était à l’époque présidente de l’U.F.F. d’Ancone et forte personnalité, tançait poliment les personnalités locales qui n’avaient pas daigné se déplacer à cette après-midi festive.
Alors que les Prisonniers de Guerre et Déportés du Travail commencent à rentrer au pays, on en parlera en fin d’article, la triste nouvelle tombe pour Louis Delpech le 30 juin, dans ce petit communiqué:
Louis Delpech ne reviendra pas de Dachau. Roselyne Devin, une mémoire du village, se souvient qu’après ce drame, sa famille qui logeait à l’entrée du village près du pont du Meyrol quand il sort du tunnel du camp d’aviation, quitta Ancone pour la Côte d’Azur.
Quant à Camille Revelin, Les Allobroges ne parleront pas de son décès. Un Camille Revelin qui survit un peu par le prénom de son petit-neveu, taxi roulant bien connu au village. Ce dernier d’ailleurs ne connut jamais les faits qui entraînèrent l’arrestation et la déportation de son grand-oncle, la famille n’évoquant jamais ce sujet. Mme Revelin, de son métier matelassière, forte personnalité on l’a vu ci-dessus et que confirme cet autre article pour sa lutte contre le marché noir…
avait souvent eu tendance à trop s’étendre sur des choses qui auraient dû rester confidentielles, surtout dans la période trouble de l’Occupation. Une fois son mari déporté, elle avait eu le courage d’essayer de le faire libérer en allant jusqu’en Allemagne. Sans succès. Camille Revelin est mort du typhus dans d’affreuse souffrance au camp de Neuengamme, situé a nord de l’Allemagne, proche de Hambourg. Voici quelques vues de ce sinistre lieu, implanté dans une région marécageuse, construit par les prisonniers eux-mêmes, vues extraites du livre de Pierre Brunet « Les Martyrs de Neuengamme- le camp méconnu… » paru en 1975.
Ce sont les derniers prisonniers de ce camp qui disparurent dans le tragique épisode du Cap Arcona, ce paquebot affrété par les SS pour aller les couler en mer du Nord mais que l’aviation britannique anticipa involontairement la catastrophe, croyant avoir affaire à des nazis essayant de s’échapper.
Le typhus est la maladie de la promiscuité et du manque d’hygiène dans des groupes humains importants: réfugies, prisonniers, déportés, victimes de catastrophes naturelles ou humaines. Déclenché par les rats et souris, il est transmis à l’homme et d’homme à homme par les puces et les poux. Il se caractérise par de fortes fièvres et des irruptions cutanées. Sans antibiotique, la mort est quasi certaine.
Pour terminer, quelques extraits de presse des Allobroges nous présentant ceux qui sont revenus, des prisonniers de guerre et déportés du travail de retour au village en ce premier semestre 1945:
dans le numéro du 19 avril: Albert Mercier
dans celui du 15 mai: ceux de Henri Fabregoule, Robert Mandraud, Marcel Lauzun, Marcel Astier et Julien Hilaire
dans celui du 2 juin, le retour de Charles Froment.












