Dernier volet sur les Anconais dont les noms sont inscrits sur le Monument aux Morts:
Raymond SCOUR
Né à Kayes au Soudan le 3 mars 1914 de parents bretons (à Landerneau dans le Finistère où on trouve encore des personnes portant ce patronyme dans les Pages Blanches de l’annuaire), c’est certainement grâce à l’aviation et à l’aérodrome de Montélimar si proche d’Ancone que Raymond Scour se retrouve aujourd’hui inscrit sur le monument aux morts du village. Il épousa en effet en 1937 une fille du village, Colette Durand, comme en atteste le caveau familial du cimetière du village.
C’est à 17 ans que Raymond Scour entra dans la Marine pour y suivre une formation de radio. Cela l’amena à beaucoup voyager, passant par Casablanca et l’Algérie, le Dupleix et le Colbert, les bases aéro-navales d’Hourtin, Saint-Mandrier, Aspretto, Rochefort, Berre et Agadir jusqu’à sa dernière affectation en juillet 1945 à Hyères.
Lors de son congés d’armistice en 1943, il entra dans les FFI comme en atteste cette carte…
reçue à la Libération. Il fut gravement blessé en août 1944 à la tête et au thorax, peut-être lors des combats de la Libération de Paris puisqu’il appartenait à un groupe de résistants de Saint-Maur (sud-est de Paris).
Une fois remis, il retourna dans l’aéronavale pour continuer sa carrière militaire, à Hyères-Palyvestre puis sur le porte-avions Colossus (Arromanches). C’est lors d’un vol pour regagner Hyères depuis Chateauroux que l’avion sur lequel il servait en tant que radio, un Glenn-Martin, s’abîma au large de Saint-Mandrier, le 27 septembre 1946.
Cet accident fut relaté par la presse locale:
Il semblerait que le pilote, le lieutenant de vaisseau Bernard Nicole ait commis une erreur de pilotage, trompé par une illusion d’optique (l’effet miroir de l’eau) et qu’il se soit trop rapproché de la surface de la mer. L’avion s’écrasa dans l’eau et les 3 membres de l’équipage (Nicole, Raymond Scour et le mécanicien Schuft) furent tués sur le coup. Si le corps du pilote, éjecté au moment du choc fut rapidement retrouvé, les 2 membres de l’équipage sombrèrent avec l’avion.
Ce furent les équipes du commandant Cousteau qui officiaient dans la région à la neutralisation des mines flottantes laissées par les Allemands qui eurent la difficile tâche d’aller chercher les corps et ramener des images pour les enquêteurs.
Un membre de l’équipe, Philippe Talliez, prit des notes sur ses plongées comme ce dessin extrait d’un carnet manuscrit…
puis dans un ouvrage « Plongée sans câble » qu’il publia plus tard dans lequel on peut lire les difficultés de leur mission:
Dans son livre « Le monde du silence » paru en 1953, le commandant Cousteau évoque lui-aussi cette opération…
sortant de l’ordinaire, surtout que les plongeurs côtoyaient régulièrement les aviateurs. Une photo montre d’ailleurs la dépouille de l’un d’eux, Raymond Scour semble-t-il, au fond de l’eau et le début de la remontée…
avec les parachutes ouverts sous l’eau.
Mais quelle idée vint à l’esprit du journaliste du premier article ci-dessus, d’évoquer d’éventuels sabotages du Glenn-Martin ? Cela lui valut un démenti formel de la Marine dans un autre article:
Toutefois la disparition des films pris par les plongeurs de Cousteau laissérent un petit doute aux familles. Mais l’Armée est aussi une grande muette !
Raymond Scour, comme il est précisé dans l’article sur les funérailles…
laissait une veuve et 3 enfants en bas âge.
De nos jours, les restes du Glenn-Martin reposent toujours au fond de la Méditerranée, au large de Saint-Mandrier et servent de terrain de jeu pour les plongeurs amateurs en recherche d’émotions, comme on le voit sur cette publicité de la société « Toulon Plongée » sur son site:
http://www.toulonplongee.com/epaves_toulon_126.htm
LE GLENN MARTIN 167 F MARYLAND
Fiche technique :
Type d’épave : bombardier monoplan bimoteur
Nationalité : USA
Année de construction : 1939
Date du crash : 27 Septembre 1946
Cause du crash : mirage du à une mer d’huile conjugué avec le soleil
Localisation : pointe de Carqueiranne, 10 mn de Toulon Plongée.
Informations plongée :
Descente dans le bleu
Profondeur : 45 mètres
Fond : plat sable vase
Courant : Modéré
Visibilité : bonne
La plongée :
Le naufrage de cet appareil est largement évoqué dans : « Le Monde du Silence » de Jacques–Yves Cousteau.
Cousteau qui avec ses hommes furent les premiers à filmer l’avion après son crash et à le photographier à la demande de la commission d’enquête.
Dumas, Talliez et Morandière participèrent eux à la remontée des corps.
L’avion à été déplacé après son crash et la plongée nous permet de voir les ailes, posées parallèlement ainsi que le train d’atterrissage.
Enorme langouste, grosse murène, congres et mostelles sont les gardiens de cet avion de légende.
Article écrit grâce aux documents mis à disposition de Mme Roseline Devin par un descendant de Raymond Scour.













