Archives quotidiennes : 06/06/2015

MONUMENT AUX MORTS d’ANCONE (Drôme): les MORTS pour la FRANCE de la SECONDE GUERRE MONDIALE: Aimé James et Adrien Montchaud.

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Après la présentation des Morts pour la France de la Grande Guerre, l’article sur Bernard Goujon disparu en Algérie, celui sur Marcel Mayaud dont l’avion fut abattu au-dessus de Diên Biên Phù, l’évocation de la mémoire des 2 déportés politiques Louis Delpech et Camille Revelin, avant-dernier volet avec les MPLF anconais de la Seconde Guerre Mondiale.

La gravure sur une face latérale de la base du monument, déjà présentée dans les précédents articles.

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On voit bien que 3 noms ont été inscrits après le 8 mai 45, les 2 autres étant des rajouts liés aux événements de l’Histoire de la décolonisation.

Sur ces 3 jeunes gens, 2 sont morts au début de la seconde guerre, le troisième, qui sera l’objet d’un article séparé est décédé en service commandé, en 1946 mais a toute sa place sur le monument de la commune.

Ce sont les fiches que l’on peut lire sur le site de Mémoire des Hommes qui ont permis d’écrire ces quelques lignes.

Aimé Paul Antoine JAMES

Il est né le 17 janvier 1898 à Montélimar de François Xavier James, rapidement décédé et Hélène Philippe Bernard.
Né en 1898, on comprend tout de suite qu’Aimé fit les 2 guerres mondiales.

C’était un grand gaillard de 1 mètre 79 (très grand à l’époque) aux yeux bleus qui devança l’appel de sa classe et s’engagea avec un an d’avance le 28 juillet 1916. Il fut affecté dans l’Artillerie Lourde, au 84ème Régiment puis au 85ème avant de finir la guerre dans l’Artillerie de Campagne, au 55ème RAC.

C’est au 85ème RAL, le 15 juillet 1918 qu’Aimé fut blessé au combat, par balle, à la jambe, au genou et au mollet droit. On peut lire cette citation sur son registre matricule:

« Observateur très courageux et très dévoué, dans la nuit du 14 au 15 juillet, voyant l’ennemi arriver à son poste d’observation et venu sous un bombardement violent mettre son commandant de batterie au courant de la situation, a été blessé dans l’accomplissement de cette mission ». Il s’est vu attribuer la Croix de Guerre, étoile de vermeil, pour ce fait d’arme.

Cela se passait du côté de Bouquigny, lieu-dit situé au sud-ouest de Reims, à mi-chemin de Château-Thierry et d’Epernay, entre Dormans et Troissy, à l’extrême pointe sud de l’attaque allemande de juin-juillet 1915 dans ce secteur.

Carte empruntée au site http://20072008.free.fr/variationfront19171918.htm

Rendu à la vie civile le 19 septembre 1919, après plus de 3 ans sous les drapeaux, Aimé reprit des études supérieures à l’Institut de Grenoble et devint l’instituteur du village d’Ancone de la rentrée 1921 jusqu’en 1927. Par la suite, il enseigna comme professeur à Aubenas puis à Annonay où il passa à l’Ecole Primaire Supérieure (l’équivalent du Collège actuel), juste avant la seconde guerre mondiale.

En parallèle, alors qu’il avait quitté l’Armée en 1919 comme Aspirant, il prit du grade dans la Réserve et devint Lieutenant  en 1925.

Rappelé donc le 2 septembre 1939 au moment de la mobilisation générale, il fut affecté au 184ème Régiment d’Artillerie Lourde de Valence. Il était alors âgé de 41 ans révolus.

Il ne connut pas la Drôle de Guerre ni l’attaque-éclair allemande de mai 1939 puisqu’il fut admis à l’Hôpital Desgenettes à Lyon le 25 novembre pour une crise hépathique qui lui fut fatale le 27 novembre 1939.

Malgré ses 2 guerres, sa blessure de 1918 et cette mort sous les drapeaux, il ne semble pas qu’Aimé James obtint la titre de Mort pour la France, suivant sa fiche dans Mémoire des  Hommes. 

Adrien Victor MONTCHAUD

La fiche matricule résumée dans Mémoire des Hommes nous apprend qu’Adrien Montchaud est né le 25 avril 1910 à Ancone.

Il fut donc rappelé le 2 septembre 1939 à l’âge de 29 ans et affecté au 11ème Régiment de Zouaves créé à ce moment-là, après la déclaration de guerre.

La fiche nous apprend sa disparition le 28 mai 1940 à Haubourdin dans le Nord.

De septembre 1939 au 10 mai 1940, la guerre sur le front français se résuma à quelques escarmouches, quelques excursions de commandos pour observer les ennemis. Ce fut la Drôle de Guerre, la guerre certes mais sans combats. Les Français et les Britanniques étaient restés aux pratiques militaires de 1914-18, l’attentisme sur la ligne de front puissamment défendue par la célèbre ligne Maginot. Les Allemands, insuffisamment préparés, bénéficièrent de l’aubaine et n’attaquèrent qu’au moment où ils en furent capables. Ce fut le 10 mai 1940. L’attaque fut brutale, inattendue puisque pour la troisième fois en 3/4 de siècle, les Allemands passèrent par la Belgique pour contourner le dispositif défensif allié, à la toujours grande surprise de cet Etat-Major.

Le débâcle des armées alliés fut totale, à cause d’une impréparation autant matérielle que stratégique et morale. Cela n’empêcha pas une hécatombe humaine à l’instar de ce qui se passa en août 1914.

 En se repliant vers le nord, les Alliés essayèrent de rejoindre le port de Dunkerque pour rembarquer vers le Royaume Uni. C’est dans la protection de cette manoeuvre que se déroula la bataille d’Haubourdin, dans le faubourg ouest de l’agglomération lilloise.

Plusieurs pages sur la toile racontent très bien cette bataille qui permit aux Alliés de gagner du temps dans l’optique du rembarquement mais qui martyrisa la ville.

http://mamet-dom.net/Hdin/Vest/Mai40.htm

ou

http://mamet-dom.net/Hdin/Vest/MartyreMai40.htm

C’est lors d’un des violents bombardements du front par les PanzerDivisionen qu’Adrien Haubourdin connut la mort. Il avait tout juste 30 ans.

Il repose à la Nécropole Nationale d’Haubourdin, dans la tombe individuelle n°140.

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