Archives quotidiennes : 15/06/2015

ELIE BOISSEL, un autre grand-oncle, poilu de CADEROUSSE, blessé de guerre.

Après le parcours du Poilu de la Grande Guerre Séraphin Guérin chez les Artilleurs Alpins que l’on a évoqué par une série d’articles, voici un second grand-oncle, Elie Boissel qui passa un nombre important d’années sous les drapeaux pendant ce même conflit mondial.

Séraphin Guérin était le frère de mon grand-père paternel Gabriel, Elie était le frère de son épouse Philine.

Le voici en fin de guerre, sur une carte envoyée à sa soeur, datée du 18 mai 1919 depuis Mayence…

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ce qui tend à prouver qu’il participa avec son régiment, à l’humiliante occupation de l’Allemagne vaincue pour forcer les dirigeants allemands à accepter les clauses du Traité de Versailles, occupation que le peuple allemand considéra comme un affront.

Sa fiche matricule des Archives numérisées du Vaucluse nous apprend pas mal de choses sur son parcours militaire, à commencer par le fait que, né en 1892 (le 20 mars), il rejoint son régiment, le 173ème RI en octobre 1912 et enchaîna ainsi à sa période militaire des 3 ans réglementaires, plusieurs années de guerre, puisqu’il ne sera libéré que le 23 août 1919. Soit la bagatelle de 7 années d’armée !

Incorporé donc au 173 ème Régiment d’Infanterie à Sartène dans le sud de la Corse, lui aussi fera un joli voyage, il va connaître tous les combats de son régiment et deviendra caporal le 18 juillet 1915 puis sergent le 11 juillet 1916.

Le voici posant avec un groupe de ses camarades d'(in)fortune…

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sans qu’on puisse dire où et quand cette photo montée en carte postale a été prise puisque rien n’est écrit au dos et que la carte n’a pas voyagé. Elie Boissel est assis, premier homme à partir de la droite.

Il sera blessé au nord de Verdun, dans le secteur de la ferme des Chambrettes (Ornes), le 23 janvier 1917. Voici ce qu’écrit le site http://chtimiste.com/batailles1418/divers/historique173.htm pour cette période qui nous intéresse:

Le 21 décembre, le régiment est relevé sur la côte du Poivre par le 12e régiment d’infanterie. Embarqué en camions, il est transporté dans la région Erize-Saint-Dizier et Rozières-devant-Bar où il stationnera jusqu’au 15 janvier inclus. A cette date, il est de nouveau transporté à Verdun.

Du 17 janvier au 31 mars 1917, le régiment occupera les secteurs suivants :

Secteur de la ferme des Chambrettes, du 17 janvier au 4 février.

Secteur du bois des Caurières, du 5 février au 31 mars.

Le séjour sur ces positions est marqué par des bombardements d’une extrême violence par obus de gros calibre et par torpilles.

Des tentatives journalières sont faites par l’ennemi à la suite de ces bombardements en vue d’entamer nos lignes. Malgré les pertes subies, malgré la violence du tir d’artillerie, le régiment les repousse et maintient intacte notre position.

Le registre matricule donne plus de détails sur la nature de cette blessure:

plaie région deltoïdienne droite, avant-bras droit, index droit par éclat d’obus.

La blessure correspond bien aux événements subis par l’unité au combat.
On retrouve donc Elie à l’Hôtel-Dieu de Lyon où il sera soigné du 23 janvier au 22 mai 1917, 4 mois pleins, une blessure loin d’être anodine ! Voici une carte qu’il envoya à sa soeur datée du 2 avril:

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On le reconnaît, 3ème à partir de la gauche, entouré d’autres blessés de cet hôpital lyonnais. Il gardera des séquelles de cette blessure et recevra une pension d’invalidité de 10% réévaluée à 15% par la suite, une fois rendu à la vie civile.

Il exercera par la suite le métier de facteur et aura 2 enfants avec son épouse Marie: Elise et Paul qui ont eu tous deux des descendants à Caderousse pour Elise et à Vacqueyras pour Paul.

Elie Boissel décèdera assez jeune en 1940 (58 ans) d’une maladie grave. Sa jeunesse gâchée par ces années de guerre n’est peut-être pas étrangère à ce mal.

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Elie Boissel prématurément vieilli.

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