Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
12 août 1939.
Au lever, c’est la corvée du linge pour Eulalio, ce qu’il déteste. Il envie ce personnage qui fait faire sa lessive à une connaissance en lui promettant des avantages quand il sera ministre de la Justice en Espagne !
Dans le camp, les rats qui pullulent représentent une autre calamité. L’Autorité Française a promis une récompense à tous ceux qui leur ramèneraient 5 rats. Alors la chasse à ce nuisible est déclarée.
Ce jour-là, c’est la fête de la Colombe. Chants et danses pour une fête que l’auteur compare à la fête française de Jeanne d’Arc.
Les prisonniers envisagent une grève de la fin pour protester contre les lentilles immangeables car remplies de petits cailloux. Ceux du camp d’Agde l’ont mené avec quelques résultats.
Vient d’arriver au camp, un certain Pépé de Santander, ancienne connaissance d’Eulalio. Ce dernier prédit une future guerre mondiale qui atteindra des limites insoupçonnées de destructions et de mort. Il ne se trompait pas ! Il se désole aussi de la division des dirigeants socialistes espagnols en exil à Paris, partagés entre divers organismes rivaux. Avec lui, Eulalio visite le camp. L’îlot F est celui des aristocrates, toujours bien mis qui chantent ce soir en choeur basques et catalans. Puis ils se dirigent vers l’îlot P, le boulodrome cantabrique.
Le premier volet de l’évasion envisagée par le groupe d’amis d’Eulalio a échoué. Les 2 premiers fugitifs ont été repris et ont fait 2 jours dans le camp des Indésirables. Cela ne refroidit pas les ardeurs d’Eulalio. Un de ses amis envisage un plan B et se lance dans la photographie des prisonniers à destination de leurs proches quand ils leur écrivent et leur envoient une photo d’eux. Quant à Eulalio, c’est en regardant le portrait de Silvia, son amour épistolaire, qu’il s’endort.
A suivre le 13 août…












