Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
17 août 1939.
Courte page d’écriture pour Eulalio ce 17 août. Il l’a titrée Cauchemars contradictoires.
Sensation de malaise à la lecture de ces lignes.
Il se lève très tôt ce matin -là, bien avant le clairon réglementaire du camp, après une nuit pendant laquelle il a mal dormi.
Pas d’humeur à écrire, le bain matinal dans la confusion… la journée commence mal. Un désagréable vent des Pyrénées souffle, amenant une chaleur poisseuse…
Dans un demi-sommeil allongé à l’ombre de la baraque, il rêve et voit des visages. Celui d’un ami qui échange son chapeau haut-de-forme pour la casquette de légionnaire. Celui de Machado et de sa mère endormis sous sa cape. Don Quichote flottant dans les airs ….
Eulalio va mal… Demain sera un autre jour, un jour d’espoir….
A suivre le 20 août…

