Eulalio Ferrer est un républicain espagnol, natif de Santander, réfugié en 1940 au Mexique où il fit carrière et devint un grand publiciste reconnu aux Etats-Unis. Il raconta son passage dans les camps français de la Retirada par l’écriture d’un journal qui fut publié en France sous le titre Derrière les Barbelés chez L’interdisciplinaire, une maison d’édition de Limonest, en 1993. Suite…
24 août 1939.
L’Histoire a retenu la date du 23 août 1939 comme celle de la signature du pacte germano-soviétique entre Ribbentrop et Molotov, un pacte de non-agression entre l’URSS et l’Allemagne nazie. Cela fait l’effet d’une bombe dans le camp même si depuis la veille tout le monde s’y attendaient. De nombreux militants communistes brûlent leurs cartes. D’autres, essaient de comprendre… l’incompréhensible. Tous voient ce qu’il va se passer… et avec le recul, c’est ce qui se passera. Après l’écrasement de la Pologne, l’Allemagne aura les coudées franches sur le front occidental.
Dans une baraque, 2 communistes staliniens sont passés à tabac par les anarchistes de la FAI. Les communistes « récents », ceux qui l’étaient devenus pendant la guerre civile, retournent leurs vestes allègrement.
Le lecture de L’Indépendant de Perpignan leur donne des précisions sur la situation internationale, en France, au Royaume Uni, aux Etats-Unis… A l’est les Soviétiques s’apprêtent à envahir la Pologne. Désolant !
Il retrouve son ami Mediavilla, communiste fidèle qui préfère se taire. Ils évoquent tous les deux un autre 24 août, celui de 1937 quand ils durent partir de Cantabrie devant l’avancée des troupes franquistes. La ville de Santander tombera 2 jours plus tard. Eulalio et son père détruisirent tous les papiers compromettant et confièrent les clés de leur domicile à la grand-mère. Puis, avec d’autres dirigeants du Front Populaire, ce fut la fuite, par la côte pour rejoindre un bateau qui les emmena à Pauillac près de Bordeaux. La suite, ce fut le retour vers la Catalogne pour reprendre la lutte contre le fascisme. D’autres n’eurent pas cette chance, leur bateau croisant en mer le « Cervera » qui montait la garde le long des côtes de Cantabrie pour les Franquistes.
A suivre le 26 août…



